Contrairement à ce que prétendent les mauvaises langues, nous avons souvent fustigé le matériel de post-production Sony pour son manque de cohérence ou ses caprices de compatibilités. Le « bricolage » est inacceptable et démotivant pour qui investit tous ses deniers dans une configuration multi-machine. A l’heure où les systèmes informatisés fourbissent leurs armes, une telle machine nous semblait s’imposer. Réponse du constructeur : le RM-E1000.
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Sans être parfaite, la « bête » est plutôt intelligente et peut s’accoupler en partie avec des matériels non Sony. Certes, la compatibilité des lecteurs se cantonne au matériel Sony, Canon (et dérivés) disposant d’une prise Lanc. En revanche, la compatibilité de l’enregistreur s’étend à tous les magnétoscopes équipés d’une télécommande infrarouge. Enfin (et surtout !), la présence d’une prise GPI permet au RME1000 de dialoguer avec une machine munie de ce même connecteur. C’est notamment le cas du mélangeur Videonics MX1 et du titreur Vidéo Titlemaker. Un tel panachage de marques concurrentes – américaine et japonaise – n’est pas si fréquent. Nous avons donc planché sur cette compatibilité durant plusieurs jours. Trois enseignements à l’issue de ce test. Primo, ça marche ! Deuzio, ça peut rapporter gros. Tertio, c’est pas si simple ! Plutôt qu’un discours lancinant, nous vous avons concocté des explications tout en images.
Thierry Philippon – novembre 1994
Si vous êtes en possession de cassettes vidéo, le montage sur ordinateur remplacera avantageusement un RM-E1000. Il faut tout d’abord réaliser une numérisation de cassette vidéo, puis réaliser un montage à l’aide d’un logiciel d’édition vidéo.
Instructive, l’opinion de Monsieur Doomen, véritable passionné qui a poussé ses investigations bien au-delà de nos propres recherches. Ce lecteur belge a lui aussi expérimenté avec succès l’association du RM-E 1000 avec le mélangeur Videonics MX1 Voici un extrait de son témoignage.
« Sans transformation ni accessoires complémentaires, il est une fois parfaitement possible d’effectuer un montage entièrement automatique de 99 plans au maximum en A/A Roll ou A/B Roll… La configuration des appareils doit être définie en fonction des objectifs à atteindre et de l’équipement dont on dispose. Pour ma part, j’en ai essayé une dizaine avec succès (!)… Mes essais ont démontré qu’il est possible de réaliser le montage de quatre sources, avec :
L’astuce est de traiter le signal audio comme un signal vidéo, c’est-à-dire d’enregistrer les plages son Aux les unes après les autres sur les pistes PCM ou Hi-Fi d’une bande vidéo. Le magnétoscope à usage audio se raccorde sur une entrée audio du MX1 (2 ou 3) et le mixage son se construit avec des points Sync PB et GPI comme pour un signal vidéo. La transition est possible en Cut ou en fondu-enchaîné et la durée du fondu est fonction de la vitesse de l’effet… Enfin, il est possible de gagner une génération. En effet, le montage automatique permet d’obtenir un master avec tellement de facilité que la multiplication de masters identiques devient une hypothèse envisageable… L’utilisation de ces deux machines (RM-E 1000 + MX1) pourrai faire l’objet d’un mode d’emploi spécifique d’une soixantaine de pages ! Videonics pourrait y trouver un intérêt dans la mesure où cette union ouvre des perspectives nouvelles pour le MX1 ».
La première des solutions possibles s’inscrit dans une logique monomarque (Sony+ Sony). Le seul réel… avantage du mélangeur Sony est – outre sa prise GPI – son interface nommée « Edit I/F». Grâce à ce connecteur, les dix mémoires disponibles sur l’XV-D 1000 peuvent être exploitées afin de programmer les effets dans un ordre aléatoire. A l’inverse, la seule prise GPI se limite à l’appel des effets dans l’ordre dans lequel ils ont été créés sur le mélangeur. Evidemment, l’utilisation systématique du même effet (fondu-enchaîné) résout ce problème. Plusieurs séquences avec effets sont programmées ? Attention ! L’enchaînement des séquences 3 et 4 (7 et 8, 11 et 12, etc.) est inversé. L’XV-D 1000 peut toutefois mémoriser le sens dans lequel s’accomplir le mixage à condition de valider une mémoire « bidon » (exemple : la 10) sur le Cut Out de la séquence précédant le mixage inversé.
Bien que le RM-E 1000 dispose d’un clavier de titrage, l’association du titreur Videonics reste le nec plus ultra. Le déclenchement des titres s’obtient en programmant la mention GPI dans le menu « Cut Data » (maxi = 5 titres par séquence). On peut déterminer avec précision le point de montage où chaque titre doit apparaitre à l’image. Naturellement, les pages de titres vont se succéder à l’écran dans l’ordre dans lequel elles ont été créées. Moyennant quelques astuces (notamment la création de pages fantômes), les manipulations restent très simples. Conseil : ne pas programmer de durée sur le titreur mais laisser sur position «Infini ».
Notre préférence va à cette configuration qui permet d’exploiter toute la richesse de la palette d’effets du Videonics. Laissez partiellement tomber le mode d’emploi du RM-E 1000 car le chapitre nommé « Commande d’un SEG numérique » (déjà, ça commence fort !) nécessite le Q.I. d’un expert. Fiez-vous plutôt à votre logique intuitive. Voici quelques conseils. Entrez le(s) point(s) GPI dans le menu Cut Data. La séquence dite « alternée » (la B) doit être placée dans l’Edit List juste après la séquence A. Attention, cafouillage garanti si la séquence du lecteur B est plus courte que celle du lecteur A (le B s’arrête trop tôt et sème la panique). Utilisez la fonction Preview du RM-E 1000 pour vérifier que tout se passe normalement. N’oubliez pas le point de synchro PB sans quoi aucun effet n’est envoyé. Le synchro PB indique au RM-E 1000 le moment où le second lecteur doit débuter sa lecture après que le premier lecteur ait commencé la sienne. Bonne chance !
Au total, trois lecteurs et un enregistreur peuvent être pilotés, en alternance, à partir du pupitre RM-E 1000. Les lecteurs doivent être équipés d’une prise Lanc, qu’il s’agisse de camescopes Sony, Canon, Fuji ou de magnétoscopes Sony type EVS 9000.
Permet de superposer à l’image certaines données du montage : points d’entrée et de sortie, numéro de la séquence en cours, identification du lecteur source, etc. Dommage que cet affichage ne soir pas très lisible à l’écran (caractères blancs sans ombrage).
Comme son nom l’indique, le Menu permet d’accéder à une liste de réglages et d’options innombrables. Ce menu se décompose en de multiples sous-menus, Sony a pratiquement tout prévu. On y trouve notamment les nombreux réglages précision, le chargement d’un programme sur disquette et la précieuse identification de la marque de l’enregistreur.
Touche qui correspond à la prévisualisation des toutes les séquences. Ce n’est pas une Preview professionnelle, elle ne peut simuler le raccord entre l’image source et l’image du Recorder. En revanche, c’est l’une des fonctions que vous utiliserez le plus pour vérifier l’effet produit par l’alternance entre les Players 1 et 2. Solution ultra pratique pour affiner un fondu-enchainé trop tardif ou trop lent.
Ce pavé de commandes pilote n’importe quelle machine connectée au pupitre RM-E 1000. Ici, il n’existe guère de restrictions de pilotage hormis les fonctions non prévues sur le(s) lecteur(s) ou l’enregistreur. Par exemple, la touche « Slow » sera inopérante si vous utilisez un camescope non équipé du mode Ralenti.
Cette touche ne concerne que les lecteurs fonctionnant à l’aide d’un compteur en heures, minutes et secondes et non un modèle avec time code. La remise à zéro est nécessaire en début de bande si on a éjecté puis réintroduit une cassette sur laquelle des points de montage ont été validés.
Les réglages de précision sont accessibles par le menu. La machine tient compte de tous les facteurs possibles. Elle fournit des valeurs moyennes de Preroll et Postroll. Libre à vous de les modifier en manuel avec l’aide du pupitre qui dispose d’un programme pour calculer les écarts.
Cette touche joue le même rôle que la Preview mais ne concerne qu’une seule séquence. Tenir compte que la prévisualisation d’un effet prend un certain temps. L’alternance entre A et B nécessite que les deux lecteurs effectuent leurs calages !
Ces flèches sont à usages multiples. Elles servent notamment à déambuler dans les nombreux menus du RM-E 1000 ou à modifier l’ordre des séquences. On les utilise surtout dans le menu Cut Data pour valider les points de montage des effets.
Quatre « effets spéciaux » programmables sont disponibles : fondu au noir, au banc, texture noir & blanc («Monotone ») et imitation écran cinémascope.
Ces deux touches permettent notamment d’inverser l’ordre de deux séquences ou d’intercaler un plan au milieu de deux autres. La « manip » est si simple qu’elle en est désarmante. L’ordre initial du montage peut donc être modifié à tout instant. On adore…
Pour piloter l’enregistreur, le RM-E 1000 est fourni avec un cordon de télécommande infrarouge (mini Jack) qui se connecte en façade de l’unité centrale (IR Repeater). L’autre extrémité du cordon est un senseur infrarouge qui se place devant la fenêtre de réception du magnétoscope enregistreur. Tous les modèles à infrarouge sont admis, la plupart correspondent à un code déjà programmé dans la mémoire du pupitre. Par exemple, le modèle FS 100 correspond au « Panasonic ancien ». A noter également la présence d’une prise Micro.
Il s’avère utile pour localiser une image en avant comme en arrière. Côté lecteur, tout modèle équipé d’une mécanique de recherche image par image est compatible (exemple : Sony TR 2000). Sur une V6000, seul le Jog avant est disponible. Côté enregistreur, la molette est inhibée lors d’une liaison infrarouge.
Une pression de cette touche a pour effet de provoquer le bobinage du lecteur A, B ou C qui se stabilisera en pause sur le point d’ encrée ou de sortie demandé. Gain de temps considérable pour vérifier un point de montage.
Apparaît après pression de la touche Cut Data. Permet de valider quatre paramètres : les points GPI, le point de synchro, le numéro de page des titres et les effets propres au RM-E 1000 (fondu au noir, etc.).
Apparaît après pression de la touche Edit List. De gauche à droite, ce menu précise : le numéro de séquence, le lecteur utilisé (P1, P2, P3), l’existence d’une synchro et la référence du compteur.
Le RM-E 1000 fait aussi office de table de mixage audio à trois entrées. On peut ainsi mélanger le son de la source principale (Players 1, 2 ou 3), auxiliaire (CD, magnéto, etc.) et microphone. Ce dernier se branche sur l’unité centrale.
Sony se met au parfum de la logique informatique ! Sur cette simple disquette 3,5 pouces, le monteur peut stocker tous ses points de montage et ses titres afin de les récupérer ultérieurement. Attention, une seule liste de montage par disquette.
GPI signifie General Purpose Interface (« Interface à usage général »). C’est un signal normalisé, donc compatible avec un titreur ou un mélangeur non Sony. En mode programmation de séquences (touches Mark In/Mark Out), la touche GPI sert à marquer le point de montage où l’effet doit se déclencher. Jusqu’à cinq points GPI peuvent être validés pour une même séquence. La pression de cette touche permet également, « à blanc », d’appeler un effet pour en vérifier la nature (fondu-enchaîné, volet, Flip, etc.) ou la vitesse d’apparition.
I/F signifie Interface. Fonction comparable au signal GPI. Différence : l’impulsion GPI ne sait pas gérer une programmation d’effets réalisée sur un mélangeur alors que l’Edit I/F tient compte d’une succession d’effets selon un ordre préétabli (cas du Sony XV-D 1000).
Après avoir programmé séquences, effets et titrages, une simple pression de cette touche déclenche tous les appareils qui sont connectés au pupitre. Partez vous balader, revenez … le montage est terminé ! Le résultat ne vous plaît pas ? Modifiez les paramètres et ré-appuyez sur cette même touche !
Points d’entrée et de sortie peuvent être validés en mode Lecture ou Arrêt sur image. Choisissez dans le menu l’option « Next Cut » qui permet de passer automatiquement au Cut In du plan suivant., sinon risque de confusion.
CV 77