Grâce à leur double transcodeur Pal/Secam/Pal, les modèles Panasonic NV-FS100 et NV-FS100HF demeuraient des références incontournables en S-VHS. JVC attaque le monopole du transcodage avec un magnétoscope VHS aux caractéristiques voisines, le JVC HR-S5900MS. Ce comparatif de magnétoscopes de montage Super VHS vous permettra peut-être de choisir ?
Par Jean-Pierre Challot – février 1995
Situés tous les deux dans la même gamme de prix (10.000 F), les modèles JVC et Panasonic sont deux magnétoscopes S VHS haut de gamme ayant de nombreux points communs. Mais aussi quelques différences qui détermineront le choix de l’utilisateur suivant ses besoins.
Un double transcodeur se charge de la conversion éventuelle du signal vidéo en entrée de la tête d’enregistrement ou en sortie de la tête de lecture. A l’heure de l’Europe, ce procédé est bien le seul qui ne nous ferme pas les portes de la communication audiovisuelle internationale. Prenons l’exemple d’une famille française, dont les membres sont disséminés aux quatre coins de l’Union Européenne. Les réunions familiales se font rares, pas plus d’une fois par an, et la vidéo est un excellent moyen pour garder le contact. L’aîné, qui poursuit ses études en Angleterre, fera parvenir des cassettes VHS Pal (ou S-VHS) de ses exploits sportifs ou d’extraits d’émission télé, tout comme le cousin marié à une blonde suédoise, alors que la petite dernière, partie travailler en Grèce, enverra des bandes vidéo Secam. Un magnétoscope bistandard classique se révèle bien limité lorsqu’il s’agit d’envoyer des copies à tout ce petit monde, sans compter la belle mère et les grands-parents toujours équipés d’une vieille télé Secam.
La passionnante mission de copier et de transcoder l’ensemble des cassettes dans les normes de chaque pays revient au chef du « clan », mordu de vidéo. Passer du Pal au Secam et inversement, c’est justement une des raisons d’être du JVC HR-S5900MS ou du Panasonic NV-HS100HF. Regardons de plus près comment procéder avec ces deux magnétoscopes. Sur le JVC, vous n’avez que deux curseurs : le premier réservé au signal d’entrée et le second au signal de sortie. A vous de choisir le standard dans lequel vous souhaitez enregistrer ou lire une cassette VHS ou S-VHS : Pal ou Secam. Un témoin lumineux indique le standard originel (du signal d’entrée ou de la cassette lue) alors qu’une diode s’allume en cas de conversion, indiquant le sens du transcodage (Pal > Secam ou Secam > Pal).
Système simple et très pratique, mais il est vraiment dommage que les inscriptions grises soient si peu lisibles sur le fond noir. Enfin, ceux qui ont de la famille au Moyen-Orient peuvent passer leur chemin : le JVC ne lit ni n’enregistre en Mesecam.
Pour les amateurs de films fleuves, il est également impossible d’enregistrer en mode LP dans le standard Secam : le magnétoscope commute de lui-même en Pal.
Le Panasonic NV-HS100HF procède de toute autre manière. Trois curseurs vous permettent de sélectionner le signal d’entrée, la norme d’enregistrement ou le signal de sortie. Quatre possibilités pour sélectionner la norme du signal vidéo que vous désirez copier : Auto pour que le magnétoscope décide de lui même (mais il y a des risques de mauvaise lecture avec des bandes abîmées), et trois positions manuelles (Secam, Pal ou Mesecam). Les mêmes réglages sont attribués au sélecteur de la norme d’enregistrement. C’est ici que se décide l’utilisation ou non du transcodeur en entrée. Enfin, le signal de sortie peut être réglé manuellement sur Pal ou Secam, alors que la très astucieuse position Auto délivre un signal Secam par la prise Péritel, un signal S-VHS par la prise Y/C Ushiden et un signal Secam L par la sortie H.F. de l’antenne. Pour ceux qui ne font que rarement des opérations de transcodage, il est plus prudent de laisser tous ces curseurs en positions Auto, au risque de voir apparaître une image noir et blanc sur le téléviseur !
Contrairement au JVC, le Panasonic NVFS100 bénéficie du standard Secam pour un enregistrement en vitesse lente. Côté indications, seuls trois témoins lumineux indiquent clairement le standard dans lequel est ou a été enregistré le signal vidéo. Un affichage plus complet ne serait pas superflu, vu la complexité des réglages.
En dehors de la complète versatilité de leur double transcodeur, ces deux magnétoscopes S-VHS haut de gamme sont équipés de fonctions de montage évoluées.
Le JVC HR-S5900MS dispose tout d’abord d’une pléthore de connecteurs audio-vidéo. Jugez plutôt : en entrée, vous avez le choix entre deux péritels, deux prises Y/C Ushiden (dont une en façade), une vidéo composite Cinch également en façade ainsi que deux séries d’entrées audio stéréo en prises Cinch (une en façade) et une prise mini jack pour un microphone. Enfin, une Péritel compatible Y/C, une prise Ushiden et deux Cinch pour l’audio stéréo assurent la sortie du signal audio-vidéo vers un autre magnétoscope, une télévision ou une chaine Hi-Fi.
Surprenant au premier abord, le magnétoscope ne possède pas de touches de bobinage/rembobinage : c’est en effet la molette Jog/Shuttle qui les remplace. La pratique aidant, y recourir devient vite un réflexe, d’autant plus que son maniement est des plus agréables. L’arrêt sur image est de bonne qualité, avec malgré tout une légère instabilité à intervalles réguliers.
Autre surprise, cette commande Jog/Shuttle permet à la fois un calage précis de la bande lors de la lecture, mais également de l’enregistrement, grâce à une fonction comparable à l’Edit Search que l’on trouve sur les caméscopes. Vous pouvez ainsi modifier le point d’entrée une fois en position Pause/Record, ce qui évite le désengagement de la bande du tambour et la perte de tout repère. Un connecteur de montage mini jack JVC permet la télécommande d’un caméscope ou d’un magnétoscope de la marque pour des opérations de montage synchronisé.
Bien évidemment, les tables de montage émettant un signal infrarouge libèrent l’enregistrement par le relâchement de la pause (HR-S5900MS utilisé en enregistreur). Pour ceux qui disposent d’un autre magnétoscope JVC, il est également possible de faire dialoguer les deux appareils en attribuant au lecteur le code A et à l’enregistreur le code B. Plusieurs possibilités vous sont données pour effectuer votre montage : le très basique mode Assemble, l’insertion ou le doublage son. Option moins courante, ces deux derniers sont utilisables simultanément, ce qui permet de remplacer la totalité des pistes audio tout en bénéficiant de la qualité et de la précision de l’insertion. Malheureusement, les ingénieurs de JVC n’ont pas cru bon de doter ce super magnétoscope Hi-Fi d’un réglage du niveau d’enregistrement des pistes audio. Un oubli vraiment choquant, sinon impardonnable. Il est vrai que l’automatisme gère très bien la plupart des situations, mais comment utiliser un magnétoscope en tant que magnétophone s’il est impossible de régler les niveaux manuellement ?
L’ajout d’une table de mixage complique quelque peu le câblage et ne résout pas le problème des sons extrêmes : chuchotements, cris… Une lacune inqualifiable qu’il faudrait combler le plus vite possible dans une nouvelle version, ainsi que l’ajout d’une prise casque, indispensable pour contrôler précisément l’adjonction de sons. En revanche, un sélecteur permet de choisir aisément le son à écouter : Hi-Fi (droite, gauche ou stéréo), Normale (mono) ou le Mix des deux pistes audio.
Ce même sélecteur a été ajouté à la version « HF » du magnétoscope Panasonic. Ce dernier est donc des plus complets au niveau du son, puisqu’il dispose également du mode Doublage son et de niveaux d’enregistrement audio réglables. Une prise casque et de larges VU-mètres situés sur l’affichage lumineux permettent un contrôle précis de l’enregistrement audio. La connectique est complète, mais des entrées audio-vidéo en façade n’auraient pas été de trop. C’est toutefois compréhensible pour le modèle Panasonic, dont la conception date de quelques années (le NV-FS100HF n’est qu’une version améliorée du NV-FS100* commercialisé fin 1989). Les connecteurs de montage sont de deux types : Panasonic 5 broches et mini jack. La large molette de recherche Jog/Shuttle est d’une remarquable précision, même si celle-ci est inactive dès que le magnétoscope est en mode Pause/Enregistrement. Le mode Insertion (vidéo + son Hi-Fi) est prévu, mais il ne peut pas être combiné avec le mode Doublage son, comme sur le JVC, ce qui est bien dommage.
Les classiques clocs sonores en début et en fin de séquence sont très discrets. Péchés mignons du NV-FS100HF lorsque l’on s’en sert de façon intensive, cela provoque une surchauffe qui génère l’apparition de drops. Seul remède : installer un ventilateur à l’intérieur du magnétoscope (par un spécialiste) ou un modèle classique à quelques dizaines de centimètres du dos de l’appareil. Une dépense minime qui vous permettra d’utiliser avec satisfaction votre NV-FS100HF pendant plus de dix heures consécutives. Enfin, on ne peut pas comparer ces deux magnétoscopes sans évoquer la technologie différente qui a été adoptée pour le transport de la bande. Le Panasonic étant un modèle de conception plus ancienne, l’enroulement de la bande vidéo autour du tambour ne s’effectue que lorsque la fonction Lecture ou Enregistrement est sollicitée, ce qui provoque un certain délai (environ deux secondes) entre le moment où l’on appuie sur la touche et celui où la lecture s’effectue.
De conception très récente, le JVC HRS5900MS fonctionne de toute autre manière : la bande s’enroule autour du tambour dès l’introduction de la cassette, ce qui supprime toute inertie.
Une technologie de pointe qui permet au magnétoscope de bobiner ou rembobiner la cassette, tout en gardant la bande enroulée autour du tambour, et bien sûr évite d’abîmer celle-ci. Le JVC apporte ainsi un certain confort d’utilisation par rapport au Panasonic, mais n’améliore en aucune manière la qualité de l’image, irréprochable sur les deux modèles.
Avec des caractéristiques techniques sensiblement identiques, les deux magnétoscopes se différencient essentiellement en situation. Le JVC est d’une utilisation des plus faciles, tant pour le transcodage que pour les opérations de montage. Le Panasonic quant à lui bénéficie d’une meilleure conception sonore (micro, casque, réglage Hi-Fi) et surtout d’une notoriété acquise plus importante. Deux philosophies différentes proposées à un prix rigoureusement identique : environ 10 000 F. Pur hasard ?
Le Panasonic NV-FS100 est apparu fin 1989, sa version améliorée (NV-FS100HF) a vu le jour mi-1992. A l’opposé, le JVC HR-S5900 est de conception très récente. Ce dernier bénéficie donc de l’évolution technologique : Connectique en façade, Edit Search, etc. De son côté, la gamme Panasonic a elle aussi évolué en proposant un nouveau modèle S-VHS : le NV-HS1000. A son actif : 16/9, time code, TBC et table de montage intégrée. Ce modèle haut de gamme est toutefois plus onéreux (- 15 000 F) et se cantonne au standard Pal. Le NV-FS100HF reste donc un magnétoscope encore très complémentaire.
JVC HR-S5900MS | Panasonic NV-FS100HF | |
Transcodage |
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Signal d’entrée |
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Norme d’enregistrement |
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Signal de sortie |
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Enregistrement Secam en vitesse lente |
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Montage |
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Insertion |
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Doublage son |
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Insertion + doublage son |
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Edit Search |
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Position Mix Hi-Fi/Normal |
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Réglage niveaux sonores Hi-Fi |
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Jog/Shuttle sur Télécom |
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Connectique |
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Entrées vidéo |
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Entrée audio |
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Sortie audio |
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Connecteurs de montage |
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Prise casque |
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Prise micro |
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Divers |
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Bobinage/rembobinage |
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Inertie Stop/Lect-Enreg. |
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Entrées audio-vidéo en façade |
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Affichage télécommande |
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– |
Réglages qualité image |
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Lecture répétée |
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Bande restante |
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Poids |
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Prix indicatifs |
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