Bien vu ! Panasonic profite de la rentrée pour dévoiler son nouveau camescope VHS C haut de gamme. Celui-ci conserve la plupart des caractéristiques du Panasonic NV-S90 et réserve une agréable surprise côté optique.
Fidèle au VHS, Panasonic présente face à la concurrence Hi-8 un camescope SVHS-C dont les caractéristiques techniques le situent d’emblée au top niveau. Qualité d’image S-VHS, capteur 1/3 de pouce de 680.000 pixels, Hi-Fi stéréo, stabilisateur numérique, timecode VITC, TBC en lecture, et pour la bonne bouche un zoom numérique x28 dont la focale maximale laisse rêveur !
De telles caractéristiques rendent le déballage du Panasonic NV-S88E des plus fébriles. Vous pensez, les qualités incontestées du NV-S90 associées à un objectif dont les focales varient de 3,9 à 54,6 mm ! Ce qui, compte tenu des 680.000 pixels du capteur 1/3″ annoncé par Panasonic, donne l’équivalence reflex d’un zoom 26-363 mm, sans compter le doubleur de focale numérique ! Le rêve tant attendu
des vidéastes enfin réalisé : une véritable position grand-angle. Une cassette VHS-C est introduite à la hâte. Enlever le cache objectif, ajuster le viseur, mettre le camescope en marche, l’image apparaît enfin. Je pousse le levier du zoom dans la direction Wide. Le viseur m’indique que j’ai atteint le rapport xl, je suis bien en position grand-angle maximale. Je filme l’intérieur d’une pièce de taille moyenne avant de me diriger vers l’extérieur. Difficile de se rendre compte de l’angle de champ avant visionnage sur le téléviseur. Je branche les câbles, passe le Panasonic NV-S88E en position VTR et rembobine la cassette. Lecture ! Belle image, l’angle de champ est large mais paraît ne pas correspondre à celui d’un 26 mm. Je fonce chercher mon 24 x 36 et son 24 mm. Pour en avoir le cœur net, je positionne appareil photo et camescope sur une même ligne, et compare l’image dans le viseur reflex avec celle du téléviseur. Effectivement, il y a une différence et de taille en défaveur du camescope. Pour confirmer mes doutes, je remplace le 24 mm par un 35 mm. Stupéfaction, les angles correspondent parfaitement ! Je me jette sur le mode d’emploi pour tenter de trouver une explication.
Peut-être faut-il actionner un bouton quelconque pour bénéficier de la position super grand-angle ? A moins qu’il ne faille ajouter un convertisseur optique ? Je fouille dans le carton, en vain. Je retourne le camescope dans tous les sens, ouvre chaque trappe, ausculte l’objectif à la loupe. Il y figure bien, et à deux reprises, l’inscription Video Zoom Lens f 13,9-54,6 mm 1:1,4. Je n’ai pas rêvé. En appliquant le facteur 6,6x, permettant d’obtenir l’équivalence entre un capteur 1/3″ et un 24 x 36, on trouve bien 26 mm de focale. D’où vient cette différence ?
Tout vient d’un problème de terminologie et de communication. Panasonic affirme haut et fort utiliser pour ses caméscopes NVS90 et NV-S88E un capteur 1/3″ de 680.000 pixels. Ce qui est exact en soi, mais faux en réalité. En fait, la taille effective utilisée pour former l’image est de 1/4″ centrée sur la totalité d’un capteur 1/3″. Ce qui diminue le nombre de pixels à environ 450.000, mais permet de bénéficier d’un super stabilisateur numérique. Ceci expliquant cela, inutile de calculer la focale par rapport à un capteur 1/3″ (facteur 6,6) mais 1/4″ (facteur 8,8). Et, magie de la technologie, le 3,9 mm vidéo devient ainsi un 35 mm photo ! Tout rentre dans l’ordre. L’inscription Wide Lens affichée sur le boîtier n’est pas usurpée, rares sont les caméscopes à bénéficier d’un angle de champ aussi large. Enfin, n’oublions pas que le zoom dispose d’un rapport optique x14, tout en bénéficiant d’une ouverture des plus lumineuses f/1,4.
Optiquement parlant, un tel zoom est déjà une réussite. La qualité de l’image est superbe, puisque seule la partie centrale formée par l’objectif sur la totalité du capteur est conservée. D’où l’absence des faiblesses généralement rencontrées dans les angles : vignettage, distorsions, perte de définition… On peut simplement regretter que Panasonic n’ait pas doté ce zoom d’une mise au point minimale fixe. Si au rapport x1 la netteté commence à 5 mm de la lentille frontale, il n’en est pas de même en fin de zooming : tout ce qui se trouve à moins d’1,50 m sera flou.
Panasonic, en jouant ainsi sur la taille des capteurs, assure au Panasonic NVS88E un stabilisateur électronique de toute première qualité. Contrairement aux autres caméscopes dont la surface utilisée par le capteur est d’environ 20 % inférieure à la taille réelle de l’image, le petit dernier comme son grand frère dispose d’une cible 32 % plus grande. Le débattement de 16 % laissé autour de l’image originale autorise alors un parfait recentrage de celle-ci, même avec de fortes amplitudes vibratoires. De plus, en commutant automatiquement la vitesse d’obturation au 1/125 s, l’image est corrigée en temps réel. Le camescope dispose à chaque vue d’un laps de temps supplémentaire de 1/75 (vitesse normale 1/50), permettant de se dispenser de mémoires de trame et de bénéficier du même coup d’une qualité d’image superbe. C’est bien simple, sur un bon téléviseur, aucune différence de qualité n’apparaît au visionnage entre deux séquences, l’une stabilisée, l’autre pas… en dehors de la super stabilité de la première ! Seuls petits regrets, la vitesse d’obturation plus rapide interdit l’utilisation du stabilisateur en faible lumière. Enfin, pourquoi avoir associé automatiquement stabilisateur et zoom numérique ? Un interrupteur, indépendant des effets numériques, aurait été préférable : ce qui aurait permis d’économiser l’énergie et de limiter éventuellement la course du zoom à son amplitude optique x14. On atteint déjà les 490 mm en équivalent photo !
Le NV-S88E reprend les autres caractéristiques qui ont fait la réputation du NV-S90. A savoir, la qualité des images tournées, tant avec une cassette standard VHS-C qu’en mode S-VHS. Le TBC mis automatiquement en service au moment de la lecture et la qualité du traitement du signal vidéo (DSP) contribuent certainement à cette qualité. Le son n’est pas en reste, le micro d’origine donne d’honnêtes résultats et l’enregistrement Hi-Fi stéréo fournit un son de très bonne qualité. De plus, il y a les prises casque et micro. On ne peut que regretter l’absence de réglage manuel des niveaux d’enregistrement audio. C’est d’ailleurs le seul automatisme qui ne soit pas débrayable : mise au point, diaphragme, vitesse d’obturation et balance des blancs se règlent manuellement.
L’automatisme, assuré par un capteur translucide situé sur le dessus du camescope, ne donne pas entière satisfaction, dès que l’on se trouve dans des situations quelque peu particulières : sujet et vidéaste éclairés par des sources lumineuses différentes, plafond à dominante colorée… Pourquoi ne pas avoir doté un tel appareil d’un système automatique à travers l’objectif, bien plus performant, avec, pourquoi pas, une mesure multizone ? Au chapitre des qualités incontestables, on peut noter l’inscription d’un timecode VITC, dont la valeur est visible dans le viseur et transmise à l’éditeur via la prise de montage New Edit. Autre innovation, le Panasonic NV-S88E permet d’inscrire, en dehors du signal vidéo proprement dit, des informations pratiques (date, heure) et techniques (focale, mise au point manuelle ou auto, vitesse d’obturation, réglage du diaphragme, utilisation du stabilisateur ou d’effets numériques). Ce qui est proprement génial, car ces informations n’apparaissent pas sur le moniteur mais dans le viseur (sauf la date et l’heure, après avoir sollicité la touche Date/Time du camescope). On peut ainsi vérifier après tournage les données techniques de prises de vues : c’est un fabuleux instrument pédagogique !
Panasonic lance une véritable petite bombe. Un appareil qui offre tout ce qu’un vidéaste exigeant peut espérer : superbe qualité d’image, stabilisateur numérique ultra performant, zoom optique x14 à grand angle de champ et de nombreuses fonctions numériques.