Les magnétoscopes de montage virtuel Casablanca conjuguent la facilité d’emploi d’un magnétoscope de salon et la puissance d’un ordinateur équipé d’une carte de numérisation vidéo, revient sur le devant de la scène.
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Jean-Pierre Challot – Janvier 1998
Extérieurement, le Casablanca 2.1 ressemble à un magnétoscope de salon. Intérieurement, il répond plus aux spécificités d’un ordinateur, sans l’aspect « usine à gaz ». Ce concept venu d’outre-Rhin regroupe les principes des montages analogique et virtuel. De plus, n’utilisant qu’une seule Péritel sur le téléviseur, le Casablanca s’installe en un tournemain.
Le volet de façade n’offre au regard que l’affichage de l’heure, le rappel de la marque et la version du modèle. Derrière ce volet on découvre un lecteur de disquettes, un disque dur amovible, ainsi qu’une entrée vidéo Ushiden (Y/C) – ou composite avec l’adaptateur proposé en option – et deux Cinch audio stéréo.
Le dos de l’appareil comporte une entrée et une sortie Y/C et audio stéréo, et une Péritel. Des connecteurs sont prévus pour le raccordement d’un clavier de PC et d’une souris. On trouve également une prise à port parallèle, inutilisable pour l’instant (fonctions ou extensions à venir) et un connecteur SCSI 3 standard pour le raccordement de disques durs externes ou d’un lecteur- enregistreur DAT.
Enfin, une prise miniDV – FireWire IEEE 1394 – qui deviendra opérationnelle lorsque la carte Sony DVBK-1 sera installée (disponible en principe dès ce mois de décembre 97, autour de 12.000 F). Une alternative intéressante pour les possesseurs de camescopes DV très regardants sur la qualité.
Il suffit de relier le Casablanca au téléviseur pour visualiser la fenêtre d’accueil. Puis vient le menu principal, d’une clarté absolue. Il présente les différentes fonctions regroupées en quatre blocs : réglages, capture/montage, effets spéciaux/titrage et audio. On apprécie au passage que le bouton On/Off du volet soit protégé par une rondelle de caoutchouc. Laquelle évite tout arrêt intempestif de l’appareil lorsque le volet s’abat sur le plan de travail (défaut de la version précédente).
Tout d’abord, on bénéficie enfin d’une vraie table de mixage audio gérant le niveau sonore séparé de trois pistes stéréo. Ensuite, l’insertion est maintenant possible en vidéo seule, à l’intérieur d’un plan et plus seulement entre deux séquences. Le titrage a été amélioré, avec l’utilisation d’un meilleur antialiasing (plus d’effet d’escalier) et la possibilité de visualiser le titre en incrustation sur l’image (et non en aveugle). On constate aussi l’apparition du dérushage automatique des séquences, bien pratique pour ceux qui disposent d’un gros disque dur. Si la palette d’effets est augmentée, la gestion du DV en format natif est rendue possible grâce au module optionnel Sony DVBK-1 (environ 12.000 F).
Pour la numérisation vidéo, il faut indiquer au Casablanca que l’on traite un nouveau projet. Mais attention, cela implique que toutes les images précédemment contenues dans le disque dur soient effacées !
On valide ensuite l’entrée vidéo (façade ou arrière) qui sera activée en réglant éventuellement le contrôle automatique du gain (surtout valable pour des images sous-exposées). Les sources doivent être obligatoirement en Pal, un handicap pour les possesseurs de caméscopes VHS Secam. Les composantes de la vidéo sont modifiables en intervenant sur la luminosité, le contraste ou la couleur de la scène (menu Vidéo réglages). Ultime manipulation, définir la qualité d’image. Le Casablanca dispose de 12 positions précalibrées, allant d’une très mauvaise qualité VHS (idéale pour maquetter) à l’équivalent d’une image Betacam SP (le constructeur annonce un traitement sans perte, mais nous n’avons pu tester ce point). Bien évidemment cette différence agit sur la capacité d’enregistrement. Ainsi, un disque dur de 4 Go peut engranger 136 mn d’images et sons (qualité VHS Pal LP à 25 trames/seconde) contre 20 mn seulement en qualité Beta (50 trames/ seconde).
Voyons l’audio. On peut choisir entre le 44 kHz 16 bits stéréo et le 22 kHz 8 bits mono. Cela détermine également la durée sonore enregistrable. En effet, le Casablanca gère indépendamment son et images, en partageant le disque dur en deux. Il prévoit même, pour une durée d’enregistrement audio-vidéo donnée, de réserver un espace suffisant pour stocker environ 20 % supplémentaires d’audio d’une qualité équivalente à celle d’un CD. Ce subterfuge se révèle très intéressant. En effet, cela permet d’enregistrer ultérieurement une musique d’ambiance ou toute autre source sonore. Mais malheureusement, aucune prise micro n’est prévue pour un commentaire. Pour pallier ce manque, il suffit de relier un camescope aux entrées audio et utiliser le micro de la tête de caméra. Tout est enfin prêt.
Un simple clic sur l’icône Enregistrer et la numérisation des images commence. Automatiquement, Casablanca leur attribue un nom, impossible à modifier ultérieurement. Même en qualité maximale, le système semble capturer la totalité des images.
Deux options possibles : soit enregistrer l’intégralité des rushes (cela nécessite un très gros disque dur), soit uniquement les scènes intéressantes (en prenant soin de prévoir une marge en début et en fin de séquence).
Une fois la totalité des scènes sur le disque, éliminez les portions superflues (gain d’espace mémoire). C’est tout l’intérêt de la fonction Séparer que l’on trouve dans la fenêtre Editer.
Le Casablanca dispose alors d’une fonction exclusive et très pratique : le dérushage automatique. Il repère de lui-même les changements de plans, s’arrête à la première image de la séquence suivante et demande si vous désirez garder ou effacer la scène précédente. Dans le premier cas, la séquence est nommée et son image initiale s’affiche directement dans le chutier. Magique, cette opération n’occupe pas d’espace disque supplémentaire, mais pose juste des repères sur le film numérisé. Si vous préférez effacer une scène, sachez que vous pouvez récupérer jusqu’à 10 séquences « effacées » tant que l’appareil reste sous tension. Les scènes disparaissent mais sont conservées dans la mémoire vive (16 Mo). Les mêmes opérations sont réalisables manuellement si vous souhaitez conserver des portions de séquences. Petit à petit se constitue votre chutier, représenté sous forme d’imagettes reprenant le visuel de la première image de chaque plan. Vous êtes prêt à passer au montage proprement dit.
Bienvenue dans la fenêtre d’édition. Pour commencer, il suffit de choisir la première séquence avec le pointeur du Trackball et valider la fonction Ajouter. L’imagette représentant la séquence se trouve immédiatement sur la « table de montage ». Lors de l’ajout de la seconde séquence, Casablanca demande si vous souhaitez la placer avant ou après la première séquence. Ensuite, les scènes sont automatiquement ajoutées après la séquence sélectionnée. En montage Cut, Casablanca n’effectuant aucun calcul, l’ajout de plans est immédiat, et le montage de séquences s’effectue avec une rapidité inconnue en analogique comme en virtuel non professionnel, surtout en tenant compte des temps de manipulation.
Mais cet appareil ne se contente pas d’assembler des scènes les unes derrière les autres. Il possède une fonction Insérer permettant un ajout facile de plans de coupe. Il suffit de sélectionner le point de début d’insertion sur la scène A et de valider la longueur totale de la scène B pour que l’insertion s’effectue automatiquement. Attention, si la séquence à insérer dépasse en durée la scène d’origine, un message indique que l’insertion est impossible.
Vous pouvez prévisualiser le résultat obtenu, avant de valider cette opération. Deux options se présentent alors. Soit vous laissez Casablanca 2.1 gérer l’insertion lors de la compilation finale du film, soit vous lui demandez d’effectuer la manœuvre sur le champ. Une opération rapide qui permet de bénéficier d’une séquence complète comprenant scène A et plan de coupe B.
Avantage de cette solution, vous pouvez alors lui attribuer d’autres incrustations, effets ou titres.
Le Casablanca possède une véritable régie d’effets ainsi qu’un générateur de caractères. Sans compter la section mixage son devenue très complète.
L’appareil est à même de modifier la colorimétrie ou la texture d’une séquence : netteté, solarisation, vague… les traitements sont nombreux et applicables à la totalité ou non d’une scène. La fonction Spéciale offre le ralenti, l’accéléré, le gel d’image, la stroboscopie, et la lecture arrière sans barre de bruit. Un effet très ouf, pardon, très fou !
Vous pouvez également appliquer des transitions entre deux séquences. La version de base du Casablanca propose une vingtaine d’effets 2D et 3D. Parmi eux, on trouve bien sûr le fondu-enchaîné, P in P, page tournée, rotation 3D, sphère, cylindre… Si vous ne trouvez pas votre bonheur dans la bibliothèque fournie en standard, il existe des disquettes d’effets supplémentaires (400 à 600 F pièce). Le résultat est spectaculaire, très fluide. De plus, les temps de calcul sont relativement courts (maximum 9 mn pour 2 secondes de transition 3D). Un résultat atteint par peu de stations de montage virtuel sur PC. Bien sûr, il est possible d’effectuer une Preview basse définition de l’effet avant validation. Ensuite, il suffit de le calculer pour lui appliquer d’autres effets ou titres. C’est à ce principe que l’on a recours pour réaliser des incrustations multiples sur une même image.
Trois pistes sont maintenant disponibles pour : l’audio originel de la vidéo, le commentaire (ou deuxième piste) et pour une musique (arrière plan). Chaque piste audio peut être supprimée ou déplacée, et son volume ajusté. Ainsi, lors de l’insertion d’une séquence vidéo, l’audio originel et le son inséré peuvent se mélanger à souhait. A vous de voir celui auquel vous donnez la primauté. Aussi simple, le décalage d’un son par rapport à l’image, ou Split Edit. Pour cela, la touche Zone permet de déplacer le son par rapport à la vidéo associée, d’1/25e d’image (pratique pour rattraper une synchro labiale) à plusieurs minutes. Le tout d’un simple clic ! Réaliser un fondu audio à l’ouverture ou à la fermeture est tout aussi facile, deux touches se chargent de tout.
D’origine, 7 polices de caractères sont disponibles, auxquelles on peut appliquer différentes tailles ou couleurs (une par ligne). Il ne reste plus qu’à valider le début et la fin du générique sur la séquence vidéo. On choisit ensuite le type de mouvement : défilement horizontal ou vertical, fondu ou sous-titres. Bien entendu, mieux vaut prévisualiser la scène finale avant de lancer le calcul.
La fonction titrage a été améliorée grâce à la présence de l’antialiasing sur les caractères. Cependant, le titrage reste plus basique que ce que l’on obtient en virtuel sur PC : absence de trajectoires notamment. En revanche, une disquette contenant le logiciel Monument Designer, offrant des titrages et des habillages fantaisistes et originaux, devrait être commercialisée prochainement.
Vous avez bien vérifié que sons et images vous convenaient. Il est temps maintenant de fabriquer votre film, pour qu’il ne représente plus qu’un seul mais volumineux fichier. Cette opération, appelée Calculer le storyboard, correspond à la fonction Compiler ou Créer un film en virtuel sur PC. Suivant la longueur du film et le nombre ou la complexité des effets demandés, l’attente sera plus ou moins longue. Une fois cette opération effectuée, il est préférable de vidanger le disque des scènes devenues inutiles, ce qui augmente considérablement l’espace libre et peut fluidifier davantage la lecture complète du film. Il est même souhaitable de réorganiser le disque dur, ce que les informaticiens nomment défragmentation. Libre à vous ensuite de conserver votre film dans la machine ou de le recopier sur un magnétoscope. Les heureux possesseurs du module DV préféreront certainement enregistrer l’ensemble sur cassette DV.
En acquisition et traitement en S-VHS, la copie sur cassette reste de bonne qualité, sans différence flagrante avec les originaux. C’est là tout l’avantage du traitement numérique.
Si on entre en DV (module Sony DVBK-1), le signal vidéo étant traité au format DV natif- sans compression – le montage final devrait être équivalent aux rushes (option DV non disponible au moment du test). Les pros qui utilisent du Beta SP conservent une très bonne qualité. Malheureusement, l’absence d’entrée YUV les oblige à entrer en Y/C, d’où une perte de qualité.