Avec la sortie du Digital8, les caméscopes DV mono-ccd de paume Sony voient leur niveau d’exigences grimper. Plus coûteux, ils doivent justifier de vrais avantages. Et le Sony DCR TRV8 ne manque pas d’atouts pour narguer ses frères caméscopes numériques.
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Danielle Molson – juillet 1999
Écran de 8,9 cm de diagonale, prix en baisse par rapport aux précédents modèles comparables de la marque… Ce DV de paume aligne de solides arguments. Il arbore une taille intermédiaire entre une miniature de type Panasonic DS33 et les modèles plus volumineux (c’est certes relatif ! ) comme le Panasonic DA 1 ou le JVC GR-DVF10.
Mais, l’originalité du Sony DCR TRV8 tient d’abord à son optique concoctée par l’Allemand Carl Zeiss, célèbre dans l’univers de la photo pour équiper les marques Contax et Hasselblad. Sony avait déjà fait appel à ce prestigieux opticien pour ses minis à architecture verticale PC10 et PC1 avec un résultat convaincant en terme de « clarté » de l’image et de minimisation des distorsions.
Toute la connectique figure sur le boîtier : sorties DV, Y/C, composite par mini-Jack, mais aussi prises casque, micro et Lanc. Bien vu. Non seulement, un micro externe est connectable directement à l’appareil, mais il peut se fixer sur la griffe porte-accessoires de la coque. Notez que cette griffe est « intelligente ». C’est-à-dire que la batterie Info-Lithium inclut, dans le décompte affiché sur l’écran ou le viseur, la consommation prévisible de certains micros de la marque, s’ils sont utilisés ici. Côté montage, on bénéficie de la borne Lanc compatible avec tous les magnétoscopes DV actuels (Sony DHR1000, GVD300 et 900 et Panasonic NV-DV10000). On dispose aussi de ralentis avant-arrière et de la progression image par image.
Aujourd’hui nous vous recommandons plutôt une numérisation mini DV, puis de réaliser un montage vidéo à l’aide d’un logiciel de montage virtuel comme Da Vinci Resolve. Cette procédure est plus simple et ne risque pas d’endommager vos précieuses bandes vidéos à force de lectures et de rembobinages rapides.
Pas grand-chose à redire dans ce domaine. Bon équilibre, accès rapide et facile aux principales commandes et surtout superbe écran de 8,6 cm, participant au plaisir du tournage et au confort de relecture. L’appareil est certes moins miniaturisé que les deux autres camescopes testés, mais il reste plus léger (630 g) et surtout plus compact que les modèles analogiques et Digital8 actuels.
La batterie s’alimente à même le Sony DCR TRV8, ce qui nous paraît peu pratique. En effet, le bloc secteur est aussi volumineux qu’un chargeur (donc pas de gain d’espace lors d’un déplacement) et le camescope se trouve immobilisé le temps de la charge. Par chance, celle-ci n’est pas trop longue : 90 minutes pour la recharge normale de la batterie fournie (soit 155 minutes maxi d ‘autonomie en continu) et 150 minutes pour une recharge complète (170 minutes maxi en continu).
En tournage réel, avec écran et sans véritable souci d’économie, comptez une heure quarante et plus. Ce qui correspond à une journée de tournage en voyage organisé par exemple. Comme sur tous les modèles actuels de la marque, il s’agit d’une batterie Info-Lithium. En d’autres termes, une Lithium-Ion capable d’indiquer au vidéaste sa durée restante en minutes. Enfin des accus atteignant 355 et 540 minutes maximum en continu sont proposés en option (NP-FM70 et 90).
Les automatismes sont globalement satisfaisants. L’autofocus se montre très efficace en conditions normales, et plutôt bon quand les choses se gâtent (faible éclairage). Le TRV8 gère correctement l’exposition, avec un petit bémol pour les hautes lumières, comme pour les autres DV mono-CCD. Enfin, la balance des blancs, très efficace, réagit mieux aux délicats passages intérieur/extérieur que celle des deux autres camescopes testés dans ce numéro. Les principaux réglages répondent à l’appel, à commencer par l’exposition et la mise au point. Bonne initiative, la netteté se retouche à l’aide d’une bague cerclant l’objectif, système plus ergonomique que celui, très répandu de la molette. En revanche, on regrette l’absence du Push Auto. Ce semi-automatisme bien pratique, dont Sony dote pourtant des modèles moins prestigieux, permet de réactiver ponctuellement l’autofocus lorsqu ‘on travaille en mode manuel. En dernier lieu, la balance des blancs, souvent non débrayable sur les Sony, est ici mémorisable. On dispose même de préréglages lumière intérieure et extérieure. Il faut cependant passer par le menu pour y accéder, d’où une possibilité d’intervention en cours de tournage plus limitée que sur le Panasonic DS33. Quatre vitesses d’obturation lentes du 1/25 au 1/3 de seconde figurent parmi les effets spéciaux (rubrique : Slow Shtr).
Enfin, différents modes d’exposition automatique favorisent le tournage dans certaines conditions spécifiques : portrait, sport, plage et ski (compensent la sous-exposition des sujets sur des surfaces très lumineuses et réfléchissantes), crépuscule (pour les feux d’artifice, néons, couchers de soleil), paysage (mise au point sur l’infini), faible lumière, projecteur (évitent la surexposition des sujets douchés par la lumière, sur une scène par exemple).
Numérique, le dispositif bénéficie des quelque 800.000 pixels du capteur, sur lesquels 400.000 environ servent a former l’image sur une cible mouvante. Ces pixels surnuméraires améliorent la qualité de la stabilisation verticale et surtout horizontale pour assurer des panoramiques assez coulés, même en longue focale. La différence de texture vidéo est assez légère avec et sans stabilisateur (c’est la moins sensible des trois modèles de ce numéro). L’emploi de ce système se signale surtout par une baisse du piqué, surtout perceptible en basse lumière.
Sony a doté son miniDV de 14 effets spéciaux. Aux classiques modes solarisation, sépia, noir et blanc, etc., viennent s’ajouter les effets numériques dont l’intensité se règle par paliers. Ainsi, dans le cas du gel d’image, la vue fixe est-elle plus ou moins opaque. Même chose pour le LumiKey. Cet effet, exclusif aux camescopes Sony, saisit une image fixe dans laquelle les zones lumineuses sont rendues transparentes pour y incruster une séquence vidéo.
Le TRV8 intègre bien sûr le fameux NightShot qui a défrayé la chronique l’été dernier. S’il n’est pas aussi efficace qu’on l’a dit pour voir la lingerie transparaître sous les vêtements des filles, il reste tout fait exploitable pour filmer dans l’obscurité la plus parfaite. Une précision, le NightShot ne se confond en aucun cas avec une faible sensibilité. L’image qu’il produit est tout à fait spécifique : monochrome verte, elle restitue mal les yeux qui paraissent globuleux (yeux de poisson). Emploi préconisé du système, la surveillance du sommeil de bébé. La distance objectif-sujet se limite néanmoins à 3 mètres, sauf si on utilise les vitesses d’obturation lentes directement accessibles, via un bouton situé près de l’interrupteur NightShot. On filme alors jusqu’à quelque 20 mètres. L’inconvénient reste que l’on n’échappe pas à l’effet de stroboscopie sur les sujets mobiles, dès que l’on descend sous le 1/50″ de seconde.
Enfin, un générateur de caractères permet d’incruster ses titrages en sept couleurs, deux tailles et sur plusieurs emplacements. Mais il est réservé aux enregistrements effectués sur les cassettes à puce de la marque.
L’image très piquée affiche nettement ses 500 points-ligne de définition. Elle procure l’impression d’un meilleur rapport signal/bruit que la moyenne, et cela se traduit par une plus grande transparence de l’image : « l’effet Zeiss » … C’est toutefois assez subtil et se perçoit surtout en l’absence de stabilisateur. On regrette d’autant plus le choix d’un système numérique plutôt qu’optique. La colorimétrie reste équilibrée en intérieur comme en extérieur. Certains lui reprocheront pourtant une certaine froideur. Enfin, si les rouges et autres teintes saturées restent bien cantonnés dans leurs contours en plans serrés, voire moyens, ils s’échappent un peu en plans larges. Mais c’est le cas sur quasiment tous les mono-CCD, dont les trois présentés ce mois-ci.
Côté son, le Sony DCR TRV8 enregistre en PCM stéréo, au choix en 12 ou 16 bits selon la qualité de restitution souhaitée. Les plus exigeants préféreront à raison le 16 bits, mais ce mode interdit le doublage son ultérieur en DV. Notez que ce dernier est permis sur l’appareil.
La mise en fonctionnement se signale, mais plus discrètement que sur les autres modèles testés dans ce numéro. En revanche, on perçoit, à la lecture de la cassette, le ronronnement du moteur en ambiance calme.
Un prix très attractif pour ce petit paume positionné à 11.000 F pour une seule raison : il n’est pas archi-miniaturisé. Facile à utiliser, doté d’un écran « royal », il délivre une image très piquée servie par des automatismes efficaces. Dommage que le stabilisateur, malgré sa qualité, reste numérique. On apprécie par ailleurs que Sony n’ait pas rogné sur les réglages de base, ce qui rend l’appareil aussi séduisant pour les débutants que pour des vidéastes plus avertis.
CV 129