Comme l’indique son nom, le format super VHS « Eurosystème » ou S-VHS 625 est destiné au marché européen, ou plus précisément à ceux des pays dont le standard TV est « CCIR 625 lignes » PAL ou SECAM. Une autre version de cette amélioration du format VHS, dite S-VHS-525, d’ailleurs commercialisée plus d’un an avant, est spécialement destinée aux « pays NTSC 525 lignes ».
Voyons ces trois éléments nouveaux avec plus de détails :
Nous avons vu que la luminance est enregistrée, en VHS, dans une bande modulée en fréquence comprise entre 3,8MHz (fond des tops de synchro) et 4,8MHz (crête des blancs), soit une excursion maximale de l MHz. Avec le Super-VHS 625, la luminance est enregistrée dans une bande plus large et de plus haute fréquence : soit entre 5,4MHz (fonds des tops de synchro) et MHz (crête des blancs), soit une excursion en fréquence de 1,6MHz. Or, la résolution horizontale est d’Autant plus élevée que la fréquence d’enregistrement de la luminance Y est elle-même plus grande. Au lieu de 250 lignes, la résolution dépasse maintenant les 400 lignes. Par ailleurs, la plus grande largeur de bande(1,4 au lieu de 1 MHz) augmente notablement le rapport signal/bruit, ce qui se traduit par des images moins sujettes aux parasites et aux noirs plus purs.
Ce procédé permet de supprimer le bruit vidéo qui forme un brouillard et masque de nombreux détails. La restauration par logiciel est particulièrement efficace sur les scènes sombres et dans le cas d’utilisation de cassette vidéo de mauvaise qualité.
Les informations de chrominance (C) sont enregistrées (sur une fréquence moyenne de 627kHz) et traitées indépendamment de l’information de luminance (Y). Au lieu d’une seule sortie vidéo dite « composite, transportant tous les signaux composant la vidéo, les appareils fonctionnant en S-VHS en comportent deux (dites « composante ») : une sortie Y et une sortie C. Cela à deux conséquences : d’une part, en entrant dans le téléviseur (ou un magnétoscope de copie) les deux signaux Y/C sont analogues pour le PAL ou le SECAM et cette ennuyeuse distinction entre les deux standards n’existe plus. D’autre part, l’entrée «péritel» d’un téléviseur existant doit être modifiée, puisqu’au lieu de recevoir un seul signal composite pour la vidéo, il reçoit deux signaux « composante » Y et C. C’est dans le téléviseur que ces deux signaux sont traités pour qu’il fonctionne soit en PAL, soit en SECAM. A vrai dire, le possesseur d’un camescope ou d’un magnétoscope de salon S-VHS n’aura plus à se préoccuper de ce problème de standard : à condition toutefois qu’il ne cherche pas à l’utiliser en mode VHS normal d’un autre standard que le sien.
Le S-VHS-625 « Euro-système » étant un unique standard, toutes les cassettes enregistrées en S-VHS – que se soit dans un pays PAL ou dans un pays SECAM – peut être lue sur n’importe quel magnétoscope ou camescope Super VHS. Néanmoins, les magnétoscopes de salon S-VHS sont capables de lire (et même d’enregistrer) dans le mode VHS d’origine (de même standard), ce qui permettra de continuer à profiter des cassettes enregistrées en VHS classique. Bien entendu, la qualité de l’image reproduite par ces cassettes restera alors ce qu’elle était avant l’introduction du S-VHS.
Les appareils fonctionnant en S-VHS utilisent des cassettes de même format (standard et compact) que les appareils VHS normaux, mais avec une bande aux oxydes magnétiques à haute performances (et non « métal pur » comme le Vidéo 8). Ces cassettes comportant un trou d’identification (qui est détecté par l’appareil) portent le nom de SE-180, SE-120, etc. pour les formats «salon» S-VHS et celui de SE-C30 pour les cassettes compactes destinées au camescopes S-VHS-C.
C’est à la Photokina d’octobre 1988 que les camescopes et magnétoscopes Super-VHS ont été présentés pour la première fois en Europe. Leur généralisation sur le marché ne peut évidemment se faire que progressivement. Nous avons cependant tenu à faire figurer quelques modèles 1989 en fin d’ouvrage.
Nous attirons d’ores et déjà votre attention sur le fait que, parmi les premiers camescopes Super-VHS et Super-VHS-C présentés, beaucoup n’enregistrent l’ audio que sur la classique piste longitudinale, c’est-à-dire en mono, avec une qualité relativement médiocre. Notre opinion est que l’amélioration de l’image doit forcément s’accompagner d’une augmentation parallèle de la qualité du son : les modèles Super-VHS que nous considérons comme «valables» sont ceux qui offrent l’enregistrement audio VHS Hi-Fi stéréo.