Avec la sortie du Canon XL1, le modèle DV à objectifs interchangeables, de nombreux Canon EX1sont proposés à des prix très attractifs. Commercialisés à trois ans d’intervalle : mi 91 pour l’EX1 et au printemps 94 pour le Canon EX2, ces deux « must» du caméscope Hi8 non stabilisé Canon conservent des spécifications générales presque identiques. Les différences : la présence sur l’EX2 d’entrées audio-vidéo et du time code RCTC. Ce camescope reste d’ailleurs le seul modèle, tous formats confondus, à disposer d’entrées vidéo Cinch et Ushiden.
Danielle Moison – avril 1998
XL1 excepté, ce sont les seuls appareils « grand-public » à disposer d’objectifs interchangeables. Autre exclusivité (avec le Panasonic MS5), la bague de zooming (avec ergot) ; et plus courante mais fort pratique, la bague de mise au point (avec repères contrairement au zoom ×16 de l’XL1). Bien adaptés aux vidéastes très exigeants, ils intègrent tous les débrayages imaginables : iris (par bague), exposition, obturateur (dont 4 vitesses lentes), balance des blancs. Le micro zoom à la directivité variable possède un niveau d’enregistrement audio réglable. En revanche, pas de doublage audio, puisque les pistes PCM ne sont pas utilisées. De nombreux effets spéciaux, dont le fondu-enchaîné, complètent le tableau. On a fait mieux depuis, mais force est de constater une bonne sensibilité pour des modèles de cette génération (surtout avec les zooms ×8 et ×15). De plus, l’image est peu bruitée en basse lumière, puisque les Canon, servis par un capteur ½ pouce, ne jouent pas trop sur l’ augmentation du gain. La définition est excellente pour du Hi-8 (380 pts ligne) et la tonalité générale plutôt chaude pour l’EX2 (dominante légèrement orangée) et plus froide pour l’EX1. Sur ce dernier point, les réglages constructeurs peuvent cependant varier suivant les appareils.
Parfaits en lecture, les deux camescopes cumulent : ralenti, avance/recul image par image, pause non bruitée, molette Shuttle sur la télécommande (EX2), Data Code et time code RCTC (EX2) et prise Lanc.
Attention, sur l’EX2 les mêmes connecteurs servent à la fois d’entrées et sorties AV, la commutation s’effectue à l’aide d’un inverseur. Si ce modèle est utilisé comme enregistreur, il faudra exploiter une table de montage ou la seconde sortie du lecteur, s’il en dispose, pour visualiser ses images sur écran.
On aime ou pas la prise en main façon boîtier reflex, on peut aussi regretter la présence d’un viseur noir et blanc (quoique à visée sportive et de bonne qualité) et non couleurs. Cela dit, leurs caractéristiques restent tellement rares et complètes, que les EX1/EX2 apparaissent comme une solution idéale pour bien des applications, à commencer par la vidéo animalière. A titre de comparaison 12.500 F (EX2 doté au moins d’un objectif) correspondent au prix d’un DV d’entrée de gamme, peu adapté malgré l’éventuelle présence de débrayages, à l’ exploitation manuelle chère aux utilisateurs « pointus ».
Les têtes bien sûr (leur changement coûte environ 1.000 F). Surtout sur les EX2, parfois exploités en montage en raison de leurs entrées vidéo. Autres points sensibles, les fiches Cinch, pour les mêmes raisons. A tout hasard, vérifier que l’attache entre boîtier et objectif ne soit pas endommagée. Enfin, le micro dissociable du corps de l’appareil a pu être malmené, s’assurer qu’il fonctionne.