Après 9 mois de « gestation », le VR 969 est dévoilé, un magnétoscope VHS Philips et S-VHS haut de gamme destiné principalement au montage. Modèle dont le prix ne dépasse pas 8.000 F en dépit d’une triple compatibilité (Sony, JVC, Panasonic). Un essai approfondi de ses fonctions s’impose.
Derrière la grosse pendule à aiguilles de la façade, on découvre le tableau d’un magnétoscope de montage : Jog/Shuttle, réglages des niveaux sonores, du casque et du micro, sélection des points d’entrée/sortie.
La connectique, « musclée », facilite le branchement d’un camescope en façade : on dispose à la fois de prises audio Cinch, vidéo Cinch et Ushiden. Par ailleurs, afin de simplifier les opérations de montage, deux connecteurs servent à synchroniser l’édition avec des camescopes de marques différentes.
Dès le premier contact on se sent chez soi, les commandes sont bien disposées. Le Philips VR 969 comporte un nombre important de fonctions, sans pour autant noyer l’utilisateur sous des quantités de commandes. Il faut dire que la plupart sont accessibles, via un affichage clair des menus et sous-menus sur le téléviseur ; impossible de se tromper.
Heureusement, car tout se règle ici : qu’il s’agisse des chaînes ou des différents modes de montage, en passant par la programmation d’un enregistrement. Les commandes vitales du magnétoscope sont regroupées sur la droite du volet, positionnées de celle sorte qu’il n’y aie aucune confusion possible entre les différentes fonctions. On apprécie que Philips aie isolé la touche Eject des autres commandes. Mais le centre nerveux du VR 969 reste bel et bien le Jog/Shuttle.
Une molette précise et souple à laquelle on reprochera de ne pouvoir se bloquer sur une position donnée. Ainsi, pour rechercher rapidement une séquence, il est impératif de ne pas relâcher la Shuttle. Autre inconvénient, le Jog ne possède pas un crantage suffisamment précis pour compter les images. Il faut donc conserver un œil sur l’écran pour visualiser le nombre d’images lues.
Côté télécommande, on aime sa clarté : touches à fonctions uniques, clairement positionnées. On y retrouve le Jog/Shuttle mais aucune fonction vitale pour les opérations de montage. Un bon point si on l’égare ! Seule déception, pourquoi Philips a-t-il cru bon de valider chaque fonction émise par la télécommande par un « bip ». Très énervant lorsqu’on utilise l’avance image par image.
Que dire de l’image restituée, si ce n’est que l’on obtient du très bon S-VHS. Un résultat qui n’est pas sans rapport avec la présence d’un filtre en peigne (eh oui !) activé pour toute entrée de signal Pal. Par ailleurs, rien à dire sur les ralentis, avances image par image ou pause : l’image est superbe, exempte de parasite. Quant au (re)bobinage, il est des plus rapides grâce à la fonction Turbo Drive : environ 3 minutes pour une cassette 180.
Compatibilité, voilà le maître mot de cet appareil. Afin de communiquer avec (presque) tous les camescopes du marché, ce magnétoscope comporte trois prises de télécommande ; deux en façade : Synchro Edit, MEI-Edit (équivalente du New Edit) en façade, et RS 232 à l’arrière. La première comprend plusieurs langages, puisque compatible avec les protocoles Lanc Sony et Synchro JVC. La deuxième correspond cout simplement à une prise New Edit 5 broches Panasonic. Voilà de quoi satisfaire près de 70 % des possesseurs de camescope !
Connaissant les problèmes rencontrés avec le précédent modèle S-VHS (Philips VR 9489), nous avons testé la compatibilité du 969 avec des camescopes Sony et Panasonic. Tout fonctionne correctement. Le pilotage du lecteur peut même s’effectuer par le Jog/Shuttle du magnétoscope.
Lorsque l’on commence un montage synchronisé, le Philips VR 969 identifie automatiquement l’appareil auquel il est raccordé et déduit un temps de retard (Préroll). Celui-ci peut être ajusté manuellement pour permettre une synchronisation précise entre le début de la lecture et le début de l’enregistrement. Mais on regrette que ce délai de retard soit indiqué en secondes et centièmes de secondes, et non en images ou trames.
Une fois ce réglage effectué, il est mémorisé et valable tant que le même lecteur est utilisé. Un réglage certes fastidieux qui demande plusieurs essais mais garantit une précision très honorable (environ 3 images) lors des montages synchronisés.
Vous bénéficiez également d’une table mémorisant jusqu’à 10 séquences, permettant un assemblage automatique des séquences dans un ordre précis (mode Program Edit). Si vous souhaitez monter plan par plan, le mode Insert Edit vous laisse le choix entre trois fonctions.
L’Insert Doublage remplace l’image, le son Hi-Fi et l’audio mono ; alors que l’Insert Vidéo ne substitue que l’image et le son Hi-Fi. Enfin, l’ Insert Copie offre la particularité de changer l’image tout en transférant le son mono existant sur la piste HiFi. Voilà de quoi satisfaire les désirs des vidéastes et développer leur créativité.
Dans toutes ces situations, la sélection des points de montage s’effectue très simplement en validant un point d’ encrée et de sortie sur le lecteur (via le magnétoscope), il suffit alors de caler le VR 969 sur l’image où l’on souhaite commencer l’enregistrement. Bien sûr, cela implique que le magnétoscope puisse dialoguer avec le lecteur grâce à un câble de synchronisation.
Si vous utilisez un des rares protocoles incompris par le VR 969 (JLIP JVC entre autres), il existe néanmoins une solution : l’insertion manuelle. Il suffit de remettre le compteur à zéro à la fin souhaitée de l’insertion et se positionner sur le début de la scène à effacer pour enregistrer une séquence entre ces deux repères. Les fonctions Insert Doublage, Insert Vidéo ou Insert Copie fonctionnent dans ce mode.
Les vidéastes possédant un ordinateur, peuvent relier le Philips via une prise RS232. Il est indispensable alors d’acquérir un logiciel d’édition gérant cette interface. Dans ce cas, on bénéficie de la gestion du Rapid Time Code (time code spécifique et malheureusement très peu répandu). Bien évidemment, cela fonctionne que le VR 969 soit situé en lecteur ou en enregistreur. De tels logiciels sont disponibles chez Como (distribué par FVS ou Video’Neill) ou GSE (Master Trade). Ainsi on bénéficie non seulement de la souplesse du montage assisté par ordinateur, et de la précision accordée par le time code. Pour qui souhaite réaliser une numérisation VHS il leur suffira de le relier au dispositif de capture.
Comme tout magnétoscope S-VHS, le Philips bénéficie du son Hi-Fi stéréo. Les niveaux sonores sont indiqués clairement grâce à des bargraphs. Heureux amoureux du travail bien fait, vous pouvez régler manuellement les niveaux d’ enregistrement sonores pour toute source connectée en façade. Les deux potentiomètres, très bien situés, possèdent une course suffisamment longue pour permettre un réglage précis. Un vrai régal.
Philips a également pensé à la modulation des niveaux du casque et du micro, indispensable pour une écoute parfaite ou l’insertion d’un commentaire.
Le VR 969 propose bien sûr un mode doublage son, validé dans le menu. Classiquement, on peut remplacer le son de la piste mono par un nouveau message sonore, via les prises Cinch si tuées en façade ou l’entrée micro. De plus, le son en boucle est réalisable sur le VR 969.
Le Philips VR 969 bénéficie d’une connectique audio/vidéo très complète, puisque, en dehors des deux traditionnelles Péritels, on trouve à l’arrière des entrées-sorties Cinch pour l’ audio stéréo, ainsi qu’une sortie vidéo Y/C (Ushiden).
En façade, une entrée audio stéréo et vidéo (composite et Y/C) destinée au branchement d’un camescope, accompagne les prises casque et micro. Côté montage, la prise RS 232 située à l’arrière et les connecteurs Synchro Edit et MEI-Edit en façade. Bref, tout ce qu’il faut pour câbler proprement une configuration de montage.
Attention, le 969 gère bien le time code, mais uniquement lorsqu’il est raccordé à un ordinateur (prise RS 232). Ce qui implique d’utiliser un logiciel de montage assisté par ordinateur compatible, encore rare sur le marché. Dans ce cas, on bénéficie du Rapid Time Code propre à la marque GSE et non d’un traditionnel VITC.
Le VR 969 commande sans difficulté un lecteur en mode Synchro Edit « direct ». Mais peut-on exploiter ce magnétoscope avec une table de montage externe en liaison dite « filaire » (par câble) ?
Nos essais avec la table GSE MPE-200SX semblent montrer que la liaison filaire est impossible : le Philips est « maître » et non « esclave ». Une incompatibilité déjà rencontrée sur le VR 9489, ancêtre du VR 969. Par ailleurs, toute liaison infrarouge avec une table de montage est à priori impossible, car le Philips perturbe les tables en raison de la double fonction de la touche Stop (Stop mais aussi Pause). Dommage…
Dans la même gamme de prix, on trouve le S-VHS Panasonic NV-HS 900. Ce modèle est également compatible avec les protocoles Lanc et New Edit, mais ne comporte pas de table de montage intégrée.
En revanche, il dispose d ‘un double transcodeur Pal/Secam. Une particularité que l’on retrouve sur le JVC HR-S 9400 (prix voisin). Ce dernier est doté d’une table d ‘assemblage, mais n’est compatible qu’avec les appareils munis des prises JLIP de la marque. A 10.000 F, le Panasonic NV-HS 1000 se distingue par la gestion directe du time code VITC, la présence d’un TBC ainsi que les compatibilités Lanc et New Edit.
Philips dévoile enfin son magnétoscope de montage haut de gamme. Un produit très bien pensé, compatible avec la plupart des camescopes du marché. On regrette le choix du Rapid Time Code et la double fonction de la touche Stop perturbant les tables de montage.