Avoir une caméra super 8 entre les mains peut rendre perplexe l’utilisateur d’un appareil numérique moderne. Connaitre l’utilisation et les fonctions disponibles permettent de bien choisir une caméra super 8. Voici un aperçu général sur le rôle de chacune des parties constitutives des caméras et des possibilités qu’elles apportent.
Il équipe normalement les caméras Super 8. Il assure le déroulement régulier et silencieux du film, ne ralentit pas avec l’usure des piles. Il est alimenté par de petites piles de 1,5 V et exceptionnellement par de petits accus au nickel-cadmium étanches et rechargeables.
La vitesse normale de prise de vues est de 18 images/seconde ; les cadences inférieures (12 et 8 images/seconde) peuvent être utilisées lorsque la lumière est insuffisante à condition toutefois que des personnages ne soient pas inclus dans les scènes prises, à moins que l’on recherche l’effet d’accéléré (cadence de 8, 5 et même 2 images/seconde sur certaines caméras).
Jusqu’au début des années 70, il était difficile d’obtenir d’un moteur électrique une gamme étendue de vitesses : on se contentait des cadences de 18 ou de 24 images/seconde. Grâce à de nouveaux types de micro-moteur, régulé par transistors, il est possible d’avoir une large gamme de vitesses, depuis 1 jusqu’à 70 images/seconde.
La plupart des caméras avec moteur électrique peuvent recevoir une télécommande constituée généralement par un contacteur-interrupteur intercalé dans le circuit électrique. Le moteur électrique autorise la prise « vue par vue ».
Qu’il soit à focale fixe, ou à focale variable (zoom), un objectif est caractérisé essentiellement par sa distance focale et son ouverture maximale. Voyons ce que signifient ces deux termes et l’usage que nous en ferons en tant que cinéaste amateur.
La distance focale d’un objectif est la distance (exprimée le plus souvent en millimètres) séparant le plan du film au centre de l’objectif réglé sur l’infini (8). Pour un objectif et un format donnés, plus la distance focale est grande, plus le champ couvert diminue et inversement. En cinéma, l’objectif de focale normale a une valeur égalant 2 fois la diagonale du format (12,5 à 13 mm pour le Super 8). Pour les objectifs à focale variable dits zoom, on exprime les focales extrêmes (8-40, 7-56, etc.).
L’ouverture maximale d’un objectif – appelée aussi luminosité – caractérise le rapport de la distance focale de l’objectif au diamètre de celui-ci. En photographie et sur certaines caméras, une échelle de valeurs tels que :
1 – 1,4 – 2 – 2,8 – 4 – 5,6 – 8 – 11 – 16, précise ainsi qu’en passant d’une valeur inférieure 2 par exemple, à une valeur supérieure 2,8, on diminue de moitié la quantité de lumière admise dans l’appareil à travers l’objectif. Par conséquent, un objectif sera d’autant plus lumineux que le nombre exprimant l’ouverture est petit ; ainsi un objectif ouvert à f/1,9 est-il plus lumineux qu’un objectif ouvert à f/4.
Ajoutons qu’on trouve souvent sur les caméras des valeurs intermédiaires à celles énumérées ci-dessus (par exemple : 1,2 – 1,8 – 1,9 – 3,5). Elles sont employées pour désigner l’ouverture maximale de l’objectif. Comme en cinéma, le temps d’exposition est fixé une fois pour toutes et déterminé par le nombre d’images enregistrées par seconde – 1/50 de seconde le plus souvent pour 18 images/seconde ou 1/70 de seconde pour 24 images/seconde, le cinéaste n’a à se préoccuper exclusivement que de la détermination de la luminosité dont l’admission est réglée par un diaphragme : dispositif agissant à la manière de la pupille de notre oeil : à grande lumière, petit diaphragme (f/8 ou f/ 11 ), à lumière faible : grand diaphragme (f/3,5, f/2 ou même moins). Si la caméra est automatique, le diaphragme est réglé sans intervention du cinéaste par la cellule photo-électrique ; si la caméra n’est pas réglée automatiquement, on détermine le diaphragme grâce à un posemètre autonome dont on reporte la valeur trouvée sur la bague des diaphragmes.
Il s’agit d’une particularité qui, nous l’avons déjà indiqué, se trouve sur toutes les caméras Super 8. C’est un filtre de conversion n° 85 permettant d’utiliser à la lumière solaire le film en couleur type « A » prévu pour lumière artificielle. Il nécessite l’ouverture du diaphragme d’une division. Il s’escamote automatiquement lorsque l’on fixe sur la caméra un dispositif d’origine de lumière artificielle. Cet escamotage peut, aussi, être obtenu au moyen d’une clé livrée avec chaque caméra. Avec ce filtre l’émulsion artificielle qui a une rapidité de 40 ASA se trouve ramenée à 25 ASA (Kodachrome II, Agfacolor, 3M Color, etc.).
• Le Single 8 utilise une émulsion « lumière du jour » (R 25 de 25 ASA) ou une émulsion « type lumière artificielle » RT 50 de 50 ASA et RT 200 (125 au jour).
Partie intégrante de la caméra, le posemètre est indispensable pour déterminer avec exactitude le diaphragme à employer. La plaquette « indicatrice de diaphragme » qu’on trouve sur les appareils de vulgarisation est quelquefois insuffisamment précise pour le film en couleur ; il est indispensable, dans ce cas, de faire l’acquisition d’un posemètre autonome. Il existe deux types de posemètres selon la nature de la cellule employée.
La cellule est placée de façon différente suivant les caméras : le rendement du posemètre en dépend.
Selon l’action du posemètre sur le diaphragme, on trouve deux méthodes de mesure :
Réglage automatique – Après affichage de la sensibilité (automatique en général) et de la cadence de prise de vues, le posemètre règle automatiquement le diaphragme suivant l’éclairement du sujet, c’est-à-dire suivant la lumière réfléchie par ce dernier ; ce réglage est continu.
Réglage manuel – L’opérateur agit sur la couronne de diaphragme pour amener l’aiguille du galvanomètre – visible dans le viseur – sur l’ouverture choisie.
Le viseur est un des éléments essentiels de la caméra : il renseigne sur l’image qui sera enregistrée par le film, sa composition. Son rôle est capital surtout avec les objectifs à focale variable.
Visée simple – Monté sur les appareils de vulgarisation, ce viseur est une lunette de Galilée considérablement améliorée, afin de donner une image facilement lisible, grâce à un oculaire de très large diamètre et à une lentille frontale rectangulaire de grande surface. L’image enregistrée est délimitée dans quelques caméras par un rectangle lumineux apparaissant dans le viseur.
Visée reflexe – Sur le trajet des rayons lumineux ayant traversé l’objectif, est placée une surface semi-réfléchissante qui envoie vers le viseur une partie des rayons : c’est la visée réflexe. En réalité le viseur reflex est un peu plus complexe et on obtient une image réelle si l’on place un dépoli dans le plan de mise au point.
Viseur couplé – C’est un viseur optique à champ variable couplé mécaniquement avec la variation de la focale. L’image y apparaît brillante, toujours nette, de grossissement variable, suivant la focale employée de l’objectif. Ce type de viseur est facile à déceler sur une caméra avec objectif de focale variable, par la présence d’une lentille frontale, lorsqu’un viseur reflex (même avec image aérienne), n’en comporte pas ; mais il remplit bien son rôle pour le cadrage.
Les exemples-type de viseur donnent une idée de l’ ingéniosité des fabricants. Sous chaque viseur, nos lecteurs trouveront les détails ou particularités marquantes :
C’est un détail d’importance, car la vue est différente selon les individus. L’oculaire du système de visée réflexe comporte toujours un dispositif grossissant, il importe d’effectuer un réglage correct sur la mire se trouvant dans le viseur ou sur le grain du dépoli avant toutes autres opérations. Si la caméra doit servir à plusieurs personnes, n’ayant forcément pas la même vue, il est recommandé de repérer le précédent réglage afin de le retrouver.
La plupart des caméras sont munies d’obturateur à disque tournant, se présentant sous l’aspect d’un disque avec secteur plein de 200° et secteur évidé de 160° d’ouverture. La partie pleine intercepte la lumière durant le défilement du film de la longueur d’une image ; le secteur évidé laisse passer la lumière pour l’impression du film.
Il existe une sorte de caméras appelées X ou XL, destinées notamment à des prises de vues en très faible lumière. Elles comportent un obturateur très ouvert, jusqu’à 230°, qui permet d’augmenter le temps d’exposition jusqu’au 1/30 environ.
L’obturateur à secteur variable comporte deux disques identiques, tournant dans le même sens, mais pouvant laisser entre eux un secteur vide, variable de 160° à 0°. La variation de ce secteur détermine différentes vitesses d’obturation, comme la fente de largeur variable d’un obturateur à rideaux d’un appareil photographique. Mais ici, la vitesse d’obturation est doublement variable : par l’ouverture du secteur évidé et par la vitesse de rotation des disques. Ce type d’obturateur est encore utilisé pour obtenir des effets de fondu.
Elle a fait son apparition dans les caméras Super 8 : certaines permettent de refouler quelques centimètres de film dans le chargeur, juste la quantité nécessaire pour l’obtention d’un effet de « fondu enchainé ».
Le chargeur Super 8 ne comportant pas d’axe d’enroulement du côté débiteur, le film, de ce fait, ne peut être enroulé, en marche arrière. Pour un trucage de faible durée, le film est simplement repoussé de quelques centimètres. (Système Bauer D Royal, Nizo, Rollei SL 84, etc.). Seules les caméras « Single 8 » et « Double Super 8 » autorisent la marche arrière intégrale, c’est-à-dire avec enroulement sur l’axe débiteur.