Voilà l’un des seuls magnétoscopes VHS qui ne craigne vraiment pas les conversions de standards. Pal, Secam, NTSC, Pal-M, Pal-N, Mesecam, rien ne lui résiste. Ce magnétoscope VHS Samsung lit, enregistre et transcode tout. Sans compter son tuner, lui aussi multistandard, Secam compris.
Thierry Philippon – février 2000
Modèle atypique, presque sans équivalent sur le marché, ce VHS signé Samsung joue les polyglottes pour un prix raisonnable. Pour mémoire, son prédécesseur, le SV-300W, frisait les 10.000 F (sans tuner !) tandis que la concurrence flirtait sans vergogne avec les… 20.000 F (Panasonic NVW1) ! Ici, le qualificatif de transcodeur universel n’est pourtant pas usurpé. Le Samsung SV-5000W « traduit » docilement tous les standards mondiaux. Ainsi peut-il lire, enregistrer et convertir le Secam, le Mesecam, le Pal, le Pal-M, le Pal-N et le NTSC 3.58. Son tuner est aussi apte à recevoir et enregistrer n’importe quel standard mondial, y compris les plus confidentiels (avouons ne pas connaître le Secam I propre à la Gambie !). L’appareil s’adapte bien entendu à tous les types de voltage et de fréquence (100/240 V, 50 ou 60 Hz). L’usage le plus intéressant et le plus coûteux en laboratoire, reste le transcodage du NTSC en Secam (et vice versa). Autres conversions possibles, celles du standard brésilien (Pal-M), argentin (Pal-N) et bien sûr européen (Pal/Secam ou Secam/Pal).
Certes, le Samsung ne dispose d’aucune fonction de montage (hormis le doublage son). A noter qu’il est toutefois pourvu de deux effets, une stroboscopie et un effet de solarisation (Art), réglables en intensité. Sur le reste, c’est un magnétoscope usuel muni de toutes les fonctions de programmation d’un modèle de salon… standard ! Le 5000W existe aussi sous la référence SV7000W (pour 7490 F). Seules différences, un enregistrement NTSC en stéréo, une robe champagne et un design plus élaboré. Il permettra la numérisation VHS de n’importe quel origine et quelque soit les réglages de votre matériel d’acquisition.
Compatible tous standards en lecture et enregistrement, le Samsung est par ailleurs capable de convertir les principaux standards mondiaux : Pal, Secam, Mesecam (Moyen Orient), NTSC 3.58 (Etats-Unis, Japon, Canada), NTSC 4.43, Pal-M (Brésil) et Pal-N (Argentine). Le tuner du Samsung a même une couverture plus large puisqu’il reçoit n’importe quel standard mondial, à savoir : le NTSC 3.58 (ou 4.43), le Pal-M, le Pal-N, le Pal-1 (Royaume-Uni), B/G, D/K (Chine), le Secam D/K, B/G, I, le Mesecam et le Secam L (France !). A titre indicatif, le prédécesseur (SV300W) ne disposait d’aucun tuner !
En dépit de son caractère universel, le 5000W possède une connectique adaptée à l’Europe. On notera notamment la présence d’une Péritel (ne riez pas, les États-Unis, pour ne citer qu’eux, ne connaissent pas la prise Scart) à laquelle s’ajoutent quatre jeux de trois prises Cinch (2 entrées, 2 sorties) dont une en façade. En revanche, pas de prise décodeur Canal+, trop spécifique à la France. Ajoutons la capacité du Samsung à exploiter la fonction SQPB (Super VHS Quasi Playback) , autrement dit sa faculté de lire une K7 S-VHS en qualité VHS, soit environ 330 points/ligne. En revanche, il est inapte à l’enregistrement S-VHS.
Pour assurer les conversions de standards en tous sens, le Samsung exploite deux « traducteurs » numériques de signaux de couleurs. Le premier, en entrée (Input System), détecte en principe automatiquement le signal en provenance d’un camescope ou d’un autre magnétoscope, relié à l’entrée Cinch 1 ou 2 (ou à la Péritel entrée/sortie). Il suffit donc dans la majorité des cas de laisser ce traducteur en mode Auto. Reste à l’utilisateur une simple et unique manipulation, celle de sélectionner le standard de sortie (Output System) qui affecte à la fois l’enregistrement désiré et le signal délivré au téléviseur. Précisons que cette manœuvre peut s’effectuer par le menu de la télécommande ou, solution plus pratique, par les touches Output System situées en façade.
Dès que le standard de sortie/enregistrement diffère du standard d’entrée – cas le plus fréquent – un symbole de conversion s’active sur la fenêtre ACL du magnétoscope. Par ailleurs, ce même afficheur informe l’utilisateur sur les standards en cours de conversion (par exemple Auto/Pal vers NTSC). Dans tous les cas, la manœuvre reste d’une simplicité déconcertante. Et les localisations des standards sont rappelées sur le dessus de l’appareil et dans le mode d’emploi. Aucune erreur possible.
Si aucune conversion de standard n’est désirée, il suffit de sélectionner Auto en entrée et Through (à travers) en enregistrement/sortie. Le constructeur a aussi envisagé l’hypothèse où le standard d’entrée est mal reconnu (par exemple, en raison d’un signal trop faible). Si tel est le cas, on peut sélectionner manuellement ce standard d’entrée. Lors de nos tests, nous n’avons toutefois jamais recouru à cette alternative, le mode Auto ayant donné entière satisfaction. A noter qu’il est enfin possible de visualiser, en alternance, le signal entrant ou sortant par la touche Monitor. Dernière possibilité, utiliser le Samsung comme platine de lecture, l’enregistrement se réalisant sur un autre magnétoscope. Cette configuration s’impose si l’on ne dispose d’aucun magnétoscope capable de lire du NTSC (autre que le Samsung) et que l’on souhaite convertir ce standard américano-japonais en Pal ou Secam européen. La manœuvre est aussi simple : il suffit de lire la bande, de choisir le standard de sortie désiré (Output System), et le tour est joué ! Sur l’écran ACL s’afficheront le standard lu et celui délivré en sortie. Comme précédemment, le symbole de conversion s’activera pour confirmer l’opération . Le fabricant a même prévu un éventuel défaut de reconnaissance du standard en lecture. Si cela se produit , un réglage fin existe dans le menu Mode utilisateur.
A travers ce dernier exemple, on voit aussi à quel point le Samsung se rend utile pour le visionnage d’une cassette incompatible avec notre bon vieux Secam. Exemple le plus significatif, la lecture d’une K7 NTSC sur un simple téléviseur Secam. La manœuvre est ici possible sans pour autant recourir à un téléviseur tristandard. Dans ces conditions, rien n’empêche d’enregistrer dans un premier temps un signal Secam en NTSC sur le Samsung. Puis de relire ce même signal à l’aide du Samsung en connectant une TV Secam (en validant Secam dans le menu Output System).
La qualité du transcodage pose évidemment question. Le Samsung ne délivre pas une copie fidèle à la source, inutile de le cacher. Mais il est difficile d’attendre d’un appareil grand-public une qualité de signal professionnelle. D’autant que les conversions dont il se rend capable sont parmi les plus destructrices. Faut-il rappeler par exemple qu’un signal converti de NTSC en Secam subit en réalité trois conversions : un changement de fréquence (de 60 à 50 Hz), de résolution (de 525 à 625 lignes) et de nombre d’images (de 30 à 25). Ajoutez à cela la copie proprement dite en VHS et vous obtenez une image acceptable mais qui aura perdu quelque peu ses couleurs d’origine et sa qualité première. Quoi de plus normal ?
Sur le reste, et notamment sans conversion de standard (mode Through), le Samsung s’en tire plutôt bien. La qualité de son arrêt sur image et de son ralenti, réglable au moyen du Tracking, est conforme à un magnétoscope Hi-Fi quatre têtes. A noter un réglage possible de la netteté de l’image (plus douce ou plus piquée) suivant la position du curseur Sharpness. Ajoutons l’ajustement automatique du Tracking dès l’introduction d’une cassette (fonction ATR). Un système proche de celui rencontré chez JVC (fonction Best).
Le Samsung 5000W n’étant pas un modèle dévolu au montage, on ne trouve ni mode Insertion ni prise montage, ni mode Edit Search (manipulation du Jog/Shuttle en mode Pause/enr). En revanche, outre le doublage, le 5000W dispose de deux effets numériques. Le premier, Art, procure un rendu proche de l’effet Paint (Peinture). On peut faire varier son contraste pour accentuer plus ou moins l’effet. Il est activable en lecture, au ralenti ou peut se cumuler au second effet, le Strobe. Muni d’une vitesse variable, ce dernier produit un effet de saccade. Il s’active à la lecture ou à l’enregistrement (même via le tuner).
A noter l’affichage sur écran (Display) qui permet de faire apparaître, de façon momentanée ou permanente, le compteur ainsi que les informations de vitesse d’enregistrement et de standard d’enregistrement/sortie.
Plutôt connu des audiophiles que des vidéastes, le fabricant Aiwa dispose d’un rival dont nous apprenons l’existence. Sur le papier, le HV-MX 100 parait en tous points inférieur au Samsung. Il ne dispose ni du ShowView, ni du PDC, ni du son Nicam. Il ne sait pas lire le S-VHS et ne pratique pas le doublage son. Et pour finir, à 5.500 F, l’Aiwa vaut 1.000 F de plus que le Samsung sans avoir de « plus » apparent. Seul atout indiscutable, son confort de manipulation avec notamment une vraie molette Jog/Shuttle en façade. Produit non testé.
Modèle à part dans l’univers des magnétoscopes, ce VHS rend bien des services à l’heure de la mondialisation des échanges. Les manipulations pour convertir un standard dans un autre demeurent à la portée du premier venu. Attention, la qualité d’image du transcodage reste « grand-public ».