Alors que les camescopes VHS de poing ont la faveur des constructeurs, voici un autre marque de caméscope d’épaule VHS à l’allure « pro » : le Philips VKR 6850. Loin d’être un handicap, sa taille et son poids lui -confèrent une grande stabilité et en font un instrument idéal pour les travellings et autres panoramiques.
Tous les caméscopes VHS « plein format » paraissent un peu monstrueux comparés aux caméras de poing 8 mm ou VHS-C. Ils ressemblent davantage aux caméras professionnelles type Betacam qu’à des appareils grand public. Cet aspect « pro » ou rétro tient en grande partie à la volonté des constructeurs de mettre à profit leur encombrement pour en faire des caméras d’épaule. L’avantage d’un camescope d’épaule étant d’offrir une très bonne stabilité de prise de vues, appréciable en particulier pour réaliser des mouvements de caméra comme les travellings ou les panoramiques. C’est le cas du Philips VKR 6850.
Bien étudié au niveau de sa conception ergonomique, grâce en particulier à sa poignée anatomique regroupant les commandes de zoom et d’enregistrement, il est très maniable, assurant même en position télé une parfaite stabilité. Le premier avantage de ce camescope est donc de permettre de réaliser des images à main levée, en conservant une position, qui ne fatigue pas le poignet, à la différence des caméras de poing. Cet appareil est aussi facile à transporter grâce à une poignée fixée sur le boîtier. Il est toutefois un peu lourd : 2,3 kg sans batterie ; près de 3 kg en état de marche. L’esthétique de ce nouveau camescope est assez réussie. Les couleurs choisies sont le noir pour la partie caméra et gris-métal pour le magnétoscope intégré. Toutefois, le boîtier ne semble pas offrir une résistance à toute épreuve.
Partie caméra, le Philips VKR 6850 bénéficie d’un capteur CCD 1/2 pouce haute résolution de 320.000 pixels garantissant une définition supérieure à 300 lignes. Ce capteur est associé à un nouveau circuit de correction vidéo pour des transitions plus franches. La sensibilité minimale de 10 lux permet de filmer dans les conditions les plus difficiles.
La caméra est dotée d’un zoom motorisé avec une variation de focale du grand-angle 9 mm au télé de 54 mm. La commande de zoom est à deux positions : W pour le grand-angle et T pour les longues focales. Le zoom peut être commandé manuellement sans tremblement, mais le levier de commande est trop miniaturisé pour être vraiment pratique. La fonction d’exposition automatique peut être corrigée grâce à une touche CONTRE-JOUR qu’il faut maintenir appuyée pour effectuer la compensation. Près de cette touche se trouve une commande de fondu pour la réalisation des fondus image et son à l’ouverture ou à la fermeture.
Le VKR 6850 utilise un nouveau système piézzo-électrique de mise au point à double plage de détection. La zone centrale ne prend en compte que le sujet visé ; la plage élargie permet de faire une mise au point moyenne lorsqu’il existe, par exemple, plusieurs sujets situés à des distances différentes de l’opérateur. Ce système autofocus, dont le principe repose sur une analyse comparative de la diffraction d’un rayon lumineux à travers deux prismes légèrement décalés, se révèle rapide et précis.
L’autofocus est débrayable, la mise au point manuelle restant nécessaire notamment en position macro. L’automatisme peut être à chaque instant retrouvé en pressant la touche APPUYER AUTO.
Autre automatisme désormais habituel sur les caméscopes de nouvelle génération, celui de la balance des blancs. Il s’adapte en permanence à toutes les modifications d’éclairage. Les capteurs situés près de l’objectif détectent la température de couleur de la lumière. A chaque instant, à partir de b même image, l’appareil établit une comparaison entre la lumière captée par le CCD et la lumière transmise à travers des filtres de couleurs primaires. L’automatisme, là aussi, peut être débrayé au profit d’un réglage manuel à deux positions présélectionnées : « extérieur » ou « intérieur ». Le réglage manuel de la balance des blancs est préférable si l’opérateur ne se trouve pas dans les mêmes conditions de lumière que son sujet, pour les prises de vues au lever ou au coucher du soleil, avec des paysages de neige ou encore en situation d’éclairage artificiel intense ou au contraire très faible. Le réglage manuel est impératif en position macro.
Le nouveau camescope Philips bénéficie également de la fonction d’obturateur électronique rapide au 1/500 ou 1/1.000e de seconde, destiné à filmer les scènes les plus rapides avec des contours nets et une grande finesse de détails. Seule contrainte pour bénéficier de cette fonction d’obturation rapide, les sujets doivent être très éclairés puisque le temps d’analyse de l’image est 10 ou 20 fois plus rapide qu’en obturation normale au 1/50e. L’obturateur rapide est une fonction vraiment idéale pour tous les sujets sportifs. Très bien conçu, le viseur électronique 2/3 de pouce pivote horizontalement pour faciliter le rangement du camescope, et verticalement dans un rayon de 180° ; on peut ainsi filmer dans n’importe quelle position. L’oculaire pivote, ce qui facilite la visée à distance, de l’œil gauche comme de l’œil droit. Il dispose également d’une commande de réglage particulièrement intéressante pour les vidéastes porteurs de lunettes.
Le viseur électronique est l’organe de contrôle essentiel de la caméra. Il indique en permanence, par affichage, l’état des principales fonctions telles que enregistrement, pause, vitesse d’obturation, puissance résiduelle de la batterie, réglage de balance des blancs, compteur de bande… Il avertit l’opérateur de la fin de charge de la batterie, lorsque les conditions d’éclairage sont insuffisantes pour enregistrer, la fin de cassette ou encore lorsque le taux d’humidité devient dangereux. C’est encore le viseur électronique qui permet de surveiller la qualité des images, en particulier grâce à la fonction REC/REVIEW pour le contrôle des dernières secondes enregistrées.
L’avantage du magnétoscope intégré du Philips VKR 6850 est de fonctionner avec une cassette VHS standard, disponible dans tous les points de vente, et qui pourra être relue sur tout magnétoscope de salon VHS. L’autonomie d’enregistrement est considérable, jusqu ‘à 4 heures avec les cassettes E 240. Le camescope dispose d’un compteur de défilement de bande et indique le temps de prise de vues écoulé par affichage dans le viseur. La date et l’heure, également affichables, peuvent être enregistrées en surimpression.
Les fonctions de montage offrent des possibilités intéressantes. L’assemblage automatique effectuera le raccordement des plans sans déformation d’image ni effet de couleur indésirable. Et l’insertion automatique intercalera des plans, dans une séquence trop longue par exemple, sans rupture d’image. Le magnétoscope est équipé en effet d’une tête d’effacement flottante montée sur le tambour de tête comme sur les modèles professionnels, il pourra être utilisé également comme lecteur pour la numérisation VHS. La fonction mémoire agit sur la présélection des points de montage. La position EDITING facilite la copie d’une cassette par un système électronique d’amélioration des contours et de régénération des tops de synchronisation.
En fonction LECTURE, le magnétoscope intégré permet la recherche rapide avant ou arrière à trois fois la vitesse normale. L’arrêt sur image s’obtient en mode PAUSE. Il comporte également un sélecteur couleur/noir et blanc. La sélection des fonctions « caméra » et « magnétoscope » s’effectue par l’intermédiaire d’un volet coulissant situé sur la partie supérieure du camescope. En position d’enregistrement, toutes les fonctions de lecture du magnétoscope sont verrouillées et vice versa en utilisation lecture.
Il existe deux commandes d’enregistrement distinctes. Pour ménager les têtes d’ enregistrement en pause prolongée, il est préférable de placer la caméra en position VEILLE signalée par une mini-diode rouge. Dans cette position d’ attente, les moteurs sont arrêtés mais la bande reste enroulée autour du tambour. Avant de reprendre l’enregistrement, il est alors préférable de passer d’abord par la fonction REC-REVIEW qui permet à la cassette de se repositionner dans les signaux de synchronisation afin d’éviter toute perte de signal de chrominance.
Pour l’enregistrement sonore, le camescope Philips présente un micro à condensateur intégré à double sensibilité ; en position NORMALE pour les situations les plus courantes, et HIGH pour une plus grande directivité dans l’enregistrement des sons les plus éloignés. Une prise micro est prévue si l’on veut brancher un autre micro indépendant.
La nouveauté de ce camescope : l’intégration d’un nouveau circuit électronique adapté au doublage son. C’est-à-dire qu’en repassant en position LECTURE, il est possible de remplacer le son synchrone enregistré avec l’image par un nouveau son capté à partir du micro incorporé ou d’une source sonore extérieure. Très pratique pour enregistrer un commentaire, une illustration musicale ou réaliser des effets spéciaux.
Le camescope Philips VKR 6850 offre deux possibilités de montage, par assemblage ou par insertion. Dans le dernier cas, la technique consiste à repérer, en position lecture, le point où le nouvel enregistrement doit venir se raccorder au précédent et à appuyer sur la touche PAUSE/IMAGE au moment choisi. Il suffit ensuite de recouvrir les touches de lecture avec le volet coulissant, qui place automatiquement le camescope en position caméra, et de presser la touche MARCHE/ARRET de l’enregistrement. Le montage par insertion est favorisé par la fonction MEMOIRE. Une fois repéré le point où la séquence à insérer doit se terminer, appuyez sur la touche PAUSE/IMAGE à l’arrivée de ce point de sortie, puis sur les touches RETOUR A ZERO et MEMOIRE.
Après le repérage du point d’entrée, pressez simultanément les touches ENREGISTREMENT et POST-SYNCHRONISATION. La caméra se place alors en mode « pause de montage par insertion ».
Il est possible d’insérer des séquences réalisées avec le camescope sur une autre cassette ou à partir d’une cassette enregistrée sur un autre magnétoscope. L’enregistrement inséré se terminera automatiquement là où le compteur mémoire aura été remis à zéro. Autre possibilité du camescope : réaliser une copie à partir d’une cassette placée dans un magnétoscope de salon. La pratique est simple. Le magnétoscope de copie est placé en position PAUSE/ENREGISTREMENT. Après repérage, sur la bande du camescope, du point à partir duquel doit commencer la copie, placer le camescope en lecture ARRET/IMAGE et mettre en œuvre le sélecteur de contours. Il suffit alors de presser les touches PAUSE/IMAGE des deux appareils. La post-synchronisation audio fait appel à des principes similaires. En position lecture, choisissez le point à partir duquel doit commencer la post-synchronisation. Le voyant s’allume. En appuyant à nouveau sur PAUSE/IMAGE et en déclenchant simultanément le fonctionnement de la source audio, la post-synchronisation commence. La fonction STOP met fin à l’opération.
La connexion avec le téléviseur s’opère par l’intermédiaire de l’adaptateur CA chargeur de batterie, d’un cordon audio-vidéo ou d’un câble d’antenne. Sachez que ce modèle de camescope est dépourvu d’entrées audio-vidéo : un parti pris partagé par la plupart des fabricants et importateurs de camescopes. Les droits de douane frappent en effet trop lourdement les appareils qui en sont équipés. L’augmentation des prix de ventes qui en résulterait paraîtrait injustifiée eu égard à la possibilité d’enregistrer des programmes de télévision. Ce qui n’est pas vraiment, il faut bien en convenir, la vocation première du camescope.
Le camescope Philips VKR 6850 est doté d’un certain nombre de systèmes de sécurité. Sur le plan fonctionnel d’abord. Ainsi le verrouillage des fonctions ENREGISTREMENT et LECTURE, par volet coulissant, empêche toute fausse manœuvre, tout déclenchement d’enregistrement intempestif. Par ailleurs, le moniteur de visée signale toute anomalie : batterie épuisée, absence de cassette, fin de bande ou encore présence d’humidité pouvant mettre en danger les têtes vidéo. Les têtes vidéo sont des pièces très importantes. Grâce à elles, en effet, le camescope inscrit les signaux d’images en cours d’ enregistrement et les restitue à la lecture. Après 6 minutes de pause, le camescope se commute automatiquement sur le mode ATTENTE pour protéger la cassette et économiser la batterie. Le viseur s’éteint. Noter également l’arrêt automatique en fin de bande.
Le Philips VKR 6850 peut être alimenté par une batterie compacte offrant une confortable autonomie de 2 heures d’enregistrement continu. Elle se loge dans une cavité aménagée dans la partie arrière du camescope, à l’intérieur de laquelle elle se trouve verrouillée. Le bloc-batterie se recharge en 3 heures. Un léger inconvénient, son poids un peu élevé : 500 g. Le camescope peut être alimenté sur secteur ou sur batterie de voiture avec un cordon spécial fourni en option.
Philips prévoit la commercialisation de ce nouveau modèle à un prix indicatif de 16.000 F (2.439 €) avec un kit d’accessoires comprenant l’adaptateur secteur-chargeur de batterie, une bandoulière, une batterie autonome, un adaptateur par câble audio-vidéo BNC/CINCH, un pare-soleil, une pile pour la mémoire de l’horloge.
En option, seront proposés divers accessoires : une épaulière pour améliorer encore la stabilité de la caméra, une télécommande de pause, un micro super-directionnel, un cordon d’alimentation pour allume-cigare, un générateur de caractères et enfin une valise de transport.
Avec ce nouveau camescope Philips VKR 6850, modèle dérivé du Panasonic NV-M7, nous avons fait figure de pionnier puisque le modèle que nous avons testé était un appareil de présérie. Il est possible que certaines caractéristiques soient légèrement améliorées. En conclusion, ce camescope est facile à utiliser grâce à un regroupement fonctionnel des commandes de la caméra sur la partie gauche (focus, balance des blancs, shutter, contrôle d’enregistrement, dateur… ) et des fonctions lecture et montage magnétoscope sous le viseur. Le VKR 6850 offre un confort certain de prise de vues, encore meilleur si l’on utilise l’épaulière, un petit accessoire qui renforce la position ergonomique de la caméra. On apprécie la rapidité de mise en oeuvre de l’autofocus, rarement pris en défaut, la douceur des commandes électriques du zoom et le bon fonctionnement des automatismes. Un léger reproche : les moteurs de l’appareil sont un peu bruyants. Mais de toute façon, avec ce camescope, il ne faut pas compter passer inaperçu. Son caractère un peu volumineux est le prix à payer pour la stabilité et finalement la qualité des images enregistrées.
Aucune surprise en ce qui concerne les performances : finesse des détails, contours bien définis, fidélité de restitution des couleurs en toutes circonstances. Les images sont bien équilibrées et dépourvues de dominantes de couleur. Le capteur réagit bien en toutes circonstances si ce n’est en lumière directe très intense où l’on constate une légère distorsion d’éblouissement sous la forme d’une raie verticale brillante.
Les performances audio sont, elles aussi, tout à fait satisfaisantes et les possibilités de doublage son et de facilité de montage apportent un plus incontestable. Ce nouveau camescope Philips devrait plaire par toutes ces qualités aux passionnés de vidéo et aux semi-professionnels qui apprécient la possibilité d’exploiter directement leurs enregistrements sur un magnétoscope de salon.
Depuis sa création en 1976 par JVC, filiale du puissant groupe japonais Matsushita, le format VHS (Video Home System} s’est imposé dans le monde entier. Adopté à la quasi-unanimité au niveau des magnétoscopes, le VHS standard ou « plein format » connaît, côté caméscopes, des fortunes extrêmement diverses selon les pays. Très apprécié aux Etats-Unis où les caméscopes VHS représentent 50 % des ventes, il enregistre en France une diffusion plus restreinte, de l’ordre de 10 %.
Les avantages du VHS sont incontestables : compatibilité totale avec les magnétoscopes de salon, standardisation des cassettes disponibles dans une multiplicité de points de vente, codage des signaux vidéo en SECAM pour un raccord direct des caméscopes aux téléviseurs sans transcodeur. Bien qu ‘ exclusivement exploité en France, le système SECAM présente l’avantage d’être beaucoup moins sensible que les systèmes PAL (Europe) ou NTSC (USA) aux distorsions de couleurs.
La cassette vidéo VHS mesure 188×104×25 mm. Ces dimensions, très supérieures à celles des cassettes compactes VHS-C ou 8 mm, expliquent la taille relativement importante des magnétoscopes intégrés aux caméscopes VHS.
Difficile dans ces conditions d’en faire des appareils de poing. En revanche, le boîtier des cassettes vidéo peut loger jusqu’à 340 mètres de bande, soit 4 heures d’autonomie d’ enregistrement. Un record.
Proposé en option, le générateur de caractères Philips 22AV5156, très miniaturisé, avec entrées et sorties vidéo, se fixe sur la griffe porte-accessoires et se branche entre le camescope et le viseur. Assez curieusement, en raison de son mode de fixation, le clavier du générateur se trouve inversé par rapport aux fonctions et au viseur de la caméra.
Ce petit générateur de caractères donne un choix de 4 formais de lettres différents et comporte toutes les spécificités des langues européennes. Il peut enregistrer jusqu’à 180 caractères par image sur la base du plus petit format de caractères. 10 images de titres peuvent être préparées à l’avance, stockées en mémoire pour être ensuite insérées. Il est donc possible de créer des titres, des messages et de les insérer ultérieurement, soit directement avec le camescope, soit au montage avec le magnétoscope de montage. Le générateur permet de foire défiler le texte pour réaliser un générique ou une animation, avec une capacité de 9 images de titres. La fonction chronomètre affiche le temps au 1/10e de seconde sur n’importe quelle partie de l’image. Ce petit accessoire favorise donc la créativité et permet de confectionner un certain habillage des enregistrements.