Modèle le plus évolué de la gamme magnétoscope S-VHS à technologie Dynamic Drum JVC, le HR-S 9500 affiche notamment deux transcodeurs, une qualité d’image exemplaire et de multiples fonctions de montage. Cerise sur le gâteau, ce modèle intègre le fameux tambour qui offre une recherche visuelle sans barre de bruit.
Thierry Philippon – février 1999
Le montage en S-VHS reste une alternative intéressante pour ceux qui ne peuvent investir en montage DV et refusent le » simple » VHS pour conserver une qualité d’image qui minimise la dégradation de leurs rushes Hi-8, S-VHS, voire DV.
Le 9500 reprend nombre des caractéristiques qui ont fait le succès des HR-S 5900/6900 et surtout de son prédécesseur, le HR-S 9400. Mais il revendique trois fonctions supplémentaires principales : un TBC, une recherche sonore en montage (même au ralenti !) et le fameux tambours dynamique offrant la lecture sans barre de bruit et le son audible à vitesse rapide. De plus, ce modèle ultra-complet comprend une prise JLIP pour la connexion à un PC. Des atouts qui lui ont valu le titre de « magnétoscope VHS européen de l’année » décerné par le jury EISA. Le 9500 a deux petits frères S-VHS – les 7500 et 8500 – au transcodeur plus rudimentaire (seulement Secam/Pal en sortie) et aucun TBC en lecture. Par ailleurs, le 7500 ne bénéficie pas du tambour dynamique permettant la recherche visuelle sans barre de bruit.
Ajoutons que ses caractéristiques haut de gamme et ses capacités de traitement du signal vidéo en font un excellent choix pour réaliser la numérisation VHS. Quel que soit le standard demandé par le dispositif de capture vidéo, le JVC HR-S 9500 saura s’y adapter.
De format S-VHS, le HR-S 9500 est compatible VHS, Pal, Secam et NTSC (en lecture sur TV Pal ou tristandard), décodeur, réseaux câblés et satellite. Un double transcodeur (voir ci-après) offre d’intéressantes conversions de standards.
La façade du JVC arbore les entrées audio-vidéo Cinch et Ushiden. Bizarrement, ces connecteurs, de coloris uniformes, n’affichent pas les couleurs conventionnelles (rouge, blanc, jaune, noir). Les prises de montage, au nombre de deux, désertent la façade pour l’arrière de l’appareil. Pas forcément pratique… A l’arrière aussi, la sortie Y/C et une sortie Cinch audio stéréo qu’on reliera à un ampli (Dolby ProLogic ou pas). Mais pas de seconde entrée audio. Dommage. Deux Péritels complètent l’ensemble. La première, AV1 , fonctionne en entrée/sortie composite ou Y/C. La seconde, AV2, est une entrée simple qui permet de raccorder un décodeur Canal+, tuner satellite, ou un second magnétoscope.
Ce modèle regorge de fonctions. Secret de ce tour de passe-passe, une concentration de commandes à la fois dans le menu et sur la télécommande. D’une ergonomie indiscutable, cette dernière connait d’origine (moyennant validation) les codes de trente marques de TV et tuners satellites ou câblés. Elle permet d’accéder aux menus et sous-menus avec affichage sur écran. Attention à ne pas l’égarer, elle gère des fonctions vitales.
Point noir, la bague Jog/shuttle fait défaut sur le magnétoscope (alors que les HR-S 7500 et 8500 l’ont prévue). Heureusement présente sur la télécommande, la Shuttle reste confortable, sauf qu’elle n’adopte pas de position « main libre » pour la recherche au ralenti ou en accéléré. En revanche, on apprécie infiniment que le recalage immédiat du mode Pause/Enreg (Edit Search) soit possible sur ce modèle, et ce, aussi bien avec la Shuttle que le Jog. Prenez garde en revanche à l’affichage OSD qui peut s’incruster à la copie (le placer sur A , comme « Arrêt »).
Point fort du JVC HR-S 9500 : le Time Scan permet la recherche d’une image au ralenti et surtout en accéléré sans subir de stries ; le mécanisme fonctionne jusqu’à 9 fois la vitesse de base, en avant comme en arrière ! Résultat, une lecture excellente à ×1/2, ×1, ×1,5, ×2, ×3, ×5, ×7, ×9 en marche avant ; et -×1/2, -×1, -×3, -×5, -×7, -×9 en arrière. Des différences de vitesses existent suivant le standard de la K7 (Pal ou Secam) ou la vitesse d’enregistrement (VN/LD). Le Time Scan peut parfaitement, si on souhaite enregistrer cet » effet » spécial, être copié sur un second magnétoscope. Nos essais de copie sont concluants à ×2, ×3, ×5 et – ×1 , – ×3. Au-delà, on remarque une légère barre ondulatoire.
Système complémentaire, le Time Scan audio offre une écoute plus ou moins audible, en vitesse lente ou rapide, par segments successifs de 3 secondes. Ici, la piste longitudinale mono est lue par tranches de 3″, en avant comme en arrière, jusqu’à ×9 la vitesse de base. Mieux : en marche arrière, on lit l’image à l’envers alors que le son est restitué… à l’endroit ! Nous, on adore, mais naturellement, le menu du JVC permet un débrayage du Time Scan audio.
La qualité de l’image demeure l’un des points forts du HR-S 9500 . L’image est bien restituée en S-VHS, et même une image transcodée de VHS en VHS délivre un rendu des plus corrects grâce à un filtre en peigne numérique agissant à l’enregistrement d’un signal composite. Le JVC bénéficie aussi d’un TBC permettant en théorie de rectifier la lecture de signaux défaillants. Ce TBC est secondé d’un réducteur de bruit numérique (filtre DNR). Cela dit, l’un comme l’autre de ces deux systèmes sont d’une efficacité relative. Du reste, dans de nombreux cas, la notice recommande de désactiver le TBC (d’autant qu’il ne s’active pas en Secam), voire le filtre DNR : la qualité d’image peut être meilleure avec Digital 3R réglé sur « A » (comme Arrêt). Un comble !
Dernière innovation de JVC, le système BEST (Biconditional Equalised Signal Tracking) vérifie l’état de la bande durant la lecture ou l’enregistrement et compense d’éventuels défauts. Une fonction destinée aux cassettes de location ou celles enregistrées par un autre magnétoscope. Mais entre nous, une fonction tout aussi gadget. Et attention, la mise en action du système BEST retarde l’enregistrement de 7 secondes. Si cette contrainte vous gêne, libre à vous de débrayer cette fonction ou de recourir à une astuce décrite page 27 de la notice.
Sur le reste, l’arrêt sur image du HR-S 9500 est irréprochable (à défaut, Tracking réglable) et la qualité du ralenti (×1 ,6″, ×1/12″, ×1/18″), plutôt bonne.
Au total, quatre modes de montage sont proposés : doublage, insertion (vidéo + Hi-Fi), insertion complète qui combine l’insertion simple et le doublage son (vidéo + Hi-Fi + piste mono) ou montage par mémorisation de 8 séquences ; ce dernier cas implique que le JVC soit placé en lecture, les 8 plans étant mémorisés à partir des images sources. A noter que dans ce seul mode de montage programmé, l’écoute sonore est possible au Ralenti ou en Accéléré (cela n’a rien à voir avec le Time Scan audio), ce qui permet de localiser une séquence sonore précise, en tout cas de repérer un silence (par exemple la fin d’une phrase).
En l’absence de time code, la précision demeure fluctuante, mais ni plus ni moins qu’avec une autre marque. Le décalage est de l’ordre de 10 à 20 images.
Moyennant un kit additionnel, le protocole de montage JLIP permet de monter 99 séquences et de saisir des images fixes en provenance du magnétoscope lecteur.
Lorsque le JVC est placé en enregistreur, on peut bien sûr monter à la volée à partir d’un camescope, quelle que soit sa marque. Si l’on préfère le montage synchronisé, il faut obligatoirement raccorder un caméscope JVC (ou un second magnétoscope JVC) disposant lui aussi d’un connecteur de montage mini-jack JVC 3,5 mm. Vraiment dommage que cette borne de montage reste spécifique à JVC. Alternative possible, piloter le JVC par infrarouge, via une table de montage.
Autre solution de montage automatisé, la prise JLIP, elle aussi spécifique à JVC (et bien peu répandue), grâce à laquelle on peut connecter le 9500 à un PC. Ce dernier, moyennant l’achat du kit de capture JVC JLIP GV-CB3E, pilote alors le JVC placé en lecture et permet Ie montage par mémorisation de 99 séquences, voire la saisie d’images fixes en provenance du magnétoscope.
Enfin, on peut acquérir une télécommande optionnelle (JVC RM-V700S) qui permet – en théorie – un assemblage de séquences sur un modèle non JVC, le HR-S 9500 étant (forcément) lecteur. Mais nous vous déconseillons cette solution. D’abord, la télécommande recommandée par la notice (RMV704S) n’est plus disponible, on nous a donc prêté sa sœur jumelle (RM-V700S) qui normalement a les mêmes capacités. Une fois en sa possession, la manœuvre est incompréhensible, le mode d’emploi (de la télécommande) évoque des touches A et B ainsi que des codes que nous n’avons point trouvés (!). Par ailleurs, il laisse entendre que certains magnétoscopes peuvent réagir plus ou moins bien, que certaines fonctions ne sont pas télécommandables, etc. Bref… A oublier.
Hormis le Time Scan audio, le JVC offre les qualités habituelles d’un modèle Hi-Fi (dont un réglage manuel des niveaux) et pour les monteurs, le doublage son. Ajoutez la recherche sonore (comme en pro !) en mode de montage programmé. Un mauvais point en revanche : le JVC ne possède ni prise micro ni prise casque . Par ailleurs, le réglage manuel des niveaux Hi-Fi ne peut s’effectuer que par le menu et sans réglage séparé des voies gauche et droite. Dommage…
En revanche, le doublage son répond à l’appel. Il suffit d’utiliser les Cinch audio en façade ou les Péritels AV1 /AV à l’arrière. Le doublage s’arrête automatiquement si l’on mémorise un « zéro compteur ». Bien sur, la technique du son en boucle est possible ainsi que l’écoute en position Mix. Dernier point fort du JVC : reproduire l’effet Home Theater – sur une TV stéréo – grâce à la fonction Spatializer qui permet d’obtenir un son élargi tout en conservant la voie centrale.
Les petits frères 7500 et 8500 ne bénéficient que du transcodeur Secam/Pal en sortie, lequel sert surtout à relier un périphérique Pal (titreur, correcteur, voire imprimante vidéo). Plus performant, le HR-S 9500 dispose à la fois d’un transcodeur Pal/Secam/Pal en sortie et d’un transcodeur Pal/Secam en entrée.
Ainsi, on peut lire sur le JVC une K7 S-VHS Pal et la copier en Secam ou, en entrée, convertir un signal 8mm Pal en VHS Secam. Bien sûr, on peut tout aussi bien lire une K7 Secam et enregistrer en Secam (de même de Pal en Pal). Seule impossibilité, convertir (en entrée) un signal Secam (SP) en VHS Pal (SP). En revanche, on peut enregistrer de VHS en S-VHS ou de VHS Secam SP en VHS Pal LD (le LD, vitesse lente, n’enregistre qu’en Pal) ; bien sûr, au prix d’une grosse perte de qualité.
A noter que les conversions de standards ne sont accessibles que par la touche Menu de la télécommande. Un choix contestable, de simple curseurs s’avèrent plus pratiques. Surtout – notre plus gros reproche – le standard lu n’est jamais indiqué sur la fenêtre ACL. Conséquence, on travaille en aveugle, du moins avec un doute permanent (suis-je en Secam ou en Pal, quelle est la conversion ?). Seule la mention S-VHS s’inscrit lorsque le JVC lit une K7 de ce format.
On néglige trop souvent cette fonction «intelligente» et bien utile, disponible sur de nombreux magnétoscopes : la commutation auto en VL (Vitesse Lente). Autrement dit, si le magnétoscope «repère» en cours de route que la K7 est de durée insuffisante par rapport à la durée de l’enregistrement programmé, il passe du mode standard (Vitesse Normale) au mode VL (Vitesse Lente) afin d’éviter que la fin du film (ou de l’émission) ne soit tronquée.
Le JVC HR-S 9500 bénéficie d’atouts indiscutables : transcodeur Pal/Secam/Pal en sortie et Pal/Secam en entrée, table intégrée, recherche sonore, Time Scan audio, TBC… Seuls bémols, pas de Jog/Shuttle en façade et les prises de montage restent spécifiques à JVC… Dans une certaine mesure, Ie HR-S 8500, à 1000 F de moins, est aussi tentant bien que dépourvu de double transcodeur.
CV 124