A l’heure où les premiers camescopes Hi8 Sony se banalisent, Sony table sur la rareté avec un modèle de prestige, en série limitée, équipé d’un objectif Carl Zeiss.
Séduisant le Sony CCD TR-555, robe de magnésium, finition très soignée. Bref, un superbe objet alliant esthétisme, solidité et légèreté. Son ergonomie bien étudiée s’impose immédiatement comme un excellent point à son actif. Et puis, prestigieuse carte de visite, ses lentilles sont signées Carl Zeiss, opticien révéré des photographes. De toute évidence, la qualité d’image est ici la préoccupation majeure de Sony qui n’a omis ni filtre DNR, ni système d’optimisation des cassettes, ni TBC en lecture…
Sa plus courte focale correspond à un 32 mm photo. C’est déjà bien et le gain par rapport à l’angle de champ d’un 40 et même d’un 35 mm est très appréciable. En revanche, cette position Wide incurve légèrement les bords supérieurs de l’image en coussinet, notamment sur la partie droite. Une aberration observable sur notre seul exemplaire de test ? Peut-être. Un point à vérifier cependant si la bête vous tente. Le grossissement se limite à ×8. Une provocation face à la norme actuelle fixée autour du × 10 minimum ; mais une amplitude suffisante pour les connaisseurs, prêts à ajouter un téléobjectif en cas de besoin. C’est sans doute pour cela que Sony n’a pas jugé bon de pourvoir le Sony CCD TR-555 d’un stabilisateur. Dommage.
Etonnant pour un modèle destiné aux plus exigeants, certaines fonctions ne se débrayent pas. On peut régler la mise au point, l’exposition, et même option rare, exploiter un filtre neutre en cas de forte luminosité. Mais la balance des blancs reste automatique, comme les niveaux d’enregistrement sonore. Notez, mais c’est la moindre des choses, la bonne tenue des automatismes, et d’abord l’autofocus.
Avec une bonne lumière, le CCD TR-555 restitue une excellente image Hi-8, très piquée, aux nuances subtiles (quoique en deçà du DV). Preuve incontestable de ce «plus » qu’apporte la qualité du «caillou ». Les rouges vifs paraissent moins assombris qu’habituellement, et ne fuient pas trop leurs contours. Impression plus mitigée dès que l’on rencontre des éclairages moins favorables, on observe alors un grain visible, qui peut créer une sensation d’instabilité.
Le micro stéréo intégré restitue des sons clairs, exempts de bruit de moteur. Pour une qualité audio supérieure, l’appareil accepte un micro stéréo extérieur, via sa griffe porte-accessoire intelligente.
La batterie Info-Lithium compacte est donnée pour deux heures trente, soit 30 à 40 minutes de moins en utilisation réelle, ce qui reste exceptionnel ! Très positif, l’affichage du temps exact d’autonomie restant, dans le viseur, optimise la gestion de l’énergie. Le time code s’enregistre automatiquement et peut s’inscrire en lecture. Associé au TBC, à la prise Lanc, et à des modes de recherche inédits en Hi-8 (balayages et localisation des début et fin de tournage par date), il désigne le TR555 comme un bon auxiliaire de montage. La pause bruitée déroute d’autant plus.
Un objet rare et coûteux, destiné aux inconditionnels du Hi-8. Toute raison gardée, les vidéastes exigeants prêts à investir 15.000 F ont tout intérêt à se tourner vers le DV.