Avec la gamme 2002, le caméscope numérique à disque DVD Cam, quitte le statut de curiosité technologique pour offrir une alternative viable à la cassette. Les choses sérieuses commencent avec ces produits, qui gagnent en maturité et compatibilité. Hitachi se donne enfin les moyens de répliquer au DV.
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Les premiers DVD Cam, commercialisés voilà plus d’un an, refroidissaient le chaland par leur élitisme. Très sélectifs, ils n’acceptaient d’enregistrer que sur des galettes DVD-Ram incompatibles avec les lecteurs DVD de salon. Passé l’émerveillement de filmer sur disque et de naviguer à l’aide d’un système d’imagettes, fort pratique il est vrai, les limites du produit inclinaient la balance du mauvais côté. Au nombre des faiblesses : des possibilités de montage restreintes, un budget de consommables astronomique, des artefacts au filmage sur les mouvements rapides… Pour élargir l’audience du DVD Cam, Hitachi, seul défenseur du concept en Europe, devait revoir son cahier des charges. Mission accomplie avec la nouvelle génération. Le Hitachi DZ MV230, et ses frères DZ-MV200 et 270 lisent et gravent à la fois des DVD-Ram réinscriptibles 100 000 fois et des DVD-R, non réinscriptibles, mais plus universels et moins coûteux. De plus, sur les DZ-MV230 et 270, l’enregistrement, toujours en MPEG-2, gagne en qualité, puisque le taux de compression devient variable.
Le Hitachi DZ MV230 accueille au choix des disques DVD-Ram et DVD-R de 8 cm, d’une capacité de 1,4 Go par face. Les premiers présentent une ou deux faces enregistrables. Les seconds se contentent d’une seule face, d’où une durée d’enregistrement divisée par deux. Certes, les DVD-R sont moins coûteux : 13 euros, contre 39,6 euros pour un DVD-Ram double face. Mais, seuls les DVD-Ram accueillent des photos et profitent du système de montage intégré au camescope. En contrepartie, une majorité de lecteurs DVD informatiques et de salon acceptant les disques de 8 cm (excepté ceux de première génération) lisent les DVD-R gravés ici. On peut enregistrer un DVD-Ram ou R en une ou plusieurs sessions dans le camescope. Dans le cas du DVD-R, la galette ne devient compatible avec un lecteur externe qu’une fois finalisée par le vidéaste. Mais cette opération interdit alors tout nouvel enregistrement. Pratique, la possibilité de vérifier par menu la capacité restante du disque dans les différents modes. Exemple : 21 % d’espace donnent droit à 318 photos, 4 minutes de vidéo en Extra Fine, 6 en Fine et 12 en Standard.
Un peu plus compact que le prédécesseur DZ-MV100, le DZMV230 l’emporte en volume sur la moyenne des modèles de poing. Son allure s’apparente davantage à celle d’un Digital8 qu’à celle d’un DV. Cela dit, il présente un aspect bien spécifique : la section disque se distinguant nettement de la partie caméra.
Côté réactivité, on observe une amélioration par rapport au DZ-MV100. Même avec un disque très encombré, moins d’une seconde suffit pour enregistrer après avoir appuyé sur Stand By. Cela dit un accès disque de quelques secondes suit chaque enregistrement. Par conséquent, à moins de réenregistrer immédiatement, avant le déclenchement du processus d’accès disque, il faut attendre (temps variable, mais inférieur à 6 secondes) entre deux plans. Par ailleurs, quand on insère un disque dans l’appareil, ce dernier exige toujours 16 à 18 secondes avant de devenir opérationnel.
Hitachi ne favorise pas ici le confort de visée. L’écran de 6,3 cm, sous-dimensionné par rapport à la taille de l’appareil, manque de précision avec ses 61000 pixels. De plus, son image paraît facilement surexposée ou sous-exposée s’il ne se trouve pas dans l’axe du regard. Un viseur noir et blanc peut s’y substituer pour qui souhaite économiser l’énergie. Dans ce domaine, le constructeur a pensé large, avec une copieuse autonomie de 120 minutes en continu.
Le capteur de 1/4″ totalise 1,1 million de pixels, dont la totalité sert à produire des images fixes. Là dessus 880.000 points photosensibles sont dédiés à la vidéo et sa stabilisation. Un zoom optique ×12 complète la tête de caméra. Il va jusqu’à ×48 et ×240 en numérique. La plus courte focale correspond à environ 38 mm en équivalent photo 24 × 36. C’est beaucoup mieux que sur la moyenne actuelle des modèles Mégapixels qui oscille autour de 48 mm ! Le zoom optique à vitesse variable n’exige qu’environ 2 secondes pour balayer l’ensemble des focales, mais il peut aussi se montrer très lent à la demande.
Les automatismes se comportent correctement, avec les limites habituelles de l’autofocus en basse lumière et parfois au téléobjectif. La balance des blancs s’est améliorée par rapport au précédent modèle, mais on conserve une dominante un peu chaude en intérieur. On retrouve les débrayages présents sur tout bon camescope numérique : netteté, balance des blancs, mais aussi, contrairement à ce qu’affirme la fiche technique, exposition. Pas de touche Contre-jour. Mise au point et exposition s’activent directement par touches et se règlent à l’aide du joystick. C’est simple et pratique. L’accès à la balance des blancs passe par un menu qui gère aussi l’activation ou la désactivation du stabilisateur numérique, du zoom numérique ou des cinq modes d’exposition programmés.
Le mode Photo vaut le détour puisque chaque DVD-Ram peut contenir 999 photos par face (soit 1 998 sur deux faces) dans la sympathique définition de 1280 × 960. Support à la fois économique et capacitaire, le disque l’emporte ici sur les cartes mémoire. Attention le mode Photo ne concerne pas les DVD-R qui n’acceptent que les séquences vidéo. Un flash, proposé en option sur ce modèle, peut s’installer sur la griffe porte-accessoires.
Trois qualités d’image disponibles : Standard, Fine ou Extra Fine. La durée d’enregistrement d’un disque varie selon cette qualité. Ainsi l’option Standard assure-t-elle jusqu’à une heure par face sur un DVD-Ram ou DVD-R. En Fine, on descend à 30 minutes. Enfin, en Extra Fine, le taux de compression fluctue selon la complexité de la scène (VBR), la durée oscille donc entre 18 minutes pour des prises riches en mouvements et présentant de fortes disparités, et 60 minutes. Côté résolution, Standard correspond, grosso modo, à du VHS, voire avec beaucoup d’indulgence du S-VHS. On atteint 350 points-ligne, mais dès 240 la mire affiche un fort moirage. Cela se traduit en tournage par un phénomène d’escalier dans certains cas et des contours un peu grossiers. En Fine et Extra Fine, on atteint 460 points-ligne avant que les moirures ne deviennent importantes. Sur un sujet immobile on ne voit pas de différence entre les modes Fine et Extra Fine. Par ailleurs nous n’avons pas remarqué de distinction flagrante sur les mouvements. Mais il faut dire que le DVDCam s’est énormément amélioré dans ce domaine. Ainsi, les mosaïques qui s’observaient couramment en mode Standard sur les actions rapides (plus rarement en Fine) semblent ici maîtrisées. Nous n’en avons pas rencontré en Fine. En Standard, ce sont surtout des flous qui signent les mouvements rapides. Cet effet, atténué en Fine, s’avère de toute façon beaucoup moins pénalisant que des mosaïques.
La sensibilité l’emporte sur celle du DZ-MV100, mais elle reste médiocre. Enfin, on constate toujours du Smear sur les sources d’éclairage, phénomène sans doute lié à la présence du capteur Mégapixel.
Côté son, l’appareil enregistre en MPEG-1 Audio Layer 2, comme le DZ-MV100 et les cousins Micro MV. Le Hitachi DZ MV230 st plus discret que son aîné. Cela dit, quoique moins bruyante, la rotation du disque reste audible en enregistrement. Solution envisageable : associer un micro externe, via la prise ad hoc et la griffe porte-accessoires.
Avantage du MPEG-2, le camescope affiche une série d’imagettes correspondant à chaque plan ou photo. Sélectionnez, validez, lisez ! Ce système facilite la navigation au sein des enregistrements et permet de retrouver précisément la prise de vues souhaitée. Inutile de tout bobiner et rembobiner à la recherche du sourire craquant de Gaspard ou de la relève de la garde à Buckingham Palace. Plus la peine, à l’issue d’un pénible dérushage, de baliser es jaquettes d’indications sibyllines associées à leurs repères chiffrés. Le DVD Cam indexe pour vous. C’est pratique pour la vidéo, mais plus encore pour les centaines de photos qu’accueille un DVD-Ram…
Une connectique audio-vidéo limitée puisque le DZMV230 se contente de sorties analogiques permettant de brancher l’appareil sur un téléviseur et d’une prise USB destinée au transfert des fichiers audio-vidéo sur PC. Notez qu’Hitachi renonce ici à sa broche de connexion spécifique pour se rallier aux prises mini-Jack (composite) et Ushiden (Y/C) communes à l’ensemble des constructeurs. De plus, le modèle supérieur MV270 devrait comporter des entrées analogiques. Leur utilité ? Transformer le camescope en graveur autonome pour copier sur disque ses rushes analogiques. Le MV270 s’affranchit complètement de l’ordinateur pour ce type d’exploitation.
Parmi les modes de lecture spéciaux, on trouve un arrêt sur image impeccable, mais pas d’avance image par image. En revanche, ni mosaïques ni barres de bruit n’affectent les accélérations en avant ou en arrière, contrairement à ce qui se produit en DV ou en analogique. Pour qui utilise un DVD-Ram, monter ses scènes à l’intérieur du camescope est un jeu d’enfant. Supprimer une séquence, la déplacer ou la diviser pour en ôter une partie ne pose aucun problème. Dans ce dernier cas, la précision est d’une demi seconde environ (12 images), MPEG-2 oblige. On se constitue ainsi une ou plusieurs Play Lists ou listes de lecture (jusqu’à 99) de rushes réorganisés. Pour l’habillage, le DZ-MV230 conserve les quelques transitions du précédent modèle : volet noir partant du centre, fondu au blanc et fondu en noir et blanc. C’est assez maigre… Le générateur de caractères intégré ne se destine pas au titrage mais à «l’étiquetage » des plans et photos afin de favoriser les recherches ultérieures. Pas de doublage son ou d’insertion. Ces fonctions de montage ne s’appliquent qu’au DVD-Ram. Le DVDR, format moins souple, en est privé.
Le nouveau DVD Cam ne se contente pas de donner, au tournage, le choix entre le souple mais élitiste et cher DVDRam et l’universel et abordable DVD-R, hélas non réinscriptible. Il propose aussi aux possesseurs de PC une solution astucieuse : filmez sur DVD-Ram, transférez vos vidéos sur ordinateur via la prise USB, sélectionnez les prises de vues, créez un menu, grâce à un système d’authoring. Enfin, gravez votre produit final sur un DVD-R à visionner sur votre lecteur DVD. Ainsi, vous pourrez réutiliser votre précieux DVD-Ram et naviguer dans vos DVD-R. Le graveur ? Le camescope, en passant, là encore, par la prise USB. Pour procéder à l’opération, il faut acquérir le kit optionnel (137,20 euros) comprenant le cordon USB, les drivers et les logiciels : DVD Movie Factory SE for DVD Cam (montage, authoring, gravure), Power DVD XP (lecture de DVD à partir du camescope), Ulead Photo, Explorer 7 Lite (retouche photo) et InstantWrite (pour la gravure de données informatiques sur DVD-Ram).
La compatibilité s’étend à Windows 98, 98SE, ME, XP et 2000, mais exclut les Macintosh. La capture à partir des DVD- Ram et DVD-R et les différentes procédures jusqu’à la gravure reviennent à DVD Movie Factory, en version remaniée et un peu allégée (un seul niveau de menu au lieu de deux, notamment). On choisit les plans à importer en sélectionnant leurs imagettes qui s’affichent sur l’écran du PC. Notez que l’on retrouve les Play Lists confectionnées sur DVDRam, mais pas les effets. Le vidéaste accède ensuite à un espace de montage où il peut progresser image par image et donc couper quasiment à l’image près. Là encore, ni insertion, ni doublage son. Les perfectionnistes peuvent cependant transformer leur fichier original en AVI afin de monter sur un logiciel plus costaud. Dans un second temps, ils réexporteront celui-ci dans DVD Movie Factory pour l’authoring et la gravure. Car l’authoring est l’étape suivante, une fois les fichiers convertis en DVD, haute ou basse qualité, au choix.
DVD Movie Factory propose d’inscrire ses menus sur divers fonds que l’on peut titrer, tout comme les différents chapitres et séquences. Ces pages s’agrémentent, si désiré, de musiques fournies. Vient ensuite la gravure finale. Les fichiers audio-vidéo, très légers au départ, s’alourdissent après création du menu. Mais leur poids reste inférieur à celui de séquences DV. La communication avec le camescope devenu graveur passe toujours par le port USB. Sur le DZ-MV230, on se contente d’USB 1.1, d’où une certaine lenteur de transfert (plusieurs minutes pour quelques dizaines de secondes). Le grand frère DZ-MV270 doté du port USB 2.0, se montrerait deux fois plus rapide son débit passant de 1,2 Mo/seconde à 2,4 Mo/s.
Attention à ne jamais formater un DVD-R dans le DVD Cam avant la gravure. Faute de quoi, vous ne pourrez plus y enregistrer quoi que ce soit en provenance de l’ordinateur, mais seulement à partir du camescope. Cependant, indiquez bien à ce dernier que vous ne souhaitez pas formater le DVD-R. Sinon, le DZ-MV230 risque de ne pas apparaître dans le poste de travail du PC. Mais ces conseils figurerent dans le mode d’emploi du kit de connexion. Notez que sur un DVD-R finalisé sur PC, chaque séquence bénéficiant de son imagette dans le menu s’achève sur un gel d’image. Pour y remédier, le constructeur conseille de poser un noir en bout de séquence. Heureusement, on n’observe pas ce gel sur DVD-R (ou Ram) en filmage direct à partir du camescope. Les enchaînements sont fluides contrairement à ce qui se produit en Micro MV.
Qu’en est-il de la compatibilité ? Difficile de donner une réponse exhaustive. Pour notre part, nous avons vu fonctionner les disques sur plusieurs lecteurs de salon (Panasonic A150, Pioneer DV535…) en conservant le chapitrage. On nous a par ailleurs confirmé son bon fonctionnement sur les graveurs informatiques Pioneer A03 et A04. Pour le reste, Hitachi annonce une compatibilité avec tous les lecteurs de salon ou informatiques de marque, pas trop anciens et capables de lire par ailleurs des CD-R et RW. Les Mac dotés de lecteurs à tiroirs devraient aussi accepter ces DVD. Attention, mange-disques de l’iMac à proscrire !
En offrant la compatibilité avec les lecteurs de salon et informatiques, le DVD Cam répond à une attente réelle. Un bon signe pour l’avenir de cette technologie qui devrait profiter du succès du DVD. Le DZ-MV230 bouscule un peu les critères d’appréciation classiques. Certes, la qualité des prises de vues reste un peu inférieure à celle des DV à prix comparable. Mais les caméscopes DV capables de jouer les graveurs ne sont pas légion. Rassurant, la gamme DVD Cam évolue vite et bien, Hitachi ayant remédié aux faiblesses de son appareil dès la seconde génération. De plus, si les supports restent coûteux et encore peu répandus, le rapport prix/capacité de stockage photo des DVD-Ram est imbattable… Par ailleurs, les DVD-R 8 cm pourraient voir leurs prix baisser et leur disponibilité s’accroître. En effet, ce support est celui de la dernière console de jeu Nintendo.