Emboîtant le pas à Sony, Panasonic, JVC et Sharp, Ce caméscope mini DV Canon se lance dans la course au caméscope mini DV. La particularité du Canon DM-MV1 : conjuguer des logiques vidéo et photo.
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Pier-Yves Menkhoff – décembre 1997
Ce qui séduit d’emblée, c’est la prise en main de type reflex et l’ergonomie. En effet, avec le Canon DM-MV1 le cadreur n’est plus tout à fait un vidéaste, mais presque un photographe qui capture des images animées. Le Canon propose, ainsi, outre le mode Photo qui gèle une image durant 7 secondes, une fonction originale : le fameux Progressive Scan. Celui-ci sert à extraire des images fixes de très bonne qualité à partir de séquences animées. Bien entendu, on conserve le mode d’enregistrement vidéo DV normal.
Maintenu façon reflex dans le creux de la main gauche, la main droite actionne le déclencheur et la touche de zooming. Pas de bague de mise au point, Canon l’a remplacée par une molette Focus située sur le flanc gauche près d’une autre molette servant à gérer l’ouverture du diaphragme. Cela oblige le cadreur à reculer son pouce vers l’arrière. Ces commandes restent très accessibles et les réglages très progressifs.
Au choix : un viseur couleurs de 0,55″ ou un écran orientable de 2″ (5 cm). Ils offrent chacun une définition de 113.000 pixels. On espérait mieux de la part de Canon, qui a équipé le Canon UC-X45, un Hi-8 à 8.000 F, d’un viseur de 180.000 pixels.
Une pression sur la touche Monitor/Finder permet d’alterner entre écran et viseur. Comme sur les modèles à double mode de visée, le cadreur ne peut utiliser qu’un seul système à la fois : le viseur ou l’écran. En revanche, ce dernier est moins mobile que les écrans latéraux de la concurrence ou les dispositifs des Viewcam de Sharp et des modèles SC de Sony. Impossible en effet de retourner l’écran vers le sujet filmé afin d’effectuer des autoportraits par exemple.
Quant au viseur, il s’encombre très vite d’informations : compteur, TC (heure, minutes, seconde, numéro d’image), conditions de tournages (stabilisateur optique, mode d’ enregistrement, temps restant…) etc. Hélas, ces indications sont indébrayables. A l’inverse, on apprécie le compteur ponctuel qui égrenne les dix premières secondes enregistrées. Il permet d’éviter les prises de plans trop courts ou trop longs !
La mesure de la luminance s’effectue sur 64 zones. Du côté des programmes, on peut choisir entre les automatismes et le mode manuel car tout est débrayable. Si l’on préfère le mode « tout automatique », il suffit de commuter le sélecteur de programme sur une petite fenêtre verte.
En programme semi-automatique, le vidéaste peut effectuer une mise au point manuelle ou exploiter le Flexizone. Propre à Canon, le système Flexizone assure la mise au point automatique sur la zone souhaitée, que le sujet soit proche ou éloigné, décentré ou non, mais il permet aussi de suivre son mouvement. En outre, il sert à choisir la portion d’image sur laquelle on souhaite mesurer l’exposition.
L’utilisateur peut aussi opter pour différents modes : le mode Spot est particulièrement bien adapté quand ils’ agit de filmer un comédien éclairé par des projecteurs. L’exposition est ajustée automatiquement pour éliminer les reflets en provenance d’un sujet fortement exposé. Plage & neige compense la surexposition lorsque le fond très brillant sous-expose le sujet.
A l’instar des reflex, le MV1 dispose de la Priorité vitesse ou Priorité ouverture, directement accessibles à l’aide d’un sélecteur. En mode Priorité vitesse, le camescope détermine automatiquement l’ ouverture du diaphragme pour offrir une exposition correcte. A contrario, en choisissant la Priorité à l’ouverture (mode AV), on obtient un contrôle total de la profondeur de champ (la zone de netteté) et le camescope détermine la vitesse appropriée.
L’objectif est un zoom × 14, 5,2 et 72,8 mm ouvrant à f/ 1,8, correspondant à un 35-490 mm photo. Il possède un semi-grand-angle et un télé plus puissant que celui des autres DV qui plafonnent le plus souvent à ×10. Commuté en numérique, on obtient un zoom ×35. Dans ce mode, le Canon agrandit la partie centrale du capteur au prix d’une perte de qualité relativement importante. A l’enregistrement, la définition d’image n’est plus conforme à ce qu’on peut attendre du DV, mais correspond plutôt à celle du VHS ou du 8 mm. A éviter donc.
Le Canon DM-MV 1 dispose d’un stabilisateur optique haute fréquence qui atténue les vibrations sans pour autant porter atteinte à la qualité de l’image. C’est un bon point par rapport à un système de stabilisation numérique qui dégrade légèrement l’image.
Les effets sont relativement classiques avec quatre modes de fondus : au noir, effacement mosaïque, effacement vertical, fermeture fenêtre. En mode Négatif, le blanc apparaît en noir, le jaune en bleu, le vert en rouge, etc., intéressant pour le traitement sur un ordinateur, ou pour le transfert de négatifs photo en vidéo en passant par un petit convertisseur optionnel de la marque. L’enregistrement en 16:9 est également de la partie, sous réserve de posséder un téléviseur répondant à ce format.
Habituellement, un camescope enregistre en entrelaçant les trames qui s’affichent avec un écart de 1/50′ de seconde. En mode Progressive Scan, le capteur du Canon lit chaque ligne de haut en bas et analyse chacun des pixels en mode numérique. On obtient ainsi 50 images seconde et non 50 trames (25 images). Résultat, les images fixes sont parfaitement nettes avec une bonne résolution, même avec un sujet en mouvement. De plus, on obtient un excellent ralenti. En revanche, ce mode n’est pas destiné à la lecture normale de séquences animées puisqu’il procure un effet de stroboscopie.
En mode Photo, le Canon DM-MV1 devient un EOS à part entière. Il offre le choix entre la priorité à la vitesse (1/6 s > 1/2.000 s) ou à l’ouverture. Par faible lumière, la compatibilité est totale avec les flashes électroniques SpeedLite 220 et 380 EX de la marque à mesure de lumière E-TTL d’une portée de trois mètres. La fonction Stroboscope contrôle l’intensité de l’éclair afin d’optimiser le résultat avec toutefois un inconvénient : l’enregistrement réel intervient environ deux secondes après la pression sur le déclencheur. Ceci découle de l’analyse infrarouge du flash pour le calcul de la mise au point et de l’intensité de l’éclair. Impossible donc de shooter en rafale avec le flash. Notre « EOS » DV a ses limites.
Rappelons que le gel d’image dure 7 secondes par photo, pendant lesquelles le son s’enregistre en continu. Une cassette de 60 minutes peut contenir plus de 500 photos en mode SP et 750 en LP, mais c’est aussi le cas chez nombre de concurrents, comme le Panasonic D55, par exemple.
Le mode vidéo Normal bénéficie du principe de contrôle des couleurs RVB à large bande. D’après les caractéristiques techniques du capteur, on devrait atteindre un niveau de reproduction et de résolution relativement proche des camescopes tri-CCD.
Pour comparer, rien ne vaut une confrontation des images enregistrées avec le Canon et celles issues d’un autre camescope DV tri-CCD , le Sony DCR-VX 1000. Je filme en automatique, tout d’abord, puis en débrayant les fonctions. Ensuite, j’ôte la cassette du Sony pour la placer dans le DM-MV1. Je filme à nouveau dans les mêmes modes que précédemment, dans le même lieu avec la même lumière.
A l’œil nu, sur un téléviseur standard en connexion Y/C, et avec des vues prises en pleine lumière, les deux appareils offrent à priori une définition assez comparable. Le Canon reste cependant en retrait quant à la gestion des hautes lumières, puisque, les parties de l’image très éclairées peuvent se révéler peu détaillées, voire, dans certains cas brûlées. On observe aussi une colorimétrie différente, le Canon délivrant des couleurs moins vives, plus réalistes en fait. Cela dit, il offre de très belles teintes, dont des rouges fidèles, qui ne débordent pas. En revanche, en basse lumière, le grain du Canon DM-MV1 devient vite important et une torche indispensable. Toutefois, 20 à 30 W suffisent largement pour filmer dans un rayon de trois mètres.
On peut étirer la durée d’ enregistrement en passant du mode SP au mode LP sans aucune dégradation d’image. Toutefois, il faut savoir qu’une prise de vues en mode LP interdit toute lecture sur le seul magnétoscope DV actuellement disponible, le DH-R1000, mais aussi tout doublage son ultérieur en DV.
Le DM-MV1 enregistre un son numérique PCM sur deux canaux en 16 bits/48 kHz ou sur quatre en 12 bits/32 kHz. La balance droite/gauche reste fidèle quoique très compartimentée. Côté créativité, le Canon ne dispose d’aucune fonction de doublage son en direct sur l’ appareil. A contrario, il relit, avec le mode Mix, une cassette doublée sur un autre camescope ou magnétoscope DV.
La présence d’une prise FireWire est un atout de taille pour le montage vers un magnétoscope DV, une carte d’acquisition haut de gamme sur PC ou Mac (DV Master, Miro DV-300, etc.) ou une simple duplication sans DV perte. Le reste de la connectique demeure classique avec une sortie composite mini-Jack qui réunit les signaux audio et vidéo et Ushiden pour les signaux vidéo Y/C. Enfin, Canon a aussi prévu des prise micro et casque.
Dans la même tranche de prix, le rival direct du Canon DM-MV1 se nomme Panasonic NV-DS5 (16.000 F). Cela dit, les deux concepts sont complètement différents. Miniaturisé et offrant une prise en main conventionnelle, le Panasonic arbore un écran LCD plus vaste (9,7 cm, 112.000 pixels) ainsi qu’un viseur couleurs de 166.000 pixels. Mais le Canon oppose à ce concurrent un accès immédiat aux différents réglages manuels et un stabilisateur optique.
Un camescope qui devrait séduire les vidéastes photographes, puisqu’il exploite mieux que ses concurrents le mode photo et accepte les flashes E-TTL de la marque. On lui reproche surtout sa sensibilité limitée en basse lumière.
On ne capture plus seulement l’image numérique, on peut aussi la travailler. C’est pourquoi Canon propose une carte DK-1 pour l’acquisition d ‘images fixes sur un PC (environ 4.000 F). Le kit se compose des drivers Twain Canon, d ‘une carte Adaptec AHA-8940 (avec entrée DV), du logiciel de retouche PhotoSuite 8.05 MGI et d’un câble DV pour la connectique entre le DE-MV-1 et le PC. Ce dernier sera au minimum un Pentium 133 avec 16 Mo de Ram et 70 Mo libres sur le disque dur.
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