1995, seuil psychologique ? La fusée du troisième millénaire ne va pas tarder à partir et le compte à rebours travaille sérieusement les constructeurs. Toutes les technologies capables d’améliorer performance et simplicité d’utilisation sont déployées. En attendant le caméscope numérique, divers fabricants de caméscopes 8 mm japonais affutent leurs matériels…
Par Danielle Molson – mars 1995
Les métamorphoses du caméscope continuent à alimenter le grand feuilleton technologique. Hitachi a suscité un nouveau rebondissement en janvier 1995, devant le ban et l’arrière-ban de la presse européenne en dévoilant la petite vedette de son catalogue 95. Nom de code : Hitachi VM-H80. A première vue, rien de bien original, ce caméscope 8 mm ressemble furieusement au VM-H70. Son caractère novateur tient dans une option jusqu’ici complètement inédite : la possibilité de visionner ses cassettes sur écran sans être contraint de connecter le caméscope au téléviseur, par câble. Et ce, grâce à un système de transmission optique. En clair, le VM-H80 intègre un émetteur infrarouge, qui communique avec un récepteur destiné à rester branché en permanence sur le téléviseur, voire le magnétoscope. Il suffit d’appuyer sur Play ou de se placer en mode Camera et l’image s’affiche. Difficile de faire plus simple.
La distance optimale, entre caméscope et boîtier de réception, doit être inférieure ou égale à 3 mètres pour éviter toute altération du signal. Ensuite, la puissance du signal décroît proportionnellement à l’éloignement. Quant à l’angle compris entre émetteur et récepteur, il peut se situer autour plus ou moins 25° à l’horizontal et plus ou moins 30° à la verticale.
Sa coque étanche donnait au VM-H70 un sérieux avantage. Le VM-H80 la conserve. De même, il continue à offrir la qualité d’image de son aîné, qui reste l’une des meilleures du marché et à fonctionner avec les nouvelles batteries au lithium. Des améliorations cependant. Elles se sont portées sur deux points : le montage d’abord, avec la télécommande capable de mémoriser quatre séquences. Optionnelle sur le VM-H70, elle est ici fournie en standard. Le stabilisateur ensuite, puisque celui du VM-H80 exploite un capteur de 570.000 pixels et fonctionne à la manière du Steady Shot que l’on trouve sur certains modèles Sony (voir banc d’essai du Sony CCD TR 750). Avantage du système : une déperdition de la qualité d’image des plus minimes. Le VM-H70 devrait se profiler début avril autour de 9.990 F, tandis que le VH-H81, son alter ego avec viseur couleurs, sera proposé autour de 11.990 F. Tous deux sont livrés avec la base de réception.
A contre courant de la tendance qui consiste à resserrer les gammes de caméscopes, Hitachi étend la sienne. But de l’opération : rafler 12 % des parts de marché en 1995. Cet objectif n’a rien d’irréalisable, le VM-H70 ayant fait un véritable tabac en 1994, en se plaçant en seconde position du hit parade des ventes de Hi-8.
Outre les Hitachi VM-H80 /81, cinq autres modèles s’apprêtent à pointer le bout de l’objectif entre mai et juin. Parmi eux, deux 8 mm, l’un avec et l’autre sans stabilisateur, les VM E210 et 410 et trois Hi-8, les VM H510, VM H610 (avec stabilisateur) et H710 (avec stabilisateur et viseur couleurs). Leur « plus » : ils offrent au vidéaste ayant épuisé ses batteries, l’opportunité de substituer à ces dernières, six petites piles alcalines R6.
Restent d’actualité en 1995, les VM 2700 et 3700. En conservant ces appareils, Hitachi devient le dernier constructeur à proposer des caméscopes VHS Full Size, en France. Un segment qui représente environ 4,5 % du marché.
Seul camescope à ce prix disposant de batteries Li-Ion. Cela en facilite l’exploitation. Originale, sa possibilité de multiplier instantanément la focale par 1,5, grâce à l’Instant Zoom pour réussir un effet « coup de poing ». Conviviaux enfin, les effets.
Mais rien n’est débrayable et le montage n’est pas à l’ordre du jour. Voilà qui réserve l’Hitachi VM-E330E aux vidéastes « sans-souci » prêts à tout déléguer aux automatismes.
Difficile de justifier l’absence de mise au point débrayable, dommage, car sa batterie Lithium-Ion représente un vrai « plus » et simplifie la vie.
L’Hitachi VM-E545LE est à déconseiller aux plus exigeants : peu de débrayages, pas d’ouverture convaincante sur le montage.
Mais ce camescope video8 satisfera ceux qui en attendent le plaisir de filmer avec le meilleur confort, en bénéficiant d’une bonne sensibilité, d’un stabilisateur et d’une autonomie conséquente (2 h et 4 h en option). L’autofocus n’est pas mauvais, mais Hitachi a fait mieux.
Un sacré prix pour ce modèle très agréable à vivre, avec écran et stabilisateur… Il ne s’adresse pas aux créatifs, mais séduira M. sans souci.
Son concept est identique à celui du TRV24. Même association écran-viseur, même type de stabilisateur numérique+ et une plage de focales assez proche.
L’Hitachi VM-E635EL oppose à la forte autonomie énergétique du Sony, son alimentation au Lithium-Ion et surtout un prix inférieur. Il bénéficie de l’Instant Zoom qui multiplie immédiatement la focale par 1,5. Mais, l’absence de prise de montage le pénalise.
Oui si vous êtes à 1000 F près. Sinon, préférez son alter ego Hi-8, le VM-H835 pour sa qualité d’image supérieure.
Une jolie image Hi-8 à 3.500 F, voilà un argument de poids. L’autonomie du Hitachi VM-H650 l’emporte en outre sur celle de ses concurrents, puisqu’elle atteint 3h en continu. La batterie Lithium-Ion ne connaît pas l’effet «mémoire» qui abrège la durée de vie des accus et interdit de les recharger lorsqu’ils ne sont pas épuisés.
Ce caméscope Video8 Hitachi affiche par ailleurs une bonne sensibilité en basse lumière, avantage de l’analogique. L’utilisation est simplissime, mais seule la mise au point est débrayable, un minimum. Pas de stabilisateur, à l’instar des autres appareils à ce niveau de prix, ni de prise de montage.
Impensable avant l’arrivée du Digital 8 : du Hi-8 à tout petit prix ! Ce modèle confortable, doté d’une autonomie rare, pèche par un éventail de réglages limité. L’appareil de ceux qui ont décidé une fois pour toutes de ne pas se pencher sur les aspects techniques.
Hitachi, seul constructeur réfractaire au DV, se recentre complètement sur sa gamme de camescope video 8 mm/Hi-8, avant de lancer courant 2000, son camescope à DVD réenregistrable.
La puce supplémentaire (second DSP) du Hitachi VMH755 assure la lecture de cassettes NTSC, les effets en lecture et sert d’amplificateur vidéo pour améliorer la qualité d ‘image en lecture. Autres avantages du produit : la très bonne sensibilité et la forte autonomie de la batterie Li-Ion* d’origine. La télécommande de montage optionnelle, VMRM20EDE, mémorise 4 séquences et pilote par infrarouge différents magnétoscopes, notamment Hitachi.
Il lutte à prix égal contre le TRV46, qui bénéficie du prestige de Sony en matière de camescopes, d’une torche, d’un zoom plus puissant, mais qui est dépourvu de sortie S-Vidéo.
Très convivial, l’Hitachi VM-H835LE offre à la fois un écran de bonne facture et un viseur. Important : sa sensibilité en basse lumière, supérieure à la moyenne et un stabilisateur numérique efficace, qui ne dégrade presque jamais l’image.
A noter ses batteries Li-Ion et sa faible consommation (plus de 2 h d’enregistrement en continu avec l’accu standard). Mais ses réglages limités et l’absence de prise de montage sont des restrictions de taille.
Une qualité d’image supérieure à la concurrence dans cette tranche de prix et de bons automatismes. Mais sont intérêt reste limité pour les créatifs.
Le VM-H835 était un très bon camescope Video8 (belle image, sensibilité…) Son successeur, l’Hitachi VM-H845LE, s’en démarque par une compacité et une autonomie (5 h) supérieures.
Son principal rival, avec écran et viseur, le Sony TRV65, l’emporte pour les débrayages et les possibilités de montage. Le VM-H946, disponible par la suite, semble uniquement se distinguer par un écran plus vaste.
Un modèle à priori très valable, d’autant qu’il bénéficie d’un nouveau châssis, plus performant que celui de son prédécesseur qui nous avait déjà séduit.
Hitachi a étendu les batteries Li-Ion à toute sa gamme. D’où une facilité d’emploi accrue et 2 h d’autonomie pour l’Hitachi VM-E304LE, caméscope video8 à prix plancher.
Exceptionnel non ? Il accepte même une batterie (option) offrant jusqu’à 4,5 h. Sympa, la multiplication instantanée de la focale par 1,5, grâce à l’Instant Zoom pour s’approcher brusquement du sujet (zoom numérique ×32). Mais rien n’est réglable, ce qui nous plaît moins.
Une affaire ! Certes, pour vidéastes prêts à tout déléguer aux automatismes, et peu soucieux de montage. Des caractéristiques remarquables à ce prix.
Uun modèle VHS, le VT362 devrait s’installer sur les linéaires dès le mois de mars. Il est capable de sauvegarder quelques 109 titres, permettant par là de gérer sa vidéothèque. Il suffit, en effet, de consulter la mémoire de l’appareil pour connaître le numéro de cassette correspondant à l’émission que l’on souhaite voir ou revoir. La cassette se rebobine jusqu’à l’index correspondant à ladite émission et se met en lecture. Sur ce modèle, la procédure est manuelle, puisqu’il faut entrer le titre de l’enregistrement via la télécommande. Dès les générations suivantes, les opérations s’automatiseront, le magnétoscope inscrivant spontanément sur la bande : la date d’enregistrement, sa durée, le numéro de la chaîne et 1 horaire de début.
La volonté de valoriser l’image de la marque, en développant des produits prestigieux ou originaux est manifeste. Hitachi revient donc au 16/9, temporairement abandonné, lors du lancement du Nicam. Figurent dans les derniers développements, un téléviseur 24 pouces 16/9, intégrant d’office un lecteur de CD audio, photo et vidéo (à ne pas confondre avec les Laserdisc vidéo). Déjà commercialisé au Japon, cet appareil ne se rencontrera pas chez nous avant 1996. Tout comme le superbe rétroprojecteur 39 pouces en version 4/3 et 16/9 offrant une vaste image pour un encombrement réduit.
Voilà pour le court terme. Maintenant, un peu de prospective avec un étonnant prototype de caméscope numérique, point d’orgue de la présentation. 350 grammes, stabilisateur, capteur 1/4 de pouce et extrême compacité grâce à l’éviction de la cassette comme support d’enregistrement. La boîte à images Hitachi, destinée à saluer l’an 2000, stocke images et sons digitalisés dans une mémoire flash, sorte de carte à puce capable de saisir trente minutes d’audio-vidéo compressées au format MPEG I. Ces informations exploitables par un PC ou un Macintosh peuvent naturellement être reportées sur un support de grande capacité de type disque dur. Pourquoi une puce plutôt qu’une micro cassette ou encore un disque compact ? Tout simplement, parce que cela n’implique la mise en œuvre d’aucun mécanisme. En découlent, une miniaturisation accrue et des possibilités d’économies d’échelle incompatibles avec la fabrication de pièces mécaniques. D’ici environ cinq ans, date probable de sa commercialisation définitive, la qualité d’image de cet hyper mini (aujourd’hui située entre le 8 mm et le Hi-8 avec la compression MPEG1) devrait s’améliorer et rejoindre le Hi-8 (compression MPEG2). Elle pourrait même afficher un résultat bien supérieur si, entre temps, le MPEG4 se développe.