Ceux qui pratiquent le montage vidéo savent, par expérience, que celui-ci ne se résume pas à l’assemblage de séquences, ni à l’insertion de nouvelles images dans des plans existants. Le matériel de post-production vidéo comme la gamme Sony XV permet l’incrustation de titres, la correction de certaines dominantes de couleurs, inhérentes à la prise de vues, l’apport d’effets spéciaux, de fondus ou de volets enrichissent et personnalisent nos images.
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Cette panoplie d’effets est, dès à présent, à la portée de tous grâce, en particulier, aux processeurs vidéo. Sony, leader sur ce marché, commercialise trois appareils spécifiques : un incrustateur de titres (Sony XV-T 500) ; un correcteur de couleurs (Sony XV-C 700) ; un générateur d’images (Sony XV-T 600), sorte de processeur graphique quelque peu différent dans sa conception des deux précédents.
Christian Dartevelle – septembre 1988
Reprenant à son actif les techniques de numérisation, mémorisation et « digitalisation » développées sur le caméscope CCD-V 50, le XV-T 500 se connecte sur tous les caméscopes ou caméras vidéo au standard PAL. Il traite les titres, tracés ou dessins enregistrés, les mémorise et assure leur incrustation dans les images enregistrées.
Infiniment plus souple que la formule aujourd’hui répandue du générateur de caractères, il ne connaît pas de limites quant à la taille et la forme des lettres qu’il reproduit. Une solution modulable à l’infini grâce à laquelle tout message, écrit ou imprimé, peut instantanément créer un titre. Lequel, une fois enregistré par le camescope ou la caméra, est confié à la mémoire pour être ensuite rappelé sur les images, avec possibilité d’apparition ou de disparition en fondu. Huit teintes de lettres sont accessibles : blanc, jaune, cyan, vert, violet, rouge, bleu et noir. Chaque caractère peut, en outre, être « travaillé » par des effets d’ombres portées et de contours, modifiables à tout moment.
Autre possibilité, qui devient vite un jeu : l’inversion du titre – ou du dessin – incrusté et de l’image de fond dans la couleur de votre choix. Le passage à la couleur du dessin ou de l’image de fond et, inversement, l’apparition de l’image de fond dans le dessin – ou le titre – autorisent des effets de « fenêtre » de toutes formes.
Toutefois, pour réussir ce type d’opération, il importe de donner au dessin ou aux lettres des dimensions suffisantes et, surtout, de les noircir uniformément. Pour que le résultat soit bien lisible, tracez-les sur un support blanc et mat. Il convient, ensuite, de doser la numérisation du graphisme – ou du texte – ainsi obtenu. Ce réglage du niveau des signaux traités s’effectue au moyen de la commande KEY LEVEL. Visualisé sur l’écran de contrôle, il peut être volontairement modifié si l’on souhaite placer un titre à l’intérieur d’une lucarne aux contours irréguliers.
Bien que non prévu pour cet usage, le XV-T 500 peut engendrer des effets visuels fort curieux. Ils reposent sur la numérisation des images à partir des signaux vidéo pris sur l’une ou l’autre de ses entrées. Il suffit pour cela d’enclencher la touche TITLE (E) puis d’agir sur la commande KEY LEVEL.
On obtient ainsi une image « fantomatique » qui, amputée d’une partie de ses signaux, offre une série de surfaces tantôt claires, tantôt sombres, que l’on peut à loisir ombrer, souligner ou atténuer – au moyen des touches SHADOW et BORDER – avant de procéder à leur mise en couleur. Il est d’ailleurs possible de pousser plus loin la fantaisie en choisissant de numériser et de mémoriser successivement plusieurs de ces images. Dans un premier temps, appuyer, dans l’ordre, sur les touches TITLE et MEMORY : la première image mémorisée apparaît sur l’écran ; il suffit ensuite d’actionner à nouveau la touche MEMORY pour appeler la suivante et ainsi de suite jusqu’à obtenir, par cette succession rapide et saccadée d’images fixes, une petite animation.
Dans l’ensemble, il y a peu de critiques à formuler sur la qualité des résultats obtenus comme sur la simplicité de cet appareil. La seule ombre au tableau : le son. Sony a accordé bien peu d’intérêt aux signaux audio qui passent simplement en coupure dans le XV-500.
Reste la possibilité d’ajouter un commentaire ou un son d’ambiance, via un microphone (mono), aux signaux transitant vers le magnétoscope de montage. Ces signaux audio peuvent, quant à eux, être enregistrés en stéréo à condition d’effectuer la liaison entre un appareil hi-fi et un camescope du type CCDV 200 par exemple.
Le système complet de Sony – incrustateur, correcteur et générateur – fonctionne pour toutes les sources vidéo au standard de télévision couleur PAL. Il s’adapte donc, sans transcodeur, aux camescopes et aux magnétoscopes de format 8 mm conformes à ce standard. Il conviendra très bien pour booster le signal si vous souhaitez réaliser une numérisation de cassette vidéo.
Les vidéastes équipés en VHS et VHS-C – conçus, sauf exception, pour le standard de télévision couleur SECAM – devront impérativement recourir au transcodeur PAL/SECAM de la série s’ils veulent conserver la couleur. De même, le transcodeur PAL/SECAM s’impose si l’on veut transférer les signaux vidéo traités vers des appareils SECAM. Une liaison tout à fait souhaitable comme en témoignent les écrans photographiés dans ces conditions.
Sensiblement plus sophistiqué, le XV-C 700 a pour mission première de corriger les couleurs et, par voie de conséquence, la balance des blancs. A ce titre, il apporte LA solution miracle lorsqu’il s’agit de rattraper une erreur dans la correction de température de couleur à la prise de vues. Exemple : lorsqu’on omet de sélectionner le type de lumière adéquat, naturelle ou artificielle. Un oubli plus fréquent qu’on ne le croit… A la lecture, les images enregistrées souffrent d’une dominante outrée bleu ou orange. Bref, un résultat inutilisable… à moins qu’au montage les signaux dénaturés ne soient confiés aux circuits correcteurs du XV-C 700, qui leur restituent leurs couleurs naturelles. De la véritable chirurgie esthétique en quelque sorte.
Afin d’opérer ce « lifting », le XV-C 700 agit sur toute la palette des couleurs disponibles grâce à un petit levier, du type « joystick », dont la marge de manœuvre atteint 360°. Le dosage de correction offre toute la précision souhaitée, de manière à rétablir, aussi fidèlement que possible, la balance des blancs de la scène originale.
Pour peaufiner le résultat, la touche COLOR affine le dosage des couleurs et la commande GAMMA, le niveau de luminosité des images qui, en cas de besoin (zones de brillance exagérée), peut être réduit par un limiteur de signal (WHITE CLIP).
Bien sûr, l’action du XV-C 700 peut, à l’inverse, être détournée au profit d’effets de couleurs volontairement exagérés. Une application parmi d’autres : la réalisation d’images monochromes de couleur sépia donnera la teinte rétro appropriée à vos prises de vues. Au préalable, régler la commande COLOR au minimum puis sélectionner la couleur à partir du joystick.
Le XV-C 700 confectionne également volets, fenêtres et cadres à la demande. Il génère en effet des caches rectangulaires colorés qui viendront masquer, ou « démasquer », les images traitées au montage. Puis il programme leur déplacement à partir d’un davier à 4 touches (WIPE PATTERN). Celui-ci fixe le sens des déplacements en fonction des côtés sélectionnés (gauche-droite, droitegauche, haut-bas, bas-haut) qui, par jeu de combinaisons, offrent 15 effets de volets différents – le dernier d’entre eux correspond à la fenêtre centrale.
La mise en couleur fait appel aux huit teintes disponibles de la palette : blanc, jaune, cyan, vert, violet, rouge, bleu et noir. Il s’agit de teintes normalisées qui figurent sur la mire (commande COLOR SELECT réglée sur la première position). Elle servira à équilibrer correctement la restitution des couleurs sur le téléviseur de contrôle.
L’apparition ou la disparition des caches colorés (qui procède du système évoqué de déplacement) sont, nous l’avons dit, régies par la commande WIPE. Il convient d’ajouter qu’elles sont aussi soumises à l’action préalable de la commande VIDEO ART. Celle-ci, réglée au 3/4 de sa course, joue la pleine coloration. Au-dessous de ce seuil, approximativement au tiers de sa course, survient ce qu’il est convenu d’appeler « la mise en peinture » des parties de l’image qui s’inscrivent à l’intérieur des masques définis au davier (WIPE PATTERN).
La commande VIDEO ART REVERSE établit, elle, une coloration sélective des parties claires ou des parties sombres de l’image, toujours à partir des huit couleurs disponibles. Une coloration que l’on peut moduler, précisément à partir de la commande VIDEO ART dont l’effet s’étend aux zones de fort ou de faible contraste.
Une fois la commande VIDEO ART poussée au maximum, la mise en œuvre simultanée des quatre touches du davier WIPE PATTERN enclenche l’effet de fenêtre. Ici, le contrôle de l’effet s’effectue par l’intermédiaire du levier de volet WIPE. Poussé vers le haut ou vers le bas, il accroît ou diminue la surface du rectangle placé au centre de l’écran, dans lequel viennent s’inscrire les images sélectionnées. Il ne reste plus qu’à déterminer la couleur du cadre.
Enfin, le XV-C 700 intègre une commande de fondu (FADER) destinée à faire apparaître (FADE-IN) ou disparaître (FADE-OUT) progressivement, au noir ou au blanc, les images en provenance de la source vidéo et, le cas échéant, d’augmenter ou de diminuer les signaux sonores d’accompagnement, en synchronisme (ou pas) avec l’apparition ou la disparition des images. Cette fonction de synchronisation est renforcée par l’inversion de polarité des signaux vidéo appliquée aux entrées de l’appareil.
Un « plus » fort apprécié, pour peu que l’on veuille s’octroyer quelque effet visuel supplémentaire, ou que l’on envisage de visionner, en positif, des négatifs couleurs recadrés par une caméra vidéo. Cette opération exige la présence d’un adaptateur de transfert optique (tel le HVT-80 de Sony), spécialement conçu à cet effet.
Ainsi, ceux qui conservent une importante collection de négatifs couleurs pour les tirer sur papier, pourront créer leur diaporama vidéo. Ils seront assurés d’obtenir, une fois l’inversion négatif/positif réalisée, des images aux couleurs équilibrées. Ce que garantissent la souplesse et l’efficacité des corrections chromatiques du XV-C 700 lorsque les signaux vidéo correspondants sont transférés vers le magnétoscope de montage.
Cette inversion positif/négatif peut toutefois être opérée sans magnétoscope de montage, c’est-à-dire en cours de prise de vues. A condition de posséder un camescope autorisant l’extraction des signaux vidéo à la sortie de la section caméra et leur réinjection – après traitement éventuel – dans la section magnétoscope de l’appareil. Exemples : les CCD-V 100 et CCD-V 200 de Sony.
On le sait, le transfert des signaux vidéo préalablement enregistrés sur un camescope s’accompagne au montage d’une légère détérioration des signaux d’origine. A l’image, elle affecte habituellement la netteté des contours. Or, seuls quelques camescopes particulièrement performants comportent une touche de compensation (EDIT) qui déclenche une légère sur-amplification – mais de valeur fixe – des signaux à flancs raides, spécifiques des contours d’images, et corrige en partie cette perte de définition.
Les concepteurs du XV-C 700 ont poussé plus loin le perfectionnement. C’est ainsi que l’appareil a été équipé de circuits correcteurs – dont l’action peut être dosée – qui agissent principalement sur le déphasage des signaux ; déphasage désigné comme le principal responsable du flou qui affecte les images recopiées au montage. Ces circuits (PHASE CORRECT) – mis en action, les images reproduites sont nettes et exemptes de soulignés intempestifs.
Dans le domaine des sources – et ressources – sonores qui accompagnent les images, le XV-C 700 fait sensiblement mieux que le XVT-500. Il permet, en effet, de mixer trois sources distinctes : le son d’origine, un son d’accompagnement (tous deux en stéréo si souhaité) et un commentaire (en mono). Mais en dehors de la commande qui règle le niveau de ces sources respectives, ni réglage de balance (pour doser l’équilibre gauche/droite), ni correcteur de timbre. Enfin on peut également regretter l’absence de prise de casque, un accessoire de contrôle qui s’avère fort utile au montage.
La correction de la balance des couleurs des images enregistrées constitue, sans conteste, l’atout majeur du XV-C 700.
Une opération intervenant au montage, lors du transfert des signaux vidéo vers un magnétoscope enregistreur et qui permet d’éliminer toute dominante indésirable.
Contrairement à ce qui se passe sur les correcteurs vidéo traditionnels, son action ne porte pas exclusivement sur le niveau global des signaux de chrominance – renforcés ou atténués, selon le cas, mais s’exerce sur le dosage des trois composantes de couleur : rouge, vert, bleu. Avec, pour conséquence, la possibilité de jouer à l’infini sur toutes les nuances de la palette des couleurs du spectre visible. Et, donc, d’obtenir – si besoin est – des images monochromes dans n’importe quelle dominante de couleur
Le générateur d’images XV-T 600 fonctionne en association avec les deux précédents appareils, ou séparément. En outre, c’est le plus sophistiqué des trois puisqu’il associe les possibilités d’un scanner à celles d’un logiciel graphique. Il reproduit dessins et titres « au trait », trace des droites, des courbes (à l’aide d’une souris ou « track ball ») fines, épaisses ou en pointillés et les met en couleur grâce aux quinze teintes de sa palette. Pièce maîtresse du XV-T 600, le scanner analyse les tracés graphiques à reproduire. Il se présente sous la forme d’un petit boîtier de 145 × 100 mm avec une double fenêtre transparente de 60 × 80 mm. Sa mise en œuvre est des plus simples puisqu’il suffit de cadrer la zone d’analyse dans la fenêtre de visée. Ses dimensions sont identiques à celles de la fenêtre transparente, située sous le boîtier, qui reçoit le document.
Disposé sur un chariot se déplaçant de la droite vers la gauche, et animé d’un mouvement alternatif vertical, le capteur CCD du scanner balaye la surface du document en 25 secondes. Sur l’écran du téléviseur associé apparaissent des bandes parallèles s’inscrivant du bas vers le haut dans l’une des huit couleurs de fond : blanc, jaune, cyan, vert, violet, rouge, bleu ou noir.
Précisons que la coloration des tracés et des zones qu’ils délimitent s’effectue une fois l’analyse du scanner accomplie et cela, dans les quinze couleurs de la palette. Un impératif à respecter : veiller à ce que le trait soit ininterrompu afin d’isoler la zone à colorer. Si tel n’était pas le cas, la couleur profiterait de la brèche pour s’étendre à la zone voisine, d’où la nécessité de travailler avec des traits suffisamment épais.
Le XV-T 600 présente un menu d’assistance. A sa mise en route s’affiche l’appellation PICTURE COMPUTER, soulignée par une série de chevrons aux couleurs de la palette. Cet écran cède bientôt la place à une série de quatre rectangles où s’inscrivent des pictogrammes, à appel séquentiel, définissant respectivement la couleur des graphismes, la nature des tracés (fins, épais, en pointillés), le rapport d’agrandissement (×1, ×2, ×4) et enfin le mode de fonctionnement choisi (analyse, superposition de dessins, mise en mémoire à l’aide du data-codeur SDC 800 – en option – et rappel des images numériques ainsi sauvegardées).
Hormis la sélection chromatique des tracés ou des surfaces, à partir des touches COLOR puis PAINT (placées en bas à droite sur le boîtier du scanner), toutes les fonctions (tracé de droites ou de courbes, agrandissement utilisation du data-codeur), sont appelées par la mise en action simultanée de deux autres commandes du scanner : STOP MODE d’une part et, d’autre part, soit la touche droite, soit la touche supérieure de commande du curseur.
Le curseur, quant à lui, sert principalement à repérer, sur le document, les tracés ou les zones dont on veut assurer la coloration. Une opération très facile, y compris sur les petites surfaces, pour peu que l’on ait pris soin, auparavant, d’agrandir ( ×2 ou ×4) le document en question.
Les tracés (qui peuvent s’exécuter horizontalement, verticalement ou en diagonale), s’obtiennent en maintenant enfoncée simultanément la touche DRAW située sur le scanner. Ils prendront, évidemment, la teinte de votre choix et bénéficieront de l’agrandissement souhaité. De même que les graphismes obtenus par l’intermédiaire du scanner, ils peuvent venir s’inscrire en surimpression (touche SUPERIMPOSE) dans les images en provenance des sources vidéo reliées au XV-T 600.
Enfin, il y a lieu de noter que le fait d’enclencher la touche REVERSE entraîne une permutation entre les graphismes et le fond, constitué selon le cas d’une couleur ou d’images. Dans cette dernière éventualité (cas d’une incrustation), les images précédemment observées apparaissent uniquement dans les découpes transparentes (par exemple les lettres d’un titre), tandis que la couleur affectée aux graphismes s’étend à tout le reste de l’écran. Il existe toutefois une exception à la règle concernant les parties colorées après coup, qui conserveront leur teinte de base quelle que soit l’action sur la touche REVERSE. Dès lors, toutes les fantaisies sont permises. Comme dit la chanson : « Il suffit pour ça d’un peu d’imagination… » !
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