En 1969, une nouvelle gamme de projecteurs super 8 a vu le jour : les projecteurs à cassette. La bobine est remplacée par une cassette qui a l’avantage d’éliminer les manipulations de film et ainsi, de mieux assurer la protection de la pellicule. Ces raisons font que le projecteur de films à cassette est utilisé pour les présentations professionnelles audio-visuelles (par exemple : démonstration sur des stands ou dans des magasins, projections dans des écoles ou des entreprises). Ces appareils simplifient la projection d’un film super 8 et peuvent fonctionner plusieurs heures sans intervention pour certains modèles.
Dans le cadre d’une numérisation de super 8 en cassette nous devons extraire les films de leurs boitiers pour les mettre sur une bobine. Avec certaines cassettes il est possible de remettre le film dans sa cassette. Pour d’autres formats de cassettes super 8, les polavisions par exemple, nous ne pouvons pas remettre le film dans la cassette et nous retournons celle-ci sur une bobine de film classique.
Dans ces cas, en effet, les films sont appelés à voyager, à passer de main en main et à être projetés par des personnes inexpertes. Il est évident, dans ces conditions, que la possibilité de projeter un film sans manipulation soit intéressante. Les amateurs, bien entendu, ont la possibilité d’adopter le projecteur à cassette pour leurs propres films. Certains modèles sont d’ailleurs mixtes, pouvant recevoir aussi bien la cassette que les bobines classiques.
La cassette de projection est différente, dans son principe, de la cassette de film destinée à la prise de vues. Alors que dans ce dernier cas, le petit chargeur de matière plastique est scellé et qu’il contient toujours 15 m de pellicule, la cassette de projection peut être ouverte par le cinéaste et il existe des modèles pour diverses longueurs de film de 15 à 120 m. La cassette de projection est toujours conçue pour recevoir, soit la bobine livrée par le laboratoire de traitement (15 m de pellicule), soit une bobine classique de métrage supérieur. Par conséquent, l’amateur qui a opté pour un projecteur à cassette continuera de recevoir du laboratoire de développement ses films montés sur une bobine classique. Il pourra les glisser directement dans une cassette de 15 m en vue de la projection. Il pourra aussi monter son film, l’enrouler sur une bobine de plus grande capacité (jusqu’à 120 m) et renfermer cette bobine dans une cassette de dimensions correspondantes pour la projection.
Si les bobines qui se glissent dans les cassettes restent standard, les cassettes, elles, ne le sont pas et divers procédés, non compatibles, sont aujourd’hui proposés. Précisons tout de suite que cette absence de compatibilité n’a pas de conséquences aussi graves qu’à la prise de vues. On sait, par exemple, qu’actuellement un possesseur de caméra Fuji ne peut employer que le film de cette marque et qu’un possesseur de caméra Super 8 ne peut pas utiliser de film Fuji. En projection, il est toujours possible de sortir la bobine du chargeur d’un procédé pour l’insérer dans le chargeur d’un autre procédé. L’opération reste simple.
Les systèmes de cassette de projection sont déjà nombreux. Certains ne sont pas courants sur le marché français ou sont spécifiques aux applications audio-visuelles. Pour les cinéastes amateurs, trois procédés sont essentiellement proposés :
Elles sont disponibles pour des films de 15 à 120 m, s’enclenchent sur le projecteur, permettent une projection automatique. Cette cassette, conçue par Bell & Howell, a été adoptée par quelques fabricants européens comme Bauer.
Elle offre les mêmes possibilités que la cassette Bell & Howell et a aussi été adoptée par quelques fabricants européens (Eumig, Bolex) .
Outre des projecteurs pour cassette Kodak, la firme Bolex fabrique une cassette particulière à son projecteur Multimatic. Cette cassette reçoit les bobines de 15 m seulement. Mais le projecteur reçoit, lui, 6 cassettes qu’il peut projeter à la suite, automatiquement et sans interruption. De plus, pendant qu’il projette le contenu d’une cassette, ce projecteur rebobine la pellicule de la cassette projetée précédemment La projection peut durer indéfiniment car au fur et à mesure du passage des cassettes il est possble d’en rajouter sur l’appareil. Celui-ci permet enfin d’interrompre une projection au milieu d’un film ou de ne pas passer certaines bobines.
Pour l’essentiel, on retrouve sur les projecteurs à cassette les caractéristiques des modèles à bobines : lampe à halogène, fonctionnement automatique (y compris, très souvent, le rebobinage), une ou deux vitesses de projection, objectifs interchangeables et zooms, marche arrière, arrêt automatique en fin de film. Nous l’avons aussi indiqué, certains modèles passent les cassettes et les bobines. Quelques-uns (Eumig Mark 510 D par exemple) permettent la projection des bobines 8 mm, Super 8 (ou Single 8) et des cassettes type Kodak. Enfin, il existe aussi des projecteurs sonores à cassette. Comme les projecteurs à bobines, ils font appel à la piste sonore disposée en marge de l’image.