Révolution ! Concrètement, que donne ce caméscope numérique tri-ccd Sony sur le terrain, à part des 0 et des 1 ? Nous avons confronté le Sony DCR-VX1000, à l’ancien champion « poids lourd » grand public : le Sony CCD-VX1.
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Avec des spécifications techniques propres à affoler tous les fêlés de l’image, le camescope numérique vient électrochoquer notre ronronnante planète analogique. Et pourtant, quoi de plus rassurant que le Sony DCR-VX1000, premier représentant de cette redoutable tribu ? Avec sa coque gris métallisé et son ergonomique poignée de transport, l’aspect de ce tri-CCD rappelle furieusement celui de son inspirateur Hi-8, le CCD-VX1. Certes, les formes ont perdu leurs rondeurs, la partie magnétoscope bénéficie d’un rétro éclairage, plus high tech et comme sur les modèles professionnels, un vaste pare-soleil coiffant l’objectif, évite les phénomènes de diffraction. En outre, nombre de réglages ont émigré des flancs vers le dos de l’appareil, une position plus judicieuse pour prévenir les erreurs de manipulation et préférable en termes d’accessibilité. Restent trois surprises autrement consistantes : deux bonnes et une mauvaise. Les bonnes se nomment viseur couleurs et stabilisateur. Centré et niché dans la coque, le viseur accroît la compacité et la maniabilité de l’appareil. Mais surtout, il est lumineux et aligne quelques 180.000 pixels ce qui permet de filmer très confortablement. De fait, les éléments d’une scène se révèlent parfaitement distincts et l’effort de discrimination réclamé à l’œil s’avère bien moins important qu’avec un modèle noir et blanc grand public. Mais c’est la fine frange bleue incrustée sous l’image qui retient l’attention. Y figurent une bonne partie de ces indications « indispensables » qui jusqu’ici envahissaient le cadre. L’implantation d’un stabilisateur sur un Handycam doté d’un zoom x10 (x20 numérique) s’imposait. Une fonction, qui manquait cruellement sur le VX1 au zoom ×12.
Le principal point noir, la détestable surprise, n’est autre que la disparition de la bague de zoom. Une fois de plus, nous nous retrouvons face à une stratégie marketing visant sans doute à dissuader les « pros » de se reporter sur l’attractif petit nouveau. Toujours est-il que cela rend la mise au point manuelle problématique dans les situations d’urgence. En effet, 5/6 secondes minimum sont nécessaires pour passer de la plus courte à la plus longue focale, et aucune touche de type Instant Zoom ne permet d’y parvenir directement.
Résultat, pour conserver une efficacité maximale, j’ai privilégié un mode d’utilisation semi automatique : j’ai opté pour le mode Manuel et recouru au Push Auto lors de chaque modification de cadrage. Presser cette touche (qui mériterait d’être plus grosse) actionne l’autofocus, une fois relâchée, le point se verrouille sur une position fixe. Une solution finalement satisfaisante, du moins lorsqu’on ne travaille pas sur un mouvement ou dans des conditions délicates pour l’automatisme. Nouveau, une position Infinity permet, toujours en mode manuel, de faire la netteté sur l’arrière-plan.
Côté optique, la plus courte focale du Sony DCR-VX1000 n’est qu’un 39 mm photo, on aurait préféré un vrai grand angulaire. Le zoom à vitesse variable du VX1 semble avoir été optimisé sur son successeur, notamment en termes de fluidité, puisqu’il permet de réaliser, sur pied, des mouvements lents, très progressifs et sans à-coups. A noter, la possibilité d’inhiber le zoom numérique, via le menu. Cela dit, avec une bonne lumière, la qualité de l’image m’a paru relativement peu affectée par l’emploi du zoom x 20.
La palette de fonctions offerte par le VX1 était déjà impressionnante : du filtre gris neutre, utile en cas de trop forte luminosité, aux différents réglages de la balance des blancs, en passant par le Zébra qui facilite le dosage de l’iris en striant les portions d’image surexposées. Le Sony DCR-VX1000 fait mieux. D’une part en portant à 20 le nombre de valeurs d’ouverture du diaphragme, de l’autre en offrant 20 vitesses d’obturation dont certaines sont des vitesses lentes (jusqu’à 1/3 de seconde). Autre possibilité venant s’ajouter aux modes d’exposition programmés, les priorités diaphragme ou vitesse, appareil déterminant la vitesse la plus adéquate en fonction de l’ouverture choisie et inversement. Côté réglages personnels de l’image sauvegardables ou Custom Preset, accessibles par le menu, on retrouve la possibilité d’intervenir sur le gain (deux niveaux), la netteté, la balance des blancs, les modes programmés (sur 7 niveaux), mais aussi sur la saturation des couleurs. En revanche, les teintes ne sont pas modifiables, comme sur le VX1.
Ces réglages peuvent s’inscrire à tout moment dans le viseur sur simple pression d’une touche CP située sur la poignée. Une référence très précieuse pour se repérer d’un tournage à l’autre.
Le VX 1000 est naturellement doté d’une kyrielle d’effets, à commencer par le fondu au noir, le fondu-enchaîné entre une image gelée et une scène en mouvement et un vrai mode 16/9. A cela s’ajoutent un intervallomètre très élaboré et surtout un mode photo qui gèle l’image en haute résolution sur une durée de 5 secondes. Petite précision technique, ces vues ne sont pas stockées sur la même piste que l’image en mouvement, mais sur celle accueillant les informations de time code et de data code. Les images obtenues par ce système sont d’une qualité suffisante pour donner de bons instantanés sur papier. A condition bien sûr de disposer d’une imprimante vidéo. Nous reviendrons sur ce point dans un prochain numéro.
Les essais ont été menés conjointement avec les VX1 et VX1000 qui disposent de trois capteurs de même facture pesant 470.000 pixels l’un. Ces deux caméscopes sont donc en mesure de produire 500 pts/ligne de résolution horizontale en sortie caméra directe. En revanche, le VX1 plafonne à 380 pts/ligne après enregistrement, tandis que le Sony DCR-VX1000 qui enregistre au format DV atteint les 500 pts/ligne (certes, on ne les retrouve pas lorsqu’on sort en analogique).
Prises de vues nocturnes sur une petite place éclairée par des réverbères. Dans les deux cas des images bruitées certes, mais modérément, sans papillotement coloré, avec un léger avantage pour la VX1000 si l’on ne pousse pas le zoom numérique dans ses retranchements. La différence indéniable apparaît au niveau du Flare, barre lumineuse verticale partant d’une source d’éclairage. Avec la VX1000, cette nuisance n’est pas totalement éliminée mais elle s’avère beaucoup mieux maîtrisée, d’où une image bien plus propre.
Journée ensoleillée. Rien à redire concernant la netteté sur les plans tournés avec le VX1000, mais des couleurs paraissent un peu pâlottes. Qu’à cela ne tienne, une exploration du menu m’a dévoilé l’existence d’une possibilité de renforcer la saturation sans modifier la nature de la teinte (Custom Preset). J’augmente légèrement le niveau de Color… Là, c’est un pur bonheur ! Vermillons, carmins, orangés… Enfin de vrais rouges, vivants, claquants, qui ne virent pas au bordeaux et surtout qui ne bavent pas ! Qui peut le plus, peut le moins : même constat avec les autres teintes. Ainsi, dans le cas d’un objet bleu plongé dans un bac bleu, les nuances de profondeur restent tout à fait perceptibles, ce qui préserve tout son relief à la scène.
Nous n’avons repéré à l’œil aucune dominante particulière. L’image nous a paru fidèle, ni anormalement froide, ni artificiellement réchauffée. La subtile restitution des teintes chair est servie par un excellent piqué qui fait merveille pour les visages d’enfants, dont elle rend toute la délicatesse. Une bande passante de chrominance, qui a évolué de 1 à 6 MHz, ce n’est pas seulement une courbe, l’effet s’apprécie à l’œil nu. Pour ce qui relève de la dynamique du signal, le système « encaisse » bien, avec des blancs nuancés et des noirs profonds. Sur les plans larges on constate une belle profondeur de champ avec des arrières-plans détaillés. Par comparaison, l’image de la VX1, moins définie, est largement distancée. Un constat plus frappant encore pour la colorimétrie : certes, les teintes ne bavent pas mais elles semblent légèrement pâteuses, moins détaillées et surtout moins éclatantes. Précisons que notre prise en main était de courte durée et que nous livrons ici nos premières impressions. De plus nous n’avons pu exploiter que les sorties Y/C du VX1000. Nous reviendrons très prochainement sur ce camescope numérique, avec un comparatif entre : le VX 1000, une Bétacam et le modèle Hi-8 EVW300.
Fini la FM, la Hi-Fi, l’enregistrement s’effectue en numérique 12 bit/32KHz sur une piste PCM (stéréo), la seconde piste PCM 12 bit étant réservée au doublage son. Enfin ce camescope est en mesure de lire une piste PCM 16 bit (qualité DAT) que dans l’avenir certains magnétoscopes numériques pourraient (sous réserves) être capables d’enregistrer. Saluons le micro d’excellente qualité, la présence de prises casque et micro, mais aussi, caractéristique très «pro», la possibilité d’intervenir sur le niveau d’enregistrement sonore.
On retrouve les modes de lecture spéciaux du VX1. Mais sur cette dernière, ils étaient servis par un dispositif mécanique et non numérique. Résultat, le ralenti avant/arrière du VX1000 est parfaitement fluide et l’arrêt sur image tout comme l’avance et le recul image par image se révèlent impeccables. Un plaisir… La présence d’un prise DV vous permettra la numérisation de vos mini DV en conservant la qualité d’image d’origine.
Dans ce domaine, le DV combine les avantages du VHS et du Video 8 puisqu’il autorise l’insertion d’image sans affecter le son d’origine et possède un time code enregistrée sur une piste séparée (à l’instar du RC) ce qui épargne les problèmes de discontinuité. Ainsi, lorsqu’on insère, dans une scène déjà enregistrée par le VX1000, une nouvelle séquence, celle-ci prend les valeurs de time code des images qu’elle remplace. Le Sony DCR-VX1000 possède une connectique Lanc tandis que le modèle Panasonic NV-DJ1 est doté, comme il se doit d’une prise Control M. Le VX 1000 est pilotable, via sa borne Lanc par un magnétoscope analogique ou une table de montage classique. De plus, nouvelle réconfortante pour les possesseurs de régies de mixage vidéo ou d’effets, le parc existant reste opérationnel, à ceci près qu’il faut se contenter de travailler en composite et Y/C. Notez que les éditeurs capables de gérer un time code RC seront en mesure de tenir compte de celui du camescope numérique, qui s’enregistre systématiquement lors des prises de vues. Dernier point, assez décevant : une cassette de rushes se recopie sans perte une fois et une seule sur un enregistreur numérique. Dès que l’on duplique la seconde génération, il faut obligatoirement opter pour le mode analogique. Le système a été volontairement bridé de façon à éviter les recopies infinies. Les adeptes du montage virtuel devront attendre avant de connecter leur camescope sur ordinateur via la prise numérique. En effet, le codage DV est très spécifique et il n’existe actuellement aucune interface susceptible de le convertir dans un format exploité en informatique, ni de le décompresser (NDR : nous sommes en 1995 !).
A noter l’extrême solidité des bandes DV qui, d’après le service technique Sony, seraient susceptibles d’êtres réenregistrées une bonne dizaine de fois sans dommage pour la qualité de l’image. Certains sourcils vont se froncer lorsque nous dirons qu’il s’agit d’une enduction Métal Evaporé. A priori, pas d’alarme. Pour parer aux drop out, un système de numérisation des signaux prévoit une procédure de correction d’erreurs automatique. Ce système est indépendant du TBC, présent sur tous les caméscopes numériques, VX 1000 compris, et chargé de corriger l’instabilité du signal.
En pratique, nous avons utilisé pour nos essais une bande vierge et une cassette de démonstration, qui avait déjà été enregistrée et réenregistrée. Nous n’avons pas constaté de différence. Sur environ 40 minutes d’images, aucun drop out ne s’est manifesté lors de deux lectures successives.
Outre les classiques fonctions de lecture et d’enregistrement, elle arbore une touche Print permettant de lancer une impression lorsque le camescope se trouve relié à l’imprimante. Elle affiche également à l’écran des données de type : date, heure, time code, mais aussi les listes de photos (jusqu’à 36, chacune étant immédiatement accessible) et les indications concernant les réglages caméra utilisés pendant le tournage. Les informations les plus spécifiques sont stockées dans le circuit implanté sur la tranche de la cassette. Petite mise en garde à ce propos : toutes les cassettes que l’on trouvera dans le commerce n’intégreront pas obligatoirement ce circuit.
Le Sony DCR-VX2000 et un caméscope numérique DV tri-ccd qui ne renie pas sa parenté avec le Sony VX1000. Très ressemblant sur le plan physique il opère dans un contexte beaucoup plus concurrentiel. Sa sensibilité et la qualité d’image ont été amélioré et de nombreuses fonctions sont venues se greffer sur le haut de gamme Sony.
Descendant en ligne direct du VX1000, meilleur et moins cher que le VX2000, le Sony DCR-VX2100 bonifie ce dernier en tenant compte des critiques formulées par les utilisateurs. Un caméscope plus ergonomique avec des formes plus arrondies, une sensibilité et la qualité audio sont améliorées.
le nouveau caméscope culte qui devrait enthousiasmer jusqu’aux semi-pros.
Oubliez le prix, ajoutez une bague de zoom, un vrai grand-angle et vous tenez le camescope idéal. Il allie une très vaste palette de réglages et de possibilités à une qualité d’image et de son inégalées dans les formats grand public et institutionnels (S-Vidéo). Autres atouts de taille, le confort de tournage et l’ergonomie.
Caméra | |
Capteur |
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Objectif |
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Exposition |
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Vitesse d’Obturation |
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Bal. des Blancs |
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Sensibilité |
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Viseur Couleur |
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Magnétoscope | |
Audio |
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Sorties A/V |
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Autres Fonctions |
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Poids/Dim |
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Prix Indicatifs |
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CV 87