Voici la version « institutionnelle » au format DVCam du caméscope numérique Sony tri-ccd DCR-VX9000. Pour 5.000 F de plus, hors options de base, le Sony DSR-200 offre une ergonomie améliorée une meilleure compatibilité avec les matériels de post-production pros mais une image identique à celle du frère cadet…
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Pier-Yves Menkhoff – avril 1997
De prime abord, rien ne distingue vraiment le camescope numérique institutionnel Sony DSR-200 de sa version grand-public Sony DCR-VX 9000. C’est caméra sur l’épaule que l’on perçoit la différence. La version pro paraît plus équilibrée. L’épaulière apporte davantage de confort avec à une forme plus incurvée et des coussinets fournis en série. Autre facteur de stabilité : l’adaptateur trois batteries NPA-10000B (option) situé à l’arrière du camescope (pas moins de 1,2 kg supplémentaire). Cela dit, cet accessoire, comme les autres options proposées, est compatible avec le DCR-VX9000.
Petit coup de colère en revanche devant la trappe de chargement de cassette. Strictement identique à celle du VX9000, son joint d’étanchéité est quasi inexistant. Quand on sait que la poussière est l’ennemi n°1 des bandes DV, on n’ose imaginer un opérateur dans le désert ou sur une plage normande. Si vous commandez le Sony DSR-200, pensez au rouleau de gaffeur… Même déception face à l’absence persistante de bague de zooming.
Un bon centimètre et demi, que ce soit en largeur, en hauteur ou en longueur, sépare le VX9000 du DSR-200. De même, la semelle est totalement différente. Plus question de réglage vers l’arrière ou de pas de vis de fixation pour un pied conventionnel. Il faut acquérir une semelle VCT-U14 (option).
Au-dessus du viseur, Sony a prévu un emplacement pour un support microphone professionnel, le CAC-12, sur lequel on installera par exemple le micro ECM-672 de la marque. Les possesseurs de micro grand-public ou de torche peuvent toujours fixer leurs éléments sur le support porte-accessoire du camescope.
Différence fondamentale : la connectique audio. Aux prises RCA pour les entrées Ligne ou Micro se substituent des XLR professionnelles et des pistes son séparées (Ch. 1 & Ch. 2). On apprécie.
Avec le Sony DSR-200, un micro-cravate pour l’interviewé et un autre micro pour le journaliste peuvent fonctionner simultanément. Même sans régie, il s’avère facile de moduler les niveaux d’entrée de chacune des voies et de commuter ces dernières entre elles. De même, on peut imaginer une entrée Ligne et une entrée Micro, voire deux entrées Ligne. Côté signal vidéo, on a que l’embarras du choix entre une sortie BNC, RCA, Y/Cet bien évidemment DV. Pour ceux qui espèrent encore une entrée DV, c’est définitivement NON. La sortie DV, relié à un PC ou un Mac, permet la numérisation de mini DV tout en préservant la qualité d’origine.
Avec une vitesse supérieure de près de 50 % (28,2 mm/s au lieu de 18,8 mm/s pour le DV), la différence doit crever l’écran.
Eh bien non. Certes, en analogique la restitution d’image gagne en qualité avec une vitesse d’enregistrement supérieure. Mais en numérique, les avantages liés à la vitesse ne prennent effet qu’avec une largeur de piste supérieure et si l’objectif est d’excellente qualité. Or, l’optique du Sony DSR-200 est identique à celle du VX9000. A cette étape de l’essai, on peut s’interroger : quel intérêt présente le DSR-200 face au DCR-VX9000 ? Réponse : la perspective du montage. Elle seule justifie réellement la différence entre la version pro et la version grand-public.
D’abord une précision : dans une configuration composée de deux magnétoscopes DHR-1000, la compatibilité est assurée avec des rushes DVCam. Seule restriction, des temps de reconnaissance de la nature des bandes trop lents, susceptibles d’entraîner des décrochages. De fait, le DHR-1000 lit le DVCam en adaptant sa vitesse à celle de la cassette enregistrée par le DSR-200. A contrario, l’enregistrement sur le DHR-1000 s’effectue à « la vitesse DV » que la cassette insérée soit DV ou DVCam. Notez, qu’ enregistrée en DV une cassette DVCam voit sa durée augmenter de 50 % (187 mn au lieu de 124 mn). Petit détail, les signaux DVCam semblent mieux passer par la connectique Y/C (L2 ou L4) que DV du DHR-1000.
C’est en montage institutionnel que le DVCam se justifie pleinement. Sa largeur de piste plus grande (15 µ contre 10 µ pour le DV) implique une augmentation du degré de compatibilité avec les machines professionnelles à venir (Edit Station ES-7, lecteur DSR-60P, enregistreur DSR-80P), mais aussi une plus grande pérennité du master dans le temps. Une bande DVCam sera plus à même de tolérer les multiples allers et retours sur un magnétoscope. En outre, lors d’une acquisition numérique, à l’enregistrement sur disque dur à quatre fois la vitesse nominale, aucun glissement de cime code n’intervient au montage.
Autre avantage : la gestion du Lock Mode ou Mode Verrouillé. Lorsqu’on effectue un doublage audio direct ou un montage programmé sur un DHR-1000, on peut parfois constater avec certains rushes un infime décalage entre l’apparition de la séquence à doubler et le son ajouté. Le son intervient au pire quatre trames avant et après l’apparition de la séquence avec un modèle DV en lecture. La raison : comme tous les appareils DV, le DHR-1000 ne dispose que du Unlock Mode avec des fréquences d’échantillonnage audio et vidéo totalement séparées.
Le Lock Mode propre au DVCam permet une parfaite synchronisation entre les signaux audio et vidéo dans tous les modes de montage et de doublage son.
C’est pour cette raison que Sony commercialise depuis mars la version DVCam du DHR-1000. Elle se nomme DSR-30P (26.000 F HT), intègre une connectique BNC, Ushiden, DV, des commandes en façade pour un accès rapide, une meilleure fiabilité, le Lock Mode et un temps de reconnaissance DV ou DVCam très court d’où l’assurance d’un montage sans décrochage.
Dès que l’on aborde l’institutionnel, l’option règne. L’équipement d’origine est sommaire, pour ne pas dire très incomplet. Le DSR-200 est doté en série d’une télécommande, d’une pile au lithium pour la mémoire volatile du camescope ainsi que d’un cordon RCA-Y/C pour les signaux audio/vidéo…
Parmi les options, le vidéaste peut choisir entre deux chargeurs. Le premier, l’AC-V900B (3.300 F) est prévu pour la charge simultanée de trois accus, qu’il s’agisse des NP-F930 ou NP-F730/720. L’autre, le ACV615AC (990 F) n’est destiné qu’à une seule batterie. L’autonomie avec un seul accu : environ 70 mn. A ce sujet, le DSR-200 ne possède pas d’interface Info-Lithium pour la lecture du temps restant de charge.
Même si le micro incorporé est de bonne facture avec des directivités réglables (0/90/120°), le vidéaste peut adjoindre un micro professionnel au DSR-200. Toutefois, il lui sera impossible de le placer sur la griffe porte-accessoire. Il faut se tourner vers le support CAC-12 au prix de 950 F et son micro dédié, le ECM-672 (1.520 F).
Pour compléter l’équipement, on n’oublie pas la semelle VCT-U14 pour l’utilisation du Sony avec un trépied (2.850 F pour cet accessoire indispensable).
Principal concurrent, le VX9000 de Sony auquel le DSR-200 ressemble comme un frère et qui coûte moins cher.
Autre rival, le camescope 3-CCD institutionnel AJD-200 de Panasonic qui sortira au printemps au prix de 40.000 F HT, objectif inclus. En configuration de tournage, il pèsera moins de cinq kilos, en incluant l’objectif, le viseur, la batterie ainsi que la cassette de 123 minutes. Côté consommation, il faudra compter moins de 15 W/h, un record. Rappelons que le DVCPro n’est pas compatible avec les matériels DV et DVCam. A l’inverse, toute cassette enregistrée avec un camescope DV grand-public sera acceptée sur un lecteur/enregistreur DVCPro.
La DSR-200 s’adresse avant tout aux « institutionnels » qui privilégient la post-production et la compatibilité avec du matériel pro. En revanche, la qualité d ‘image est strictement identique à celle du DCR-VX9000 et nombre de points faibles du modèle grand-public demeurent : pas de bague de zoom, trappe de cassette insuffisamment étanche…
CV 104