Casablanca Avio

Casablanca Avio

Appareil à la simplicité légendaire, le Casablanca a fait un petit : Le Casablanca Avio, qui se distingue surtout de son prédécesseur par son mode de compression MPEG2, plutôt que MJPEG, et un prix fort attractif.

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Danielle Molson – avril 2000

Quand on dit Casablanca, on pense aussitôt aux systèmes de montage virtuel et on pense bien plus qu’a un simple boitier de numérisation. Traduisez, machine intuitive, à la portée du premier débutant venu, allergique aux modes d’emploi et adepte des résultats rapides. Je ne suis pas exactement dans ce cas, mais je n’ai jamais exploré vraiment le précédent Casablanca Classic. Me voilà donc désignée d’office. Récit d’une découverte.

Je ne m’étendrais pas sur l’allure du boîtier thermoformé. Parallélépipède noir d’une sobriété (austérité ?) absolue, il n’arbore aucune touche en façade, sinon un bouton d’extinction associé à deux diodes, qui voisine avec une fente destinée aux minuscules cartes Smart Media. C’est sur ce support que figureront les mises à jour et options à venir. Pas de module de pilotage « matériel ». Toutes les commandes s’affichent à l’écran et se gèrent à l’aide d’un Trackball, sorte de souris renversée, surmontée d’une boule, avec laquelle l’utilisateur positionne le curseur.

Différences entre le Casablanca Classic et l’Avio

Audio : la sinusoïdale montrant l’enveloppe sonore et le Scrubbing audio, présents sur le Classic, disparaissent sur l’Avio. Ces fonctions seront ultérieurement proposées en option. En revanche, on dispose désormais d’un VU-mètre permettant de moduler le son à la capture. Autres nouveautés un générateur de 1000 Hz et de 440 Hz.

Compression : elle s’effectue en MPEG2 sur l’Avio et en MJPEG sur le Classic.

Connectique : les entrées en façade du Classic disparaissent. Toute la connectique passe à l’arrière. En revanche, on gagne 2 connecteurs USB.

Démo : sur l’Avio on peut visualiser les effets optionnels avant de les acheter.

Disque dur : il n’est pas amovible, mais scellé dans le boitier de l’Avio.

Options : on devrait retrouver les options du Classic, hormis le boitier de sortie YUV et le graveur de DVD-Ram pour copier des projets. A priori, ces deux options ne seront pas portées sur l’AVIO.

Projets : le Classic n’en propose qu’un, l’Avio trois.

Temps réel : sur 9 transitions de l’Avio en standard. D’autres en option.

Upgrades : sur le Classic, on passe par des disquettes, sur l’Avio par des cartes mémoire.

Zoom en lecture : une nouveauté de l’Avio.

Le test

L’avio : Installation

Casablanca Avio face arrière

Rien en façade, toute la connectique se rassemble à l’arrière. Pour éviter de nuire à l’esthétique ? En dehors de cet inconvénient mineur, les branchements ne posent pas de problèmes métaphysiques. On repère illico, le connecteur auquel relier le Trackball, la priorité.

Côté audio vidéo, les entrées Y/C et Cinch acceptent un lecteur ou une source audio indépendante pour le doublage son ultérieur. Des pictogrammes identifient clairement les deux Péritels : la sortie RVB pour le téléviseur (car un téléviseur suffit) et celle destinée à l’enregistreur. Cette dernière permet, via un adaptateur, de travailler sur un magnétoscope S-Vidéo ou DV en passant par le cordon Y/C. L’emplacement de la prise DV reste vacant en attendant cette connectique optionnelle prévue pour l’été autour de 6.000 F.

Je pousse le petit bouton noir situé en façade : un écran de lancement s’affiche, remplacé rapidement par un menu général. L’ordre des opérations à effectuer suit en gros celui des différents chapitres. Pas de paramétrage de standard, la machine est Pal ou NTSC à l’achat (eh non, pas de Secam). Une fois choisies mes options d’entrée et de sortie Y /C ou CVBS (Cinch) dans Réglages Système et Réglages Vidéo , je passe aux Réglages Projet.

Projet

Casablanca Avio Projet

Projet, vous avez dit projet ? Les choses sérieuses commencent. A quel montage vais-je m’attaquer ? Les premières cassettes DV qui me tombent sous la main sont remplies d’extraits variés : le dernier nouvel an chinois à Paris, le déménagement de Boulogne à Issy-les-Moulineaux, un anniversaire par ci, des tests de sensibilité par là, le tout saupoudré des hauts faits de Chloé, 6 ans, ma fille et modèle préféré.

Tant qu’à dérusher, autant y aller carrément, avec 20 Go je peux me permettre un grand chantier. Seul hic, l’éventail des projets se limite à trois. C’est mieux que sur le Classic qui se contentait d’un seul. Comment se débrouillait-on dans les clubs ou les écoles, quand de multiples utilisateurs revendiquaient la machine ? Il est vrai que le disque dur n’était pas scellé, mais amovible et que chacun pouvait avoir le sien.

En attendant, je dédie le premier projet au nouvel an chinois, le second à ma petite famille et le troisième contiendra les images spécifiques destinées au test.

Trois projets indépendants, cela signifie que les rushes enregistrés pour chacun iront dans des chutiers distincts. Ainsi la série de séquences stockée pour mon film « familial » (projet n° 2) n’encombrera pas l’écran de montage quand je m’attaquerai à mon « nouvel an chinois » (projet n° 1). A contrario, les projets sont étanches. Pas question de récupérer pour mon « nouvel an » le toboggan en forme de dragon du parc de La Villette sauvegardé dans le projet « familial ».

Je nomme mes projets, et choisis pour chacun une des 6 qualités allant de VHS Long Play (699 minutes) à Etendu, pour une source supérieure au DV (171 minutes). Ah les charmes du MPEG2, si peu gourmand en espace disque ! J’opte pour la qualité DV qui m’assure 197 minutes d’enregistrement, soit 3h17 et non 5 heures comme annoncé dans les premiers communiqués de presse.

Enregistrer

Enregistrer Casablanca Avio

Là, c’est royal : la capture de la cassette vidéo s’affiche en plein écran et non dans une petite vignette. Mais, un encombrant panneau de commande la recouvre en partie. Bon, je peux le déplacer, où il gêne le moins, voire (ce n’était pas le cas sur le Classic) le faire disparaître. Cela dit, dès que j’ai lancé ‘enregistrement, il s’efface au profit d’un discret compteur d’image.

Il me suffit de cliquer sur le bouton droit du Trackball pour interrompre l’opération. Et, comme j’ai préalablement placé mon curseur sur la touche enregistrement du tableau de commande, je n’ai plus qu’à cliquer sur le bouton gauche pour capturer, puis sur le droit pour arrêter : clic clac, clic clac … Je nomme le plan capturé en promenant le curseur sur un clavier affiché à l’écran. Pas terrible, mais le port USB accueille les claviers d’ordinateurs standard, pour s’affranchir de cet inconvénient. Pratique, une petite icône me permet de me rendre directement sur l’écran d’édition afin de procéder au montage ou vérifier simplement que ma séquence est bien enregistrée. Là, surprise ! Les  scènes du chutier sont le désordre. Pourquoi diable mes séquences de square n°s 21 , 22, 23, s’intercalent-elles entre les scènes d’anniversaire n°s 3 et 4 ? La raison : j’avais auparavant sélectionné la scène 3 en cliquant dessus. Or, les nouvelles prises de vues s’inscrivent après une scène sélectionnée. Au temps pour moi ! Je dois même admettre que c’est plutôt bien vu, puisqu’on peut ainsi insérer au bon endroit une ou plusieurs scènes figurant, par exemple, sur une autre cassette.

Ajuster

Puisque nous voilà dans Editer restons-y. Si j’en crois le mode d’emploi du Classic (celui de l’Avio est en cours de finalisation), l’interface n’a pas changé. En haut, le Storyboard dans lequel se succéderont les séquences destinées au montage et au centre des imagettes représentant les points d’entrée de mes différents rushes capturés. Si je sélectionne l’un d’entre eux, je peux procéder à un nettoyage, via la fonction Séparer. La séquence s’affiche alors, toujours en plein écran, assortie d’un panneau de commande pour déterminer la position de coupe à l’image près. Je scanne littéralement ma séquence plein écran à l’aide d’un Jog-Shuttle virtuel. Allez, sur mes 10 secondes de musiciens et dragon j’en garde 4. Dans le chutier s’affichent alors trois imagettes au lieu d’une. La première représente ma séquence originale de 10 secondes, la seconde la portion que j’ai conservée, la troisième, le reste, que j’efface pour éviter d’encombrer mon chutier. L’appareil ne détecte pas de lui-même les changements de plans contrairement au Classic avec son dérushage automatique.

Fenètre ajustement Casablanca Avio
L’ajustement à l’image s’applique aux seules séquences du chutier. Cliquer sur ln ou Out affiche le Jog-Shuttle bande mauve) pilotable au Trackball, pour un Scrubbing.

Ce qui me plaît ici, c’est que la scène est toujours disponible in extenso. Je peux revenir sur mes choix en cas de fausse « manip » . Mieux, je peux multiplier ma séquence à l’infini, et en modifier chaque fois la durée, générant de nouvelles imagettes. Et ce, sans prendre un iota d’espace disque supplémentaire. En effet, l’Avio se contente de poser des signets sur l’original. Ainsi, mon montage lui-même n’augmentera pas l’encombrement de mon disque. Du moins, si je monte en Cut, car titres et effets réclament un tribut. Mes captures peuvent ainsi occuper grosso modo 80 % du disque, les 20 % restant servant aux compilations de mes bandes son, habillages et transitions. Les coupes majeures validées, j’affine avec l’outil Ajuster, plus précis, puisqu’il autorise un scannage ou Scrubbing à partir du point de sortie, toujours à l’image près.

Assembler

Passons au montage proprement dit. Je clique sur la touche Ajouter et la séquence sélectionnée, un bouddha ici, s’inscrit instantanément dans mon Storyboard. Clic, clic, clic, les autres séquences suivent. Une dizaine d’imagettes se succèdent désormais sur la bande bleue. Leur nom ou leur numéro accompagne chacune d’elle. Mais pas leur durée. Pour voir s’afficher la durée d’une séquence, il faut sélectionner celle-ci . Plus gênant, la durée totale de mon montage ne figure nulle part sur cet écran. Le moyen d’obtenir ce chiffre : retourner dans le menu Réglages Projet. Autre solution, jouer la dernière séquence de mon film : le compteur incrusté progresse au fil du montage.

En revanche, je peux manipuler très facilement le contenu du Storyboard : deux clics pour supprimer ma scène du bouddha, la remplacer par une autre, voire intercaler un cavalier entre mon bouddha et la séquence qui précédait ou suivait. Le résultat de mon action est instantané.

Insérer

Voyons un peu ce que donne l’insertion qui permet de recouvrir une scène en conservant la bande son de cette dernière. Je choisis de remplacer les jeunes filles dispersant des pétales (17 secondes et 10 images) par un dragon (10 secondes). Quelques clics et me voilà avec 10 secondes de dragon suivi de 7 secondes et 10 images de jeunes filles. La précision est absolue et ma continuité sonore, préservée. Je réduis la scène à insérer en jouant sur les points In et Out, et décide de la faire démarrer au milieu du plan de base. Je retrouve mon Jog-Shuttle virtuel pour déterminer à l’image près où s’inscrira mon nouveau plan. Je pousse même le torture-test jusqu’à insérer une scène subliminale de deux images (une ça ne marche pas). Pas de slashes, mosaïques, ni anomalies.

Jouer le film

Je peux à présent jouer mon film. Plans Cut, donc pas de temps de calcul, la lecture est plein écran et immédiate. Oh et puis, ça m’agace de le visionner depuis le début ! Les premières scènes ne m’intéressent pas. Pas de possibilité d’accélérer. Je contourne l’obstacle en cliquant sur la cinquième séquence, le moment fort du film, et ma lecture démarre à partir de là. Le bonheur… Enfin, le bonheur si je veux, comme dit une pub bien connue. Parce que l’enchaînement entre deux scènes me chiffonne. Pas brillant mon raccord. Mais difficile d’y remédier en l’absence d’un écran spécifique me montrant simultanément le point de sortie du plan A et le point d’entrée du plan B. La fameuse double fenêtre de « trim » des logiciels de montage type Premiere ou MediaStudio. Je ne dispose pas davantage de touches pause et avance image par image que d’avance ou recul rapide. Je ne peux lire mes deux scènes enchaînées qu’à la vitesse normale. Bien sûr, pas de problème pour réajuster chacune séparément à l’aide du très précis Jog-Shuttle d’Ajuster, mais impossible de travailler l’enchaînement lui-même.

Il existe une astuce pour visionner les cinq dernières secondes du plan A et les cinq premières du plan B, mais c’est un peu du bricolage. Il faut se rendre dans le menu Transitions et opter pour Insérer. Or, là encore, ni la pause, ni la progression image par image ne sont disponibles.

Effets

Puisque je suis au chapitre des transitions, je vais me payer le luxe d’un volet. Et temps réel s’il vous plaît, la spécialité de la maison. Deux icônes situées en bas de l’écran donnent accès aux tiroirs de filtres et de transitions 20. Voyons ces dernières. Sur la vingtaine proposée, 15 arborent un petit triangle vert promettant le rendu temps réel : balayage circulaire, effacement de couleur, lignes aléatoires et bien sûr fondu-enchaîné, curieusement nommé Balayage super.

Effets Casablanca Avio

Parmi elles, 6 cumulent triangles vert et rouge. C’est le cas du Chroma Key, par exemple. Cela signifie que cet effet temps réel est optionnel. Optionnel, mais testable. Car, rien ne m’interdit d’en vérifier le rendu en l’appliquant à mes images. Seule restriction, le sigle Démo s’affiche à l’écran. C’est de bonne guerre. Un clic sur Balayage super (en standard lui), un autre sur Insérer et mes scènes assorties de leur fondu s’enchaînent illico.

Selon le tiroir dans lequel on pioche ses effets, ceux-ci concernent les rushes du Storyboard ou ceux du chutier. Dans ce dernier, la séquence truquée vient doubler l’originale. Pour éviter une confusion entre les versions, l’Avio ajoute deux lettres (RA pour ralenti, AC pour accéléré, SP pour d’autres filtres … ). J’apprécie le système de repérage. Le ralenti, calculé sur une scène d’une dizaine de secondes est fluide et non saccadé. Sa vitesse se paramètre, tout comme l’accéléré, qui ne connait pas de mosaïques. Je m’amuse à superposer toute sorte d’effets sur une même séquence, cela s’appelle le multicouche. J’entasse ainsi , sans procédure particulière, sur une séquence du chutier (c’est moins évident sur celles du Story Board), un filtre négatif sur un effet miroir. Je transfère sur le Story Board et j’affuble l’image obtenue d’un fondu-enchaîné et d’un titre.

Filtres et transitions bénéficient souvent de paramétrages (couleur, direction, position, taille, durée, etc., selon l’effet). Mais, on ne peut pas simultanément ajuster un effet et visualiser son application sur son film dans une petite fenêtre, pour affiner le dosage. Il faut régler, puis prévisualiser, puis corriger, etc., jusqu’à obtenir satisfaction. Cela dit, les effets, qui supposent un positionnement sur une zone de l’image, comme le zoom en lecture par exemple, affichent le point d’entrée de la séquence. Je peux même programmer ici un mouvement de zooming avant et arrière. La qualité de lissage est étonnante. Petite idée des temps de calcul, un zoom sur 3, 14 secondes d’images réclame environ 1,45 minute et un négatif sur 10 secondes 1 minute.

Titrage

Sans être très sophistiqué ni offrir de génériques 3D ou de trajectoires, le titreur est fonctionnel et suffit pour 80 % des utilisations courantes. Seize millions de couleurs et quelques textures se proposent d’agrémenter mes textes. Je choisis une police parmi 10, détermine la taille des lettres, entoure ces dernières d’une bordure colorée. Je décide au passage de les ombrer, donne une directivité aux ombres, et positionne mon titre sur la page. J’opte alors pour l’une des sept possibilités d’apparition sur l’image : le générique déroulant. J’en détermine la direction, la durée… Une sauvegarde. Hum, le calcul me semble un peu long.

Titrage Casablanca Avio

Voyons pour des petits caractères blancs, sans effets : « les petits poissons rouges de l’année du dragon ». Je morcelle l’affichage de ce sous-titre sur trois pages successives, soit une séquence de 4 secondes et 8 images. Top chrono: 1 minute de calcul. Petite faute d’orthographe, je corrige. La machine réitère intégralement le calcul, encore 1 minute. Mon titre lui-même est sauvegardé, je peux l’appliquer sur n’importe quelles images à venir.

Le son

Le son se gère une fois le montage image entièrement finalisé. Comme sur le Classic, je peux mixer trois pistes distinctes : son synchrone, commentaire et musique.

Première étape, la capture. Voilà les entrées audio RCA gauche et droite. Mais, je cherche en vain l’entrée micro. Pas de prise dédiée. Renseignement pris, l’usage consiste à employer une table de mixage, ou à enregistrer préalablement son commentaire sur un Minidisc, voire un camescope. Le camescope fera l’affaire. J’y connecte un micro externe, veille à m’éloigner des haut-parleurs pour éviter le larsen et récite Le corbeau et le renard. Un VUmètre me permet de doser les niveaux d’entrée et d’éviter la saturation. Mon laïus dure 27 secondes et 11 images. Même procédure pour la musique: des percussions.

Son Casablanca Avio

Je clique sur une scène et ma fable se positionne au début de la séquence cliquée. Elle se poursuit sur les séquences suivantes à concurrence de 27 secondes et 11 images. La visualisation de la bande son par rapport à celle  des séquences vidéo n’est pas aussi précise que sur la Time Line d’un logiciel de montage. En effet, sur le Storyboard on ne travaille pas sur un «  déroulé » temporel, mais sur des imagettes qui occupent le même espace, que la séquence soit longue ou courte.

Oh, mais, quelle diction hésitante, que de « euh » et de « hum ». Supprimons-les. Zut, l’Avio a perdu le Scrubbing audio du Classic, ainsi que la possibilité de visualiser l’onde sonore. Impossible de se caler autrement qu’au jugé. Optyx, le distributeur du produit, annonce que cette fonction figure parmi les options bientôt disponibles. Elle permettra notamment de réaliser un clip vidéo en se calant sur la bande son. Opération actuellement possible, mais acrobatique. En attendant, je supprime précisément mes bredouillis à l’aide d’outils désormais familiers Séparer et Ajuster. Ils garantissent un travail au time code, sur la bande son audible à vitesse normale.

Je passe à la musique, que j’insère sur la piste adaptée. Elle se cale pile au début de la scène sélectionnée. Je préférerais qu’elle commence sur la précédente pour réaliser un joli Split audio. Pas de souci. Grâce à la fonction Zone, je peux faire naviguer mes percussions sur toutes les séquences non musicalisées précédant ou suivant celle que j’ai cliquée. Je me cale à l’image, grâce à mon JogShuttle. Ecoutons maintenant ce que cela donne.

Quel boucan ! Les coups de cymbales rendent mon texte inaudible. Pas de souci : j’augmente à vue de nez, le volume de la fable , et baisse celui de la musique que je fais démarrer en fondu. Impec, excepté un léger décalage sur les points d’entrée en doublage son, mais ce bug serait d’ores et déjà supprimé sur le modèle « fini » et commercialisé. Les niveaux sonores de chaque piste sont réglables et les fondus peuvent intervenir en entrée et en sortie. Je remarque au passage un tiroir de filtres qui me propose, entre autre, de dissocier l’audio et la vidéo d’une séquence. Reste à calculer mon mixage son. Une opération rapide : 7 secondes pour un montage de 4 minutes.

Conclusion

Prête à finaliser sur cassette. Je me rends à la rubrique Achever et, je n’ai qu’à lancer l’enregistreur. Mon montage Cut de 8 minutes ne présente pas d’anomalie sur cassette. Je réenregistre le même montage, cette fois truffé d’effets, titré et sonorisé. Là encore tout va bien et s’enchaîne en souplesse. Seule bizarrerie, j’ai du calculer une seconde fois les deux effets appliqués directement sur des séquences du Story Board et dont le Rendering n’a pas été pris en compte. Un petit bug, qui ne devrait pas subsister. J’ai travaillé sur deux machines, une Beta peu avare en blocages et caprices divers et une version 1.0 quasi finalisée, sur laquelle j’ai recommencé tous mes tests et basé ce compte rendu. Cette dernière s’est bien comportée : deux plantages indolores en une dizaine d’heures. Points rassurants. Primo, mes dernières actions ont toujours été sauvegardées, malgré les plantages, même sur la Beta. Secundo, pour stabiliser le produit, je suis passée de la Beta à la 1.0 en réinitialisant le système en trois clics, via la SmartMedia. Aucun échange de machine n’a été nécessaire.

Caractéristiques Casablanca Avio

  • Processeur : Pentium P5MMX/233 Mhz.
  • Disque dur : IDE. 20 Go.
  • Compression : MPEG2. Full lBP Frame. Décodage 2 flux.
  • Débit : 0,3 à 1,2 MB/s.
  • Standard : 2 versions Pal ou NTSC.
  • Entrées/sorties A/V : Entrées : 1 Y/Cet 1 CVBS (Cinch). Sorties : 1 Péritel RVB, une Péritel câblée Y/C.
  • Résolution : CCIR 601 . Plus de 560 pts-ligne Pal et 460 NTSC.
  • Audio : 3 pistes stéréo Jusqu’à 44, 1 kHz. 16 bits.
  • Dimensions/poids : 450 x 90 x 340 mm. 5 kg.
  • Prix indicatif : 12.500 F (1905 €)

Verdict

Le prix, obstacle majeur du Classic à son lancement, n’est plus une raison pour préférer une station de montage à l’Avio. Le vidéaste gagne avec le Casablanca une facilité d’emploi impressionnante, par rapport aux mondes PC et Mac, même s’il renonce à certaines subtilités de montage. Certes, il se ferme les applications annexes : 3D, Web… A moins de faire communiquer les deux univers, ce qui sera peut-être possible, via les futures interfaces. PCLink et MacLink. Quant aux fonctionnalités perdues du Classic, la plupart devraient se retrouver en option.

Les plus

  • La simplicité d’emploi.
  • La qualité d’image en modes Etendu et DV, malgré la compression.
  • L’importance des durées enregistrables.
  • Le Scrubbing des séquences à l’image avec visionnage de celles-ci plein écran et coupes à l’image près.
  • Le temps réel sur certaines transitions.
  • Les systèmes de repérage bien faits.
  • Les options qui permettent de faire évoluer l’Avio.
  • Le multicouche, ou possibilité de cumuler titres, effets et transitions.

Les moins

  • Pas de double fenêtre pour les raccords.
  • Pas de touches pause, avance image par image, ni avance ou recul rapide lorsqu’on lit un enchaînement de séquences notamment.
  • Disque scellé.
  • La possibilité de faire des clips (Scrubbing audio et affichage de l’enveloppe sonore) est en option, tout comme le Chroma Key.

CV 137

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