Philips Video Editor

Table de montage conçue pour fonctionner avec un nombre déterminé de lecteurs et d’enregistreurs, le Philips Video Editor est le premier matériel de post-production français pour la vidéo grand public à être doté d’un générateur de code temporel ou time code. Celui-ci se connecte sur les camescopes S-VHS Pal prévus, par l’intermédiaire de la prise du viseur, et enregistre un code de type VITC au tournage.

Philips video editor

La table ne reconnaît en lecteur comme en enregistreur, que des camescopes et magnétoscopes S-VHS, VHS Pal ou VHS Secam transcodés. Ce qui exclut les appareils 8 mm et Hi-8. Autre précision : pour  fonctionner, les camescopes doivent être dotés d’une prise de télécommande.

La table est connectée à un lecteur et à un enregistreur. Le signal vidéo du lecteur sort soit en VHS composite (luminance Y et chrominance C mélangées) soit en S-VHS composantes (Y/C séparés). Le VITC, intégré dans le signal, est transmis aussi bien en composite qu’en composantes.

Le signal VHS du lecteur, transite par la table pour qu’elle puisse gérer les codes temporels VITC, et rentre dans l’enregistreur. Le signal S-VHS, lui, passe directement du lecteur à l’enregistreur : une liaison directe assure toujours une meilleure qualité d’image. Le code temporel VITC (Vertical lnterval Time Code) est un signal numérique inscrit dans le signal vidéo. Il numérote chaque image en heure, minutes, secondes et images (exemple de valeur: 01:28:7:21). Lorsque la bande défile, les codes se succèdent sur l’afficheur du module de contrôle. En arrêt sur image, le code VITC est également affiché. Un numéro de cassette peut être incorporé au code temporel pendant le tournage, ce qui se révèle fort utile au montage.

Temps de réaction

Lorsqu’on pense code temporel, on songe souvent montage à l’image près. Ce n’est pas le cas avec cette table, car elle ne reçoit le VITC que du lecteur. Sur ce dernier, le code temporel permet de déterminer, à l’image près, le point d’entrée et de sortie d’une séquence. La table mémorise d’elle-même le VITC. Lorsqu ‘on visionne ensuite la séquence, elle commence et finit exactement aux données d’entrée et de sortie. Sur l’enregistreur, en revanche, impossible de prendre un code temporel pour point d’entrée. Ce dernier se détermine en se positionnant sur l’image choisie en pause d’enregistrement. L’enregistreur n’assemble donc pas à un code temporel donné sur sa bande, mais seulement quand la table lui en donne l’ordre.

La précision relative du montage vient du temps de réaction de l’enregistreur par rapport l’ordre d’assemblage. Sur la table Philips, ce laps de temps est de 20 images. Ce qui signifie que le lecteur mettra environ 1 seconde pour arriver à son point d’entrée. Même après réglage, il y aura toujours une différence de 2 à 4 images entre les points demandés et les points assemblés.

Avec cette table, il est impératif que le code temporel soit généré à la prise de vues. lmpossible de l’enregistrer à la lecture.

Philips video editor Générateur de VIT

Le générateur émet des codes et mémorise la dernière valeur, même s’il est déconnecté ou si le camescope est débranché. A la prise de vues suivante, le codage se poursuit à partir de la valeur où il a été arrêté. Pour simplifier, ne prenons que les secondes et les images : si la dernière valeur était 10:15 (dix secondes, quinze images), l’image suivante sera obligatoirement codée 10:16. Au montage, les codes doivent être continus sur la bande : deux codes successifs doivent correspondre à deux images qui se suivent. S’il y a discontinuité, le montage est impossible. Cela peut arriver si, au tournage, on a un peu rebobiné et recommencé à filmer. Explication : vous arrêtez de filmer à 10:20. Si vous rebobinez jusqu’à 09: 15 par exemple, et recommencez à filmer, le code 10:21 suivra immédiatement le code 09:15. Il y a alors discontinuité. Conséquence: à l’assemblage, le lecteur cherche logiquement sur la bande l’image codée 09:16 après celle codée 09:15. Il ne la trouve évidemment pas, et le module de contrôle affiche ERROR.

Pour éviter toute discontituité, il importe de suivre les conseils suivants à la prise de vues : avant tout, ne rebobiner qu’unefois terminées toutes les prises, se garder de revisionner les cinq dernières secondes enregistrées REVIEW. En effet, une review s’arrête une seconde avant la dernière image enregistrée. D’où une rupture de code de une seconde. Comme le VITC peut ne pas être généré tout de suite, le camescope doit être mis en marche cinq secondes avant de filmer la première séquence.

Avant d’utiliser la table pour la première fois, un réglage s’impose pour la rendre opérationnelle. Le programme de réglage comporte cinq sections. Il s’effectue sur le module de contrôle. A la section 1, on entre la valeur du code-système du lecteur, pour que la table puisse le piloter. A la section 2, on entre le code de l’enregistreur. Sur l’écran à cristaux liquides du module, le numéro de section est à gauche, la valeur à droite.

Aux sections 3 et 4 est affichée une valeur standard de temps de réaction de l’enregistreur pour le point d’entrée et le point de sortie. On ajuste ce temps après un premier assemblage. Exemple : si le point d’entrée enregistré e situe 6 images avant le point demandé, on ôte 6 à la valeur standard. La section  time Code Learn (apprentissage des codes temporels) calcule automatiquement le temps de bobinage pour aller à tel ou tel code de la bande. Cela permettra au lecteur d’aller le plus rapidement possible aux séquences désirées. Ce programme de réglage s’effectue une fois pour toutes, dès lors qu’on ne change pçis de magnétoscope et qu’on utilise toujours des cassettes de même durée. Le module de contrôle télécommande les magnétoscopes (un lecteur et un enregistreur), gère les codes temporels du lecteur, et mémorise les points de montage d’une seule séquence. Il permet le montage séquence par séquence, et peut s’utiliser sans le module de mémoire.

Calcul du temps de bobinage

Face arrière Philips video editor

L’afficheur est un écran à cristaux liquides. Il donne les codes temporels et des informations de contrôle sur l’opération en cours : magnétoscope télécommandé, bobinage de réglage, exécution de l’assemblage, messages d’erreur (exemple : discontinuité des codes). Le signal CUT IN indique que le point d’entrée d’un plan est déjà mémorisé ; il s’éteint lorsque le point de sortie est choisi. Les procédures de montage sont simples et rapides. Les touches sont peu nombreuses. Orange : PLAYER/RECORDER. Comme d’autres touches, sa fonction est double. A chaque pression, on commute soit sur le lecteur, soit sur l’enregistreur. Mauve : CUT IN/OUT mémorise les codes temporels des points d’entrée et de sortie. Rouge : RECORD (plus PAUSE/STILL) met l’enregistreur en pause ; il peut alors recevoir l’ordre d’assembler. Blanche : SINGLE EXECUTE donne l’ordre d’assemblage d’un seul plan. Petite blanche : l’enregistreur étant connecté à un magnétophone, AUDIO DUB déclenche la fonction de doublage audio. Grises : les fonctions de défilement de la bande, en normal ou accéléré. En plus de sa fonction de pause, PAUSE/STILL affine un point de montage image par image, mais uniquement en avant. C’est l’un des inconvénients majeurs de cette table.

Défilement des plans

L’assemblage séquence par séquence s’effectue très simplement : PAUSE/STILL met le lecteur en arrêt sur image au point d’entrée choisi. CUT IN/OUT mémorise ce point. Même procédure pour le point de sortie. En pressant RECORD, puis PAUSE/STILL, on met l’enregistreur en pause et on lance l’assemblage avec SINGLE EXECUTE.

Le module de mémoire permet l’assemblage automatique de 99 séquences : en évitant la répétition des procédures de montage pour chaque séquence. Sitôt choisi un point de sortie sur le module de contrôle, le module de mémoire enregistre automatiquement les codes temporels de la séquence, en lui affectant un numéro dans la liste de montage (ces données sont préservées même hors tension). L’afficheur donne les numéros de quatre séquences successives, les points d’entrée et de sortie de la séquence choisie, sa durée, le numéro de cassette et celui de prise de vues, ainsi que le nombre de séquences restant à assembler.

Philips video editor

Avec les TOUCHES NUMERIQUES ± 1 plan, ± 10 plans, on fait défiler la liste de montage : on amène ainsi le numéro de séquence voulu dans la case curseur de l’afficheur. Après avoir déterminé les points de montage d’une séquence, PREVIEW permet de la visionner. Un preroll du lecteur précède la preview. La bande recule de quelques secondes pour acquérir la bonne vitesse de lecture. La preview ne pourrait pas commencer au point d’entrée demandé si cette vitesse n’était pas atteinte. Un deuxième preroll s’effectue si la vitesse requise n’est pas atteinte du premier coup. La preview démarre : la première image de la séquence apparaît en fixe pendant 4 secondes, puis défile en lecture jusqu’à la dernière qui se fige pendant 4 secondes. Les suivantes défilent en lecture normale pendant 5 secondes : on peut ainsi garder la possibilité de couper plus loin. Si les points d’entrée et de sortie de la séquence ne vous plaisent pas, les touches mauves GOTO IN et GOTO OUT ordonnent au lecteur d’aller se positionner sur ces points, et de les lire en arrêt sur image pendant une seconde. On peut ensuite modifier un point de montage de deux manières : soit on l’affine de une ou plusieurs images – uniquement en avant – avec PAUSE/STILL suivi de ENTER pour le mémoriser ; soit on veut en changer complètement, et on amène la bande du lecteur jusqu’au nouveau point, puis on presse ENTER. On fait une nouvelle preview pour voir la séquence modifiée. La fonction EXECUTE assemble la liste de montage. En fin de séquence, l’enregistreur se met en pause pendant que le lecteur cherche la séquence suivante.

BREAK arrête une preview ou un assemblage, et met fin aux fonctions GOTO IN et GOTO OUT. En pressant simplement CUT IN/OUT, on mémorise les points d’entrée et de sortie d’une séquence dans la liste de montage. On visionne ensuite les plans listés, et on les affine avant de lancer l’assemblage automatique. Une séquence peut être insérée entre deux autres INSERT, déplacée : MOVE ; supprimée : CLEAR. Seule la dernière liste de montage est préservée. Avant de commencer un autre montage, on peut la sauvegarder en l’enregistrant sur la piste audio d’une cassette. Il n’est pas possible, en revanche, d’insérer seulement le son ou l’image indépendamment. Les deux avantages principaux du Video Editing System sont sa compatibilité avec le S-VHS et la gestion du code VITC en provenance du lecteur. Celle-ci offre souplesse et précision dans le montage, à condition de respecter les règles de codage temporel au tournage. L’on pourra cependant trouver l’utilisation du VITC un peu contraignante et surtout trop restrictive, puisque ne fonctionnant qu’avec un nombre de camescopes restreint.

Caractéristiques Philips Video Editor

  • Gestion du code temporel VITC en provenance du lecteur
  • Assemblage automatique de 99 séquences
  • Entrée/sortie vidéo composit (Pal) et audio par prises cinch
  • Télécommande du lecteur et de l’enregistreur par prises jacks de 3,5 mm (pour l’enregistreur, on enfonce l’une de ces jacks dans une diode à infrarouge)
  • Dimensions module ede contrôle (L × P × H) : 150×210×70 mm
  • Dimensions module de mémoire (L × P × H) : 290×210×70 mm
  • Alimentation/consommation : 8 volts/400 mA maximum
  • Prix : 12 000 F (1829 €)
  • L’impossibilité de fonctionner avec un autre type de repérage temporel : compte-tours ou comptage des tops de contrôle sur la piste CTL de la bande

Les plus

  • L’assemblage automatique de 99 séquences
  • L’acceptation d’une bande S-VHS Pal et VHS Pal codée en VITC par un autre générateur que le Philips
  • L’affichage de toutes les fonctions
  • La simplicité et la rapidité des procédures
  • La sauvegarde d’une liste de montage sur une piste audio
  • La préservation de la liste même hors tension
  • Les fonctions de modification de la liste
  • La cassette de démonstration
  • La clarté du mode d’emploi

Les moins

  • L’impossibilité de générer un code temporel en lecture, après tournage
  • L’absence de gestion du code temporel par l’enregistreur
  • Pas de clavier numérique permettant d’appeler une image en tapant son code temporel
  • L’affichage des points image par image uniquement en avant

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