Bauer VEC 568

Le « video composer » Bauer est un matériel de post-production Bauer issu de la technique professionnelle, se montre d’un emploi relativement simple. Au menu : jusqu’à cent séquences mémorisables, pouvant être assemblées en temps réel après réalisation d’une copie de travail dont chaque séquence a été identifiée par« time code ». L’unité de montage est destinée à piloter le magnétoscope enregistreur à partir d’un transmetteur infrarouge qui déchiffre le code magnétique du magnétoscope situé en face de lui. Un premier pas vers l’ordinateur de montage grand public.

Bauer VEC-568

Christian Dartevelle – octobre 1989

Présentée sous la forme d’un petit pupitre, l’unité d’assemblage Bauer VEC-568 est essentiellement destinée au montage de séquences vidéo se déroulant selon une succession chronologique. Cette unité ne se prête donc qu’au montage « bout à bout » classique, ou par assemblage, moins souple que le montage « sélectif » automatisé.

En revanche, la VEC-568 présente l’intérêt de pouvoir programmer en temps réel, et avec une très grande précision, une centaine de séquences, grâce à la réalisation d’une copie codée intermédiaire. Sur celle-ci un « time code » permet l’identification de chaque image enregistrée.

Réalisant le comptage des images enregistrées, cette copie codée joue un rôle déterminant. Elle servira à définir les différentes séquences qui constitueront le montage final. Celui-ci est réalisé automatiquement en partant de la bande vidéo d’origine. Seules les séquences sélectionnées seront transférées sur le magnétoscope de copie.

Le montage confectionné à l’aide de la VEC-568 suit donc trois étapes successives : d’abord réalisation de la copie codée ; ensuite programmation, sur cette copie de travail, des séquences retenues ; enfin transfert, lors du montage final, des séquences préalablement mémorisées par l’unité d’assemblage VEC-568.

La configuration est des plus simples. La VEC 568 vient s’intercaler entre le camescope – ou le magnétoscope – lecteur et le magnétoscope enregistreur, les signaux audio et vidéo transitant par l’unité d’assemblage. La connexion s’effectue par l’intermédiaire de six prises DIN. Les cordons fournis avec l’appareil se terminent par des fiches BNC (signaux vidéo) et CINCH (signaux audio) mono ou stéréophoniques.

Deux prises méritent de retenir plus particulièrement l’attention : les prises MONITOR et REMOTE. La première est destinée aux téléviseurs disposant d’entrées audio-vidéo, c’est-à-dire équipés de la prise péritel.

Une carte codée conçue pour l’avenir

A cet effet, un câble spécial (Réf. 4.3486, proposé en option) permet de véhiculer une tension continue de commande vers le téléviseur, et le commute automatiquement en mode A/V (audio/vidéo) dès que la VEC-568 est mise en marche.

Autre particularité de cette prise « monitor », les signaux vidéo qu’elle retransmet en phase de contrôle préliminaire ( « preview ») voient leur luminosité réduite s’ils ne sont pas destinés à être copiés. A l’inverse, les séquences sélectionnées gardent leur luminosité normale. Complémentaire à ce contrôle visuel, il existe un contrôle auditif. L’appareil émet un « bip » sonore de courte durée au début de chaque séquence programmée, et de plus longue durée à la fin.

Bauer VEC 568

La seconde prise spécifique ( « remote ») est destinée au branchement du transmetteur infrarouge. C’est par elle que s’effectue la télécommande des fonctions du magnétoscope enregistreur servant à la copie de la bande de montage. Les « fenêtres » d’émission-réception du transmetteur et de la télécommande IR du magnétoscope doivent être positionnées face à face. Celle du transmetteur est placée à l’extrémité d’une mince plaquette qui vient se glisser sous le châssis du magnétoscope.

Quelques précautions doivent cependant être observées pour positionner au mieux le transmetteur infrarouge. Sa partie active (inclinée à 45°) doit être placée au plus près de la fenêtre d’émission.

Toujours est-il qu’avec certains modèles de magnétoscopes, on est parfois amené à tâtonner un bon moment avant de trouver le lieu de réception optimale du transmetteur.

Mais avant toute chose, il faut entrer le code de transmission par infrarouge du magnétoscope. Code qui doit être sélectionné en fonction de l’appareil, les indications correspondantes étant répertoriées à la fin de la notice d’utilisation. Soit, en tout, quelque cent vingt et un magnétoscopes ne représentant d’ailleurs qu’un petit échantillonnage du parc actuel, et pour lesquels il existe pas moins de dix-sept types de codes. Ces derniers sont contenus dans une carte-mémoire(« code card ») que l’on enfiche à l’arrière de l’appareil. Ainsi pourra-t-on la changer en fonction des caractéristiques des nouveaux appareils.

Si le magnétoscope dont on dispose ne figure pas sur cette liste, il faut alors se baser sur la marque de l’appareil – y compris s’il s’agit d’une firme rattachée disposant de matériels OEM (Original Equipment Manufacturer) – puis essayer rapidement les codes les plus utilisés par les huit principales firmes concernées : Grundig, Hitachi, ITT, JVC, Mitsubishi, Panasonic, Sharp et Sony. Une formule quelque peu  empirique mais qui fonctionne, y compris sur des magnétoscopes relativement anciens. En second lieu, il convient de tenir compte du temps de réaction du magnétoscope enregistreur (intervalle caractérisant le  passage du mode pause au mode enregistrement). Les points d’entrée et de sortie des diverses séquences ne seront ainsi affectées d’aucun décalage par rapport aux images visualisées sur la bande d’origine.

Il devient alors possible d’agir sur les fonctions de défilement et d’arrêt du magnétoscope enregistreur à partir de l’unité d’assemblage VEC-568. Et cela tant au stade de la réalisation de la copie codée qu’à celui de la mémorisation des séquences choisies, ou du montage final. Toutefois, dès que l’opération de montage est lancée, la reconnaissance par l’appareil des séquences mémorisées déclenche automatiquement les fonctions d’enregistrement et de pause du magnétoscope de copie, aux points d’entrée et de sortie.Tout cela avec une très grande précision, il faut le souligner.

L’enchaînement des séquences programmées ne peut s’effectuer, rappelons-le, que dans l’ordre chronologique, et non de façon sélective en mode automatique, puisque la VEC-568 ne permet pas de commander l’appareil lecteur. Il faut aussi signaler que l’appareil commute automatiquement le mode pause en mode arrêt lorsque la pause dépasse trois minutes, à seule fin d’éviter une usure excessive de la bande magnétique. Il faudra, pour poursuivre le montage, repositionner le magnétoscope enregistreur en mode de pause à l’enregistrement.

La programmation des séquences sélectionnées pour le montage final peut être réalisée, sans risque d’erreur, à partir de plusieurs cassettes vidéo, grâce à la numérotation accompagnant le « time code ». Le repérage est établi au moment de la réalisation de la copie codée. A la fin des séquences de chaque cassette concernée, le magnétoscope enregistreur est stoppé tandis que l’afficheur lumineux de l’unité de montage appelle le numéro de la cassette suivante.

Programmation d’un signal audio externe

Si la VEC-568 sert surtout à programmer en temps réel des séquences de la bande magnétique d’origine, elle programme aussi l’arrêt sur image et l’avance image par image à condition, bien entendu, que le lecteur possède ces fonctions.

La VEC-568 se prête également à la programmation d’un signal audio externe d’ accompagnement. Il suffit d’actionner la touche EXT AUDIO pendant que défile la séquence concernée, après avoir raccordé la source audio externe à la prise audio « in » correspondante. A ce propos, indiquons qu’en fin de séquence la VEC-568 repasse automatiquement sur la source audio d’origine.

Sachez encore que, pour chaque séquence, les signaux en provenance de la source d’ origine, ou de la source externe, bénéficient d’un effet de fondu progressif, tant à l’ouverture qu’à la fermeture: un détail qui sera fort apprécié au montage.

Destinée à prendre place entre le lecteur et l’enregistreur servant à réaliser la copie de montage, l’unité d’assemblage VEC-568 peut s’adapter aussi bien au transfert de signaux composites – et cela quel que soit le standard des appareils concernés – qu’à celui des signaux en composantes séparées, caractéristiques du S-VHS ou du Hi-8. Seules de légères modifications sont à envisager dans le raccordement entre la sortie des signaux S-VHS ou Hi-8 émanant du lecteur et l’entrée pour composantes séparées du magnétoscope S-VHS- ou Hi-8 – enregistreur : sorties et entrées qui doivent être interconnectées directement, sans passer par la VEC-568. Mais la liaison entre la sortie des signaux vidéo composites et l’entrée correspondante ( « recorder in ») de l’unité de montage doit être maintenue de façon à lui permettre de réaliser le codage de la copie de travail.

Identification des images par time code

Inhabituelle sur un matériel grand public, l’identification des images au moyen de signaux de codage numériques, constitue la principale caractéristique du VEC-568. Utilisé pour la numérotation des images – mais également pour le repérage des vidéocassettes – le « time code » de la VEC-568 est basé sur la génération d’un code à 8 bits d’une durée unitaire de 1,333 microseconde (µs), soit untotal de 10,666 microsecondes. Ces signaux sont localisés sur la 23e ligne de chaque image, et répartis par groupes de quatre.

Gérés par un microprocesseur, ils sont porteurs des informations relatives au nombre d’images codées et aux points d’entrée et de sortie sélectionnés, dont le repérage s’effectue à partir de l’afficheur lumineux.

Figurant uniquement sur la copie de travail, ces signaux de codage – une fois stockés dans la mémoire de l’appareil – sont alors comparés aux numéros des images provenant de la bande magnétique originale. L’appareil pilote alors le démarrage ou l’arrêt de l’enregistrement du magnétoscope de copie.

Caractéristiques Bauer VEC 568

  • Capacité mémoire : 100 séquences
  • Entrée vidéo : 1 V – 75 O
  • Sortie vidéo : 1 V-75 O
  • Bande passante vidéo : 5 Hz – 6 MHz
  • Entrées audio : 0,1 – 5V/100 kO
  • Bande passante audio : 20 Hz – 25 kHz
  • Prise entrée/sortie audio/vidéo : DIN 6 broches
  • Prise audio : DIN 5 broches
  • Prise télécommande : DIN 6 broches
  • Alimentation : 12 V – 200 mA
  • Dimensions : 6,5 × 16,8 × 24,8 cm
  • Prix indicatif : 3.900 F (595 €)

Les plus

  • La simplicité de mise en œuvre
  • La facilité de programmation des séquences
  • L’importance de la capacité mémoire
  • La précision des points d’entrée et de sortie
  • Le repérage des séquences par variation de luminosité
  • La possibilité de modifier la programmation après coup
  • La signalisation des fonctions
  • La faculté de remplacer le son original
  • La carte-mémoire enfichable
  • L’identification des images par « timecode »

Les moins

  • L’impossibilité de télécommander l’appareil lecteur
  • Le manque de souplesse du montage « bout à bout »
  • L’absence de rappel des numéros d’images
  • L’absence d’entrée pour générateur de caractères

CV 21

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