Chapeau ! Non ce n’est pas un UC7 Hi sans torche ! Original à plus d’un titre, le Canon UC8 Hi exploite de véritables innovations et s’impose comme l’un des modèles les plus séduisants de la dernière vague de caméscopes Hi8 avec stabilisateur Canon.
Enregistrement Hi-8, son Hi-Fi stéréo, stabilisateur optique de toute dernière mouture, mini zoom optique 20×, système Flexizone permettant un réglage précis de la mise au point et de l’exposition. « Mazette ça ne plaisante pas chez Canon, mais qu’en est-il du prix ?» Moins de 7.000 F !
Ce dispositif exclusif, extrêmement ingénieux, offre la possibilité de régler l’exposition ou la mise au point sur la partie de la scène de son choix. En général, si on laisse le caméscope se charger de ces opérations, les automatismes vont se référer au centre du cadre ou, pour l’exposition, à l’ensemble de la scène. Ici, c’est le vidéaste qui choisit la zone à privilégier et il la désigne à l’aide d’un petit carré mobile. Tiens, tiens, voilà qui rappelle furieusement l’autofocus piloté par l’œil dont Canon avait équipé l’UCX1 Hi. Eh oui, sauf qu’ici ce n’est plus l’œil, mais le doigt qui déplace le carré cible. Et ce, à l’aide d’une sorte de Trackball (petite boule orientable) située sous la Pause/ Enregistrement. Un système moins déroutant et plus maniable, quoique moins futuriste, que le pilotage par l’œil.
On peut ainsi suivre un sujet mobile dans un cadre fixe ; ou encore jouer les pros sans dépenser une goutte de sueur en passant d’un premier plan net avec fond flou, à un arrière plan net avec premier plan flou (et inversement). Une manœuvre pratique pour focaliser l’attention du public sur un personnage contemplant un spectacle, par exemple, puis sur le spectacle en question. Une fois le carré positionné, l’autofocus répond très rapidement. Son comportement nous a paru excellent dans des conditions d’éclairement normales, il n’a commencé à faiblir (léger pompage) qu’en basse lumière. Mais, avec cet appareil ce type d’inconvénient est simple à maîtriser, il suffit de laisser l’automatisme faire la netteté, puis de verrouiller celle-ci en appuyant sur la touche Focus On/Off très accessible, qui assure le passage en mode Manuel.
On retrouve le carré cible pour la mesure de l’exposition. Il permet ici d’éclairer convenablement un sujet décentré, qui pourrait paraître trop sombre ou trop lumineux par rapport au reste de la scène. Là encore, le Flexizone représente une alternative très intelligente à un réglage exclusivement manuel, inexistant sur ce modèle. Pour activer le système, il suffit d’appuyer sur le poussoir situé derrière le curseur du zoom. Cette fonction est complétée par une touche de correction du contre-jour, bien utile pour les plans larges par exemple. Enfin, des modes d’exposition programmés prennent le relais dans les situations particulières ou pour certains types de prises de vues. Dans ce cas, le Flexizone devient inopérant, y compris pour la mise au point. Signalons que l’obturateur huit vitesses est réglable manuellement. Il n’en va pas de même pour la balance des blancs. Exclusivement automatique, celle-ci bénéficie cependant d’une mesure sur 64 zones qui lui permet de réagir avec précision.
Utilisable à volonté puisqu’il n’appauvrit pas la qualité d’image, le stabilisateur optique nous a paru fort efficace. Lors de trajets en voiture et en bus, il a correctement amorti une bonne partie des tressautements. Mais, son secours devient insuffisant lorsqu’on pousse la focale du zoom à son maximum.
Autre point fort : le mini zoom optique 20x, une première d’autant plus remarquable qu’elle s’effectue sur un modèle de paume. Ce tour de force est permis par l’intégration d’un capteur 1/4 de pouce et doit beaucoup au célèbre savoir faire de Canon dans le domaine de l’optique. Ici, les focales vont d’un semi grand-angulaire, équivalant à un 35 mm photo à un téléobjectif correspondant grosso modo à un 704 mm. Exclusivement électrique, le zoom peut adopter une vitesse variable, qui dépend de la pression que l’utilisateur exerce sur le curseur. Enfin, rien n’empêche de maîtriser sa focale, puisque le trajet du zoom se visualise dans le viseur à l’aide d’un repère se déplaçant sur une échelle.
Pour le reste, Canon n’a pas bâclé sa copie en négligeant les points jugés à priori accessoires. On trouve ainsi, un fondu au noir synchronisé avec un fondu audio, un générateur de caractères, la possibilité d’éteindre le voyant de tournage, la recherche de séquences, l’insertion sans barre de bruit et surtout les prises casque, micro extérieur et Lanc de montage. Des petits aménagements améliorent la convivialité de l’appareil et donc l’efficacité en situation de tournage : d’abord, le coupe circuit verrouillant le bouton Pause/Enregistrement (un moyen simple d’épargner sa batterie), ensuite l’enregistrement quasi immédiat, enfin l’affichage dans le viseur du décompte des dix premières secondes d’enregistrement. Un dispositif qui évite de tourner des plans trop courts et par conséquents inutilisables. Important, en termes d’ergonomie, on retrouve le viseur surdimensionné de l’UC100. Vaste et bien défini, il permet de tourner en éloignant le visage de l’œilleton.
Tant en colorimétrie qu’en définition, l’image affiche des performances comparables à celle de la majorité des caméscopes Hi-8 : pas de miracle par temps gris, mais des couleurs vivantes et un bon piqué avec une belle luminosité. Toutefois, le Canon UC8 Hi ne rivalise pas avec son grand frère UCX1 Hi, supérieur pour le rendu des teintes chair, la brillance des couleurs et la finesse du détail. Des atouts que ce dernier doit sans doute à la qualité de son optique, puisqu’il intègre le même DSP que l’UC8. Côté son, le micro stéréo d’origine se comporte à merveille. Son point faible : une tendance à enregistrer le bruit du moteur du zoom. Mais ceux que cela gêne peuvent toujours recourir à un micro externe, mieux isolé. Un aspect somme toute mineur face à la richesse des caractéristiques du petit « monstre » et surtout à son prix…
Impressionnant avec son système Flexizone, qui favorise les tournages créatifs sans exiger de l’utilisateur une parfaite maîtrise technique, le Canon UC8 Hi présente un étonnant rapport qualité/prix. Il offre un riche éventail de fonctions, dont un stabilisateur optique et un zoom optique 20x.
Camera |
|
Capteur | CCD 1/4″, 470.000 pixels |
Objectif |
|
Mise au point | Automatique, semi automatique avec le système flexizone. Plus, mode programmés : Sports, Portrait, Spot, Sable et Neige. |
Obturateur | Automatique ou manuel à 8 positions du 1/50 au 1/10.000 de seconde |
Sensibilité | 3 lux |
Magnétoscope |
|
Standard | Pal |
Format | Hi-8 |
Audio | Hi-Fi stéréo |
Connectique | Sorties A/V Cinch et Ushiden, prises micro et casque, connecteur de montage Lanc |
Fonctions | Stabilisateur optique, fondu, générateur de caractères, horodateur, télécommande IR |
Poids/dim. | 800 g. sans batterie ni cassettes. 106 × 106 × 213 mm |