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Panasonic NV-DX1E

Il a trois capteurs, un viseur de rêve et entend séduire tous les amoureux de l’image. Il enregistre dans le nouveau format  numérique DV, comme son rival le Sony VX1000. Son nom, NV-DX1E, ce caméscope numérique tri-ccd Panasonic sonne la contre-attaque.

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Panasonic NV-DX1E

L’offensive Panasonic

Non, vous ne voyez double, ce tri-CCD n’a qu’un seul objectif. Un objectif et un viseur « géant ». Dès le premier contact il inspire un élan de sympathie. Mieux, il donne envie de le prendre en main pour filmer très vite. Et une fois qu’on le tient, on n’est pas déçu ! On en fait le pari ?

Le corps du Panasonic NV-DX1E est, lui, en matière plastique moulée, et le cylindre objectif-viseur est en aluminium. La protection du logement de la cassette et de l’accu Li-ion est assurée par un double compartiment sur le dessus.C’est une bonne garantie contre les poussières et les embruns. Les commandes apparentes ne sont pas trop nombreuses et plutôt judicieusement placées. Le micro est implanté sur le dessus du boîtier, mais intelligemment isolé du mécanisme de la cassette. Sur le coté gauche, une fenêtre LCD donne des indications que pour ma part je n’ai jamais consultées, le regard trop aimanté par le viseur beaucoup plus ludique. D’ailleurs on en revient toujours à ce confortable et intrigant viseur.

Viseur pour petits et grands

Viseur Panasonic NV-DX1E

A l’usage c’est une idée géniale. Une attraction à lui tout seul. Comme on le voit sur la photo, son diamètre est imposant. En fait, il a tout simplement la taille d’un viseur de camescope professionnel. Il propose une image couleurs LCD de 0,7 pouce dont la définition est la meilleure que nous ayons vue à ce jour. Ses 166.000 pixels sont utilisés avec une grande efficacité. Sa luminosité et la plage dioptrique sont réglables par l’intermédiaire de deux molettes. Enfin, on peut réellement contrôler la définition et le rendu des couleurs dès la prise de vues. En ce qui concerne le contraste, il est plus marqué dans le viseur que sur le moniteur à la relecture. Autrement dit, ne pas hésiter à filmer même si l’image vous paraît un peu « bouchée ».

Il pivote vers le haut de 90° ce qui permet, si le soleil ne s’en mêle pas trop, de filmer à hauteur de poitrine, l’œilleton éloigné de l’œil (prises de vues discrètes ou à hauteur d’enfant). Comme il bascule aussi vers le bas d’environ 30°, on peut également tenir le camescope au-dessus de sa tête pour, par exemple, filmer une foule tout en conservant un cadrage correct.

C’est à l’usage qu’on s’aperçoit, sans équivoque possible, que ce viseur surprenant est bien autre chose qu’une originalité structurelle.

Le capteur

On dit aussi « imageur ». C’est un tri-CCD 1/3 de pouce de trois fois 320.000 pixels. Grâce à la technique du décalage du capteur de la couleur verte, utilisée sur des tri-CCD professionnels, on obtient une équivalence de 480.000 pixels, qui délivre alors un peu plus de 500 pts/ligne.

Il s’acquitte de trois fonctions. La principale est bien évidemment de capter une image en couleurs. La deuxième est de servir de base aux calculs de la mise au point. Et la troisième, de fournir les pixels surnuméraires qui concourront à la stabilité de l’image.

L’objectif

Objectif Panasonic NV-DX1E

Il est discret et affiche sa marque « Panasonic » avec timidité. Ce zoom est un x10, 6-60 mm ouvert à f/1,6 ce qui correspond à un équivalent photo 24 x 36, de 40-400 mm. A la position grand angle, apparaît une légère déformation en « tonneau » sur les bords, surtout en plans rapprochés. Une protection amovible de verre neutre abrite la lentille frontale de l’objectif.

Ce zoom optique peut être relayé, via le menu, par un zoom numérique qui le fait passer de la puissance 10 à la puissance 20. La translation des focales est douce, progressive… et sans vitesse rapide. Sauf avec le mode Turbo zoom qui n’est effectif que pour exécuter rapidement un cadrage sans filmer. Mais le passage d’une focale extrême à l’autre prendra alors moins de deux secondes. Pas de translation de zoom manuel. Dommage.

La mise au point automatique n’appelle aucune critique dans les conditions de tournage qui sont précisées sur la notice. La mise au point manuelle s’effectue sur une large bague très accessible. Le pare-soleil a été moulé dans un caoutchouc trop mou. Si vous effectuez des prises de vues d’une voiture en marche, d’un hélicoptère ou plus simplement par grand vent, il viendra se rabattre sur l’objectif et masquera une partie de l’image. Un seul remède immédiat : rétracter le pare soleil. Le cache blanc, destiné à protéger la lentille frontale et à régler le niveau du « blanc », s’est avéré bien encombrant. Nous l’avons décroché pour le remiser dans le sac et l’avons remplacé par un cache objectif photo beaucoup plus petit.

Le stabilisateur

Il est numérique et en pratique il ne nous à guère emballés. Son efficacité est très relative et de plus, il est difficile à un pro de l’image de pardonner la légère altération du « piqué » que son emploi occasionne. D’instinct, nous avons évité de nous en servir au fur et à mesure qu’avançaient les essais, et nous avons eu de meilleurs résultats globaux avec l’utilisation d’un « pied ventral ».

Les programmes !

Mis à part le programme automatique et le programme AE, il n’y en a pas. En revanche, le diaphragme, la mise au point, la vitesse, la balance des couleurs, la sensibilité, peuvent être réglés manuellement. Séparément ou conjointement. Ces réglages exigent, pour certains, que l’on dégage une discrète petite trappe située juste en-dessous de la fenêtre LCD. La première fois ce n’est pas évident à trouver !

Le diaphragme se règle sur 14 paliers. Le gain sur 3, 6, 9, ou 12 dB. La balance des couleurs offre une profusion de possibilités. Soit l’automatisme, soit le préréglé en lumière du jour ou artificielle, soit le réglage fin et personnalisé pour une lumière particulière. A aucun moment nous n’avons pu prendre l’exact rendu des couleurs en défaut.

Les vitesses s’échelonnent de 1/50 à 1/8.000 s, en passant par douze valeurs intermédiaires. On regrette l’absence de vitesses lentes que nous aurions volontiers échangées contre les vitesses au-dessus de 1/2.000 s qui, nous l’avons expérimenté, ne servent pas tous les jours. A l’usage, tous ces réglages sont très convaincants et avec un peu d’entraînement, rapides à mettre en œuvre.

Qualité de l’image

Nous ne bouderons pas notre plaisir, c’est une des meilleures qui soit dans sa catégorie. Si on ne se laisse pas émouvoir par les sirènes du stabilisateur et si on reste dans les limites du zoom optique, elle est excellente en définition, en couleurs, en luminosité et en « propreté ». Une image de cette qualité peut passer sans rougir sur les antennes de n’importe quelle chaîne de télévision. D’ailleurs, très rapidement on ne se préoccupe même plus de la qualité de l’image du Panasonic NV-DX1E. La cause est entendue une fois pour toutes et l’on peut se consacrer entièrement à la consistance du récit audiovisuel.

A noter que le zoom numérique peut encore faire bonne figure jusqu’à la puissance x15. A la puissance x20, le résultat trahit trop visiblement son procédé de « loupe électronique ».

La définition est digne d’un tri-CCD, mais on sent qu’il y a une bonne marge de progression et que l’enregistreur numérique pourrait recevoir sans s’essouffler, bien plus d’informations. Une tête de caméra développant 750 pts/ligne donnerait ici toute sa mesure. Notez qu’en terme de piqué le Sony VX1000, autre tri-CCD DV du marché, l’emporte légèrement sur le DX1E, mais ce dernier n’a rien à craindre pour la colorimétrie. C’est particulièrement visible sur les corolles des fleurs, elles ont une délicatesse de pastel. On peut le voir aussi en différenciant plusieurs qualités de rouges côte à côte. De plus, les couleurs sont bien à leur place et aucun « bruit » ne vient troubler leur plénitude. Quant à la clarté et la propreté des images c’est, je crois, un cadeau exclusif du format numérique.

Le DX1E est aussi très doué pour les basses lumières, qui n’affectent que très peu les qualités ci avant mentionnées. Même le « bruit couleur » joue la discrétion.

Le ralenti en lecture est somptueux, très coulé, non seulement il bénéficie d’un coefficient exceptionnel de dix fois, mais il peut s’enclencher sans rupture d’image à partir de l’image à vitesse normale, ou de l’image arrêtée. Et de plus, on peut aussi bien l’actionner en marche arrière. De très belles perspectives pour les scènes sportives ! On regrette de ne pas disposer d’un accéléré de la même veine. Encore que ce sont des dispositifs qui servent surtout au montage et que le DX1E qui n’a pas de sortie DV ne revendique pas complètement cette vocation.

Ce manque d’ambition est peut-être à rapprocher du fait que Panasonic proposera, entre autres, un système de montage double cassette, ce qui exclut l’utilisation d’un outil extérieur. Encore qu’avec un peu d’imagination on aurait pu penser au montage A-B roll (double bande).

Nous avons eu la curiosité de monter des compléments optiques sur le zoom d’origine. Pour avoir la certitude d’éviter le vignettage, (un assombrissement dans les coins de l’image) nous avons choisi des compléments dont le diamètre était supérieur à celui de la lentille frontale du zoom. Nous avons donc eu recours à une bague d’adaptation 49/58.

Avec le complément grand angle de facteur 0,7 la focale minimale est passée de 40 mm (photo) à environ 35 mm. Sans déformation notable et sans accentuation du vignettage. Nous avons donc poussé plus loin, en montant un complément « asphérique » et nous avons obtenu une focale d’environ 28 mm. Il est vrai, avec des déformations dont la discrétion reste à démontrer. Y penser surtout pour les effets spéciaux.

Ensuite nous avons monté un complément « télé » de facteur 1,5. C’est avec ce complément que la démonstration a été la plus probante. Passage de la focale 400 à 600 mm environ sans déformation, sans perte de «piqué», sans perte de couleurs et sans vignettage. Malgré le poids non négligeable, l’équilibre de l’ensemble camescope/complément optique n’a pas été trop compromis.

Mode photo

Si on vous fait cette proposition provocatrice et que vous ayez par chance un DX1E dans les mains, n’hésitez pas à répondre : oui ! Le Panasonic possède en effet la faculté d’enregistrer des photos. Il capture une image arrêtée et l’enregistre pendant sept secondes, avec éventuellement le bruit d’ambiance et les commentaires qui l’accompagnent. Et cette image est d’une qualité étonnante. Autant pour la définition, (surtout si on a réglé le menu sur la position Frame), que pour le rendu des couleurs. Ne surtout pas oublier de supprimer Frame pour les prises de vues normales, sinon les mouvements du cadre ou dans le cadre, (panoramiques, personnages mobiles), affecteront des saccades.

Avec le DX1E et une imprimante de qualité, on peut affirmer sans crainte d’être démenti, que l’on possède un camescope hors classe que l’on ne peut plus désigner sous le générique de « grand-public » mais plutôt sous celui de « grand amateur », et pour le même prix, un appareil photo familial. Un bon moniteur télé vous le confirmera sur l’instant.

Prise de son

A première vue, le micro ne paye pas de mine. Intelligemment il a été perché sur le cylindre de l’objectif dont le corps est excentré par rapport au corps du camescope qui contient le mécanisme de la cassette. Ainsi, il recueille un minimum de bruit de fonctionnement. Il est omnidirectionnel stéréo. A l’usage on constate que sa courbe de réponse s’essouffle dans les aigus, que l’interview à une distance d’un mètre en ambiance sonore est possible, et surtout qu’il est insensible au vent. Par vent moyen, soit les effets sur la capsule du micro sont nuls, soit, sous un angle défavorable, les assauts d’un souffle discret ne gênent en rien la compréhension de la voix.  C’est assez rare pour mériter d’être signalé. En revanche, on ne trouve aucun réglage manuel de niveau.

Une entrée micro externe est prévue, mais la prise est mini-jack. Il sera donc utile de prévoir ce câblage qui n’est pas de règle sur les micros pros.

Sur la partie magnétoscope le son s’enregistre en numérique selon deux modes choisis au menu.

Le mode 16 bits 48 kHz deux canaux, offre une qualité comparable à celle des disques compacts. C’est sûrement vrai, mais inutile à tenter avec le micro installé à demeure, trop limité dans ses fréquences. Pour profiter pleinement de cette aubaine il vous faudra avoir recours à un micro professionnel. Pour le fixer, une griffe porte accessoire est sertie sur le cylindre de l’objectif.

Le mode 12 bits 32 kHz, 4 canaux enregistre le son en stéréo sur deux canaux et permet ensuite de repiquer, toujours en stéréo, une autre source audio sur les deux autres canaux. Notez que lorsque la prise de son originale a été effectuée dans ce mode, le doublage son est possible, et ce, même sur le camescope.

Divers

Le DX1E, comme tous ses cousins, propose l’incrustation de la date et de l’heure.

Après relecture de n’importe quelle portion de la cassette, la fonction Blank permet un accès facile et rapide au début de la bande vierge pour reprendre le tournage. En vue du montage, chaque image peut faire apparaître son adresse numérique sur l’écran du moniteur, par time code SMPTE (standard vidéo d’enregistrement et de lecture universel). Peu de trucages sont proposés à l’enregistrement, mais ce n’est pas nous qui nous en plaindrons. Surtout à ce niveau de qualité et de prix. Et puis cela débarrasse le camescope d’un tas de boutons superflus !

Cela dit, le mode Cinéma écran large n’est pas inutile, surtout pour qui dispose d’un téléviseur 16/9. L’ouverture et la fermeture au noir sont au catalogue. Sans commentaire de notre part.

Connectique et alimentation

Sur la connectique quelques déceptions. D’abord pas de connecteur DV, ensuite les prises ne sont pas standard. Aussi bien les sorties image et son, que l’entrée de l’alimentation extérieure. En cas de « pépin », pas question d’utiliser les habituels cordons de rechange stockés à l’avance.

Pas question non plus de les troquer pour des cordons plus longs, sauf à réaliser des « bidouilles ». L’alimentation proposée dans le coffret standard est de deux ordres. Une alimentation secteur somme toute assez classique, et une batterie d’accumulateurs Li-ion permettant 60 minutes d’autonomie en enregistrement continu. Outre le fait qu’à l’usage nous n’avons jamais atteint les 60 minutes promises (comme c’est toujours le cas quel que soit le modèle), nous conseillons l’acquisition de deux batteries supplémentaires VW-VBD2E qui sont données pour 120 minutes d’autonomie. Ce ne sera pas une précaution inutile pour qui veut profiter, sans avoir peur de « manquer », de toute la durée des cassettes (60 minutes maxi). Les délais de recharge, dont le degré de capacité se lit sur les quatre diodes du chargeur, sont de 80 mn pour la moins puissante et 160 mn pour l’autre.

Évaluation

Le Panasonic NV-DX1E est très attachant. Sa présentation est sympathique et originale. Ses performances gravitent globalement à un haut niveau. Dans bien des cas, son confortable viseur couleurs peut permettre de faire l’économie d’un moniteur de contrôle. De plus, il évite de s’encombrer d’un appareil photo pour les documents souvenirs et familiaux. Un vidéaste qui aime la belle image obtenue avec facilité, tombera immanquablement amoureux de ce camescope.

En bref

Convivial et agréable à utiliser, sa grande force c’est qu’il ne déçoit pas : l’image est superbe et la colorimétrie d’une délicate subtilité. Principal regret : l’absence de sortie DV.

Caractéristiques Panasonic NV-DX1E

Caméra

  • Format : DV
  • Standard : Pal
  • Capteur : Tri-CCD 1/3″, 320.000 pixels
  • Objectifs : 6-60mm f/1.6, zoom x10 optique, x20 numérique
  • Viseur : Couleurs, 0,7 pouce, 166.000 pixels
  • Balance des blancs : Auto, mémorisable, préréglée
  • Sensibilité : 4 lux

Magnétoscope

  • Audio : Stéréo PCM numérique 16 bits (48 kHz 2 canaux), 12 bits (32 kHz 4 canaux)
  • Sortie A/V : Composite et composante
  • Connectique : Ushiden, Cinch
  • Dimensions : 14,4 x 12,1 x 26,7 cm
  • Poids : 1,1 kg
  • Autres fonctions : Doublage son possible sur le camescope, turbo zoom ralenti avant/arrière via la télécommande, fondu, mode Photo, exposition auto et manuelle, diaphragme réglable sur 14 paliers, obturateur a et manuel du 1/50 au 1/8000 s sur 12 valeurs, gain 3, 6, 9 et 12 dB, stabilisateur numérique prises 5 broches, casque et micro
  • Prix Indicatif (juillet 1996) : 22.000 F (3.354 €)

 CV 96

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