Le Sony VX1000, premier caméscope numérique DV commercialisé, est vite devenu un modèle culte. Il a battu des records de longévité sans descendre de son piédestal. Dans un contexte bien plus concurrentiel, son descendant direct, le très attendu Sony VX2000, s’annonce pour le début juillet.
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Danielle Molson – juillet 2000
Quoi, pas de nouvelle fonction spectaculaire ? Juste un VX1000 revisité, ayant raflé les entrées DV-analogiques et le Memory Stick du Sony TRV900… D’accord, le nouveau tri-CCD gagne un écran, une autonomie accrue et une belle bague de zoom mécanique, dont seuls bénéficient aujourd’hui les objectifs du Canon XL 1. Mais pas d’objectifs interchangeables ni de trio de capteurs mégapixels pour rêveurs vidéomaniaques…
Allez, autant l’annoncer d’emblée. Il a un sacré atout dans la manche, le Sony VX2000… ou plutôt dans la tête : ses capteurs héritent en effet leur technologie de l’univers pro, pour offrir enfin au DV une sensibilité digne de ce nom.
Mais Sony n’hésite pas à monnayer cet avantage crucial en commercialisant son petit dernier à 26.000 F. C’était le coût du VX1000 au moment de sa disparition en 1998. En deux ans, le prix moyen des camescopes a baissé et même un «indémodable» comme le TRV900 s’est vu repositionner de 22.000 à 20.000 F l’hiver dernier. C’est que la concurrence est rude (voir rivaux). Un comparatif complet est d’ailleurs prévu.
Nous ne nous sommes pas livrés à un comparatif exhaustif. Nous avons juste posé côte à côte le TRV900, jusqu’ici considéré comme le DV tri-CCD le plus sensible (le Canon XM1 arrive loin derrière dans ce domaine), et le Sony VX2000 donné pour 2 lux. Étonnant, n’est-il pas ? Le responsable : un capteur super HAD. La surface des pixels étant plus importante, ceux-ci captent davantage de lumière.
Handycam joli et costaud dans sa robe de magnésium, le Sony VX2000 jouit d’abord de la belle stabilité que lui confère sa poignée de portage. Comparé à la taille du boîtier, l’écran de 6,3 cm paraît un peu restreint. Certes, ce dernier gagne en précision ce qu’il perd en confort puisque ses 200.000 pixels se concentrent sur une petite surface. Mais, il s’avère surtout plus conforme à la philosophie «pro», toujours un brin austère, dont se réclame discrètement le VX2000.
La répartition intelligente des commandes participe à l’ergonomie réussie. On apprécie différentes attentions du constructeur, comme la présence d’une position de blocage, interdisant d’enregistrer sur le Memory Stick par erreur, lorsqu’on emploie le sélecteur principal (Camera/VCR/Memory/Off) .
La réactivité est excellente : entre le moment où l’on appuie sur Record et celui où la caméra enregistre, moins de 0,5 seconde s’écoule. L’autonomie standard de la batterie fournie (NPF330) n’a rien de mirifique vu, là encore, l’ambition du produit : à l’issue d’une recharge complète, l’afficheur LCD annonce 87 minutes. Mais, le Sony VX2000 accepte des accus de très longue durée, jusqu ‘à 9 heures (NP-F960).
Chacun de ses trois capteurs compte 450000 pixels, comme sur le TRV900. Mais, tandis que ce dernier se contente de cibles d’¼ de pouce, le Sony VX2000 revient aux 1/3 de pouce. Ceux-ci exploitent la technologie Super HAD pour étendre la surface photosensible des pixels et améliorer leur rendement lumineux.
Bien qu’il n’intègre pas d’objectif Carl Zeiss, incompatible avec le stabilisateur optique, le VX2000 arbore un caillou d’excellente facture. Comme sur le TRV900 on trouve ici un zoom ×12 jusqu’à ×48 en numérique) doté d’une focale minimale avoisinant les 40 mm en équivalent photo et tutoyant les 480 mm environ en position télé.
Point fort du Sony VX2000, sa bague de zooming caoutchoutée, qui voisine avec celle de mise au point. Dépourvues de repères et de butée, toutes deux adoptent le principe de la vis sans fin. Mais elles n’en restent pas moins très bien conçues : ni trop fluides ni trop résistantes, juste assez souples pour accompagner le mouvement en douceur.
Une bonne chose, car l’autofocus, tout à fait efficace par ailleurs, tendait parfois, sur notre modèle, à adopter spontanément la réaction du mode Infinity. Il privilégiait à certaines focales l’arrière plan et non le sujet principal, qui était il est vrai moins contrasté ou moins lumineux. Précisons qu’il ne s’agissait pas de tirage optique puisqu’un réglage manuel résolvait la question. Mais ce comportement, peu fréquent et facilement réglable, ne s’est pas montré handicapant. A noter la présence du très pratique bouton Push Auto qui permet, en mode Manuel, de donner ponctuellement le relais à l’automatisme. En revanche, exit les repères triangulaires de mise au point, pourtant bien utiles, qui s’affichaient dans le viseur du VX1000.
Pour le reste, tout est réglable : gain, exposition (par molette), obturation jusqu ‘au 1/10000 s (dont 4 vitesses lentes). Outre les modes d’exposition programmés, accessibles séquentiellement à partir d’un petit bouton, le Sony VX2000 destine une touche spécifique au mode Spotlight destiné aux tournages de spectacles.
On retrouve avec bonheur les fameux réglages de l’image personnalisés du VX1000 (absents sur le TRV900) servant à doser le niveau de saturation des couleurs, réchauffer ou refroidir d’emblée la colorimétrie, ou encore verrouiller le gain ou l’exposition.
Avec le micro surélevé à l’extrémité de la poignée, le son est l’autre grande affaire du Sony VX2000. La qualité d’enregistrement, incomparable avec celle des mono-CCD, connaît aussi une nette amélioration par rapport aux TRV900 et VX1000. Même le zoom électrique se montre discret.
Le point fort reste le réglage des niveaux d’enregistrement sonores. Contrairement au TRV900, le contrôle et la correction s’effectuent pendant le filmage, avec affichage d’un bargraph sur l’écran ou le viseur. Bonne nouvelle, rien n’interdit de doser le son du micro (d’origine ou externe) pendant le doublage audio. Mieux, ce doublage ne se limite pas aux commentaires, on peut ajouter une musique, via les entrées Line. Cependant, dans ce dernier cas, le niveau audio n’est pas modulable.
Certains forums Internet américains mentionnent un sifflement/souffle (Hiss) lorsqu’on règle l’audio manuellement aux plus forts volumes, mais qui disparaît quand des sons ambiants le couvrent ou que l’on revient à l’automatisme. Sur notre exemplaire (audio à fond dans le silence) nous avons à peine perçu du souffle au casque. En revanche, sur un téléviseur, lui-même à très fort volume (conditions d’écoute peu habituelles), des bruits haute fréquence étaient audibles, quoique beaucoup moins qu’avec les TRV900 et VX1000 dont nous disposions.
Le piqué est tout à fait excellent, supérieur sans conteste à celui du VX1000. Le moirage observé au-delà des 550 points-ligne sur le TRV900, s’atténue pour rejoindre quasiment les 600 points-ligne. Il semble que le Sony VX2000 bénéficie aussi d’une échelle des gris plus importante que le TRV900, d’où un meilleur modelé. Pratiquement, cela signifie que, là où le TRV900 saisit un à-plat coloré uniforme, le VX2000 saura discerner plusieurs nuances distinctes produisant un léger relief. Bien sûr, la différence est subtile et ne s’adresse qu’à l’œil averti. Côté colorimétrie, l’image est moins chaude que celle du TRV900, aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Mais, si elle vous paraît trop froide, vous pouvez vous offrir le luxe d’y remédier à la base. Comment ? En modifiant la WB Shift au chapitre des préférences utilisateur (Custom Presets). De même peut-on, par le biais du Color Level de ce menu, faire «claquer» les couleurs. La vivacité des teintes ainsi gagnée s’effectue un peu aux dépens du modelé, mais à chacun son esthétique … Donnée pour 2 lux (sans vitesse d’obturation lente) la sensibilité du VX2000 l’emporte sur les 4 lux du VX1000 et surtout sur le TRV900, distançant lui-même le Canon XM1. Non seulement l’image obtenue est plus lumineuse et plus colorée, mais elle est aussi beaucoup moins bruitée.
Le niveau de Smear est très inférieur à celui du TRV900. Mais ce dernier n’était pas des mieux notés dans ce domaine, notamment face au Canon XM1.
Enfin, le stabilisateur (très efficace) étant optique, son emploi n’altère jamais la qualité des prises de vues.
Pour une exploitation photo, le système Progressive Scan enregistre si souhaité, en mode non entrelacé 12 images par seconde. D’où un rendu saccadé en vidéo, mais la possibilité d’extraire des images plus nettes en cas de mouvement. Aucune vitesse d’obturation lente n’est exploitée ici. Sony fournit une carte Memory Stick avec son lecteur qui se raccorde à la prise USB de l’ordinateur. Outre l’enregistrement de vues en VGA (640 × 480 pixels), le Memory Stick augmente l’éventail d’effets. Il offre par exemple un Chroma Key pour incruster des photos ou graphismes sur une vidéo ou le contraire. A cela s’ajoute la possibilité d’effectuer, en enregistrement seulement, des fondus-enchaînés d’images fixes sur séquences vidéo. Un moyen sympathique de faire apparaître des titres en transparence. Bien sûr, rien n’interdit d’échanger des données entre la carte et la cassette et réciproquement.
Indépendamment du Memory Stick, on conserve les nombreux fondus et volets habituellement déployés sur les Sony (voir tableau des caractéristiques). Plus les deux palettes d’effets pour la plupart disponibles en lecture et combinables. On peut ainsi associer sur une même séquence solarisation et gel d’image, etc. Au nombre des fonctions spéciales : l’intervallomètre, et, plus curieux, l’affichage d’un cadre dans l’image nommé Guide Frame servant de repère d’horizontalité. Ajoutez le titreur intégré, que seul Sony développe sur les DV. Mais il ne fonctionne qu’avec les cassettes à mémoire.
Les entrées DV et analogiques sont doublées de sorties comme sur le TRV900. Mêmes avantages par conséquent : ouverture sur les systèmes de montage virtuel DV et duplication facile en numérique de ses prises de vues analogiques. La sortie DV vous sera aussi utile si vous souhaitez réaliser une numérisation mini DV.
Côté montage, le Sony VX2000 In et Out de 20 séquences et de les transférer sur magnétoscope par infrarouge ou, dans certains cas, par prise DV. Mais, malgré la présence d’un réglage (Cuting Adjust) des points d’entrée et de sortie permettant de compenser l’inertie de l’enregistreur, la précision est relative, puisqu’on ne bénéficie pas du time code dans ce cas précis.
Le VX2000 a un frère jumeau destiné aux professionnels. C’est le DSR-PD150< (30.900 F HT), qui se distingue surtout par la possibilité de commuter l’enregistrement en DV ou en DVCam sur minicassettes. Il dispose d’un contrôle manuel de l’iris et surtout deux entrées XLR pour connecter des micros professionnels.
Son micro pro fourni et unidirectionnel diffère de celui du VX2000. De plus, le PD150 permet de régler séparément les canaux audio droit et gauche et de conserver l’un des deux en automatique tandis que l’autre est dosé manuellement. Ajoutez un viseur noir et blanc de 500 points-lignes de définition au lieu du viseur couleur. Les sociétés de production apprécieront la possibilité d’incruster automatiquement leur logo sur les prises de vues et de verrouiller cette fonction pour éviter les utilisations intempestives. Enfin, la date et l’heure peuvent s’incruster sur l’image et le time code est paramétrable.
Il est épatant ce Sony VX2000 ! Ses performances en basse lumière se révèlent effectivement «bluffantes» pour un DV. Mais, 6.000 F de plus qu’un TRV900, c’est beaucoup ! D’autant que si le VX2000 table sur une sensibilité supérieure, un meilleur rendu audio et une bague de zoom, le TRV900 rétorque par un grand écran et une miniaturisation supérieure. Choix difficile en perspective…
Deux autres tri-CCD explorent davantage la voie de la portabilité : le Sony TRV900 et le Panasonic DX110. Le second, environ 20.000 F est le plus miniaturisé, le premier, même prix, développe un grand écran. Enfin, on trouve à 36.000 F, l’équivalent d’épaule du VX1000, le Sony VX9000, et à 30.000 F le Canon XL 1 à objectifs interchangeables et micro sur-élevé.
Reste dans la famille triCCD, le Canon XM1 à l’ergonomie très proche (poignée de portage, micro surélevé, écran 2,5″… ). Il coûte moins cher, 19.000 F, mais il est beaucoup moins sensible et n’intègre ni bague de zoom, ni entrées analogiques, ni Memory Stick…
CV 140