Les caméscopes numériques à architecture verticale JVC compacts sont presque devenus une banalité. Parlez-nous plutôt d’archicompacts… et si possible talentueux, doués pour la photo, jolis sans être «m’as-tu-vu»… Petites merveilles à sortir d’un holster ou à extraire d’un minuscule sac à main pour la frime, le fun ou le plaisir de la belle image.
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Danielle Molson – juillet 2001
Les chevaux légers de la vidéo ont déjà quelques bonnes recrues. Ils comptent dans leurs rangs le Panasonic EX3, les Sony DCRPC6/ PC9, et le Canon MV3 à la tête de son bataillon de faux jumeaux. Tous revendiquent une hypercompacité à la fois virile et féminine, entre le gadget à la James Bond et le modèle pour dames. Comme les Canon et Panasonic (395 g), le JVC GRDVP3, a suivi un régime de jockey. Résultat, il franchit une nouvelle barrière psychologique, celle des 350 grammes, nu s’entend, c’est-à-dire sans batterie ni cassette. Le poids des accus, qui varie en fonction leur capacité, excuse cette coquetterie marketing.
Mais le DVP3 ne se contente pas d’être svelte. « Y’en a là-dedans ! » . Sa carte mémoire flash sait notamment stocker des images fixes de 1024 × 768 pixels. Une prouesse déjà constatée sur des camescopes à architecture verticale, mais pas sur les archicompacts.
Une fois le volet coulissant masquant l’objectif refermé, le JVC GR-DVP3 ressemble, sous un de ses profils, à un baladeur audio. Ce détail contribue à la discrétion d’un modèle qui se veut le plus compact et léger du moment. La miniaturisation se paie ici par un écran un peu plus petit que la moyenne, environ 5,8 cm de diagonale, contre 6,35 cm pour les plus réduits. Si ce rétrécissement surprend un peu au premier abord, on s’y fait très vite et la gêne disparaît d’autant plus vite que la définition (200.000 pixels) est très bonne. En revanche, JVC aurait pu économiser l’affichage du son MP3 sélectionné qui encombre l’écran.
Point faible de l’appareil, une autonomie franchement limite en tournage avec la batterie Li-Ion fournie. D’accord, étant très plate elle ne nuit pas à l’esthétique (très réussie) de la coque mariant gris anthracite et aluminium brossé, mais sa durée d’enregistrement continu de une heure avec écran (1h10 sans) n’excède pas 30 à 40 minutes sur le terrain. Trois batteries optionnelles procurent une autonomie supérieure La BN-V114U donnée pour 2 heures en continu (2h20 avec viseur), la BN-V840U allant jusqu’à 5 h 10 (6h20 avec viseur) et la BN-V856U, qui offre quelque 7 h 40 (9h20 avec viseur).
On retrouve le capteur CCD 1/4 de pouce, 800.000 pixels. Et, si JVC renonce ici au balayage progressif, il conserve le processeur large bande qui fait décoller la résolution de ses modèles.
Le zoom optique ×10 équivaut grosso modo à un 45-450 mm photo. La commande de zooming se présente sous la forme d’un cercle de métal qui entoure le bouton marche-arrêt et manque de souplesse. La vitesse la plus rapide pour balayer toute la plage des focales est d’environ 2,7 secondes. L’incontournable zoom numérique grimpe ici à ×100 en passant par deux paliers. Comme souvent le premier étage, ici ×40, procure un rendu très acceptable, même s’il faut renoncer au «piqué» du zoom optique. Le second niveau reste utilisable, bien qu’il dégrade nettement le rendu.
RAS côté automatismes : balance des blancs fidèle, autofocus rapide et sans histoire tant que la lumière ne fait pas défaut… Mais, comme tous les camescopes, le JVC GR-DVP3 requiert l’aide du pilote pour surmonter les situations critiques. D’où les principaux réglages image disponibles en mode Manuel : mise au point, exposition, obturation rapide (2 vitesses) ou lente (2 vitesses), balance des blancs mémorisable ou préréglée… La mise au point se retouche à l’aide de touches « plus » et « moins ». Ce n’est pas moins fonctionnel qu’avec une molette. Cela dit, si la netteté, l’exposition et, bien sûr, la compensation du contre-jour s’activent à l’aide de boutons, il n’en va pas de même pour les autres débrayages qui obligent de passage par un menu. Ce dernier a été rationalisé, comme sur d’autres JVC récents, mais il reste moins pratique que l’accès direct.
A savoir, les vitesses d’obturation lentes et rapides figurent dans la liste regroupant les modes AE, le Nightscope, les effets spéciaux. Comme souvent avec les petits modèles, on jonglera au tournage entre le mode Tout Automatique ne tolérant aucun réglage (excepté la compensation de contre-jour) et activant d’emblée le stabilisateur et le mode Manuel, dans lequel on aura éventuellement effectué des préréglages. Le passage rapide de l’un à l’autre assure une certaine souplesse. Le stabilisateur numérique, activable par menu, dégrade peu la qualité de l’image. Son action compensatoire est sensible, même s’il accroche un peu lors de panoramiques.
Le bijou-joujou se prend pour un hibou avec la fameuse fonction Nightscope qui filme en couleur dans l’obscurité ! Mais, cette trouvaille sympa ne nous a pas fait tomber à genoux… Il s’agit d’un mode d’obturation s’adaptant à l’éclairage ambiant jusqu’à devenir très lent. Il augmente jusqu’à 30 fois la sensibilité normale, exigeant de ce fait l’immobilité absolue du vidéaste et du sujet sous peine de flous très pénalisants. De plus, contrairement aux systèmes infrarouges, il ne capte rien dans le noir absolu. En contrepartie, il ne se contente pas de filmer en monochrome ou en noir et blanc. Côté transitions, on retrouve les 12 volets et 4 fondus (enchaîné compris) disponibles sur tous les JVC, aux côtés de 5 effets (sépia, film classique, stroboscopie, écho vidéo, noir et blanc). Ajoutez le zoom numérique ×10 en lecture, l’animation, la photo en rafale sur bande, le multi-image (×4 et ×9), le PinP…
Que peut bien donner un si petit modèle ? On s’attend au pire, disons au «moyen ». Eh bien pas du tout. On distingue très nettement 530 points-ligne de résolution horizontale sur mire, confirmés sur le terrain par une fine restitution des détails. Pour le reste, les couleurs sont bien saturées et leur rendu équilibré. La sensibilité en basse lumière, en revanche, reste médiocre. Versant audio, le bilan est moins flatteur puisque le micro intégré tend à capter des bruits de fonctionnement. Un micro-zoom optionnel très spécifique peut lui être substitué, il s’installe sur la griffe porte-accessoires. Mais, en l’absence de prise dédiée, impossible de connecter n’importe quel micro du commerce. Dommage.
L’entrée-sortie DV, qui vous permettra de réaliser la numérisation de vos mini DV, et la sortie composite par mini-Jack affleurent sur le camescope. Vous pourrez numériser une mini DV en conservant la qualité d’origine si vous utilisez l’interface Fire Wire. Le reste de la connectique figure sur une base amovible : prises casque, Edit de montage, sortie Y/C (Ushiden), et borne USB. En effet, pour transférer le contenu de la carte sur ordinateur, JVC a opté pour ce dernier type de connecteur. Plus rapide que la liaison RS232, il autorise le transit vers un PC ou un Macintosh. Le constructeur fournit les drivers, mais aussi des logiciels de retouche image pour les deux plate-formes. Pour le montage traditionnel, autrement dit « de bande à bande » le JVC GR-DVP3 exploite le système JVC de mémorisation de séquences (jusqu’à 8). Pour cela, il communique par infrarouge avec de très nombreuses marques de magnétoscopes analogiques.
Notez que les effets et transitions, presque tous disponibles en lecture, peuvent être programmés dans le cadre d’un tel montage.
Un mini très tentant ! Nous avons eu un vrai coup de cœur pour ce virtuose de l’image qui sait parader comme se faire oublier. On aime aussi son esthétique, ses talents photo uniques pour un hypercompact, et son entrée DV. On aime moins sa sensibilité limitée, la nécessité de s’offrir une seconde batterie pour filmer sans arrière-pensée et l’absence de prise micro.
CV 151