Le prix des magnétoscopes Super VHS JVC baisse à vue d’œil. En 1990, le Panasonic NV-FS100 coûtait 15.000 F ; en 1997, le Philips VR-969, 8.000 F. Désormais le format S-VHS devient accessible pour 3.990 F.
Le JVC HR-S 7500 MS est l’entrée de gamme S-VHS chez JVC. Il existe deux autres modèles plus haut de gamme : le HR-S8500 et le HR-S9500 que nous testerons prochainement. Au montage ou à la copie, les magnétoscopes S-VHS présentent de nombreux avantages pour ceux qui filment en Y/C (Hi-8, S VHS-C…) ou DV numérique. En effet, le vidéaste souhaite avant tout préserver la dynamique des couleurs de ses rushes sur sa copie ou son master. Avec un original Hi-8 ou S-VHS-C, les 400 points/ligne sont respectés avec une perte relative lors d’une duplication. Avec une source DV, la copie en S-VHS affiche entre 350 et 380 points/ligne. Cela s’explique : le format numérique affiche une résolution bien supérieure (500 points/ligne) alors que le S-VHS en produit 400. Il faut donc un œil exercé pour constater une perte réelle de qualité entre un original DV et la copie S-VHS.
Mieux encore, la composition des bandes S-VHS restitue une meilleure qualité d’image à l’enregistrement d’un programme télévisé (de l’ordre de 310 lignes), même si l’enregistrement du signal hertzien en VHS se limite à 240- 250 points/ligne.
Le JVC possède presque tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un magnétoscope perfectionné. En façade, une trappe laisse apparaître des entrées audio/vidéo Cinch et Ushiden dédiées à la connexion d’un camescope. Cela évite en principe de retourner l’appareil pour accéder aux connecteurs. Un bémol toutefois, la prise TELEC dévolue au montage avec les seuls produits de la marque se trouve… au dos de l’appareil. Il faudra donc déplacer son enregistreur ou se pencher.
Derrière l’appareil, la sortie Y/C permet de raccorder le JVC à un appareil périphérique S-Vidéo (voire une TV munie d’une entrée Y/C). Elle s’accompagne d’une sortie Cinch audio stéréo qu’on peut aussi relier à un amplificateur Dolby Prologic. Deux Péritels complètent l’ensemble. La première, AV1 , fonctionne en entrée/sortie composite ou Y/C. La seconde, AV2, ne fonctionnant qu’en entrée, permet le raccordement à un tuner satellite, un second magnétoscope ou un décodeur Canal+.
Pour la première fois, la mise en fonction du JVC déclenche le processus de programmation du tuner (Pal/Secam) et de l’horloge. Le réglage automatique prend environ dix minutes pour rechercher dix chaînes câblées. C’est relativement long par rapport au Panasonic NV HS900 (environ 4 minutes). D’autant plus long qu’au final seulement trois chaînes seront trouvées : TF1, France 2 et France 3. C’est tout. Il semble que le JVC oublie que la réception des canaux existe autrement qu’en hertzien. Résultat, la programmation de Canal+ et autres chaînes câblées doit s’effectuer avec le menu réglages Manuel des Canaux. Une fois calés, les canaux montrent une bonne stabilité.
Du côté des fonctions de lecture, les touches sont disposées logiquement de part et d’autre de la trappe de chargement. Le maniement de la bague Jog/Shuttle reste confortable, sauf qu’on ne peut pas la bloquer en position « main libre» pour une recherche au ralenti (seulement, en revanche, en recherche accélérée maximale x15). Une pression sur la touche Play déclenche la lecture immédiate et la Pause offre un arrêt sur image sans barre de bruit (Tracking réglable). Quant au ralenti, il reste saccadé. Pour obtenir un ralenti correct, le vidéaste devra plutôt acquérir les magnétoscopes JVC HR-S8500 ou 9500 équipés du système Time Jog.
Sur le 7500MS la touche Stop cumule deux fonctions : Arrêt et Eject ; donc, attention aux erreurs de manipulation. Quant au bobinage, moins de ‘130 secondes sont nécessaires pour une cassette de 180 minutes. La télécommande se révèle d’autant plus agréable qu’elle est universelle. Elle connaît d’origine les codes de pas moins de trente marques de téléviseurs et tuners satellites ou câblés. Elle permet d’accéder aux menus et sous-menus avec affichage sur écran. Attention à ne pas l’égarer, elle gère certaines fonctions importantes. Et prenez garde à l’affichage OSD qui peut s’incruster à la copie (le placer sur «A»).
Le JVC lit et enregistre aussi bien en Pal qu’en Secam et la lecture du NTSC est prévue. La qualité de l’image demeure l’un des points forts du HR-S7500. Le mode d’emploi annonce 400 points/lignes de définition pour un enregistrement S-VHS. On le croit aisément, l’image est claire, équilibrée et uniforme sur la totalité de l’écran. La chrominance est respectée sans le moindre effet de Cross Color. Le système BEST (Biconditional Equalised Signal Tracking) vérifie l’état de la bande durant la lecture et l’enregistrement et compense d’éventuels défauts. Une fonction appréciable avec les cassettes de location ou celles enregistrées sur un autre magnétoscope. Le système BEST se débraye (sinon, il retarde l’enregistrement réel de 7 secondes).
Cette fonction, sans être exclusive à ce magnétoscope, s’avère bien pratique ; elle permet de relire une cassette entière 50 fois de suite sans la moindre intervention de l’utilisateur.
Une solution qui s’adapte bien, par exemple, au visionnage d’un court film de démonstration sur un salon, le commercial n’ayant pas en permanence l’œil collé au téléviseur et la main sur le magnétoscope… La lecture répétée se programme facilement en appuyant une première fois sur la touche Lecture puis en maintenant cette même touche durant 5 secondes. Il convient néanmoins de ne pas enclencher d’autres touches, sous peine de désactiver la lecture répétée.
Le JVC possède un seul vrai transcodeur Secam/Pal en sortie. Autrement dit, on peut lire une K7 VHS enregistrée en Secam (et seulement VHS) et délivrer en sortie un signal Pal (fonction accessible dans le menu Autres réglages, signal de sortie). Ainsi, on peut recopier sa K7 VHS sur un magnétoscope Pal ou relier le 7500 à un titreur, une régie ou un mélangeur (qui n’acceptent que le Pal). Bien sûr, on peut aussi lire une K7 Secam et sortir en Secam. Ou lire une K7 Pal et sortir en Pal. En revanche, impossible de sortir un signal Secam à partir d’un enregistrement S-VHS, le signal S-VHS s’enregistre toujours en Pal.
Enfin, en entrée, pas moyen de convertir un signal VHS Secam en VHS Pal, sauf dans deux cas particuliers : si l’on enregistre de VHS en S-VHS ou si l’enregistrement s’effectue en vitesse lente LD (le LD n’enregistre qu’en Pal), au prix d’une perte de qualité. En revanche, on peut entrer du Pal et l’enregistrer en Pal ou faire de même de Secam en Secam.
La fonction montage est restreinte, voire inexistante. Si le HR-S7500 présente bien une prise TELEC à l’arrière, c’est uniquement pour le raccordement d’un camescope JVC disposant, bien entendu, d’un connecteur de montage de type Synchro Edit. Dans cette hypothèse, c’est le camescope qui pilote le magnétoscope et non l’inverse.
L’autre point fort du JVC : le décodeur stéréo numérique Nicam. Les émissions diffusées en Nicam seront donc enregistrées en Hi-Fi. De plus, pour s’approcher de l’effet Home Theater – sur une TV stéréo – la fonction Spatializer permet d’obtenir un son élargi tout en conservant la voie du centre. Un mode stéréo simulée est également prévu pour écouter le son d’une émission monophonique.
Le vidéaste apprécie l’ajout d’un commentaire ou d’un doublage son et le réglage manuel du son Hi-Fi. Pour le commentaire et le réglage manuel, il faut faire l’impasse ou acquérir une mixette audio. Le JVC ne possède pas davantage de prise micro. A l’inverse, le doublage son répond présent. Celui-ci remplace l’audio normal mono (piste longitudinale) sans affecter le son Hi-Fi d’origine, ni le signal vidéo. Il est accessible par les Cinch en façade ou Péritels AV1/AV2 à l’arrière. A noter que le doublage son s’arrête automatiquement si l’on a mémorisé un « zéro compteur ».
Pas de réglage manuel de niveau pour l’audio Hi-Fi. Dommage… En revanche, il faut noter qu’aucun « cloc » sonore n’est enregistré en début ou en fin d’une séquence doublée ; et que la technique du « son en boucle » est possible sur le 7500 (à ce sujet, un schéma figure dans le mode d’emploi).
Le JVC cumule les avantages de deux magnétoscopes : celui dédié au montage (certes restreint, mais de qualité S-VHS) et celui à vocation plus familiale pour l’enregistrement. Toutefois, malgré ses qualités certaines, sa compatibilité exclusive avec les camescopes de la marque réduit son intérêt. Par ailleurs, !e HR-S7500 ne possède pas !a lecture sans barre de bruit (Dynamic Drum) qu’on trouve pourtant sur de « simples » modèles VHS. Reste le prix défiant toute concurrence pour du S-VHS.
Philips VR-960 – Positionné exactement au même Prix (3990 F). Hormis la documentation technique (qui se contredit furieusement !), peu d’informations sûres au sujet de ce modèle, qui succède au VR 967 et lui ressemble fortement.
De référence VR-960, il posséderait l’insertion et le doublage et disposerait d’une prise de montage Synchro Edit. A l’instar du JVC, les niveaux Hi-Fi ne seraient pas réglables. En revanche, il bénéficierait d’un son Dolby ProLogic intégré. Un regret : la Pause et le Stop seraient toujours regroupés sur une même touche, ce qui perturbe les tables de montage. Une certitude, seule la télécommande possède un Jog/Shuttle.