Succédant à l’illustre MS4, le Panasonic NV-MS5, muni notamment d’un zoom manuel et d’un TBC en est la version corrigée. Son arrivée est d’autant plus remarquée que ce camescope VHS Full Size Panasonic est désormais la seule « épaulière » du marché.
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Sur un marché déclinant, celui des modèles d’épaule, l’initiative de Panasonic est pour le moins gonflée ! Alors que la plupart des camescopes affichent un poids maximum de 900 g, le NV-MS5 défend fièrement un « embonpoint » de 3,4 kg ! Surtout, il aura fallu patienter près de quatre ans pour que le constructeur rectifie certaines erreurs de conception propres à l’ancienne version S-VHS. Une louable correction de tir dont on peut simplement s’étonner qu’elle survienne si tard, au moment où les modèles haut de gamme dédaignent l’analogique au profit du numérique.
Est-ce à dire que le nouveau venu est un investissement dépassé ? Probablement pas, les modèles Full Size attirent toujours une frange d’utilisateurs sensibles à la stabilité et à l’effet professionnel que confère une vraie épaulière. Il en va souvent de la crédibilité d’un réalisateur de vidéo-mariage. D’autant que le NV-MS5 est une version qui tient remarquablement compte des critiques formulées à l’encontre de son prédécesseur. Une fois n’est pas coutume, les doléances des praticiens et des magazines spécialisés ont été entendues. Un « Je vous ai compris» tellement rare… Autant dire que le NV-MS5 est une sacrée machine dénuée de gadget. Au passage, tous les effets numériques tels que zoom ×100, effet de trace, stroboscope et autres fondu-enchaîné sont passés à la trappe !
Dès l’avènement du MS4, l’absence de zoom manuel avait soulevé une levée de boucliers. La discorde provenait d’un certain manquement à la charte du camescope d’épaule, la disparition du levier de zoom étant vécue comme une amputation. D’autant que la lenteur du seul zoom motorisé n’offrait aucune compensation. Réclamé à cor et à cris, voici donc rétabli le zoom manuel pour ceux qui pratiquent l’effet « coup de poing » (passage rapide en position « Télé« ) ou qui, plus prosaïquement, ont besoin d’ajuster rapidement une focale déterminée. Sans faire appel au zoom électrique, on peut aussi réaliser une mise au point manuelle dans les règles de l’art. Dans une même logique pro, le constructeur a définitivement abandonné le grossissement artificiel du zoom numérique (×24 et ×100). Un gadget dont les utilisateurs exigeants se dispensent volontiers.
Panasonic n’a pas pour autant négligé le zoom motorisé. Bien au contraire. Muni de deux vitesses, sa progressivité est excellente : pas d’à-coups même à la vitesse la plus lente, ce qui garantit une totale discrétion du zooming, par exemple, pour resserrer le cadre sur une scène émouvante. Au passage, le constructeur en a profité pour ajourer une précieuse indication du facteur de grossissement dans le viseur. Seul reproche – admissible compte tenu du zoom manuel – l’absence de vitesse rapide.
C’est bien simple, tous les paramètres image sont débrayables : diaphragme, balance des blancs, gain vidéo et mise au point. Pour celle-ci, Panasonic a conservé le principe de la manipulation de la bague de l’objectif, préservant ainsi la sensation du touché, en dépit d’un dispositif de mise au point interne.
C’est pourquoi la bague ne dispose d’aucune position butoir, elle tourne sans fin. Concernant le gain, l’amplification, accessible par la touche Iris ( +G 1, +G2), procure une telle sensibilité que le NV-MS5 parvient à éclaircir les zones les plus sombres. A noter qu’ils’ agit bien d’un « boostage » du signal au 1/50 s sans faire appel aux vitesses lentes (contrairement aux Canon EX1/EX2). Il n’y a donc pas d’effet de stroboscopie. A défaut d’exploiter cette amplification extrême, le NV-MS5 gère parfaitement les situations de contre-jour. Bien sûr, le système de bouton-pression de l’iris n’est pas aussi efficace qu’une bague de diaphragme mais on parvient à doser finement le contraste de la scène.
Le constructeur a soigné un élément sensible : la batterie. D’une capacité de 2 Ah, cet accu est au plomb. Son autonomie exceptionnelle, annoncée pour 110 minutes, est assez proche de la réalité.
Disons qu’on peut raisonnablement tabler sur une heure trente compte tenu de l’économie d’énergie réalisée par la présence du zoom manuel (le moteur du zoom n’étant pas sollicité). La charge de l’accu est longue, près de 3 heures, mais il est possible d’alimenter deux accus, l’un pouvant se loger dans le camescope. Pas d’hésitation pour environ 400 F. A noter qu’un cordon, pas franchement pratique, relie l’accu au bloc-batterie. Prière de ne pas marcher dessus !
A l’instar du MS4, on retrouve le précieux micro-zoom, redoutablement utile, dont l’angle de directivité varie en fonction de la focale utilisée. Les sons sont ainsi progressivement amplifiés en zoom avant et décroissent en intensité en arrière. Le champ sonore reste donc toujours en concordance avec le champ visuel. Un point très important qui influence la « grammaire » de l’image. A vous d’en tirer le meilleur parti. Naturellement, on peut débrayer la fonction zooming sonore pour préférer une position grand-angle (Wide) ou Télé.
Autres remarques, l’une bonne, l’autre mauvaise. Côté plus, la présence d’une entrée micro et d’une fonction Doublage son. Côté moins, l’impossibilité d’ajuster les niveaux sonores et l’absence d’entrée audio Line. Ce qui limite le doublage son au seul enregistrement d’un commentaire (par un micro externe ou le micro caméra). Pas davantage de prise casque. On peut toutefois se rabattre sur le haut-parleur intégré (débrayable). A défaut, un simple adaptateur Cinch mâle/Jack femelle comble l’absence de prise casque.
Le MS5 dispose d’une qualité d’image assez particulière. Les détails sont reproduits très finement. Un grain assez prononcé – trop diront certains – qui renforce considérablement le piqué. Cette image qu’on pourrait qualifier de « dure» a sans doute pour origine un niveau de luminance élevé. Cela peut plaire ou déplaire, c’est selon. Chacun s’accordera en revanche sur l’extrême sensibilité du camescope qui bénéficie d’une amplification électronique du niveau de gain (+G1 et +G2). Dispositif qui rend lumineux un intérieur extrêmement sombre ou simule une image prise en plein jour alors que la nuit vient juste de tomber…
Reproche parmi ceux adressés au MS4, l’impossibilité d’exploiter le camescope en mode Montage programmé, c’est-à-dire avec mémorisation de séquences. Tentons d’être clair. Le MS4 possédait deux compteurs. D’une part un time code « invisible » enregistré à la seule prise de vues. Time code VITC propre au S-VHS que le MS4 ne pouvait relire. Pour fonctionner avec une table ou avec un magnétoscope de montage, le MS4 disposait donc d’un second compteur, un compte-tours à 4 chiffres (0000). Compteur qui convient pour un simple déclenchement synchronisé (1 séquence). En revanche, en montage programmé, les tables Panasonic (VW-EC 310, VW-EC1) ou les magnétoscopes de la marque (comme le NV-HS 1000) ne gèrent que les lecteurs munis d’un compteur en temps réel (00 00 00). Bref, Panasonic était en partie incompatible avec… lui-même ! C’est pourquoi le nouveau Panasonic NV-MS5 intègre désormais un troisième compteur – en temps réel – en heures, minutes et secondes (HMS). Son affichage, commutable, est donc vivement recommandé lorsqu’on souhaite réaliser un montage programmé ! Autre solution, extraire la cassette du NV-MS5, utiliser un magnétoscope comme le Panasonic HS 1000 en lecture et ainsi bénéficier du time code VITC.
Remarquablement armé pour le montage, le MS5 déploie tout un arsenal de fonctions : doublage son, insertion, Frame avant, deux prises de montage synchronisé (New Edit et mini-Jack). Sans compter le rime code VITC qui permet à un magnétoscope muni du VITC (comme le HS 1000) de monter avec une cassette time codée par le MS5.
Autre amélioration par rapport au MS4, l’intégration d’un TBC (Time Base Corrector) qui limite en lecture les effets indésirables inhérents à l’adoption d’un petit tambour de 41,6 mm, par exemple la rotation irrégulière de ce dernier. Chose curieuse, l’existence de ce TBC n’est absolument pas mentionnée dans le mode d’emploi ! Enfin, trois légers inconvénients à signaler.
Citons la présence d’un fondu au noir, d’une fonction Intervallomètre (enregistrement d’une seconde toutes les minutes) pour les adeptes des films d’animation, d’un retardateur (pour s’auto-filmer), d’un viseur adaptable pour œil gauche directeur et d’un témoin de batterie dans le viseur. A noter, que grâce à la fonction OSD, les principales indications de ce viseur peuvent être éliminées afin de ne pas perturber la vision. On apprécie également l’imposant pare-soleil destiné à atténuer les rayons parasites. Tout comme la touche S-VHS/VHS, dont l’emplacement situé désormais sur le dessus de l’appareil, empêche tout risque d’enclenchement accidentel. Quelques critiques en conclusion : un mode d’emploi pas très bavard sur les arcanes du time code, pas de balance des blancs munie d’une position préréglée, enfin une position semi-grand angulaire qui aurait mérité mieux (37 mm).
Bien entendu, il n’existe aucun rival direct au Panasonic NV-MS5, ce modèle étant le seul camescope d ‘épaule disponible. A quoi l’opposer sinon à un modèle situé dans une gamme de prix voisine (Sony TR 3000, TRV 70 ou Canon UC-X2) ou à un camescope seulement disponible sur le marché de l’occasion (Sony V6000). Un lointain rapprochement est également possible avec le Canon EX2 dont la bague de l’objectif est pourvue d’un levier de focale manuel. Enfin, dans le domaine du haut de gamme, les quatre camescopes numériques (Sony DCR VX 1000, VX 700, Panasonic NVDJ1, mini-DV JVC GR-DV1) se présentent comme des rivaux potentiels ou à venir. A noter que le NV-MS5 est également décliné sous la référence pro AG-DP 200. Il s’agit exactement du même modèle.
Un modèle étonnamment complet, dénué de tout gadget, qui séduira les adeptes des modèles d’épaule, notamment les réalisateurs de mariages et tous ceux à la recherche d ‘une bonne stabilité. Un appareil qui peut éventuellement venir en complément d ‘un second camescope dédié aux films de voyage. Seule question : l’arrivée du NV-MS5 n’est-elle pas bien tardive à l’heure où les modèles haut de gamme numériques offrent une qualité d ‘image supérieure ?