Comment conserver les cassettes vidéos

Cassette vidéo VHS, VHS-C et Video8

Comment conserver les cassettes vidéos ? L’histoire de la vidéo ne permet pas de tirer des conclusions. Les réponses des fabricants de cassettes ou des utilisateurs professionnels couvrent toute la gamme des nuances, de la prudence dubitative à l’optimisme le plus aveugle.

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Les impératifs spécifiques de la conservation des cassettes vidéo ou audio ne concernent pas seulement utilisateurs professionnels, vidéothèques, maisons de disques ou chaînes de télévision. La banalisation de l’usage des magnétoscopes conduit à une certaine négligence dans l’utilisation et le stockage des cassettes vidéo, mais attention : le temps aggrave les conséquences des erreurs commises et la méconnaissance des règles élémentaires de conservation des bandes magnétiques, même en l’absence de recette miracle, peut se payer très cher.

Si BASF-France assure qu’un enregistrement stocké dans de bonnes conditions pourrait se conserver deux cents ans et subir 1500 passages sans s’en trouver affecté, le pronostic du responsable technique des archives de la Vidéothèque de Paris, est beaucoup plus réservé : « Je doute que l’on puisse retrouver, après cinquante ou soixante ans, la qualité d’origine. On le constate d’ailleurs sur des bandes 2 pouces de quinze à vingt ans d’âge que l’on récupère pour en faire des copies, où l’image tend à disparaître. On a du mal à les relire. Si le document a une valeur historique, on tente un « nettoyage » de la bande, c’est-à-dire de prendre les parties les plus intéressantes, de garder également les sons, et éventuellement de choisir une bonne image et de la figer pendant quelques secondes, en laissant courir le son de manière à conserver le synchronisme. Tous s’accordent cependant à reconnaître que la durée de vie d’un enregistrement dépend étroitement des conditions d’utilisation et de stockage des cassettes. Il convient donc de respecter quelques règles, si simples qu’on ne cesse de les oublier, et dont l’intérêt ne peut se mesurer qu’à long terme.

Des cassettes de bonne qualité

Les problèmes mécaniques sont la principale cause de détérioration des enregistrements. Il faut donc veiller à choisir des bandes dont la tenue mécanique est irréprochable, faute de quoi on s’expose à des risques de déformation du support, de désagrégation ou d’usure prématurée de la couche magnétique. L’état de surface de cette dernière doit-être suffisamment régulier pour que le contact avec la tête magnétique soit optimal (un décollement, même infime, provoque des pertes d’informations), et la répartition des particules magnétiques homogène afin d’éviter les « drop-out », qui se traduisent par des zébrures rouges sur l’image.

La conception mécanique de la cassette joue également un rôle important puisqu’elle conditionne en partie la régularité de l’enroulement des spires.

Si celles-ci ne sont pas bobinées dans le même plan, il y a risque de déformation et de détérioration du bord de la bande. On a donc tout intérêt à partir du meilleur élément de base possible, à choisir le haut de gamme, afin que la décroissance de qualité se fasse à partir d’un niveau élevé.

Des bandes de qualité médiocre donneront des images moins contrastées et plus floues qui pourront peut-être sembler acceptables au début, mais qui auront tôt fait de se dégrader. Les cassettes de très longue durée, qui utilisent une bande de faible épaisseur, sont donc à proscrire.

A l’abri de la poussière

La présence de poussières à la surface de la bande se traduit par des « drop-out » désagréables. Compte tenu de la vitesse de rotation du tambour de tête, les grains de poussière peuvent également avoir une action abrasive sur la couche magnétique elle-même et produire en surface des éraflures ou des micro-altérations irréversibles. La fumée de cigarette, par exemple, composée de particules très fines, n’a aucun mal à s’introduire insidieusement à l’intérieur même du boîtier de la cassette. Il faut donc replacer systématiquement les cassettes dans leur boîte protectrice après chaque utilisation. Un simple rebobinage peut parfois tenir lieu de nettoyage sommaire.

A l’abri des sources de champs magnétiques

Toute la difficulté de l’enregistrement de signaux vidéo provient de leur fréquence élevée. En dépit de l’utilisation de têtes rotatives, les longueurs d’onde inscrites sur la bande restent courtes, et les particules de polarité magnétique différente ont tendance à se démagnétiser mutuellement en raison de leur proximité. Fort heureusement, la relecture d’anciennes bandes-étalon, archivées dans de bonnes conditions, montre que les conséquences de ce phénomène restent assez limitées.

Plus graves sont, en revanche, les effets des champs magnétiques parasites qui peuvent accidentellement altérer la magnétisation des particules de la bande et provoquer une diminution du rapport signal/bruit ou des pertes d’informations.

Un enregistrement peut-être endommagé par la proximité même momentanée d’un haut-parleur, mais également par le rayonnement électro-magnétique des transformateurs présents dans les appareils électroniques. Il faut donc éviter de poser une cassette sur une enceinte acoustique ou sur le coffret d’un magnétoscope.

Notons que la cassette vidéo 8 mm se trouve largement avantagée sur ce point puisque son enduit magnétique, composé de fines particules de fer pur, est moins sensible aux champs magnétiques parasites que celui des cassettes au dioxyde de chrome ou à l’oxyde de fer.

Stockage à la bonne température

Une bande magnétique est constituée de trois matériaux qui ont leurs propriétés spécifiques. Sous l’effet de la chaleur, les particules d’oxyde de la couche magnétique se dilatent, tandis que le support en polyester a tendance à se contracter. Le liant utilisé dans l’enduit magnétique doit donc être assez souple pour absorber ces déformations contraires, et suffisamment résistant pour ne pas se détériorer trop rapidement lors des passages successifs. Une bande magnétique craint d’ailleurs plus les chocs thermiques brutaux que les variations lentes de température.

Sous l’effet d’une chaleur excessive, le support et le liant ont tendance à se ramollir et des altérations irréversibles peuvent se produire. La bande peut s’étirer localement sous l’effet d’une traction, par exemple lors d’un rebobinage, et présenter des défauts de planéité affectant l’efficacité du contact avec le tambour de tête. Les déformations du bord de bande, provoquées par l’irrégularité de l’enroulement des spires, tendent à devenir permanentes et, à partir de 45°, il y a même risque de collage des spires entre-elles. Tous ces défauts se traduisent peu ou prou par des tremblements ou des ondulations de l’image, et par l’apparition cyclique de bandes lumineuses horizontales en cas de collage des spires. En outre, la chaleur favorise l’impression magnétique d’une spire sur l’autre, qui se traduit par une phénomène d’écho sensible à l’écoute de la bande sonore lorsque celle-ci est enregistrée en analogique et en modulation d’amplitude.

Les nécessités de la prise de vues ne peuvent pas toujours s’accorder avec les conditions optimum d’utilisation du matériel, mais il faut, autant que possible, veiller à ne pas exposer trop longtemps les cassettes à des températures supérieures à 40° lors du tournage. La température de stockage adoptée par la plupart des laboratoires professionnels avoisine 18°, ce qui, par chance, correspond à la température ambiante des habitations.

Maintenir une hygrométrie de 50%

Les bandes magnétiques redoutent autant les excès d’humidité que de sécheresse. En dépit de l’incorporation de substances fongicides dans les bandes, de sérieux problèmes de conservation peuvent se poser – notamment dans les pays tropicaux – car l’humidité et la chaleur favorisent le développement de moisissures susceptibles d’altérer chimiquement la couche magnétique. Lors de l’utilisation d’une cassette, l’humidité à tendance à faire adhérer la bande au tambour de tête, ce qui nuit à la régularité de la vitesse de défilement et produit des à-coups se manifestant par une instabilité verticale des images. Dans ce cas, il est impératif de rebobiner la bande plusieurs fois afin d’en chasser l’humidité. La sécheresse de l’atmosphère favorise quant à elle l’accumulation de charges électrostatiques sur la bande, et donc l’attraction de poussières. Un taux d’humidité relative proche de 50 % semble idéal pour la conservation des enregistrements sur bande magnétique.

Rembobiner avant stockage

La régularité du bobinage dans le plan horizontal est d’une importance capitale pour la préservation des enregistrements. Au cours de l’utilisation d’une cassette, les arrêts et les reprises du défilement, en particulier en avance et en retour rapides, provoquent des glissements de spires qui exposent le bord du ruban à des risques de déformation, voire d’écrasement. Il est donc nécessaire d’assurer au ruban magnétique un bobinage de qualité avant un stockage prolongé. Il suffit le plus souvent de le rebobiner d’un bout à l’autre pour que tout rentre dans l’ordre, mais un bobinage à la vitesse de lecture est plus homogène. Il est toujours préférable de laisser défiler la cassette jusqu’à son terme lors d’une lecture ininterrompue, et de la stocker ainsi sans la rebobiner.

Débobiner après 5 ans

Bien qu’apparemment superflu, le débobinage des bandes non utilisées pendant plus de cinq ans permet d’effectuer un dépoussiérage superficiel du ruban magnétique, de lui garder une certaine souplesse et d’éviter que les éventuelles déformations de ses bords ne deviennent permanentes.

Cette pratique est tout particulièrement recommandée pour les cassettes ayant séjourné dans une atmosphère humide, car elle permet d’assécher la bande.

Sauvegarder les enregistrements précieux

Les opinions divergent dès lors qu’il s’agit d’évaluer la gravité du phénomène d’usure mécanique de la bande magnétique. Alors. que la plupart des fabricants de bandes affirment que cette usure reste pratiquement imperceptible avant une centaine de passages, le laboratoire VDM (Vidéo Duplication Maintenance), estime qu’elle intervient très rapidement : « Dès le premier passage, le rapport signal/bruit se détériore. Il décroît très vite puis se stabilise. Une bande peut faire trois passages et être morte. Généralement, lorsqu’on veut obtenir une bonne bande antenne, il faut cesser de l’utiliser après trois passages en enregistrement/lecture ».

Tout dépend évidemment de la sévérité des critères de qualité retenus : même après plusieurs dizaines de passages, un enregistrement vidéo a toutes les chances de satisfaire à ceux d’un utilisateur non professionnel. Toutefois, si un enregistrement « précieux » doit-être visionné de nombreuses fois, il est avantageux de l’utiliser dès l’origine comme un « master », c’est-à-dire d’en faire des copies de travail, avant que ne se multiplient les « drop-out» et que l’image ne fourmille de points blancs, caractéristiques des bandes à bout de souffle.

Il ne faut pas oublier non plus qu’au cours de son utilisation, une bande magnétique est toujours exposée aux risques, faibles mais réels, d’accidents mécaniques divers (froissement, cassure, etc).

La perte de qualité introduite par la duplication de l’enregistrement est, de toute façon, préférable à la perte de l’enregistrement.

Un magnétoscope en bon état

Il serait vain de suivre au pied de la lettre tous ces conseils si le magnétoscope n’est pas lui-même en bon état. Comme le souligne le responsable technique d’Agfa-France : « Une cassette vidéo peut subir, en utilisation normale, plusieurs dizaines, voire plus d’une centaine de passages sans dégradation notable, mais vous pouvez l’abimer lors du premier passage si la bande défile dans de mauvaises conditions. Une dégradation qui apparaîtra chez quelqu’un au bout de cent passages pourra très bien se produire chez un autre au bout de dix passages si la machine n’est pas en ordre ». Eu égard à la vitesse relative de la bande et de la tête de lecture d’un magnétoscope (11 km/h environ pour un camescope), le moindre accident survenant à la surface du tambour rotatif risque en effet de rayer la couche magnétique. Une magnétisation des guide-bande et des têtes peut également altérer gravement la qualité des enregistrements. Il faut donc éviter de laisser une cassette dans le magnétoscope après usage, la bande à l’arrêt pouvant très légèrement magnétiser par contact les éléments métalliques du chemin de bande. En raison des risques de rayure et de magnétisation des parties métalliques entrant en contact avec la bande, il faut éviter d’intervenir soi-même à l’intérieur de l’appareil. La démagnétisation du circuit de bande est une opération délicate qui doit être confiée à des professionnels. La maintenance du matériel est d’ailleurs d’autant plus nécessaire que la durée de vie des standards et des magnétoscopes est généralement inférieure à celle des enregistrements magnétiques.

Le numérique, un remède anti ride

Les magnétoscopes numériques ont apporté une solution satisfaisante au problème de la conservation des enregistrements sur de longues périodes. Avec les magnétoscopes analogiques, le son et le signal de chrominance sont enregistrés en modulation d’amplitude, ce qui veut dire que les variations d’amplitude de ces signaux se traduisent sur la bande par une variation du flux magnétique. Toute dégradation de l’enregistrement magnétique affecte donc directement le signal restitué et provoque une diminution de la qualité de l’image et du son. Les enregistrements analogiques ne peuvent échapper à l’inexorable action du temps puisque toute copie de bande s’accompagne d’une sensible déperdition de qualité.

L’enregistrement numérique permet au contraire de s’affranchir en grande partie des problèmes de vieillissement du support. Un signal enregistré en numérique n’est pas reporté tel quel sur la bande. Il est tout d’abord échantillonné, c’est-à-dire mesuré périodiquement sur un intervalle de temps très court. Cette mesure est effectuée 44.000 fois par seconde en enregistrement audionumérique au standard du disque compact, et près de 18 millions de fois par seconde en enregistrement vidéo numérique au standard D2 (enregistrement vidéo numérique adopté par Ampex). La tension électrique mesurée pendant chaque intervalle est instantanément convertie en une valeur numérique binaire, et c’est cette succession de nombres binaires constitués de 0 et de 1 qui forme le signal enregistré sur la bande magnétique. Le processus inverse se produit lors de la lecture, et le signal d’origine est reconstitué grâce à des circuits de conversion digitale/analogique qui délivrent une tension électrique proportionnelle à la valeur numérique binaire qui leur est présentée.

Aucune dégradation des images

Il n’y a aucune dégradation des images ni des sons tant que la transition entre la représentation magnétique du ZERO et celle du UN reste identifiable par les circuits de lecture du magnétoscope. Le signal d’origine sera restitué dans son intégrité même si les bits (unités élémentaires d’information prenant la valeur 0 ou 1 ) sont en partie effacés et noyés dans le bruit de fond. Un système de correction permet en outre la reconstitution des informations perdues pour cause de défauts de la bande, grâce à des bits de contrôle mélangés aux données. Une perte d’information ne se traduit pas nécessairement par un défaut perceptible. L’enregistrement bénéficie donc d’une relative insensibilité au vieillissement de la bande.

La copie

La duplication d’un enregistrement numérique se résume à un transfert de données. Les copies sont donc strictement identiques à l’original et les duplications successives ne s’accompagnent d’aucune dégradation du message.

L’introduction des techniques d’enregistrement numérique en vidéo amateur est apparue dans le courant des années 90. Le seul magnétoscope numérique actuellement commercialisé en 1988, le Sony DVTR 1000 qui fonctionnait selon le standard D1 (autre format d’enregistrement numérique), ne coûtait pas moins d’un million de francs (150 000 €) et, en France, le parc installé ne dépassait pas une quinzaine de machines. Ampex commercialisa un magnétoscope au standard D2 pour un prix inférieur de moitié.

Pour le particulier, le passage au « tout numérique » se fera par étapes et, dans un premier temps, seul l’enregistrement du son bénéficiera des avantages de cette technique. Même entièrement digitale, la cassette vidéo numérique devra être manipulée avec précaution et archivée dans de bonnes conditions. Autant commencer tout de suite ! Que reste-t-il aujourd’hui de ces images et de ces sons qui ont traversé l’histoire en en gardant la trace, et que faire pour les préserver ?

l’Ina nous répond.

Quelle est le volume des archives vidéo de l’Ina ?

Nous stockons actuellement près de 80.000 bandes professionnelles 2 pouces et 1 pouce dont l’archivage a commencé dans les années 60. Elles ont été conservées de manière plus régulière à partir des années 1963-1964. Au début, elles étaient recyclées très rapidement. Le stockage des originaux tournés sur cassette est plus récent, puisque la cassette a d’abord été utilisée pour ce qu’on appelait le « parallèle antenne ». On enregistrait intégralement le journal télévisé ou des émissions en direct qui n’étaient pas enregistrées par ailleurs. Au départ, en 1976, ces enregistrements s’effectuaient sur cassettes U-Matic, puis en BVU à partir de 1981. La production d’actualité n’a été enregistrée sur cassette qu’à partir de 1981-82. Nous possédons au total un peu plus de 90.000 cassettes.

L’archivage porte-t-il sur la totalité des émissions de TV ?

En télévision, c’est pratiquement exhaustif. On archive le support de production, film ou vidéo. Pour certaines émissions en direct, on a seulement la couverture trois-quarts de pouce qui a remplacé ce qu’on faisait en film auparavant. Lorsqu’un événement en direct n’était pas enregistré sur magnétoscope, on le kinescopait, c’est-à-dire qu’on le filmait sur un écran de télévision.

Ces bandes sont réparties entre plusieurs locaux. D’abord pour des raisons de place et parce qu’on garde à proximité, en particulier pour l’actualité, environ trois ans de diffusion. Les stocks plus anciens sont conservés à deux endroits : la plus grande partie se trouve aux Essarts-le-Roi et les archives d’actualités, depuis le premier journal en juillet 1949, sont conservées à Bry-sur-Marne.

Sont-elles toutes conservées dans des conditions particulières ?

Non, malheureusement. Nous avons construit récemment deux magasins réellement climatisés que nous sommes en train de remplir. A échéance, il y en aura huit ou dix.

Les bandes sont-elles rembobinées avant le stockage ?

Normalement, après exploitation, les bandes sont rebobinées complètement. Lorsqu’on déroule partiellement une bande, les spires ne se trouvent pas au même niveau. On a vite fait de détériorer un bord de bande, ce qui se répercute soit sur la synchro, soit sur le son. Si le défaut est trop important et qu’il ne passe pas au niveau du bloc de têtes, la bande peut même se déchirer. Cela n’a pas été fait systématiquement pour toutes nos bandes, mais pour éviter les frictions, le phénomène d’écho, etc. Il serait souhaitable d’effectuer un nettoyage-rembobinage tous  les deux ou trois ans. Ce serait un travail à temps plein pour plusieurs personnes !

Comment conserver les cassettes vidéos les plus anciennes ?

Les problèmes sont dus pour une part au passage des anciens collants. Au début, le montage était fait au microscope, la bande était calée, on coupait au niveau du passage d’une image à l’autre et on recollait la bande avec un scotch métallique. Même si c’est bien fait, il y a toujours des problèmes de décollements éventuels qu’on essaie de corriger en supprimant une image, en refaisant un montage électronique. L’autre problème, c’est le réglage des machines qui étaient peu nombreuses à l’époque et dont les tambours de tête étaient parfois utilisés jusqu’à usure maximum. Pour relire, il faut arriver à se replacer dans les conditions d’enregistrement en utilisant des blocs de tête avec différents taux d’usure et en effectuant des réglages de relation tête-bande, d’azimut, de distance, etc. On fait le réglage sur le début de bande, sur lequel il y a des mires, afin de retrouver le maximum de qualité et, ensuite, on relit en principe sans problème.

Nombre de passage

On ne peut pas donner de chiffre. Cela dépend autant des conditions d’exploitation, de maintenance des magnétoscopes, que de la qualité du support d’origine. Les magnétoscopes professionnels sont dotés d’un système d’aspiration qui colle la bande contre le guide courbe et la maintient à une distance très précise du tambour de tête. Sur les magnétoscopes grand public, le contact tête-bande est physique, il y a usure mécanique. Nous avons de grosses inquiétudes quant à la conservation à long terme des cassettes faites pour l’actualité. Le nombre de « drop-out » est nettement plus élevé et ne peut qu’augmenter au fur et à mesure de l’exploitation.

Procédez-vous périodiquement à une démagnétisation du circuit de bande ?

Oui, il y a une maintenance hebdomadaire des magnétoscopes. Il est arrivé que des roulements à billes magnétisés parviennent à altérer l’enregistrement. Cela se voit très nettement, c’est l’équivalent d’une rayure de la bande. Un galet ou un roulement à billes lorsqu’ils sont magnétisés, effacent des points à hauteur constante sur la bande, ce qui se traduit par des effacements en diagonale sur l’image.

L’obsolescence du matériel

La bête noire des professionnels comme des amateurs, c’est l’évolution des standards et des produits. Nous avons d’ailleurs des demandes provenant de vidéothèques thématiques qui veulent reconstituer leur collection sur des supports exploitables aujourd’hui. C’est un problème énorme. Les télévisions allemandes se sont fixé le butoir de 1990 pour ne plus utiliser les bandes 2 pouces en production. Si vous avez entre 50.000 et 100.000 bandes à recopier, cela devient insurmontable !

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