Le transfert de film super 8 avec un boitier de transfert vidéo est plus simple qu’en filmant un écran de projection. Si la qualité n’est pas au niveau d’une numérisation super 8 réalisée par un professionnel sérieux équipé d’un scanner, cette opération vous permettra néanmoins de profiter de vos bobines sur un écran d’ordinateur ou un téléviseur.
Pour remédier au problème spatial, on trouve d’occasion des boîtiers pour réaliser un transfert de film super 8 à des prix tout à fait abordables (à partir de 15 €). Avec ces dispositifs, la surface d’une simple table et une caméra vidéo suffisent à mener à bien le transfert numérique.
Le système est constitué d’un écran dépoli de petites dimensions sur lequel le film super 8 est projeté. Derrière le dépoli, un miroir incliné à 45° reflète les images inversées qu’il redresse de gauche à droite. C’est ce miroir que filme le caméscope à travers une lentille macro. L’écran dépoli dit « à lentille de Fresnel » assure une meilleure diffusion de la lumière, il présente l’avantage de diminuer le fameux phénomène de halo.
Cela dit, bien que simplifiée par l’usage du boîtier, la mise en place conserve un caractère un peu fastidieux. Le sport consiste d’abord à faire coïncider la lentille macro et l’objectif du caméscope, tâche moins simple qu’il n’y paraît. D’abord parce que, même s’ils sont munis de supports réglables, ces boîtiers ne s’élèvent pas suffisamment haut pour permettre d’utiliser un mini trépied sur lequel visser le caméscope. On sera donc tenté de poser celui-ci sur une pile de livres soigneusement égalisée. Pourquoi pas avec de la patience…
Mais le meilleur moyen d’épargner ses nerfs reste encore d’installer le boîtier sur un coin de table et de mettre le caméscope sur un pied placé sur le sol, à moins d’investir dans un support pour caméscope, spécialement conçu pour s’adapter aux matériels de transfert. Signalons que projecteur et boîte doivent être disposés sur une surface parfaitement plane. Sinon, gare aux écrans de guingois !
Les boîtiers vendus dans le commerce se ressemblent beaucoup. A vrai dire tous paraissent sortir des mêmes chaînes de fabrication coréennes (modèles Raynox Made in Japan exceptés). On note cependant quelques différences susceptibles d’influer sur les choix.
Le résultat en termes de qualité d’image est comparable à ce qu’on obtient en filmant directement l’écran, autrement dit, le rendu se révèle très moyen. De plus, il s’avère sensiblement identique d’un modèle à l’autre.
Pour tous ceux qui avaient abandonné l’idée de transférer tout ou partie de leurs archives photographiques ou bobine super 8, le Top Star DA-500 se démarque en étant très complet avec une section son élaborée.
Seul se démarque, avec des vues un peu plus nettes et brillantes, le RV 2000 de Raynox, qui intègre un miroir traité multicouche, un dépoli plus fin et une lentille macro de meilleure facture.
En revanche, contrairement à celle de ses rivaux, la lentille du RV 2000 n’est pas coiffée d’un pare-soleil rétractable. Non seulement cet accessoire élimine les risques de lumière parasite, toujours présents si l’obscurité n’est pas complète, mais il facilite l’emploi de certains caméscopes présentant des protubérances sous l’objectif ou dont les connecteurs sont tout simplement situés à cet endroit stratégique. Le contrôle sur moniteur est en effet indispensable : mise au point, colorimétrie, exposition seront ainsi jugées, mais également le cadrage. Car celui-ci se révèle des plus délicats quand on travaille avec une boîte. Un mauvais positionnement du caméscope et on « accroche » des portions de la structure interne (noire) parfois difficiles à repérer dans un viseur noir et blanc.
A noter également pour les amateurs d’expérimentations colorimétriques, la présence de porte filtres derrière la lentille macro, qui offrent une alternative au filtre vissé sur l’objectif du caméscope.
Rappelons que tous ces matériels traitent indifféremment films ou diapositives et intègrent un dispositif de banc-titrage pour photos et documents papier (le modèle Hama basique excepté). Certains arborent même une table lumineuse (Vivitar UVC 10 et UVC 20). Dans tous les cas, il faut choisir entre l’option films/diapos et banc-titre, seul le Raynox RV 2000 permet de superposer deux images.
Enfin, le transfert image/son DMC et le Vivitar UVC 20 gèrent également une section audio. Ils permettent de mixer trois sources : son d’origine, musique et commentaire au micro.
Le « livre optique », quant à lui, fonctionne sur un principe proche de celui du boîtier. Cette fois, l’image est projetée sur un miroir à 45° puis renvoyée sur le dépoli. C’est lui qui sera filmé de face par le caméscope. Avantage, cadrer l’image projetée se révèle infiniment plus aisé qu’avec une boîte. De plus, il est possible de superposer un titre sur une image. On placera pour cela sur le dépoli une feuille transparente sur laquelle on aura disposé des caractères autocollants (fournis avec le modèle Hama). Malgré tout, l’obscurité et un certain recul sont nécessaires entre le caméscope et l’écran (1,5 m conseillé, bien qu’on puisse opérer à une distance inférieure).