Après la table Easycut, voici venu le temps du Hama Easy Script. Un pupitre de titrage Hama aux environs de 1.800 F qui recèle un certain potentiel. A ce prix-là, le fabricant de pupitre de titrage Hama a dû trouver des compromis.
Thierry Philippon – Juillet 1997
La force de l‘Easy Script ? Ce titreur est l’un des moins chers du marché. La logique du produit, assez simple – « Easy » oblige ! – requiert tout de même une bonne heure d’apprentissage et de maîtrise. De tous les titreurs d’entrée de gamme, c’est sans aucun doute le plus séduisant à ce niveau de prix. Il fera naturellement s’esclaffer les utilisateurs de logiciels de titrage ou de titreurs sophistiqués (gamme Videonics). D’autant que l’Easy Script n’est pas sans défaut, loin de là. Mais n’oublions pas sa vocation : offrir un titrage de base au débutant qui réalise quelques films par an. Ce matériel de post-production vidéo prévu pour réaliser un titrage basique concurrence même son grand frère, le Vidéoscript 250 sur certains points : trois polices au lieu d’une, un choix plus large de tailles des lettres et un doublement du nombre de pages mémorisables (20 au lieu de 10).
L’Easy Script répond à des signaux Pal (8 mm) ou Y/C (Hi-8, S-VHS-C). Exit les prises Péritels, chères au constructeur allemand qui adopte désormais les S-Vidéo et Cinch.
Il génère son propre signal interne, une solution pratique pour une démonstration par exemple. La qualité des signaux, quoique bonne, ne bénéficie pas d’un lissage des lettres (anti-aliasing) aussi performant que sur les modèles haut de gamme : il n’est efficace qu’avec les deux plus petites tailles de caractères. Rappelons que le lissage atténue l’effet désagréable de lettres en escalier.
Il est rare de bénéficier d’un clavier aussi complet. Tout est prévu y compris les accents européens, le c cédille, les guillemets, les accents sur les capitales, le Copyright et même les flèches directionnelles (pour désigner un lieu par exemple). En revanche, pas de création de dessins personnalisés comme sur le Vidéoscript 250. Autres reproches : la matière des touches – alliage de plastique et de gomme – interdit une saisie rapide et provoque quelques erreurs de frappe. Par ailleurs, le clavier répond à la norme anglo-saxonne Qwerty, ce qui déroutera quelque peu ceux qui travaillent habituellement avec un clavier d’ordinateur Azerty.
Enfin, la saisie souffre de certains défauts : pas de centrage automatique de texte, ni de positionnement en bas d’écran (bien que le sous-titrage soit possible) et surtout un système d’effacement peu pratique. En effet, la touche Delete (Effacer) n’agit que si le curseur est situé sur le caractère et non juste après comme sur un clavier informatique ; plus ennuyeux, pour effacer chacune des lettres d’un mot, il faut se repositionner à chaque fois sur le caractère. En revanche, un bon point pour insérer une lettre manquante dans un mot : il suffit de se placer sur le caractère situé juste après. Autre satisfaction, la faculté de pouvoir changer le style ou surtout la couleur d’une lettre après la saisie et la possibilité de composer des mots multicolores avec les huit teintes disponibles.
Contrairement aux titreurs entrée de gamme, l’Easy Script n’a pas négligé l’aspect des caractères : trois polices au lieu d’une seule, et surtout cinq styles : standard, contour seul, détourage, fond coloré, détourage sur fond coloré. On préférera le détourage noir, plus lisible. Ajoutez à cela 24 tailles offrant davantage de souplesse que les quatre tailles minimalistes des autres titreurs. L’utilisateur peut ainsi jouer sur l’ étirement des lettres sur un axe horizontal et/ou vertical.
Le nombre de pages disponibles offre une marge de manœuvre plus confortable que sur le Vidéoscript 250 : 20 pages contre 10. Chaque page peut être appelée par son numéro, donc l’ordre des pages importe peu (sauf en cas de générique où les pages se suivent). En revanche, une fois les pages rédigées, l’ordre ne peut être modifié. Question chiffres, notez que 36 caractères au maximum peuvent tenir sur une même ligne (à condition de choisir la taille la plus petite). Taille qui peut éventuellement servir à réaliser un sous-titrage.
En revanche, le caractère le plus gros ne laissera la place qu’à quatre lettres.
On dispose de quelques effets de volets (par le haut, par le bas, par le centre) pour diversifier l’apparition des titres. Pas de quoi crier au génie, on aurait préféré des effets plus fantaisistes (type apparition en zigzag comme sur le 250). En revanche, nous avons apprécié le curseur Fondu qui permet, en manuel, de faire apparaître ou disparaître à volonté un titre sur le signal vidéo. On peut aussi générer un fondu de couleurs (au noir ou au blanc) sans le moindre titrage (fond sans texte). Un regret : pas d’effet « trou de serrure », l’Easy Script n’ayant pas de signal de découpe. Pas davantage d’effet de cadre.
Avant d’incruster le moindre : titre à l’image, il convient de créer sa page qui requiert obligatoirement trois étapes : création proprement dite, définition des effets, visualisation et enregistrement des titres. Pour l’envoi d’une page, l’utilisateur dispose de deux choix : en mode automat1que mais aussi en manuel. Grâce à l’existence d’une prise GPI (General Purpose Interface), les pages peuvent aussi être déclenchées via les éditeurs Hama Videocenter 230 ou Vidéocut 222, tous deux munis d’une prise GPI (nommée Remote Extern). Rappelons qu’une liaison de ce type permet d’éviter des tentatives infructueuses pour faire coïncider l’apparition du titre avec un moment précis de votre film.
Toutefois, deux regrets. D’abord, le GPI ne permet pas d’appeler une page par son numéro et surtout, la page 01 sert forcément de page de départ du signal GPI. Par ailleurs, il n’est pas logique que la table de montage Easycut, au même niveau de prix, soir dépourvue de connecteur GPI. Une incompatibilité regrettable, ces deux produits de même « famille » étant parfaitement complémentaires.
A ce prix plancher, difficile de rivaliser avec l’Easy Script. A 2.000 F, le Panasonic VW-T1 E est inférieur en tous points : une seule police, 4 tailles seulement, ni déroulant horizontal, ni volets, ni fondu ni prise GPI. A 2.500 F, écartons le Vivanco VCR 4090, dépourvu de volet, muni d’une unique couleurs et d’une seule police. Seul « plus » du Vivanco, l’effet de découpe. Au même prix de 2.500 F, le Panasonic WJ-TTL7 (assez complet : 2 polices de plus, 3 vitesses en sus) se hisse à la hauteur de l’Easy Script mais ce titreur, spécifique, se connecte uniquement à un mélangeur vidéo Panasonic (AVE5/7 /55). De plus, il ne mémorise que 10 pages de textes et ne dispose pas de prise GPI. Bien entendu, à 5.000 F et 7.000 F, les « titreurs stars » Videonics TM 2000 et 3000 l’emportent largement sur un produit entrée de gamme comme l’Easy Script.
CV 107