Pour 2500 F (381 €), le Pinnacle miroVideo Studio 200 est un de ces boîtiers de montage assisté par ordinateur, mais qui cumule les vertus du montage traditionnel et quelques-uns des avantages du virtuel. Seule condition : se contenter d’une seule source vidéo… mais avec trucages à la clef.
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Sylvain Pallix – janvier 1998
Le miroVideo Studio 200 réjouira ceux – encore nombreux ! – qui se sentent abandonnés au profit de la culture du tout montage virtuel. Il remplit son rôle : celui d’une solution de montage informatisé accessible à tous. Avec ce produit, inutile de réinvestir dans une bête de course, un ancien PC 386 sous Windows 3.1 suffit, pourvu qu’il dispose de 8 Mo de Ram et… d’un lecteur de CD-Rom. Un paradoxe, car les plus anciennes machines étaient dépourvues de ce périphérique. Cet accessoire s’avère pourtant indispensable parce que le package n’inclut pas de version disquettes des logiciels.
miroVideo Studio 200, ex-VideoDirector, est un pur produit de la culture Amiga. GoldDisk, qui en était le propriétaire avant Pinnacle, a décliné des versions PC et Mac jusqu’à celle capable d’un transfert sur PC des vignettes images (pictônes) sur les ordinateurs dotés d’une carte de numérisation de cassette vidéo. La version 200 s’affranchit de cette contrainte en offrant une solution complète avec son boîtier baptisé Studio Mixer, fruit de la technologie Pinnacle, plusieurs fois primée par des Emmy Awards.
La boîte contient un CD-Rom, un manuel, un jeu de câbles, un bloc secteur et un boîtier mauve : le Studio Mixer. Doté d’entrées/sorties vidéo composite et Y/C, ce mixer constitue la plus-value technologique d’un système repris et amélioré par Pinnacle (voir historique).
Relié au PC par la prise imprimante d’un côté et à la sortie vidéo d’un magnétoscope de l’autre (câbles fournis), il pratique le gel d’images et joue à différents effets à partir de la numérisation de la dernière image d’un plan (dont le fondu-enchaîné A/A Roll). Il mixe également vidéo et images graphiques, incruste des titres, ou réalise de la photo numérique à partir d’une vidéo.
La liaison PC/magnétoscope s’effectue grâce au SmartCable à multiples embouts. Le lecteur sera à prise Lanc, Panasonic (5 broches) ou pilotable par infrarouge. Infrarouge qui sert également à contrôler l’enregistreur. De plus, un câble optionnel permet le pilotage d’un lecteur Lanc d’un côté, et d’un enregistreur à prise Control S, propre à certains équipements Sony, de l’autre.
Le système propose différentes procédures d’installation. En automatique, il détecte le lecteur relié au SmartCable. Pour le pilotage par infrarouge, il offre une liste étendue de marques de camescopes et magnétoscopes. Un mode d’analyse de l’équipement permet d’appliquer des réglages optimisés pour le magnétoscope. Dans le cas d’ enregistreurs non-répertoriés, le système peut intégrer les codes infrarouges des télécommandes.
Avantage non négligeable : le Video Studio 200 tient compte du time code RCTC. En l’absence de rime code, l’utilisateur doit recourir à des recalibrages. Il doit indexer spécialement les différentes séquences de chaque cassette de rushes pour éviter les glissements de bande dus à l’imprécision du montage au compteur.
D’ordinaire, dérusher consiste à observer et noter le contenu des plans, le time code ou les chiffres compteur. Ici, ce n’est pas obligatoire. En effet, Vidéo Studio 200 procède, à la demande, à un dérushage automatique en créant un index de séquences dès que l’une d’entre elles a été lancée. Les time code In/Out et une vignette de la première image de la séquence (ou pictône) viennent enrichir la bibliothèque. En cliquant sur un de ces pictônes, on peut ultérieurement procéder à des Go to (Aller à) pour retrouver une séquence sur une bande et modifier les points In/Out. Plus classiquement, on peut également effectuer un dérushage manuel.
Le panneau de pilotage du lecteur est curieusement baptisé « Table source » tout comme l’enregistreur, affublé de « Table de lecture ». Rassurez-vous, afin d’y gagner en clarté, les fonctions reprennent les icônes usuelles propres au magnétoscope, complétées par une aide info bulles.
Le principe du « glisser-déposer » (Drag and Drop) permet de prélever des pictônes dans la bibliothèque pour les déposer su une liste d’événements, en fait la table de montage. Cette liste illustrée sera ponctuée de-ci, delà par des effets spéciaux, ajout d’images fixes, de titres et de sons complémentaires. Informations visualisables aussi sous la forme de vignettes illustrées. A tout moment, un plan peut être déplacé au cœur de la liste, supprimé, ou voir modifiés ses points d’entrée/sortie.
Les transitions, au nombre d’une centaine, sont de type fondus, volets et formes spéciales. L’absence de gestion de deux sources vidéo renvoie le mixage de deux séquences vidéo à une gestion A/A Roll. Le boîtier externe gèle la dernière image de la première séquence, puis associe cette image numérisée en transition avec la séquence suivante. La source vidéo peut aussi être mariée à une photo ou un dessin que le boitier externe transformera en image numérisée, disponible sur le signal vidéo de sortie.
Le traitement en incombe à la carte son installée dans le PC : ajout d’éléments numérisés provenant de la vidéo ou d’un CDaudio. Le mixage d’une deuxième source audio, hors celle de la vidéo, peut être prise en charge par l’ordinateur pour des séquences isolées : fichiers Wav, Midi ou CD-audio.
En revanche, pour coucher une musique ou un commentaire en continu sur tout ou partie de son montage, il faut passer par une mixette son externe et opérer en manuel, via le doublage son de l’enregistreur.
Avec la gestion d’images fixes et le titrage, le boîtier de Video Studio joue en quelque sorte les genlocks de service. Le module de titrage utilise toutes les polices True Type installées sous Windows. Les caractères, hélas, ne disposent pas de couleur en dégradé, mais bénéficient du contour, de l’ombrage et de l’antialiasing.
Un effet est applicable à la page en entrée comme en sortie et le résultat prévisualisable sur le moniteur avant validation. On peut plaquer son titre sur une vidéo, une vue gelée, une image graphique, un dessin ou un photomontage de son cru. Le résultat de la combinaison titre + vidéo ou graphisme est visible sur le moniteur du PC.
Une fois le magnétoscope en pause/enregistrement, le montage peut démarrer. Le système réclame alors les cassettes pour aller capter chaque plan requis, rechercher les illustrations dans le PC et ajouter titres et musiques. Néanmoins, il rencontre quelques difficultés pour modifier à posteriori un montage, si le lecteur n’est pas piloté au time code.
Mais, rien n’empêche de relancer tout le montage après avoir corrigé les défauts dans la liste des événements. La perte de qualité sur le master dépend des matériels utilisés : sensible entre appareils analogiques grand-public, elle est inexistante entre équipements numériques en cas de montage Cut (machines directement reliées entre elles).
En revanche, on constate, même en DV, une petite dégradation lorsqu’on applique des effets puisque le signal passe par le boîtier et sa connectique Y/C. Le système permet également d’exporter des EDL (Edit Decision List) afin d’effectuer un remontage de film sur des régies vidéo exploitant ces listes aux formats professionnels Grass Valley et CMX. Cette EDL reste inutile pour l’amateur, mais appréciable pour des pros qui auraient filmé avec un camescope à time code RCTC (VITC exclu) et qui souhaitent disposer d’un master pro à l’arrivée. Pour le mariage des genres, on aurait aimé pouvoir exporter un simple fichier texte compatible avec le système d’acquisition en série d’Adobe Premiere, logiciel fourni par Pinnacle/miro avec d’autres produits du catalogue : la DC30 et la Reel Time. Ainsi, un réalisateur travaillant d’abord sur Video Studio 200 pourrait poursuivre son ouvrage en virtuel.
Quant à ceux qui veulent profiter d’un système mixte, rien pour l’instant. Le kit ne prend pas en charge les films AVI pour mixer les technologies. Pinnacle ne manquera pas, un jour, de franchir le pas.
L’utilisateur accède aussi à la photo numérique. L’application Studio Grabber numérise des images fixes dans trois tailles (320 × 240, 640 × 580 et 1500 × 1 125) et les sauvegarde dans des formats graphiques courants (BMP, JPEG, TIFF, JPEG… ). On peut ensuite utiliser ces captures pour des applications variées : PAO, PréAO, cartes de vœux, tirages photo…
En outre, des commandes de pilotage sont prévues pour le contrôle de la bande vidéo et optimiser ainsi le choix de son instantané.
Un outil idéal pour les possesseurs de PC anciens. Le débutant en vidéo assistée par ordinateur (VAO) assemblera ses films en toute simplicité. Bien sûr pour des montages plus pointus (variété des trucages, souplesse pour la retouche…), ou le montage audio et vidéo en multipiste, le virtuel reste roi. Une offre qui démarre chez miro à 1.790 F avec la DC10 mais réclame un PC plus musclé.
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