Le camescope Hi8 non stabilisé Canon EX2 présentait toutes les qualités pour devenir l’arme absolue des chasseurs d’images : format Hi-8, son Hi-Fi stéréo, automatisme des réglages entièrement débrayables et surtout des optiques interchangeables. Des atouts tellement intéressants que nous n’avons pas hésité à l’emmener au Kenya pour un test grandeur nature.
Dès la prise en main, on est de suite surpris par le poids. 1,4 kg boîtier nu, c’est beaucoup. C’est la rançon de la qualité du produit. Après quinze jours de pistes, la solidité du Canon EX2 n’est plus à démontrer. Seul le bouton commandant le réglage du niveau d’enregistrement a rendu l’âme, ce qui ne compromet en rien le fonctionnement. Adorée ou détestée, l’ergonomie de l’EX2 est sans aucun doute une réussite : les principales commandes (déclencheur et zoom) tombent immédiatement sous les doigts. Le dessin du boîtier permet une double prise en main. Comme un caméscope classique ou bien façon reflex. Cette dernière position garantit le meilleur confort de tournage avec une longue focale comme celle de notre essai (zoom 15x), en diminuant les risques de bouger. Le viseur orientable à 180° assure la meilleure visée quelle que soit la position de tournage. Pendant notre safari, nous avons eu quelques difficultés à repérer des animaux en raison de leur mimétisme avec le milieu, le viseur aurait supporté d’avoir sa taille portée à 1 pouce et son contraste amélioré. L’idéal étant de voir le Canon EX2 équipé du viseur couleurs de l’UCX1 !
Outre les objectifs vidéo à monture VL 5-15 mm, 8,7-69,6 mm, 8- 120 mm, 10-100 mm à stabilisateur, 250 mm (valeurs à multiplier par 5 pour obtenir l’équivalent photo), l’EX2 peut recevoir une quarantaine d’optiques photo de la gamme EOS, via un adaptateur. C’est un atout que les photographes déjà équipés Canon sauront apprécier à sa juste valeur… Mais, attention à ne pas oublier le pied lorsqu’on travaille avec une longue focale ! Nous le constatons avec le zoom 15× (8-120 mm) qui équipe notre EX2 ; même en utilisant notre sac de riz comme appui, quelques petits bougés viendront troubler certaines scènes tournées au 120 mm. Mieux vaut demander à vos voisins de ne pas bouger pendant le tournage.
Sur l’EX2, tout se débraye et se règle : mise au point, obturateur, iris, balance des blancs, niveau sonore. Même la diode témoin d’enregistrement peut être neutralisée !
Notre Canon EX2 nous a surpris par l’inertie relative de son autofocus. Qu’à cela ne tienne, on débraye. Passage sur la plus longue focale, mise au point manuelle : les bagues sont silencieuses et peu sensibles aux incursions de poussière. De même la balance des blancs est victime de décrochage entre les plans larges et les plans serrés. Renseignements pris, ces petits défauts ne se retrouvent pas sur un EX2 neuf.
L’obturateur mérite aussi d’être utilisé en manuel. Il offre sept vitesses du 1/50 au 1/10.000. Le tournage au 1/120 permet d’atténuer quelque peu les cahots de la piste lors des travellings depuis un véhicule. Une fois bien maîtrisés, ces réglages manuels compensent les conditions de tournage parfois difficiles.
Côté résultat, c’est superbe. Les couleurs claquent. L’image a une dominante légèrement orangée ce qui amplifie la magie de la lumière africaine. Offrant de vastes possibilités, l’EX2 est bel et bien le caméscope idéal des chasseurs d’images. Dommage que son prix (près de 20.000 F boîtier nu) ne le destine qu’à des amateurs avertis et fortunés. Les autres devant se contenter d’investir dans un bon complément optique.