Le premier d’une autre marque de caméscope VHS d’épaule au banc d’essai. La commercialisation, grand public, de ce modèle de caméscope VHS interviendra au printemps 1989. Le Blaupunkt CR-2000 S s’affiche dans les vitrines avec des téléviseurs adaptés dès le début de l’année 1989.
Offrez-vous la tranquillité d’esprit en nous confiant la numérisation de vos cassettes vidéos.
EN CE MOMENT JUSQU’À 30% DE REMISE
Prévue en mars 1989, la commercialisation en France des appareils – caméscopes et magnétoscopes – Super-VHS représente un formidable bond en avant sur le plan des performances, au premier rang desquelles se situe l’amélioration de la définition et de la restitution des couleurs. Ce nouveau format va nécessiter la mise en place de nouveaux téléviseurs, munis d’une prise d’entrée spéciale, « type S » à quatre broches, et de circuits adaptés au traitement des composantes luminance et chrominance séparées. Complémentaire de la première prise en main réalisée dans le précédent numéro, voici donc le test du premier des maillons de cette nouvelle génération d’appareils, en l’occurrence un camescope, le Blaupunkt CR-2000 S.
Un modèle « full-size », pour lequel nous nous sommes montrés très attentifs – ce qui est normal- à la définition horizontale et à la restitution des couleurs après enregistrement. Bien que destiné au marché français, le CR-2000 S est proposé en version Pal, solution retenue pour le moment par les différents producteurs pour la mise en place du Super-VHS. Cela, à dire vrai, n’est guère gênant. Les téléviseurs de la toute dernière – et de la future – génération sont en principe des modèles Pal/Sécam et doivent, – ce que ne peuvent prétendre les « anciens modèles » – comporter la nouvelle prise « S » autorisant l’entrée des composantes séparées, luminance et chrominance, des signaux vidéo. Autre particularité, le capteur CCD utilisé par la section caméra du Blaupunkt CR-2000 S, est évidemment un modèle – noblesse oblige – à haute résolution. Réalisé par Matsushita, ce capteur est un modèle ½ pouce comportant quelque 420.000 pixels (très exactement 421.648, car constitué de 484 lignes, comportant chacune 722 photo-éléments mesurant seulement 9,5 x 8,4 microns !).
Ce capteur – commun à d’autres réalisations – est montré, au cours des différents tests, tout à fait à la hauteur de sa réputation. C’est ainsi que sa définition horizontale effective, contrôlée sur un moniteur à haute résolution, s’est avérée supérieure à 400 points/ligne ; en fait, nous avons relevé très précisément 425 points/ligne, le record absolu en la matière pour un appareil destiné au marché grand public.
Un résultat vraiment exceptionnel, que l’on doit d’une part à la qualité de réalisation de la structure de la cible, d’autre part au soin apporté aux circuits de traitement et d’amplification des signaux vidéo.
La séparation des signaux de luminance et de chrominance n’est pas non plus étrangère à ce résultat. L’élimination des interférences classiques contribuent en effet à la disparition de certains « flous » autrement inévitables, mais aussi et surtout à la suppression radicale du phénomène dit de « cross color », qui se traduit par des moirages intempestifs à l’écran.
Dans le cas du CR-2000 S, les images visualisées sont d’une finesse inhabituelle, leurs couleurs idéalement saturées et parfaitement repérées, autrement dit elles ne « bavent » pas sur les zones voisines. Et cela quelle que soit la nature de la source d’éclairage utilisée : lumière du jour ou lumière artificielle. Le naturel des couleurs restituées par le capteur CCD, – exception faite toutefois en très basse lumière, ce qui est normal – est un des nombreux points forts du Blaupunkt CR-2000 S. D’autant que cet équilibre est obtenu, dans presque tous les cas, en mode automatique ; ce qui ne se vérifie généralement pas sur bon nombre d’autres réalisations. Le CR-2000 S met néanmoins à la disposition des utilisateurs deux positions de réglage du blanc de référence, correspondant respectivement à 3.200 K (lumière artificielle) et à 5.500 K (lumière du jour). Ces valeurs normalisées conviennent à la majorité des cas. Il est intéressant de pouvoir s’y référer lorsque le niveau d’éclairage ambiant diffère de celui du sujet cadré, ou encore lorsque la luminosité disponible est très faible.
Fait rarissime, pour ne pas dire unique, ces diverses possibilités en matière de correction de température de couleur sont complétées par une commande de phase de chrominance, grâce à laquelle il est possible d’obtenir une parfaite restitution de la teinte de la peau en jouant sur l’amplitude respective du jaune (« yellow ») ou du rouge (« red »). Encore peu répandue, la formule retenue pour le dispositif autofocus fait appel à un automatisme dont le fonctionnement est basé sur l’analyse de l’amplitude des signaux vidéo recueillis en sortie du capteur CCD. Cet automatisme diffère toutefois, dans son principe, des systèmes à détection de contrastes classiques – auxquels il s’apparente – puisqu’il fait appel à un transducteur piézo-électrique qui, en recherche de focalisation optimale, anime la cible d’un léger mouvement vibratoire. Cette modulation de phases (assortie de la détection de phases), permet de reconnaître avec une très grande précision les points situés en amont ou en aval de la zone de netteté maximale.
Portant principalement sur l’amélioration – substantielle – des caractéristiques des signaux vidéo enregistrés, les techniques développées pour le format Super-VHS demandent – indépendamment de la nécessité de traiter séparément les signaux de luminance et de chrominance – la mise en œuvre de cassettes vidéo dont la rémanence et la coercivité sont supérieures à celles des cassettes classiques. Soit une coercivité de 900 oersteds au lieu de 650 oersteds et une rémanence de 1.500 gauss au lieu de 1.400 gauss. Les circuits des camescopes ou des magnétoscopes devront être modifiés pour pouvoir s’adapter parfaitement aux caractéristiques plus poussées de ces nouvelles cassettes. Notamment au niveau du courant de magnétisation appliqué aux têtes vidéo. Sans cela, les cassettes S-VHS, qui restent utilisables sur les magnétoscopes standards, ne donneront pas le meilleur d’eux-mêmes. Les appareils SVHS disposent d’ailleurs de palpeurs destinés à « reconnaître » le format des cassettes qui comportent, en S-VHS, une « fenêtre » d’identification spécifique. D’autre part, il va de soi que les cassettes S-VHS enregistrées en S-VHS ne pourront être relues sur des magnétoscopes classiques. En revanche, les camescopes et magnétoscopes S-VHS ont une totale compatibilité d’emploi avec les cassettes VHS, à partir du moment où elles pourront être enregistrées sur ces appareils selon les normes du format VHS de base, la sélection du mode de fonctionnement adéquat s’effectuant automatiquement.
Peu gourmand en lumière, le dispositif autofocus présente en outre la particularité de travailler, au choix, sur deux zones : une zone étroite, valable pour les sujets rapprochés ou de petite taille ; une zone large, plus volontiers réservée aux sujets en mouvement ou aux vues panoramiques. Détail à signaler, ces deux zones sont matérialisées par un cadre s’inscrivant électroniquement dans le viseur cadre qui se met d’ailleurs à clignoter lorsque la mise au point est impossible (sujet trop près) ou lorsque celle-ci risque d’être imprécise, faute de lumière en quantité suffisante. L’autofocus est évidemment débrayable, mais dans ce cas la mise au point peut bénéficier d’une assistance du type « one shot » : une simple pression – qu’il n’est du reste pas nécessaire de maintenir- sur la touche adéquate met temporairement l’autofocus en action, jusqu’à ce que la mise au point soit réalisée.
Classique et bien conçu – c’est-à-dire sans sophistication inutile – le système de mesure de l’exposition repose sur la prédominance des deux tiers inférieurs de l’image cadrée. D’où la suppression des obscurcissements lorsque la scène comporte un ciel très lumineux. Le CR-2000 S échappe donc à ce phénomène, très rarement pris en compte sur les camescopes actuels, il fallait le souligner. Le Blaupunkt CR-2000 S bénéficie, en outre, du réglage manuel de l’ouverture du diaphragme et, par suite, d’une compensation de contre-jour, ou d’éclairage excessif sur un sujet plaqué sur fond sombre.
Camescope « d’épaule » à part entière, le CR-2000 S en possède à la fois les dimensions (6,3×8,4×22 cm) et le poids (3,3 kg avec batterie et cassette). Mais avec tous les avantages inhérents de la formule, soit la grande stabilité des prises de vues, le viseur électronique orientable dans tous les plans (ajustable latéralement pour l’œil gauche), la poignée de transport (très pratique), la griffe porte-accessoires… La focale du macro-zoom (×10) varie de 8 à 80 mm, soit l’équivalent d’un objectif 40-400 mm en format 24 × 36, combinant les avantages d’un semi grand-angle et d’un long téléobjectif. Ouvrant à f: 1.4, il possède une bonne luminosité. Avec la sensibilité du capteur CCD et un amplificateur d’appoint (commutable en basse lumière), les prises de vues sont parfaitement utilisables avec seulement 7 lux (0,8 candela/pied) ; et sans que, pour autant, le niveau de bruit des images ainsi obtenues se fasse spécialement sentir. Le CR-2000 S possède un dispositif de fondu audio et vidéo au noir, à l’ouverture (Fade in) et à la fermeture (Fade out). Un microphone, à sensibilité ajustable, est également prévu, ainsi que le branchement d’un microphone d’appoint et d’un casque de contrôle.
Conçu pour le montage vidéo, le Blaupunkt CR-2000 S comporte des fonctions habituellement absentes en format VHS. Et notamment l’insertion de séquence, rendu possible par la présence d’une tête d’effacement «volante» ou « flying erase », montée sur le tambour tournant d’analyse. Celui-ci dont le diamètre est dérivé du format VHS-C (soit 41,3 mm au lieu de 62 mm), comporte déjà quatre têtes au lieu de deux, ce qui porte à cinq le nombre de têtes vidéo. Le mode insertion s’effectue sans perte de synchronisation ni « effet de baignoire » (effacement de l’image du haut vers le bas). Le CR-2000 S dispose par ailleurs du doublage audio qui permet de substituer un message sonore au son d’accompagnement d’origine.
Autre possibilité, appréciée cette fois en mode lecture, le dispositif d’indexation qui confie automatiquement à la piste audio un signal de repérage, détecté en mode de rebobinage rapide sur les magnétoscopes disposant de cette fonction. Ce signal de repérage peut être placé en n’importe quel point de la bande magnétique, en cours d’ enregistrement, et cela en exerçant une simple pression sur la touche INDEX.
Dernière particularité, le CR-2000 S est équipé de circuits de correction des fréquences élevées, destinés à compenser les pertes inévitables affectant les signaux vidéo en copie (touche EDIT).
Pour apprécier toutes les qualités des appareils S-VHS, il faut pouvoir disposer de téléviseurs prévus pour entrer séparément les signaux de luminance et de chrominance. Ces signaux se connectent alors directement aux bornes de la prise « S » située à l’arrière du CR-2000 S. Si tel n’est pas le cas, rien n’est perdu pour autant, car le Blaupunkt CR-2000 S possède un petit adaptateur audio-vidéo qui viendra s’enficher sur une prise multicontact pour recueillir le classique signal vidéo composite, acheminé ici vers la prise péritel du téléviseur. Avec, en contre-partie, une légère diminution de la qualité des images par rapport à celles visionnées en composantes séparées. Une autre possibilité de visualisation est également offerte par l’adaptateur-secteur PC-1800, servant également de chargeur de batteries. Celui-ci comporte un modulateur UHF aux normes G (Pal), autorisant une liaison par câble coaxial vers l’entrée antenne d’un téléviseur répondant bien sûr aux mêmes normes.
Objectivement, les meilleurs résultats sont obtenus sur un moniteur, ou sur un téléviseur de la nouvelle génération équipé d’entrées séparées pour la luminance et la chrominance. Dans ces conditions il est alors possible de goûter toutes les finesses de la résolution horizontale des images enregistrées, qui se situe un tout petit peu au-dessous de la barre des 400 points/ligne (385 points à – 10 dB) : un chiffre qu’il convient de comparer avec les 240 points/ligne obtenus habituellement en VHS. Excellent résultat, on en conviendra, mais que l’on ne peut pleinement apprécier qu’à la condition d’utiliser un moniteur haute résolution, capable d’afficher plus que les modestes 330 à 340 points/ligne qui caractérisent actuellement les téléviseurs les plus performants. Néanmoins, la supériorité du S-VHS est telle que même sur un téléviseur classique le doute n’est pas permis quant aux performances du format. La finesse des images et la séparation des couleurs atteignent une qualité jusque-là ignorée. La chose méritait d’être soulignée.