Avec ce camescope mini DV Canon se rabat sur une architecture classique. Mais le Canon MV 10 ne manque pas d’arguments pour se démarquer de ses concurrents.
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Canon nous avait habitués à des camescopes aux formes originales. Entre le Canon MV1 ressemblant à un appareil photo reflex et le MV100 faisant penser à un instamatic des années 60, on s’attendait à tout. Cette fois, le constructeur a décidé de se ranger en adoptant un boîtier on ne peut plus traditionnel. Extérieurement, il ne se différencie guère de la concurrence.
II possède à la fois un écran LCD et un viseur, tous deux en couleurs bien entendu, et offre un stabilisateur optique de nouvelle génération qui augmente encore sensiblement son efficacité. Canon a également réussi à intégrer un zoom x16 dans un volume très réduit, sans pour autant nuire à la qualité. Le tout pour moins de 13.000 F, voilà qui devrait intéresser les amateurs de belles images. Car ce sont bien les vidéastes exigeants que vise le Canon MV10.
En reprenant un concept de boîtier classique, Canon joue la carte de la compacité. Certes, il existe des camescopes plus compacts, et surtout plus légers. Mais le MV10 reste largement transportable, et ses quelque 710 g ne seront pas un handicap au tournage. La prise en main a été particulièrement bien étudiée, avec un accès assez facile aux différentes fonctions, via, tout comme pour les menus, une molette bien pratique.
En cumulant l’absence d’effet mémoire et une grande résistance aux températures extrêmes, le Lithium Ion offre également plus d’autonomie à volume égal que les anciennes Ni-Cd. Toujours est-il que la petite batterie fournie d’origine (BP-915, 1500 mAh) procure une autonomie réelle d’environ 90 minutes. Mais le vidéaste peut adjoindre au MV10 une batterie optionnelle. Cette dernière, trop grosse pour tenir dans le compartiment du camescope, sera donc un modèle externe. Mais dans ce cas, la durée annoncée du MV10 atteindra 8 heures.
Attention, l’autonomie dépend pour beaucoup de l’utilisation ou non de l’écran couleur. Celui-ci est d’ailleurs de bonne qualité et reste lisible dans des situations difficiles (forte luminosité). Rappelons qu’un écran couleur offre un confort de prise de vue inégalé, et permet de tourner sous des angles insolites.
Il serait dommage de passer sous silence l’intégration du chargeur de batterie au camescope. Les ingénieurs ont réussi à réduire considérablement le traditionnel, mais encombrant chargeur-adaptateur secteur. Dorénavant, un simple transformateur suffit, lequel n’est guère plus volumineux qu’une prise classique.
Le Canon MV10 a beau être compact, il possède un zoom optique ×16 (×64 en numérique) dont la focale minimale, 3,9 mm (un 35 mm photo) correspond à un vrai semi grand-angle. Sans être des plus rapides, le passage du grand-angle au télé s’effectue en 2,6 secondes environ. Les vidéastes professionnels, qui préfèrent réaliser la mise au point manuellement, trouveront cette durée beaucoup trop longue à leur goût. Mais dans la pratique, et vu la complexité (et la compacité) du bloc optique, ce résultat reste très correct. Lorsque l’on a validé le zoom numérique, le passage s’effectue en douceur entre zooming optique et numérique, sans véritable ralentissement. Mais on ne saurait conseiller d’utiliser abondamment les longues focales, très difficiles à maîtriser.
Le mode tout auto donne entière satisfaction. La mise au point fonctionne parfaitement dans la plupart des cas, avec quelques faiblesses en basse lumière L’exposition reste bonne dans toutes les situations, conditions d’éclairage difficile comprises. Quant à la balance des blancs, elle procure des images équilibrées sans véritable dominante. Seules les scènes d’intérieur par très faible lumière affichent une teinte chaude. En extérieur ensoleillé, la vitesse d’obturation peut monter jusqu’au 1/8000 s. Idéal pour obtenir des ralentis ou arrêts sur image impeccables à la lecture. Toutefois, on regrette l’absence de vitesses lentes permettant de créer des effets intéressants. On note la présence de cinq mode d’exposition programmée : sport, portrait, Spotlight, basse lumière, sable et neige et du Flexizone (4) servant, dans certains cas, à régler mise au point ou exposition sans recourir au mode manuel.
Le modèle de dernière génération qui équipe le MV10 est encore plus performant dans les basses fréquences. Résultat, tous les mouvements sont amortis, procurant une image très stable, même sur les longues focales optiques. Panoramiques ou mouvements de caméra (travellings) sont d’une extrême fluidité, sans aucune déperdition de qualité, quelles que soient les conditions de tournage. On se demande presque pourquoi il est débrayable ?
Les images sont très belles et la définition excellente, près de 500 points/ligne. Comme la plupart des DV concurrents, cet appareil n’est pas très sensible en basse lumière. En sollicitant le gain à l’extrême, le MV10 provoque un manque de contraste et une dominante rouge-orangée. Le son est également très bien restitué, mais les plages silencieuses font apparaître les bruits de fonctionnement. Reste la solution du micro externe avec contrôle au casque.
Outre la prise DV i-Link (1) qui permet la numérisation mini DV, le MV10 possède une sortie audio/vidéo composite par un mini-Jack (1) à 3 niveaux. L’autre extrémité sera raccordée à un magnétoscope ou une télévision par des Cinch ou une Péritel. Pour ceux qui souhaitent monter en minimisant la déperdition, une prise Ushiden fait transiter directement les signaux Y/C, diminuant sensiblement les pertes à la copie. Enfin, un connecteur Lanc (2) permet de synchroniser un magnétoscope avec le MV10, et la table de montage intégrée mémorise jusqu’à 20 séquences. Les magnétoscopes dépourvus de prise Lanc pourront tout de même être pilotés, via les signaux infrarouges de la télécommande (non testé). Celle-ci, compatible avec les principaux modèles de magnétoscopes, peut apprendre le langage d’un appareil non répertorié.
Le MV10 comporte bien quelques effets, mais ce n’est pas son point fort. On ne trouve que les plus courants : fondu, volet, fondu effacé, solarisation, noir & blanc, sépia et stroboscopie, mode d’enregistrement 16:9. Et une bonne partie de ces effets sont disponibles en lecture.
Quant au mode Photo, il procure de très bons résultats.
A la lecture, chaque image apparaît durant 6 secondes environ, accompagnée du son d’ambiance correspondant. Si la lumière vient à manquer, il est possible d’utiliser un flash Canon Speedlite 220 ou 380EX.
Enfin, pour importer ses photos sur ordinateur, une carte d’acquisition DV reste indispensable à défaut de la carte spécifique Canon DK-1.
Sharp VL-PD1S – Au même prix, on trouve le Sharp VL-PD1S. Exploitant le même format de prise de vue, reprenant un look identique, le Sharp se distingue par un écran plan grand (10cm au lieu de 7 cm). Mais son stabilisateur numérique, l’absence de focale grand-angle et de prise de synchro-édition le pénalisent largement. Légèrement plus chers (14000 F), les Sony TRV5 et TRV9 sont des concurrents sérieux. En revanche, certains préfèreront le Panasonic NV-DA1 (10000 F), très compact, le look spécial du Sony SC100 (11000 F) ou du JVC DVM5 (12000 F).
Le Canon MV10 possède des atouts importants aux yeux des vidéastes exigeants. La qualité optique associée à son excellent stabilisateur procurent de très belles images, sans pour autant sacrifier à la compacité. Le tout à un prix très attractif. Un camescope promis au succès.