Sa forme la fait ressembler à un pupitre de micro-ordinateur, sobre et discret. La Sony RM-E300 présente, à l’instar de la RM-E 100V, toutes les fonctions classiques de montage. Mais plus fort, ce matériel de post-production Sony intègre un dispositif de titrage qui met en œuvre un générateur de caractères, avec clavier alphanumérique, et des commandes d’incrustation à mémoire numérique.
Christian Dartevelle – septembre 1989
Les souvenirs filmés avec votre camescope dorment au fond d’un tiroir ? Ne tardez pas à faire une sauvegarde en numérique en nous les confiants pour une numérisation de cassette vidéo. Vous pourrez alors les partager facilement ou réaliser un montage à l’aide de votre ordinateur.
Côté montage, la RM-E300 peut mémoriser huit points d’entrée (cut-in) et de sortie (cut-out) que l’on pourra ordonner selon son gré. Une fois les séquences repérées, leur enchaînement s’effectue automatiquement, sans aucune intervention de l’utilisateur. Celui-ci conserve malgré tout la possibilité de reprendre le contrôle des opérations et d’en modifier, à discrétion, tous les paramètres. Il pourra agir à la fois sur l’appareil lecteur et sur l’appareil enregistreur. A cet égard, seuls les modèles Sony, ou le nouveau camescope Canovision A1, peuvent faire office de lecteurs et traiter les signaux de télécommande émanant de la table de montage. Car ce lecteur doit, de surcroît, posséder une prise Control L à cinq broches ou une prise Control S mini-format et stéréo. Les magnétoscopes Vidéo 8 ou VHS (essentiellement le SLV-201 F) et les caméscopes de la marque remplissent ces conditions.
Côté enregistreur, l’utilisateur a le choix. Tous les modèles, peu importe la marque, peuvent convenir dès lors qu’ils s’accompagnent d’une télécommande infrarouge. S’il s’agit d’un appareil Sony avec prise Control L (ou Control S), la télécommande peut avoir lieu par l’intermédiaire d’un câble de raccordement reliant la RM-E300 et l’enregistreur.
Qu’il soit en Beta, Vidéo 8 ou VHS (SLV-201 F) cet appareil enregistreur et la table de montage doivent se mettre au même diapason. Deux sélecteurs, placés à l’arrière de la table, permettront de sensibiliser l’enregistreur à ses ordres (système à impulsions). Cette remarque reste valable lorsque l’utilisateur choisit de recourir à la télécommande infrarouge incorporée à la table de montage. Celle-ci permet de mémoriser et de relayer les signaux émanant de n’importe quelle télécommande infrarouge de magnétoscope, c’est-à-dire d’en piloter les principales fonctions : pause, lecture, avance rapide, rebobinage, arrêt, enregistrement, avance image par image, lecture au ralenti et à double vitesse. Déclencher la touche COMMAND MEMORY puis diriger la télécommande vers la fenêtre située à l’avant-droit de la table de montage ; enfin appeler les fonctions voulues qui clignotent alors sur l’écran à cristaux liquides.
Il va sans dire que seules les fonctions existant effectivement sur le magnétoscope (ou le camescope) enregistreur seront opérationnelles. En l’absence de telle ou telle fonction, citons en particulier la lecture au ralenti ou la double vitesse, on pourra éventuellement attribuer à la touche correspondante une autre commande : par exemple recherche accélérée ou repérage à partir de la pause d’enregistrement (EDIT SEARCH).
Deux types de commandes régissent le montage de séquences. Les touches agissent classiquement sur le transport de la bande magnétique, sur le mode de lecture et d’enregistrement des appareils reliés à la table de montage. Les commandes rotatives concernent, quant à elles, le déplacement, à vitesse variable, de la bande au niveau du lecteur mais aussi de l’enregistreur : d’où la possibilité de repérer avec précision les points d’entrée et de sortie, ceci côté lecteur ; et, côté enregistreur, l’endroit exact où doit débuter le montage.
Hormis la copie pure et simple d’une bande enregistrée, le montage a lieu soit bout à bout soit de manière sélective. Dans les deux cas, il convient de repérer les points d’entrée et de sortie des séquences sélectionnées. Cette recherche est facilitée par une commande rotative de réglage affiné, qui garantit une précision de l’ordre de la seconde, sachant que les seuils d’entrée et de sortie sont mémorisés d’après les indications du compteur de bande de l’appareil lecteur. Il ne faut donc pas espérer un montage à l’image près, bien que lorsque le lecteur autorise l’avance image par image, on puisse améliorer, de manière sensible, la précision de ces seuils.
Pour des raisons bien compréhensibles, il est intéressant de pouvoir contrôler l’exactitude des opérations avant de déclencher le montage automatique. L’utilisateur dispose à cet effet d’une touche PREVIEW qui permet cette ultime vérification avant transfert sur le magnétoscope enregistreur. Et cela dans l’ordre établi par le monteur.
Tout au long de cette phase de contrôle, seul le lecteur fonctionne, l’enregistreur restant en mode de pause. A ce propos, notez que la lecture des séquences démarre – comme en période de montage automatique – une dizaine de secondes avant que l’on accède au seuil d’entrée. Celui-ci est signalé aux quatre coins de l’écran de contrôle par des repères en forme de points d’interrogation.
Hormis la copie pure et simple d’une bande enregistrée, le montage a lieu soit bout à bout soit de manière sélective. Dans les deux cas, il convient de repérer les points d’entrée et de sortie des séquences sélectionnées. Cette recherche est facilitée par une commande rotative de réglage affiné, qui garantit une précision de l’ordre de la seconde, sachant que les seuils d’entrée et de sortie sont mémorisés En théorie, le top d’enregistrement du magnétoscope de montage doit correspondre avec le seuil d’entrée de la séquence mémorisée. Difficile en pratique d’obtenir une telle synchronisation. Un décalage, plus ou moins accentué selon les magnétoscopes, se produit immanquablement entre le moment où le seuil d’entrée est détecté par la table de montage et celui où l’enregistrement commence effectivement sur l’appareil de copie. D’où le risque de rater quelques secondes, parfois précieuses, d’un début de séquence. Pour éviter un tel inconvénient, la RM-E300 comporte un circuit d’ajustage. A l’aide de la touche TIMING ADJ, on pourra affiner, par intervalles de une seconde (jusqu ‘à dix secondes au plus), le début de l’enregistrement pour qu’il coïncide avec le seuil d’entrée.
Deux fonctions de titrage permettent de mémoriser quatre pages de titres. On peut utiliser le générateur de caractères intégré ou la fonction de digitalisation, à condition que la source des signaux vidéo (camescope) soit raccordée aux bornes CINCH et « S » de le RM-E300. L’entrée « S » est destinée à recevoir les signaux de luminance et de chrominance en composantes séparées. Autrement dit la RM-E300 pourra fonctionner avec les futurs Vidéo 8 Hi-Band (ou Hi-8), sans compter les camescopes S-VHS. La prise cinch, quant à elle, reçoit les signaux composites traditionnels. Enfin, quelle que soit la source vidéo d’origine – en Pal – le titrage a lieu en couleurs (blanc, violet, cyan, bleu, jaune, rouge, vert ou noir).
Le générateur de caractères mémorise quatre titres, de quatre lignes de douze caractères chacun. Particularité intéressante, les caractères apparaissent bordés d’un léger filet noir qui améliore grandement leur lisibilité. Par ailleurs, chacune des quatre lignes du titre peut être coloriée de façon indépendante.
Enfin la touche CHARACTER POSITION permet de modifier légèrement, vers le haut, le bas, la droite ou la gauche, la disposition du titrage. Des repères, localisés dans les quatres coins de l’écran serviront de curseurs dans cette opération.
Le titrage par digitalisation de textes visionnés au moyen d’un camescope, confère à la RME300 des possibilités intéressantes, en tous points comparables à celles du CCD-V88. Par exemple l’inversion de la couleur et le défilement (ou« scrolling »), du bas vers le haut de l’image. Ainsi, pour peu que l’on ait mémorisé un motif aux contours bien définis, la touche REVERSE provoque une inversion des couleurs du motif et du fond, créant de la sorte un effet de fenêtre. Le mode « scrolling » servira, lui à réaliser un générique à l’aide des litres digitalisés.
Nous regrettons que cette fonction ne s’applique pas aux titres issus du clavier alphanumérique. Mais l’on peut tout à fait envisager de mélanger un titre émanant du générateur de caractères avec un autre titre numérisé. Et cela de deux façons : soit en superposant un titre alphanumérique à un image vidéo data mémorisée ; soit en digitalisant une image vidéo sur un titre alphanumérique. Toujours en matière de titrage, la RM-E300 offre un petit « plus » puisqu’il est possible de supprimer l’image pour faire apparaître les titres alphanumériques sur fond gris. On peut aussi programmer l’apparition automatique d’un titre en phase d’assemblage et cela en amont d’un point de sortie, sa disparition intervenant d’elle-même lors de la détection de ce seuil. Un détail qu’apprécieront les vidéastes éclairés.
cv 20