Enfin ! Après Sony, Panasonic lance son magnétoscope mini DV. Plus « ouvert » que son concurrent, le Panasonic NV-DV 10000 développe un fort potentiel de montage et de traitement sonore. Nous avons donc relié ce virtuose du montage à plusieurs appareils.
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Enfin numérique (DV), lorsqu’on monte des images DV sur magnétoscope de ce format, la copie est conforme à l’original. Un intérêt majeur, à tel point qu’on ne discerne aucune différence. Autre avantage, les pistes audio, indépendantes du signal vidéo, ne restreignent pas la créativité du monteur qui peut insérer une séquence et remplacer l’image seule, le son seul, ou les deux à la fois. Ajoutons que l’on ne subit plus de flashes de couleurs aux points de montage, notamment en insertion. Enfin, la bande DV n’est pas sujette aux drops, quoique l’on rencontre parfois quelques mosaïques (mais aucune lors de notre essai). Le DV 10000, à l’allure étonnamment robuste, répond à tous ces critères. De plus, aucun magnétoscope « grand-public » – DV ou non – n’a jamais affiché de telles capacités sonores ni une si grande souplesse de montage. D’autant que Panasonic, fidèle à sa « philosophie ouverte », offre une compatibilité avec ses propres produits, mais aussi avec Sony – et Canon. Sur ce point, nous sommes même allés de surprise en surprise.
Que dire de la connectique, sinon qu’elle est plutôt « musclée » et bien disposée. Plusieurs détails : la prise DV sert à la fois d’entrée ou de sortie du signal numérique. La seconde Péritel, initialement destinée au branchement d’un décodeur (inutile ici, Pal oblige), peut se commuter en A/V. Normalement, un seul moniteur suffit pour monter. Mais deux moniteurs s’avèrent nécessaires si le Panasonic NV-DV 10000 joue le rôle de lecteur. En effet, le premier moniteur, relié au DV 10000, sert à visualiser les informations « écran », tandis que le second permet de contrôler l’image du lecteur et de l’enregistreur.
Enfin, en cas de branchements multiples (par exemple DV et Y/C), Panasonic préconise de débrancher les câbles inutiles. Nous ne sommes pas d’accord ! C’est plus pratique de câbler l’ensemble une fois pour toutes.
Ils sont au nombre de deux… enfin, « trois ». Explication : une fois les câbles audio-vidéo branchés, le monteur a plusieurs solutions. Il peut connecter un appareil S-VHS (camescope ou magnétoscope) par la prise New Edit 5 broches (cordon fourni) ou relier un lecteur 8 mm ou Hi-8 par la prise Lanc (nommée ici 8mm, cordon non fourni). A noter deux choix possibles de cordons Lanc : soit un Sony, soit un Panasonic W-K1 E (ça marche, diamètre et protocole identiques !).
Troisième solution, relier un lecteur DV par câble DV qui transporte TOUS les signaux (une véritable autoroute pour signaux A/V, time code, sub-code et télécommande). Bref, le seul câble DV suffit pour piloter le lecteur, que ce dernier soit un camescope DV Panasonic ou… Sony (contrairement à la configuration concurrente VX 1000/Sony DHR 1000 qui requiert un câble Lanc) ! Restons prudents. Certes, les protocoles DV de pilotage s’accordent avec un Sony VX 1000 relié au Panasonic. Interrogé, Panasonic fut d’ailleurs surpris de cette compatibilité inattendue… Reste à savoir si le protocole de télécommande du Panasonic DV 10000 s’accorde avec tous les appareils DV Sony et Canon.
A noter un cas particulier, celui du camescope DV Panasonic NV-DX1 qui ne possède pas de prise DV. Dans ce cas, il convient d’effectuer les branchements en Y/C et de solliciter le câble New Edit.
Elles sont évidemment multiples.Tout semble apparemment possible : lecteur Panasonic, Sony, Canon, camescope ou magnétoscope compatibilité entre deux DV 10000 ou un DV 10000 et un Sony DHR 1000. Le constructeur a même prévu un sélecteur qui configure le DV 10000 en Player, Recorder ou Passive suivant qu’il soit lecteur, enregistreur, maître ou d’esclave. En cas de mauvais réglage du sélecteur, le Panasonic « comprend » l’erreur et envoie un message d’alerte !
La configuration la plus fréquente et la plus logique – celle qui a servi pour nos tests – reste de placer le Panasonic NV-DV 10000 en enregistreur. Mais rien n’interdit d’utiliser le Panasonic en lecture ou de le piloter avec une table de montage.
Un régal, lecteur et enregistreur se pilotent à partir de la table amovible. Les touches tombent intelligemment sous les doigts, qu’il s’agisse du pilotage proprement dit, du changement de piste audio (Stéréo Select), de la validation des points de montage (Mark In, Mark Out), du passage du lecteur à l’enregistreur ou de l’accès aux différents menus de montage.
Le constructeur a même pensé à des détails comme la double commande de relâchement de la Pause par la touche Pause ou Lecture. On apprécie, quand on doit libérer 200 fois la Pause au cours d’un montage… A noter : le Jog, cranté à la demi-image près (1/50″ de seconde), peut piloter un lecteur muni d’une mécanique avant-arrière image par image. La vitesse de bobinage est comparable au modèle Sony : 50 secondes avec K7 60′ et 67 secondes avec K7 120′. Un vrai turbo !
Vous pouvez quasiment la laisser dans le carton : elle reprend la presque totalité des fonctions de la table amovible et toutes les touches afférentes à la syntonisation ou la programmation sont inutiles, le DV 10000 étant dépourvu de Secam. Seule véritable exception, la touche Menu de cette télécommande donne accès à certains paramétrages utiles (affichage écran notamment, débrayage du décodeur pour la Péritel2, image forcée en N & B).
Aucune mauvaise surprise. Impossible de différencier la copie de l’original, tant en liaison DV qu’en Y/C. Nous n’avons perçu de différence qu’après… 4 copies successives en liaison Y/C. Mieux : pas non plus de perte apparente (il y a pourtant conversion analogique/numérique) en copiant une source Hi-8 ou S-VHS sur le DV 10000. Côté mécanisme, Panasonic fait appel à la technologie du DVC Pro : étonnante fluidité du Ralenti qui peut s’enregistrer tel quel. Et un arrêt sur image, irréprochable. Signalons enfin – seul effet spécial du DV 10000 – la possibilité de régler le niveau de couleurs par la seule entrée analogique (on ne peut modifier un signal par la prise DV).
Elle permet de monter plan par plan, mais aussi d’enregistrer jusqu’à 40 scènes en assemblage et 10 en insertion ou doublage. Versatile – comme sur le Panasonic S-VHS HS 1000 – elle fonctionne en lecture ou en enregistrement. Les données du montage s’affichent à l’écran. Elles restent en mémoire tant qu’on ne change pas de configuration de montage. En mode « programme », il suffit de valider 3 points d’entrée/sortie : par exemple un Cut In/Cut Out sur le lecteur et un Cut Out sur l’enregistreur (ou Cut In et Cut In/Cut Out). Les points de montage de l’enregistreur peuvent se situer – c’est pratique – à des endroits différents du master.
Trois points faibles : la table n’affiche aucune imagette numérisée comme sur le Sony DHR 1000. Pas d’indication de la durée totale du plan (vraiment dommage pour le calcul d’une insertion) enfin, la Preview est séduisante sur le papier, mais peu efficace d’autant qu’elle ne permet pas l’écoute du son.
Une fois sélectionnés, les modes de montage – comme l’Insert Vidéo ou l’Audio Dub – s’allument sur la fenêtre ACL. Reproche, les voyants sont trop petits, on les distingue mal. En mode Montage à une touche, ces voyants confirment le mode de montage choisi.
Le câble DV (In/Out) se branche en façade. Cette liaison transporte signaux vidéo, audio, time code, sub-code et ceux de commande à distance pour piloter un lecteur. Ceci avec un camescope DV Panasonic ou… Sony (test avec VX 1000). Comme tous les appareils muni de cette prise, celle-ci permet de réaliser la numérisation de mini DV pour faire un montage vidéo directement sur un PC, ou une sauvegarde du contenu des cassettes.
Le DV 10000 en offre tant que nous ne pouvons résumer 30 pages de mode d’emploi. Retenez qu’il existe plus de 10 modes (!). On peut monter de trois manières :
Elle ne vous décevra pas. On obtient des résultats au pire de – 2/+ 2 images aussi bien en Assemblage qu’en Insertion ou Doublage. Un petit « torture-test » réalisé sur 20 séquences programmées, nous a convaincus. Nous avons découpé un plan-séquence de 2 minutes en 20 plans de 6 secondes ensuite, avons programmé ces 20 plans en validant la même référence compteur (+ 1 image) pour le Cut Out du plan 1 et le Cut In du plan 2, puis en faisant de même pour le Cut Out du plan 2 et le Cut In du plan 3, etc.
Enfin, nous avons lancé l’assemblage. Résultat : à la relecture, les 20 séquences s’enchaînent avec une quasi fluidité, comme s’il s’agissait d’une seule scène ! Preuve de la précision extrême. Un réglage du Timing Adjust du lecteur (de – 30 à + 30 images) est également possible pour affiner la précision (VX 1000 Mark In = 0, Mark Out = + 5 frames).
A noter : dans une liaison FS 100-DV 10000 (position Edit), une fois Mark In et Out validés, le FS 100 affiche des frames, mais la précision ne serait pas meilleure (à vérifier).
A la hauteur du produit. Tout est possible ou presque. Rappelons que le DV joue sur deux modes d’enregistrement audio PCM (2 pistes 16 bits/48 kHz, 4 pistes 12 bits/32 kHz), et permet de pratiquer l’insertion image seule (adaptée au clip), l’insertion audio ou le doublage son, le signal vidéo étant indépendant de l’audio.
Point difficile à saisir : l’Audio Dub couche un son en 12 bits sur la seule piste Stéréo 2. De son côté, l’insertion audio remplace le son des deux pistes en liaison DV, et seulement la Stéréo 1 en liaison composite, du moins en 12 bits. Un bon point: la piste Stéréo 1 peut s’écouter pendant le doublage son de la Stéréo 2. Un confort essentiel… Même chose pour un Insert durant l’enregistrement, on peut écouter la Stéréo 1, 2 ou le Mix des deux, en revanche le son est inaudible lors du Préroll et parvient avec 1 seconde de retard au début de l’Insert.
Signalons aussi le réglage indépendant des voies D et G et les prises micro/casque avec un puissant réglage du volume. Enfin, bien utile, la recherche sonore accessible au ralenti ou en accéléré. On peut la débrayer, la laisser en permanence ou seulement en mode de montage.
Le DV 10000 est exempt d’un des défauts majeurs du DHR 1000. Grâce au bouton rotatif Audio Mix et au Mixing Edit, le Panasonic offre plusieurs solutions pour mélanger 2 voire 3 sources. Cela dit le Mixing Edit joues sur le seul niveau de la piste 1 (son des rushes) . En clair, le Mixing Edit n’intervient pas à la source musicale (niveau constan). Mais rien n’interdit de doser simultanément le volume de la musique grâce aux potentiomètres Audio Rec Level. De plus en lecture on peut mixer les niveaux respectifs des pistes Stéreo 1 et 2. Et pour mélanger une 3e source (commentaire), combiner les deux solutions de mixage en ayant auparavant couché la 3e source sur la piste 1 une
fois libérée.
Là, Panasonic distance la concurrence. Pas ou peu de restrictions. Bien sûr, on conserve la classique fonction Audio Dub (piste Stéréo 2, 12 bits) : lecture, pause, touche Audio Dub, relâchement de la pause. Débranchez de préférence tout câble de synchro-édition, sinon le lecteur raccordé démarre (pas bien grave, cela dit).
Par rapport à la concurrence, le DV 10000 se singularise surtout par sa capacité à lire la piste 1 tout en enregistrant la piste 2, le rêve ! Nommée Mixing Edit (à ne pas confondre avec la classique position Mix que le DV 10000 possède également), cette fonction est une sorte de « son en boucle ». La piste 1 se mélange avec une source extérieure (connectée en AV3 ou AV2) et « se couche » sur la 2. Mieux : dans un second temps, libre à vous d’enregistrer un nouveau son sur la seule piste 1 (au moyen de l’insert audio en liaison AV3 ou AV2) et jongler avec 3 sources par exemple, un commentaire qu’on couchera après coup sur la 1 ! Euh… Compris ? Plus simplement, on peut aussi mixer le seul son d’ambiance et un commentaire en branchant un micro sur le DV 10000.
Autre possibilité très séduisante du DV 10000 : doubler tranquillement le son en Stéréo 2 et doser à la lecture l’équilibre des pistes 1 (ambiance) et 2 (musique) au moyen du bouton rotatif Audio Mix. Solution pas si mauvaise : on peut ici atténuer la 1 au profit de la 2 et vice versa. Seul détail pour puristes : il y a 10 paliers de dosage entre Stéréo 1 et 2 or, les deux derniers crantages shuntent brutalement l’une des deux pistes. A signaler : ce mixage peut être envoyé aux sorties audio (Péritel ou Cinch) et recopié sur un magnétoscope.
Avantages/inconvénients des deux dispositifs : le mixage interne (Mixing Edit) est un vrai enregistrement audio. Il ne joue que sur l’intensité de la piste Stéréo 1, la musique (en Stéréo 2) restant à niveau constant, mais ce mixage a l’avantage d’être enregistré sur la piste 2. Et en cas d’erreur, on peut recommencer jusqu’à obtention d’un résultat satisfaisant. A l’inverse, l’Audio Mix se réalise à la lecture, joue sur les niveaux respectifs des sources 1 et 2, mais ce mélange n’est pas mixé. Il faudra par exemple le renouveler à chaque copie VHS.
Si l’on excepte les Walkman DV Sony GVD300 et 900 au concept différent, le Sony DRH 1000 s’impose comme le rival direct du Panasonic. Au bénéfice du Sony, une table d’assemblage offrant 10 vignettes numérisées qui permettent de visualiser les images correspondant aux points d’entrée et de sortie de chaque séquence. Autre avantage, relatif, le tuner Pal/Secam. Enfin, une indication de la durée de chaque plan qui facilite le travail du monteur. Sur le reste, le Panasonic semble l’emporter : traitement du son sophistiqué et intuitif, compatibilité et fiabilité (à l’usage).
Inutile de tourner autour du pot. Ce magnétoscope, de conception robuste, est un régal pour monteurs exigeants. Actuellement, seules les solutions de montage virtuel (à la logique différente) rivalisent avec cet appareil. Mais le Panasonic DV 10000, produit intuitif, demande à peine 15 minutes d’apprentissage pour monter. Seul le traitement sonore exige une lecture attentive du mode d’emploi. Bref, un outil idéal pour monter en Cut ou pour archiver (4 h 30 en LP sans perte de qualité avec une K7 de 180′).