En 1988, Sharp lançait son premier camescope, le Sharp VL-C 73. Avec le Sharp VL-C650, le constructeur japonais passe la vitesse supérieure. Ce caméscope VHS-C Sharp de poing , très complet, simple d’utilisation, est équipé d’un transcodeur Pal/SEcam intégré qui lui assure une compatibilité totale avec tous les magnétoscopes de salon. L’image est remarquable !
Christian Imbert – mars 1989
Sharp a tenu ses promesses. Un peu moins d’un an après le lancement de son premier camescope, le VL-C 73, ce spécialiste japonais de l’électronique grand public propose un nouveau modèle plus performant, de nature à rivaliser avec les très nombreux camescopes VHS-C disponibles sur le marché.
Le Sharp VL-C 650 se distingue d’abord par son esthétique. C’est un très bel objet, bien dessiné. Son boîtier noir tout en longueur épouse les formes aérodynamiques en vogue actuellement et tranche complètement avec le design cubique de son prédécesseur, le VL-C 73. Il est assez compact. A titre de comparaison, ses dimensions sont analogues à celles des modèles VHS-C (Panasonic NV-MC 10 F par exemple) ou 8 mm (Pentax PV-C840 E ou Sony CCD F-340).
C’est un camescope de poing. La main droite, solidement maintenue par une dragonne réglable, épouse la poignée intégrée au boîtier. Le caméscope est bien équilibré mais il nous paraît un peu lourd pour un appareil de poing. Donné pour 1,3 kg par le constructeur, il accuse en fait 1,5 kg en état de marche, équipé de sa batterie autonome.
Côté équipement, on remarque d’abord un puissant objectif zoom × 8, f/1,6 – 85-68 mm, macro, à monture vissante de 46 mm, permettant d’adapter des compléments optiques. La variation de focale s’effectue par double commande, électrique ou manuelle. La vitesse du zoom est déterminée par la pression plus ou moins forte exercée sur la commande à bascule à deux positions : « T » pour rapprocher le sujet, le détacher de son environnement ou mettre l’accent sur un détail ; « W » pour couvrir un plus vaste champ. Il faut entre 5 et 20 secondes, selon la vitesse choisie, pour passer de la focale standard, relativement « grand angle », au télé de 68 mm.
La programmation de la vitesse du zoom n’est pas évidente. C’est vraiment une question de doigté ! Le zoom manuel est confortable grâce à un levier surdimensionné et une rotation assez réduite de l’objectif. A la différence de nombreux camescopes, un zooming rapide peut être effectué sans risque de « bougé ». C’est important.
L’objectif bénéficie d’un système de réglage de la mise au point automatique en continu d’un mètre à l’infini. Le contrôle de l’autofocus s’effectue par mesure de la qualité du contraste à l’aide d’un micro-capteur situé très près de l’objectif. Le système réagit très rapidement et permet de contrôler le sujet dans ses déplacements sans interférence avec d’autres objets pouvant surgir dans le champ de prise de vues. La zone de détection a la forme d’un rectangle légèrement incliné. Elle est située au centre de l’image.
Le système autofocus est débrayable pour permettre en réglage manuel de l’objectif. C’est préférable dans certaines circonstances : par exemple la trop grande faiblesse du contraste caractéristique d’un paysage de neige ou le déplacement très rapide du sujet. A chaque instant, même en mode de réglage manuel, il est possible de retrouver l’assistance automatique de la mise au point en pressant la touche AUTO-FOCUS INST.
La position MACRO permet des prises de vues rapprochées à partir d’un mètre jusqu’à seulement 8 mm de l’objectif. Cette fonction est intéressante pour réaliser de très gros plans, filmer de tout petits objets mais aussi transférer des photos ou réaliser des titres.
L’objectif est doté d’un automatisme d’exposition qui fonctionne en permanence. Le système n’est pas débrayable mais une touche CONTRE-JOUR permet, par simple pression, de réaliser une compensation d’un à deux diaphragmes. Cela suffit pour détacher un sujet trop sombre placé devant un arrière-plan très lumineux.
L’automatisme du réglage de la balance des blancs est assuré par un capteur spécifique qui compare à chaque instant la quantité de rouge et de bleu de la lumière incidente par rapport à des références internes. Cette fonction assure une reproduction des couleurs la plus fidèle possible. Un sélecteur peut débrayer l’automatisme pour présélectionner un réglage sur l’une des trois positions disponibles : « lumière du jour », « éclairage fluorescent » (4.200° K) ou « tungstène ».
Le caméscope est doté d’une commande unique qui centralise tous les automatismes. L’opérateur n’a donc rien à régler. Un symbole lumineux apparaît dans une petite fenêtre à cristaux liquides pour lui signaler le fonctionnement en automatisme intégral. S’il préfère recourir au réglage manuel d’une ou plusieurs fonctions pour se livrer à une interprétation personnelle, ce mode sera affiché.
L’équipement de la partie « caméra » est complété par une commande de fondu au blanc, intéressante pour ménager une transition entre deux séquences. Un obturateur électronique à grande vitesse permet d’enregistrer des actions rapides au 1/1.000 s, qui seront parfaitement nettes à la lecture au ralenti ou en arrêt sur image avec un magnétoscope équipé de quatre têtes vidéo. L’utilisation de cette fonction réclame une quantité de lumière suffisante (plus de 300 lux). Elle est impossible avec un éclairage fluorescent. Quant au retardateur incorporé, c’est une attention délicate pour l’utilisateur qui pourra programmer son « passage à l’image » en séquences de 10 secondes ou en continu.
Le viseur électronique 2/3 de pouce, situé sur la partie supérieure du camescope, est amovible et orientable à 90° pour faciliter les prises de vues difficiles, par exemple en contre-plongée. Il coulisse horizontalement d’environ 5 cm, ce qui lui assure une meilleure protection lors du rangement.
L’oculaire peut être adapté à l’acuité visuelle de l’utilisateur grâce à une molette de réglage. Il est aussi possible de le faire pivoter pour pouvoir contrôler une prise de vues à quelques mètres de distance.
Le viseur est toujours un organe important du camescope dans la mesure où il est sollicité à la fois pour réaliser le cadre de la prise de vues, pour surveiller le bon fonctionnement de l’enregistrement et pour relire les cassettes. La fonction REVIEW, en particulier, permet de visionner les deux dernières secondes enregistrées avant de commencer une nouvelle séquence. Pour cela le camescope rebobine la cassette de quelques images, lit la dernière scène puis se remet en pause d’enregistrement, repositionnant automatiquement la bande dans les signaux de synchronisation.
Les indications apparaissant dans le viseur concernent essentiellement la situation d’enregistrement (symbolisée assez curieusement par un déplacement de flèches ), la vitesse de défilement de la cassette, la commande de fondu, les indications d’alarme (en anglais) comme l’absence ou la fin de cassette, la fin de charge de la batterie ou l’éclairage insuffisant, l’affichage éventuel de la date et de l’heure et l’état des compteurs.
Le Sharp a la particularité de disposer à la fois d’un compteur de bande avec mémoire et d’un compteur de temps écoulé. Il est doté également d’une touche d’indexation, qui permet d’inscrire au début d’un enregistrement un signal de synchronisation de deux secondes. L’indexation servira à retrouver très rapidement une scène en utilisant un magnétoscope de salon équipé de cette fonction.
Le Sharp VL-C 650 intègre un magnétoscope VHS C à quatre têtes vidéo offrant la possibilité d’enregistrer et de lire en vitesse normale (SP) ou en vitesse lente (LP) pour disposer d’une autonomie de 60 minutes par cassette. Il est doté de circuits HQ (haute qualité) qui améliorent la netteté de l’image en rehaussant le rendu des détails et le niveau des blancs.
Les commandes de recherche rapide avant ou arrière à trois fois (mode SP) ou sept fois (mode LP) la vitesse normale permettent de localiser rapidement chaque scène. L’arrêt sur image est obtenu avec la commande de pause, mais non sans barres de bruit.
L’alimentation du camescope est assurée par des batteries autonomes de la taille d’une mini-cassette audio, à fixation rapide par glissière. Elles assurent une autonomie confortable d’environ 60 minutes. L’appareil peut aussi être alimenté sur secteur, à l’aide de l’adaptateur-chargeur de batteries (fourni), ou par batterie auto par l’intermédiaire d’un cordon allume-cigares (en option).
Le camescope Sharp VL-C 650 enregistre en PAL mais il possède la particularité d’intégrer un transcodeur SECAM/PAL qui lui permet de lire les cassettes appartenant aux deux standards. Son raccordement à un téléviseur s’effectue directement par la prise péritélévision ou par la prise antenne à l’aide du convertisseur HF fourni. Grâce à son transcodeur intégré, le camescope peut être relié à n’importe quel magnétoscope de salon. Sa fonction EDIT, en rehaussant le signal de sortie, atténuera la déperdition de qualité image, inhérente à toute copie.
En utilisant l’adaptateur de cassettes VHS, les bandes enregistrées avec le VL-C 650 peuvent être lues sur un magnétoscope de salon à condition qu’il soit bistandard PAL/SECAM ou au standard PAL. Le camescope Sharp ne peut lire, quand à lui, que des cassettes enregistrées en PAL. Il dispose d’un réglage de tracking pour la lecture des cassettes enregistrées sur un autre appareil.
Les essais que nous avons effectués avec ce nouveau camescope Sharp nous ont permis d’apprécier sa grande facilité d’utilisation. Son « tableau de bord » est bien conçu avec ses touches de caméra regroupées près de l’objectif, sous la fenêtre de contrôle à affichage, et ses commandes de lecture disposées sur la face arrière, sous le viseur. La commande de prise de vues est instantanée après la mise sous tension ; il suffit d’actionner l’une des deux touches d’enregistrement situées sur la poignée ou près de l’objectif. Si le VL-C 650 est très maniable et assez bien équilibré, nous avons toutefois constaté qu’il ne permettait pas d’effectuer de longues prises de vues sans provoquer un léger tremblement dû, semble-t-il, à son poids et à la disposition de la poignée intégrée au boîtier.
Le zoom est très agréable à utiliser, l’autofocus rapide et précis, et tous les automatismes fonctionnent parfaitement. Un regret pour le viseur qui n’est pas d’une très grande lisibilité. le témoin d’enregistrement est particulièrement difficile à interpréter.
La surprise vient de la netteté assez exceptionnelle des images enregistrées et de la grande saturation des couleurs. La définition est excellente aussi bien pour les prises de vues effectuées en extérieur par temps ensoleillé, que pour les scènes tournées en intérieur dans des conditions d’éclairage difficile. La qualité d’image n’exclut pas, parfois, une légère dominante de couleur qui met un peu en cause l’automatisme de réglage de la balance des blancs.
Au niveau de la restitution sonore, les performances sont moins brillantes. Un léger bruit de fond perturbe la qualité des enregistrements. Ce défaut est quand même beaucoup plus atténué par rapport à celui que nous avions constaté sur le modèle VL-C 73. Le micro incorporé est amovible. Le camescope offre, d’autre part, la possibilité de pouvoir enregistrer une source audio externe. Il possède, a cet effet, une prise pour surimpression sonore qui pourra être reliée, via un câble BGM (Bock Ground Music), à toute source audio extérieure (baladeur ou chaîne stéréo par exemple).
Le Sharp VL-C 650 est livré dons une valise compacte antichoc, très bien conçue pour le rongement des accessoires : les deux batteries 60 mn, l’adaptateur-secteur chargeur de batteries, une cassette 30 mn, tous les cordons de liaison, péritel ou antenne, avec le convertisseur HF.
Différents accessoires sont disponibles en option : un micro unidirectionnel, un câble de liaison BGM, un cordon d’alimentation pour batterie auto, un adaptateur de cassettes VHS, une télécommande. Ce nouveau camescope Sharp, proposé à un prix de 13.900 F, est appelé à remplacer progressivement le VL-C 73 qui, jusqu’à nouvel ordre, est toujours commercialisé.