Fidèle au format dont il est l’inventeur, JVC propose un magnétoscope S-VHS à technologie Dynamic Drum haut de gamme possédant toutes les fonctions de montage, un très intéressant double transcodeur Pal/Secam, ainsi qu’une astucieuse fonction autorisant la lecture rapide sans barre de bruit.
Jean-Pierre Challot – février 1998
Grand défenseur devant l’Eternel du VHS, JVC nous propose un magnétoscope S-VHS très abouti. Le JVC HR-S9400 dispose d’une table de montage intégrée mémorisant jusqu’à 8 séquences, d’un connecteur de montage JLIP et des fonctions insertion et doublage son. Ce modèle bénéficie également d’un double transcodeur Pal-Secam-Pal et du précieux Dynamic Drum. De quoi offrir aux vidéastes de larges possibilités d’utilisation, d’autant que le prix n’est pas exorbitant pour un magnétoscope de cette classe : moins de 8.000 F. Seul regret, ce S-VHS ignore la lecture NTSC (dommage pour les cassettes import) et n’intègre pas de TBC (un TBC n’est toutefois utile qu’en lecture).
La connectique audio-vidéo du HR-S9400 est des plus complètes puisque l’on trouve des entrées/sorties Ushiden, des entrées/sorties audio Cinch, ainsi que deux Péritels : une entrée/sortie et une entrée. Cette dernière est réservée à un décodeur, une source vidéo ou même un contrôleur satellite.
D’ailleurs, pourquoi les deux Péritels ne sont-elles pas entrée/sortie ? Cela n’augmenterait guère le prix du magnétoscope tout en offrant davantage de facilités. En revanche, on apprécie la possibilité de faire transiter un signal Y/C, via la Péritel 1 (en sortie uniquement). On trouve également en façade les traditionnels connecteurs audio-vidéo Cinch pour le branchement aisé d’un camescope stéréo.
Côté bornes de montage, on peur choisir entre le protocole JLIP, spécifique à JVC, et une prise Télécommande/Montage de type mini-Jack assurant la synchro-édition avec les camescopes dorés de cette prise (JVC, Thomson et compatibles). Conformément à la logique JVC, le HR-S9400 est maître lorsqu’il est utilisé comme lecteur et esclave en enregistreur. Cependant, selon le constructeur, grâce à la télécommande optionnelle RM-V704, il serait capable de piloter un magnétoscope enregistreur quelle que soit la marque, par infrarouge (configuration non testée).
On note enfin la présence d’une prise casque pour le contrôle des niveaux sonores. Quelques regrets cependant : l’absence de prise micro, qui oblige à recourir à une table de mixage externe pour l’enregistrement d’un commentaire (à moins d’utiliser le micro de son camescope relié aux entrées AV). En outre, pourquoi ne pas avoir placé le connecteur Téléc/Mont en façade, comme c’est le cas du JLIP ? Plus regrettable, l’entrée vidéo Ushiden se trouve à l’arrière, une option peu pratique lorsque l’on souhaite relier un camescope S-VHS, Hi-8, voire DV (par le connecteur Ushiden).
Au premier abord, on constate que JVC a particulièrement soigné le look du HR-S9400. Façade anodisée et dorée, montants latéraux façon loupe d’orme, et très grande sobriété. Les différentes commandes sont bien positionnées, bien que la taille très réduite des touches Pause et Enregistrement nous ait laissé perplexe. D’autant que ces fonctions sont très souvent sollicitées sur un magnétoscope de montage. On trouve bien sûr une molette Jog/Shuttle, pratique à utiliser, notamment grâce au blocage de la Shuttle sur une position précise. On a rencontré mieux en terme de confort (un peu trop nerveuse de notre point de vue), mais, elle ne pose pas de problème de préhension.
Les commandes vitales se situent sous un volet. Elles servent à déterminer le niveau sonore d’enregistrement, le choix de l’entrée vidéo ainsi que tous les réglages de standards. Les différentes fonctions qui régissent les opérations de montage sont regroupées au même endroit. Le large afficheur LCD fournit toutes les informations utiles de compteur (y compris les secondes), mais on regrette l’absence de rappel du standard lu et du sens de lecture de la bande. Certes, cette dernière information apparaît à l’écran mais seulement durant les 5 premières secondes. C’est d’ailleurs une des seules indications que l’on puisse trouver superposée à l’image, en dehors du compteur et de la vitesse d’enregistrement-lecture (VN/LD), de façon tout aussi fugitive.
Un menu très clair permet de valider certaines fonctions, mais, rassurez-vous, il est inutile d’y retourner très souvent. La télécommande est un modèle du genre, même si sa molette multifonction ne remplace pas une bague Jog/Shuttle. Bonne nouvelle, on n’y retrouve pratiquement aucune fonction vitale absente sur le corps du magnétoscope, à part la sélection de la piste audio à écouter. Bref, messieurs les vidéastes monteurs, vous n’aurez pas besoin de lui courir après sans arrêt ! Enfin, il serait dommage de passer sous silence le très bon mode d’emploi, une habitude prise par JVC depuis plusieurs années.
Il n’y a pas à dire, les bons magnétoscopes S-VHS (dont fait partie le HR-S9400) fournissent une très belle image lorsqu’on leur connecte une source Y/C. Cela tient non seulement à la qualité intrinsèque de ce format, mais aussi des composants utilisés et du traitement numérique du signal. JVC a doté son magnétoscope d’un filtre en peigne numérique. Ainsi, après copie, on ne note aucune perte de qualité visible, même en S-VHS ou après transcodage.
Il faut s’arrêter ici sur une particularité de certains modèles de la gamme (HR-DD 946 et HR-S9400) : la technologie du tambour actif, ou Dynamic Drum. En inclinant très précisément les têtes du tambour pour suivre parfaitement les pistes vidéo de la bande magnétique, on obtient une lecture en couleurs et sans distorsion. Et ce, quels que soient la vitesse et le sens de lecture. Exit les vilaines barres de bruit qui rendaient l’image illisible. De plus, cela fonctionne jusqu’à neuf fois la vitesse standard dans le sens normal ou inverse de lecture. Cette particularité ouvre de nouvelles perspectives au vidéaste, en permettant d’enregistrer une scène en sens inverse, sans que l’on puisse s’en rendre compte voire même de lire une K7 à 2 fois sa vitesse de base et enregistrer cet accéléré à la copie (sur un second magnétoscope). Un effet jusque là réservé aux systèmes de montage professionnels ou virtuels et qui rencontre toujours du succès auprès de l’entourage ! Le résultat est tellement parfait que le vidéaste peut lui-même se faire piéger, et ne plus trop savoir dans quel sens se déroule la bande ! On regrette alors d’autant plus que le « sens de la marche» ne soit pas indiqué sur le panneau frontal LCD. Quant à l’arrêt sur image, il est de très bonne facture, même sans réglage préalable du Tracking.
Mais le HR-S9400 ne s’arrête pas en si bon chemin, puisque les ingénieurs l’ont doté d’un double transcodeur Pal/Secam en enregistrement et en sortie. Les réglages sont limités au plus strict minimum. Premier cas : vous utilisez ce magnétoscope pour enregistrer un signal vidéo externe. La touche Auto fait transiter le signal sans toucher à son codage. Si on le souhaite, les touches Secam (VHS) et Pal forcent le transcodage. Bien sûr, il n’est possible d’enregistrer en Secam qu’en VHS, puisque le S-VHS est forcément Pal. Deuxième cas : vous utilisez le HR-S9400 en lecture. Soit vous dévalidez le transcodeur (Off), soit vous choisissez entre Secam et Pal. Rien de plus simple !
Il devient ainsi possible d’enregistrer en VHS Secam un signal provenant d’un camescope Pal, tout en visionnant ses images sur un téléviseur Secam.
Le HR-S9400 est un excellent choix si vous souhaitez faire une numérisation VHS et que vous êtes en possession de cassettes en PAL et en Secam. Vous n’aurez pas besoin de vous souciez du standard de la cassette.
Seule restriction, on ne saurait enregistrer un signal Secam si l’on choisit le mode Longue Durée, toujours en Pal .
Nos regrets : aucune information de standard n’apparaît sur l’ afficheur LCD, rappelant les normes de lecture et d’ enregistrement. Dommage. En outre, certains regretteront l’impossibilité de lire des cassettes NTSC, qu’elles soient à la norme 3,58 ou 4,43 en son mono ou stéréo. Mais, rien n’empêche de visionner une cassette enregistrée en Mesecam (standard de certains pays du Moyen-Orient).
La partie montage constitue le point fort de ce magnétoscope. Comme la plupart des modèles JVC, il dispose des connecteurs de montage propres à la marque. On trouve donc la toute récente prise JLIP ainsi qu’un mini-Jack pour assurer la synchro-édition avec les camescopes de la marque. Vous pouvez utiliser le HRS9400 en tant que lecteur ou enregistreur d’une configuration de montage. Dans le premier cas, relié à un second magnétoscope, vous disposez d’une table de montage intégrée mémorisant jusqu’à 8 séquences. Il suffit de valider les points de début et de fin de coupe. Ces 8 séquences seront automatiquement assemblées dans l’ordre choisi, même si celui-ci ne respecte pas la chronologie du tournage. Il est malheureusement impossible de changer l’ordre des séquences mémorisées. Précaution indispensable, la bande vidéo doit comporter 15 secondes d’enregistrement avant un point d’entrée et la séquence doit durer au moins 1 seconde.
Si vous choisissez d’exploiter ce magnétoscope comme enregistreur, vous perdez le bénéfice de la table de montage (mais nombre de camescopes disposent aujourd’hui d’une table de montage intégrée). C’est d’ailleurs cette configuration qui sera la plus fréquente. Placé en enregistreur, le HR-S9400 propose quatre types de montage : assemblage de séquences, insertion vidéo, doublage son et insertion A/V (mélange des deux dernières solutions). Il permet un montage image original accompagné d’une bande son travaillée.
En l’absence de gestion du time code, elle est très correcte mais varie suivant le connecteur de montage utilisé. D’un peu plus d’une seconde avec la prise Synchro JVC, à environ 8 images si l’on se sert du connecteur JLIP. Bien sûr, l’utilisation de la table de montage intégrée influe également sur ces résultats : plus les séquences sont nombreuses, longues ou espacées, et plus l’on constate un glissement de bande important, d’où des décalages pouvant atteindre plusieurs secondes sur la dernière séquence.
Ceux qui souhaitent la plus grande précision possible utiliseront donc ce magnétoscope en enregistreur, et monteront plan par plan. Dans ce cas, on bénéficie d’une fonction que l’on peut comparer avec l’Edit Search de certains camescopes : en mode Pause/Enregistrement, il devient possible de localiser avec précision le point de montage en se servant du Jog (image par image). L’enregistrement commencera alors précisément sur l’image sélectionnée.
Doté du son Hi-Fi stéréo et de la compatibilité Nicam, le HR-S9400 retranscrit un son de haute qualité, digne d’un lecteur de CD. On apprécie sa connectique très complète, notamment les entrées/sorties arrière, pour le raccordement à une chaîne stéréo. Si la prise casque dispose bien d’un réglage du niveau d’écoute, on regrette fortement l’absence de prise micro. Enfin, détail à souligner, le HR-S9400 permet de moduler manuellement les niveaux d’enregistrement sonore. Seul hic, les canaux droite et gauche ne sont pas différenciés. A l’écoute, il est possible de choisir la piste audio à lire, mono, stéréo, droite, gauche ou un mixage des trois.
Comme nous l’avons vu précédemment, rien n’interdit de réaliser un doublage son, opération qui consiste à enregistrer un nouveau message sonore sur la piste mono, sans toucher à l’image ou à la piste Hi-Fi stéréo. Enfin, Last but not least, le son en boucle est également de la partie. On peut transférer le son de la piste Hi-Fi sur la piste mono, en y ajoutant si nécessaire d’autres sources sonores au moyen d’une table de mixage audio externe.
Grâce à la technologie Dynamic Drum, ce magnétoscope dispose de la fonction Time Scan qui autorise une écoute compréhensible du son à toutes les vitesses de lecture, et même en arrêt sur image ! JVC n’utilise pas la technique de « suivi de piste » employée sur les magnétoscopes pros, mais une mémoire audio de 3 secondes. Ainsi l’audio s’enchaîne par périodes de 3 secondes lues à vitesse normale. Non synchronisé avec l’image, le Time Scan sert de simple contrôle auditif. Cette fonction, inopérante en mode ralenti, peut se désactiver via le menu.
On ne se bouscule pas dans le domaine des magnétoscopes à double transcodeur intégré. Proposé à 7000 F, le JVC HR-S 6900 est moins pratique côté montage (pas de réglage des niveaux d’enregistrement audio, absence de connecteur JLIP et de table de montage intégrée).
Chez Panasonic, le NV-HS 900 (8000 F) est plus universel, avec ses connecteurs Lanc et New Edit. Mais là encore, pas de table de montage. On perd également l’écoute du son à toutes les vitesses rapides. Dans tous les cas, aucun rival ne possède la fonction Dynamic Drum du JVC.
Magnétoscope S-VHS haut de gamme, le JVC HR-S 9400 dispose d’atouts très séduisants. On apprécie son double transcodeur Pal/Secam et le Dynamic Drum. Certaines fonctions de montage (comme le JLIP) sont surtout destinées aux possesseurs de camescopes de la marque. Seul détail un peu agaçant, l’absence d’indication claire du standard de lecture et d’enregistrement.
cv 113