Deux points communs pour les modèles de ce comparatif de caméscopes numériques DV. D’abord, ils n’excèdent pas 13000 F, annonçant l’ère des camescopes numériques relativement « abordables ». Ensuite, ils sont dotés d’un écran couleurs en lieu et place de viseur. Une option défendue par Sharp depuis quelques années et que Sony adopte sur une partie de sa gamme.
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Malgré la proximité des deux concepts, on relève des différences en terme d’ergonomie. Le Sharp est constitué de deux modules juxtaposés : la poignée-objectif qui pivote à 270° et l’écran couleurs jumelé à la partie magnétoscope, que l’on peut ainsi retourner complètement face au sujet. Chic, avec ses formes arrondies et son carénage métallisé, compact, mais pas trop, l’appareil implique une tenue à deux mains qui favorise la stabilité.
Tout d’une pièce, le Sony dispose d’un écran articulé capable de se désolidariser du boîtier, s’orienter vers le bas et se redresser complètement sur le dessus de l’appareil, faisant face à la personne filmée. L’auto-filmage ne pose donc pas davantage de problème qu’avec le concurrent. Plus ramassé que le Sharp VLDC3S, le Sony SC100 se révèle aussi un peu plus ergonomique, le fait qu’il soit d’un seul tenant limite davantage les déséquilibres.
L’écran du Sharp se révèle plus confortable que celui du Sony (10,2 cm contre 7,5 cm), et s’avère un peu plus mobile : on peut le tourner, vers le haut ou le bas à angle droit par rapport à l’objectif. Côté définition, le Sony l’emporte avec quelque 180.000 pixels au lieu de 112.320. Une différence visible qui se traduit par un meilleur rendu des détails, des couleurs plus précises et un excellent contraste.
Malgré leur qualité, les écrans deviennent difficilement lisibles dans les classiques conditions « difficiles » : extérieurs jour, environnement très lumineux.
La batterie au Lithium-Ion du Sony nous a procuré quelque 90 minutes d’enregistrement continu, automatismes inhibés. Un chiffre très appréciable dans la mesure où l’écran reste obligatoirement en fonctionnement. Bien pratique également, l’affichage de la capacité de temps restant grâce au système Info-Lithium.
Le Sharp, doté d’accus plus volumineux, allait jusqu’à deux heures, là encore dans les mêmes conditions. En réel, autrement dit en exploitant le zoom (modérément), l’autofocus, et la mise hors tension/sous-tension (sans exagérer), il faut retrancher 20 à 30 % de ces valeurs.
Des puissances de zoom équivalentes puisqu’on se trouve face à des ×10. Le relais est assuré par un ×40 numérique pour le Sony SC100 et un ×25 pour le Sharp VLDC3S. Le Sony affiche en équivalent photo un 44-480 mm contre 40-400 pour le Sharp, qui embrasse le champ le plus large, se révélant ainsi mieux armé en cas de manque de recul. Cela dit, aucun des deux modèles ne peut se targuer de disposer d’une position grand-angle. Dommage.
On apprécie en revanche la fluidité du zoom Sharp : il ne marque aucun à-coup, même lorsqu’on passe du domaine optique au numérique ; tandis que le Sony ralentit lorsqu’on rejoint la position téléobjectif et le domaine numérique.
A noter, la fonction Extend Zoom du VLDC3S. Elle multiplie par 1,5, 2 ou 2,5 la focale dès qu’on la sollicite, un bon moyen d’obtenir le fameux effet coup de poing. Cela compense une vitesse rapide de zooming de 2,5 secondes environ (1,8 pour le SC100).
Contrairement à Sony, qui opte pour l’automatisme quasi absolu, Sharp ménage un espace de créativité en proposant des réglages de mise au point, balance des blancs, obturation rapide (jusqu’au 1/10.000 s) et exposition (en sus de la compensation de contre-jour).
Deux approches divergentes qui situent l’utilisateur auquel s’adresse chaque appareil. Manifestement le Sony SC100 se destine au vidéaste amateur, qui mise sur l’efficacité des automatismes et ne souhaite pas se préoccuper d’ autre chose que du cadrage. De fait, ces automatismes fonctionnent bien. Ainsi, la balance des blancs, passe des intérieurs aux extérieurs assez tranquillement. On ne note pas non plus de pompage excessif du diaphragme et une touche Backlight assez bien placée permet de compenser immédiatement les contre-jours. L’absence de réglage de la mise au point manuelle constitue en revanche une initiative très discutable sur un modèle à ce niveau de prix. Ce type de lacune concernait jusqu’ici davantage les entrées de gamme que les produits sophistiqués. Cela dit, l’utilisateur dispose d’un recours : le verrouillage possible de l’autofocus, par simple pression sur un petit bouton placé sur le dessus du boîtier. Une solution assez astucieuse à une réserve près : on tend surtout à exploiter ce blocage en cas de pompage. Or, lorsque cela se produit, on verrouille une fois sur deux son point sur le flou. Il ne reste plus qu’à recommencer jusqu’à tomber sur l’image nette, ce qui se révèle assez agaçant. Heureusement, l’autofocus s’avère extrêmement efficace. Les pompages sont rares et se produisent essentiellement en très basse lumière.
Des automatismes satisfaisants sur le Sharp si l’on excepte (pour le modèle que nous avons testé du moins) un très léger tirage optique sur une focale intermédiaire. L’autofocus, de bonne facture se montre rapide, comme sur le Sony, mais il donne des signes de faiblesse dès qu’on atteint la limite de sensibilité du camescope. Or, celle-ci se rencontre assez vite.
Mais l’avantage du Sharp VLDC3S tient à ses réglages manuels. Pour cela le constructeur a développé un système original. Il recourt à différentes pages de menus, dont les options, qui s’affichent aux quatre coins de l’écran, s’activent à l’aide d’une touche directionnelle. Cette même touche permet de retoucher son point.
Inconvénient, il faut que la bonne page de menu soir affichée au bon moment pour éviter les tâtonnements. De plus, si l’on inhibe l’autofocus et que l’on change de page de menu, aucune indication ne subsiste pour signaler la modification de ce paramètre technique. A contrario, un pictogramme indique l’exploitation du mode Gain Up (basse lumière) quelle que soit la page de menu sélectionnée et prévient en cas d’ éclairage insuffisant.
Dans les deux cas on dispose d’un stabilisateur numérique. Celui du Sony, qui exploite une technologie plus récente, ne recadre pas. De plus, on ne constate quasiment aucune différence qu’il soit activé ou inactivé, sauf en basse lumière.
Difficile d’en dire autant du Sharp. Passons sur le petit recadrage qu’il occasionne. Plus gênant, il nuit au piqué de l’image qu’il assombrir visiblement.
Enregistrement en 16:9, fondu au noir et mode Photo figurent aux deux programmes. La durée du gel d’image lorsqu’on exploite le mode Photo avoisine 6/7 secondes. En outre, sur le Sharp, rien n’interdit de réaliser une vue fixe de la longueur voulue. Pour le reste, le Sony génère Sépia, Négatif, Solarisation, Pastel, Noir et Blanc et Mosaïque (cette dernière est également disponible en fondu). L’appareil dispose, par ailleurs, d’un générateur de caractères ainsi que de 8 titres préprogrammés, mais le titrage n’est permis qu’avec des cassettes à mémoire (deux fois plus coûteuses que les autres).
Le Sharp permet la stroboscopie. De plus, il comporte une fonction rare (uniquement partagée avec les modèles DV JVC) : il offre de recadrer une vue et de zoomer sur le détail souhaité en lecture. Enfin, il autorise des transitions de type fondu-enchaîné, mais il faut pour cela enregistrer la vue à recouvrir en mode Photo.
Des images à la définition proche : un peu moins de 450 pts ligne. La différence joue surtout en terme de colorimétrie, le Sony SC100 accusant une dominante plutôt froide, tandis que son concurrent réchauffe davantage les teintes. Sans prétendre au meilleur du DV, ces deux images ne reflètent pas moins une indéniable amélioration face aux rendus Hi-8 et S-VHS grand-public. Sony l’emporte sans appel pour la sensibilité. Celle du Sharp se révélant franchement médiocre. Le VLDC3S possède bien un mode Gain Up qui remplace la compensation de contre-jour dans les options de menu dès que l’éclairage pèche. Mais ce mode exploite une vitesse d’obturation lente, résultat : un écho visuel accompagne les bougés du camescope et les mouvements du sujet sans pour autant éclairer l’image de façon significative. Enfin, les deux modèles disposent d’un mode de défilement lent (LP) qui augmente de 50 % la durée des cassettes sans nuire à la qualité d’image.
Les deux camescopes enregistrent en 12 bits 32 kHz. Avantage : le doublage son stéréo possible lors de montages de DV à DV et ici, sur les camescopes eux-mêmes. Côté qualité audio, on préfère sans hésiter celle du Sony. Les bruits de fonctionnement se révèlent en effet, nettement plus audibles sur le Sharp. Pour le reste, on peut connecter casque et micro aux deux appareils, qui disposent naturellement d’un haut-parleur.
Une connectique complète dans les deux cas avec notamment une sortie DV pour les copies sans perte de DV à DV.
Enfin, le Sony dispose d’une prise Lanc permettant à une table de montage de piloter le camescope et autorisant la synchro édition avec les magnétoscopes dotés du même connecteur. Rien de tel sur le Sharp. Cette lacune rend l’enregistrement du time code moins pertinent. En effet, ce dernier, nécessaire pour réaliser un montage précis, doit transiter par une borne de montage. Il faudra donc utiliser un lecteur autre que le VLDC3S pour l’exploiter.
Côté fonctions de lecture, on dispose de part et d’autre d’une pause parfaite et, via la télécommande, de ralentis (avant seul sur le Sharp) et d’avance/recul image par image (avance seule sur le Sharp).
Signalons pour finir la rapidité de bobinage du Sharp : 1 ’30 » environ, pour une cassette de 63 minutes, contre 2’30 » pour le Sony.
Une impression assez étrange. Avec ses réglages manuels le Sharp semble plutôt s’adresser à des vidéastes exigeants, tandis que le Sony opte sans nuance pour l’utilisateur « sans souci ». Mais dès que l’on examine le versant montage, la tendance s’inverse. Le premier propose un simple nettoyage des rushes (à moins d’opter pour le montage virtuel) tandis que le second la joue classique et efficace.
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