Ce magnétoscope S-VHS Panasonic est élégant et ne « chauffe » quasiment plus. Plus encore, il flirte avec Sony et Canon. C’est le nouveau navire amiral S-VHS de Panasonic.
Pendant près de six ans, 13728 « aficionados » du montage ont acquis un magnétoscope VHS Panasonic FS100. Le premier enregistreur avec des qualités de montage jusque là inédites comme la synchro édition par câble, le doublage son, l’insert vidéo, un double transcodeur, et j’en passe. Malgré toutes ses vertus, on lui a reproché de chauffer, d’inclure des « clocs » sonores au doublage son et autres défauts. Pendant ces mêmes six années, Panasonic a pris le temps de concevoir d’autres magnétoscopes S-VHS avec le souci d’aboutir à un appareil « parfait » qui tienne compte des évolutions technologiques, des remarques des utilisateurs et surtout de leurs exigences. Il semble, aujourd’hui, que ce vœu soit presque exaucé. Il a pour nom : Panasonic NV-HS900.
Première surprise au déballage, la « bête » est désormais moins imposante avec un certain retour aux normes quant à sa longueur : 43 cm. Second étonnement : son poids, 5,4 kg en opposition aux 8,9 kg de son ascendant. Le mode d’emploi, simple, concis, peut-être même trop, ne représente plus que 43 pages. On lui reprochera certaines omissions comme pour le montage Copie-Touche-Unique que nous aborderons plus loin.
En page 3, on trouve l’information suivante : « Ce magnétoscope devenant chaud pendant l’utilisation, l’utiliser dans une pièce bien ventilée ; ne pas l’utiliser dans un endroit confiné ». La réalité est tout autre. Il semble que Panasonic ait anticipé toutes critiques comme celles soulevées par le NV-FS 100HF. En utilisation intensive (montage, duplication) pendant plusieurs journées, le Panasonic n’a présenté aucune chauffe anormale. Un autre élément confirme cette amélioration : la consommation électrique passe de 52 W/h à 32 W/h, soie 39 % d’économie. Malgré ce progrès, il est bon de rappeler que les NV-FS 100HF et NV-HS 900 sont des magnétoscopes grand-public auxquels il ne faut pas demander l’impossible. Nombre des problèmes du NV-FS100HF sont liés à son installation dans des « racks », des meubles sans ouverture ou une configuration d’empilage sans aération.
Les différences sont de taille entre le nouveau et l’ancien. L’affichage est dorénavant de type OSD (On Screen Display) pour l’ensemble des réglages. C’est clair et immédiatement compréhensible à l’inverse d’un Thomson ou d’un Philips. Fléchage directionnel haut/bas à partir de la télécommande puis validation avec Mémo ou à défaut Menu pour une annulation d’ordre.
Le vidéaste trouve désormais les éléments communs à tout magnétoscope récent comme le Show View, le Nicam/A2, l’alignement et le nettoyage automatique des têtes, le système de recherche Index, la lecture NTSC, commutation 16/9, etc. Parmi les spécificités Panasonic, l’Auto Tuner Preset pour une configuration automatique des chaînes en moins de huit minutes et le réglage de l’horloge. Enfin, la fonction CVC optimise la qualité d’enregistrement en fonction des caractéristiques de la bande.
Le bobinage dit « rapide » paraît long, avec une amélioration en demi-teinte comparée au NV-FS100HF. Pourtant, la démarche est logique. Avec certains magnétoscopes plus rapides, le bobinage ne dure que 90 secondes avec « freinage assisté » en fin de bande. Toutefois, que se passe-t-il si l’on commute en lecture à pleine vitesse ? On risque un arrachement de bande. Panasonic sait que l’utilisateur passera sur Lecture, sans solliciter la fonction Stop. Préférence va à la prévention.
Bien entendu, Panasonic conserve le fameux double transcodeur Pal/Secam/Mesecam qui a fait tout le succès du NV-FS100HF. Il reste un point clé pour les projets de numérisation VHS, puisqu’il vous évitera d’avoir à vous soucier du standard dans lequel la cassette traitée est enregistrée.
Il a même pensé à une alimentation indépendante du transcodeur pour réduire les effets de chauffe. Dispositif dont il faudra bien sûr vérifier l’efficacité à l’usage. Habituellement, les magnétoscopes Pal/Secam lisent chacun de ces standards sans pouvoir convertir de l’un vers l’autre. Avec le Panasonic NV-HS900, l’intérêt réside dans la faculté d’obtenir correctement un master Secam à partir de rushes Pal ou Y/C. Autre exemple, il est possible désormais d’envoyer une copie VHS Pal du petit dernier aux cousins Germains à partir d’un enregistrement effectué avec un camescope VHS-C Secam. Exit le commutateur propre au signal d’entrée, on détermine Auto si l’on veut conserver la norme du lecteur. Pour transcoder en entrée, on précise en amont la norme Pal, Secam ou Mesecam du signal d’ enregistrement sans tenir compte de son origine. En sortie, démarche quasi identique : inutile de déterminer le signal de lecture, le magnétoscope le détecte automatiquement. Il suffit de définir le signal de sortie et choisir Pal ou Secam. Avec une cassette S-VHS, la norme d’ enregistrement privilégie le signal Y/C. Cela entraîne l’annulation des commutations manuelles, qu’elles soient placées sur Pal, Secam ou Mesecam. Rappelons qu’une cassette S-VHS s’enregistre toujours en Pal.
C’est sans aucun doute l’autre qualité première du NV-HS900. Tout est possible et même les mariages « contre nature » comme avec Sony, Canon et clones. On peut très bien utiliser un caméscope VHS-C, 8 mm, Hi-8, S-VHS ou S-VHS-C et cela quel que soit son format : Pal ou Secam. Un seul impératif : une connectique d’édition Lanc, Synchro Edit ou New Edit selon la méthode de montage. Pas question d’infrarouge, le Panasonic offre différents protocoles comme le Montage par assemblage, le Montage Synchronisé, la Post-synchronisation audio et le Montage à une touche (Copie-Touche-Unique).
Le Montage par assemblage consiste en une simple duplication du signal vidéo d’un lecteur vers un enregistreur.
Le Montage synchronisé reprend le même principe, avec pour différence la possibilité de synchroniser le démarrage et l’arrêt de la lecture sur le camescope avec le début et l’arrêt de l’enregistrement sur le NV-HS900. Le lecteur sera impérativement un modèle Panasonic muni du câble synchro VW-K1E, la fonction Copie-Touche-Unique devra être débrayée dans le menu. Pas question pour autant de rechercher une séquence sur le lecteur à partir du Panasonic, il faut agir manuellement. On place le magnétoscope en pause/enregistrement, le camescope en pause/lecture, pour enfin relâcher la pause du premier. Après quelques secondes, départ synchrone, on obtient une précision vérifiée de trois à quatre images entre le point d’entrée choisi et le point de démarrage réel.
Le Montage par insertion se démarque de celui du NV-FS100HF par une absence totale de « clocs » sonores, de « flashs » de couleurs dus à une mauvaise parité de trame, mais surtout par la possibilité de cumuler un Insert audio et Insert vidéo. Il suffit pour cela d’appuyer sur Doublage son après la touche Insertion. En mode Insert, le nouveau son s’inscrit sur la piste audio Hi-Fi tandis que si l’on a sélectionné la fonction Doublage son, il s’ enregistre également sur la piste audio normale. Précision d’importance : impossible de monter en Insertion si la bande recèle des sections non enregistrées.
Le Montage à une touche, le « Must » qui autorise la synchro édition d’un camescope vers le Panasonic NV-HS900 avec la possibilité de recherche d’une séquence sur le lecteur, image par image et même trame par trame si l’ appareil le veut bien. De plus, le lecteur peut être un Sony, un Canon, un Fuji voire un Panasonic dont, paradoxe étrange, le mode d’emploi ne mentionne pas l’existence. Avec un camescope de type Sony, utiliser la connectique Lanc aussi bien sur le lecteur que sur le magnétoscope. Avec un camescope Panasonic, on emploiera un câble New Edit que l’on branchera sur la prise du même nom située au dos de l’enregistreur.
Le protocole est simple et extrêmement précis. Avant le raccordement, le vidéaste doit sélectionner Enregistrement commute automatiquement la pause à l’enregistrement tandis que le lecteur se retrouve en arrêt sur image.
A partir de là, c’est magique. On saisit la bague Jog/Shuttle et on recherche le point d’entrée image par image sur le lecteur. A ce sujet, Panasonic a fait l’impasse d’une molette Jog/Shuttle sur la télécommande, à l’inverse du NV-FS100HF. Certains la regretteront, d’autres pas. Le raisonnement du constructeur se base sur une simple observation : on utilise assez peu une télécommande en cours de montage. D’autant que sur le FS100, il fallait d’abord placer celle-ci en pause infrarouge avant toute manipulation dans les 90 secondes, au risque d’une désactivation. Concernant le nouveau Panasonic, la bague Jog est similaire en confort à son ancêtre. A l’inverse, la structure biseautée de la bague Shuttle exige une préhension plus volontaire, moins naturelle. Peut-être une question d’habitude…
Pour lancer le montage, il suffit de relâcher la Pause jusqu’à une nouvelle pression sur cette même touche pour sélectionner le point de sortie. Nous avons utilisé le Sony DCR-VX1000, avec cette fois-ci une précision de une à deux images. C’est plus que parfait. Pour ne pas en rester là, si on substitue les fonctions Insertion ou Doublage son à Enregistrement, on pourra monter par insertion simple, par insertion audio-vidéo, voire une pose-synchronisation audio.
Plus pratique que celle du NV-FS100, elle s’adresse essentiellement à une utilisation télévisuelle. Fini les bip-bips de l’ancienne, on retrouve les commandes basiques (lecture, pause, stop avance et retour rapide), mais en plus le Show View, le Tracking manuel, sélection des pistes audio. Celle-ci est universelle avec 33 marques de téléviseurs.
En 1992, Panasonic a conçu un magnétoscope S-VHS avec un TBC, le NV-FS200EG, pour fonctionner en tandem avec le NV-FS100HF. Aujourd’hui, c’est au tour du NV-HS900 de s’allier avec le NV-HS 1000 (AG-4700) que l’on place en lecteur. Dans cette configuration, on bénéficie des bienfaits du TBC (correcteur de base temps) pour la resynchronisation des signaux ainsi que du montage au rime code VITC et la mémorisation de 50 séquences.
Trois modes de montage en proposition : copie ou assemblage, insertion audio-vidéo et postsynchronisation audio. Le premier mode s’apparente à enchaîner les séquences les unes après les autres. Le second offre trois possibilités : insérer des images et un son, insérer des images seules ou un son sur la piste longitudinale (mono). La post-synchronisation consiste à doubler avec possibilité de mixage entre le son d’origine et le son additionné.
No problémo ! Le NV-HS900 est un seigneur de guerre à la qualité d’image et de son exemplaires. La colorimétrie est harmonieuse avec peut-être une légère dominante pastel pour les signaux composites et TV. Avec des rushes numériques et Y/C, la copie se passe de commentaires. Les effets de Cross Color (bavures) avec les couleurs primaires (RVB) sont presque imperceptibles et à peine amplifiés si on utilise le transcodeur. La lecture NTSC valorise bien les 350 lignes de définition des cassettes américaines préenregistrées. Côté son, c’est net et sans reproche. On ne retrouve pas la dynamique d’un Philips VKR-9489, ni la lecture du son en accéléré des NV-HS1000 ou NV-HD700, mais les qualités du NV-HS900 sont plus que satisfaisantes.
Comme on pouvait s’y attendre, le NV-HS900 présente une connectique plus complète que celle du NV-FS 100HF. On entre désormais en façade pour un branchement rapide d’un camescope. La façade aligne des Y/C, RCA vidéo et audio. Toutefois, pourquoi avoir réalisé une prise Y/C différente de celle située à l’arrière ? Panasonic répond : Cela faisait longtemps qu’un magnétoscope S-VHS n’avait pas cumulé autant de qualités et de possibilités. A ce jour, c ‘est l’appareil idéal. Il est difficile d’imaginer ce que Panasonic apportera de plus à son successeur dans 6 ans ! « Cette prise possède une »languette » sur la partie supérieure pour guider les connexions répétées afin d’éviter une usure prématurée ». On trouvera de même une prise casque avec contrôle du volume d’enregistrement, une prise micro pour un commentaire sans réglage du niveau d’entrée ainsi qu’une Synchro montage pour un câble Lanc Sony ou VW-K1E Panasonic, l’arrière est semblable à nombre de magnétoscopes avec deux Péritels. Toutefois, la seconde est commutable vidéo ou décodeur pour la connexion magnétoscope ou décodeur. Une Ushiden et trois RCA (vidéo, audio) complètent l’ensemble pour une configuration Dolby Prologic par exemple.
En S-VHS, pour 1000 F de moins, il existe le JVC HRS6900 qui possède également un transcodeur Pal/Secam/Pal en entrée comme en sortie. Toutefois, son : incapacité à gérer en montage direct des lecteurs d’autres marques réduisent son attrait. Dans la perspective d’une édition synchronisée, seul le Philips VK-R9489 est un rival potentiel. Lui seul offre une compatibilité par câble avec Sony, Panasonic, Hitachi et JVC avec, certes, de fortes restrictions. En revanche, son prix d’environ 8000 F le rend attractif. Ceux pour qui le coût élevé du Panasonic NV-HS900 est un obstacle, pourront acquérir, pour environ 5000 F, le NV-HD650F dont les possibilités sont identiques, mais au seul format VHS et sans double transcodeur versatile…