Danielle Molson – mai 1998
Après 18 mois de bons et loyaux services, une longévité déjà rassurante, le DCR-PC7 a fait son temps. A première vue, le Sony DCR-PC10 , successeur du fameux caméscope numérique DV à architecture verticale, se distingue à peine de son aîné. Ses « plus » : une optique de qualité signée Zeiss, des zooms optique et numérique amplifiés, un écran plus performant, et l’exploitation de la technologie Stamina qui lui permet de s’associer à des batteries de plus forte autonomie.
Sony conserve ici la séduisante ergonomie du PC7 presque trait pour trait. Portabilité extrême, facilité d’emploi, accessibilité des fonctions (notamment la mise au point manuelle). Le PC10 affiche bien deux petits millimètres supplémentaires autour de la taille et une trappe de cassette mieux intégrée ; le passage par une molette, plutôt que des touches pour naviguer dans le menu, mais rien de plus à priori.
A l’usage, on constate que la restitution de l’image sur l’écran couleurs gagne en vivacité. La raison : fabriqué en polysilicone, il compte 180.000 pixels au lieu de 84.000 pour le PC7. Une amélioration visible, qui se traduit naturellement par un meilleur piqué, mais surtout par une lisibilité supérieure en extérieur jour, grâce à un contraste accru et des couleurs moins affadies sous un éclairage vigoureux.
Ledit écran garde par ailleurs sa mobilité, qui lui permet de se retourner complètement face au sujet. Dans ce cas, on bénéficie d’un mode Miroir et l’image devient simultanément visible dans le viseur couleurs 113.000 pixels pour le vidéaste, et sur le LCD pour la personne filmée.
Avec la batterie Info-Lithium standard, le gain par rapport au PC7 se révèle minime. Dans notre cas, en effectuant en parallèle les mêmes plans avec les deux modèles, nous n’avons pas constaté de disparité sensible.
Sony accorde cinq petites minutes de plus au PC10 en tournage réel. Pourquoi pas… Cela donne entre 20 et 35 minutes, suivant l’exploitation de l’écran, du zoom, etc. Mais l’avantage du petit nouveau reste qu’il accepte désormais des batteries optionnelles longue durée, données jusqu’à 4 heures en enregistrement continu (automatismes, stabilisateur et écran débrayés, focale fixe). La maxima du PC7 se situait à 2H30.
Petite amplification du zoom puisque le ×10 du PC7 devient ici un ×12, tandis que le zoom numérique passe ,de ×20 à ×48. Côté grand angulaire on perd légèrement au change. La plus courte focale du PC7 correspondait à un 37 mm photo, celle du Sony DCR PC10 avoisinerait plutôt les 40 mm. On conserve les vitesses variables d’un zoom très régulier, qui ralentit toutefois un peu dans le domaine numérique. La vitesse minimale pour balayer la plage de focales optiques tutoie toujours les 2 secondes environ, une bonne performance.
Mêmes débrayages que sur le PC7 : mise au point par bague, s’il vous plaît, balance des blancs réglable et dotée de positions intérieur et extérieur. Mais à cela s’ajoute un contrôle de l’exposition par molette, alors que le prédécesseur se contentait d’un simple verrouillage. Quelques modes d’exposition automatiques complètent le tableau.
Côté automatismes purs, l’autofocus du PC7, bon mais sans plus, a progressé avec le PC10, sans pour autant atteindre les performances du Sony VX1000 (haut de gamme Sony). En intérieur et avec des éclairages mixtes (lumière du jour éclairant un intérieur), le PC10 réchauffe la balance des blancs plutôt froide du PC7. On apprécie ou non suivant le réglage de son téléviseur.
Pas de différence avec celui du PC7. On conserve le super stabilisateur numérique qui ne recadre pas l’image, mais la dessature plus ou moins en basse lumière. Pour le reste, ce dernier résorbe les tremblements de façon plutôt efficace. Et c’est heureux vu la compacité extrême de l’appareil. Cela dit, pas de miracle dans ce domaine. Si vous optez pour de longues focales, prévoyez de caler le camescope sur un support d’appoint.
Pour un mono-CCD, le PC7 «assurait » déjà fort bien. C’est pourtant sur ce front que Sony a décidé de porter l’essentiel de son effort. En comparant des plans identiques provenant des deux modèles, on mesure l’apport de la nouvelle optique. Sur les gros plans bien éclairés, la différence est subtile, voire insignifiante. En revanche, dès que l’on adopte des cadrages larges, l’image se révèle mieux définie et plus piquée avec le nouveau venu, tandis que les éléments en retrait paraissent moins écrasés. Ainsi, les feuilles d’un buisson situé à trois/quatre mètres gagnent en netteté. Le Sony DCR-PC10 l’emporte aussi en rapport signal sur bruit, et procure un rendu plus lumineux. A noter, une sensibilité légèrement accrue en basse lumière (sans rejoindre cependant les performances des modèles analogiques dans ce domaine) et un effet de Smear (pinceau lumineux lorsqu’on accroche une source d’éclairage) moins marqué. Ce dernier s’avérait, reconnaissons-le, raisonnable sur le PC7. Il semblerait par ailleurs que les circuits électroniques aient été réglés différemment sur le petit nouveau. On observe en effet des teintes plus saturées, et de manière générale, les couleurs plus chaudes en intérieur. Une remarque : nous avons effectué ces observations sur un moniteur professionnel et sur un téléviseur d’entrée de gamme réglé en standard. Dans les deux cas, l’effet bonifie surtout les couleurs froides, rehaussant les verts, les bleus, voire les jaunes et les violets. Mais, sur le téléviseur grand-public, les rouges et orangés, flatteurs sur un écran de qualité, ont pu paraître trop « poussés », les contours perdant légèrement en précision.
Enfin, malgré des améliorations en terme de qualité d’image, l’appareil reste en retrait face à un tri-CCD. Pour le reste, nous n’avons pas réalisé de comparatif avec les autres mono-CCD, mais cela ne devrait tarder.
Aie, aie, aie ! L’échantillon reçu pour notre banc d’essai est-il parfaitement représentatif ? Toujours est-il qu’un bruit de fonctionnement a ronronné sur nos rushes, surtout perceptible, bien sûr, dans les ambiances calmes. Certes, les tambours des modèles DV tournant à une vitesse supérieure, ces camescopes peuvent se révéler plus bruyants que leurs collègues analogiques. Certes, la miniaturisation extrême interdit sans doute une parfaite isolation du micro intégré. Mais le PC7 testé parallèlement ne présentait pas ce défaut (rushes juxtaposés sur une même cassette)…
L’enregistrement sonore s’effectue toujours uniquement en 12 bits 32 kHz, ce qui favorise le doublage audio. Mais, comme son frère, le PC 10 lit les cassettes dotées d’un son 16 bits 44 ou 48 kHz.
On retrouve la connectique du PC7, prise mini Jack regroupant les sorties vidéo composite, audio et casque, sorties Ushiden et DV sur le corps de l’appareil. Et la même trappette de protection, un peu fragile… Le connecteur Lanc de montage et l’entrée micro permettant le doublage son, restent implantés sur un support optionnel. Demeurent bien sûr le time code SMPTE et l’insertion de séquence sans perturbation aux points de raccord, en cours de tournage. La mécanique est identique à celle du PC7 avec une pause non bruitée, l’avance image par image, le ralenti 1/3 de seconde. Même vitesse de bobinage pour finir : 2 minutes 30 environ pour une cassette de 60 minutes.
Sony renforce ici l’identité et la logique du PC7. Pas de surcharges, pas de multiplication de fonctions annexes, mais des améliorations qualitatives de l’outil de tournage. Devenu tout à fait débrayable (obturateur exclu) et Stamina, le Sony DCR-PC10 bénéficie d ‘une qualité d’image et d ‘un écran bonifiés. Un stabilisateur optique et un micro mieux isolé nous auraient comblés.
Hormis le mode Photo, le fondu au noir et le véritable 16:9, le PC7 ne recelait pas d’effets. Son frère est mieux loti dans ce domaine avec les modes : pastel, négatif art, sépia, noir et blanc, solarisation, mosaïque. Le Sony DCR-PC10 intègre de surcroît un générateur de caractères exploitable avec les seules cassettes à mémoire. Les textes peuvent apparaître en sept couleurs et en deux tailles. Ajoutez quelques titres préprogrammés (Hello, Happy Birthday, etc.). A noter, la possibilité de recherche automatique par titre.
Optionnel comme sur le PC7, le VLM7 (ci-dessus) comporte la borne Lanc et l’entrée micro qui peut devenir une entrée Line à l’aide d’un câble à 40 F. Environ 290 F. Autre option cette fois réservée au PC10, le Laserlink, pour éviter de brancher le camescope sur la TV, grâce à un récepteur IR connecté à la TV.
Même concept de camescope miniature à architecture verticale avec le JVC GR-DVX (15.000 F environ). Ce modèle combine aussi écran 180.000 pixels et viseur couleurs. Il intègre de surcroît de multiples volets et effets, dont certains en lecture, un mini système de post-production classique,
une carte d’acquisition d’images fixes pour PC et un procédé de montage par pilotage informatique. En revanche, pas de Stamina, d’optique Zeiss, ni de sortie DV et un autofocus moins fiable.
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