Ces derniers temps, les fabricants ont tendance à proposer peu de nouveautés dans le domaine de la post-production vidéo. Le fabricant de matériel de post-production Videonics présente un successeur à sa MX1, sa fameuse table de mixage vidéo commercialisée depuis 5 ans. Son nom de code : Vidéonics MX 3000.
Par Jean-Pierre Challot – Novembre 1998
On assiste actuellement à un déferlement de produits destinés au montage virtuel. Si le montage analogique pur est appelé à disparaître à plus ou moins long terme, c’est un domaine à ne pas négliger. Celui-ci a encore de beaux jours devant lui. Nombre de vidéastes ne sont pas prêts à passer au tout virtuel, et certaines situations de prises de vues (régie directe en multi-caméra) ne peuvent être obtenues que grâce à un mélangeur vidéo traditionnel. La société américaine Videonics, consciente du problème, et déjà leader dans les périphériques de montage, offre un successeur à sa célèbre MX1 . Commercialisée il y a plus de 5 ans, cette régie est vite devenue une référence en la matière, et continue de donner satisfaction à nombre de vidéaste. La nouvelle venue se nomme MX 3000, et reprend les caractéristiques de sa petite sœur.
ll est ainsi possible de mixer jusqu’à 4 sources, de leur appliquer des effets 2D. Mais la MX 3000 apporte également quelques plus. C’est ainsi que l’on trouve un correcteur de couleurs et une table de mixage son. Et les amateurs de belle image apprécieront la compatibilité de la MX 3000 avec les signaux DV. Certes, cette connectique est optionnelle (prix non encore fixé, prévu entre 4 000 et 7 000 F), mais ils bénéficieront alors, pour environ 25 000 F, d’une table de mixage vidéo permettant de traiter simultanément des sources analogiques composite ou Y/C et DV. Une raison de plus pour que nombre de vidéastes se laissent tenter par la MX 3000.
Fidèle à son prédécesseur, la Videonics MX 3000 permet de gérer jusqu’à 4 sources. Le signal vidéo peut être composite ou Y/C. Il est bien sur peu recommandé d’utiliser simultanément les connecteurs Cinch et Ushiden, sous peine de surprises désagréables. Mais quatre entrées vidéo, largement suffisantes pour un montage A/B Roll, seront surtout utiles en régie directe.
La MX 300 est bien fournie en sorties vidéo. On trouve quatre connecteurs, deux en composite et deux en Y/C, ce qui permet de finaliser son film simultanément sur plusieurs magnétoscopes. Malheureusement, on ne dispose que d’une seule sortie audio, La Preview assure le contrôle des menus de la régie. Enfin, une GPI permet d’interfacer la MX 3000 avec un éditeur compatible.
Nouveauté attendue par de nombreux utilisateurs de l’ancienne MX1, le correcteur de couleurs. Enfin disponible, il permet de récupérer une balance des blancs défectueuse, d’effectuer des corrections différentes sur chaque source. Les réglages sont suffisamment pointus pour être pratiques à utiliser, et on apprécie la maniabilité du joystick. Ce dernier sert également à choisir la couleur d’un fond ou du contour de volet, si l’on ne souhaite pas se servir des 10 couleurs préprogrammées.
Véritable révolution, la Videonics MX 3000 est prévue pour recevoir des signaux DV, grâce à une carte optionnelle. Celle-ci s’installe à la place de la carte analogique, et permet, oh miracle, de mélanger dans un même montage sources analogique et DV, en entrée comme en sortie. Ce qui devrait en intéresser plus d’un. En contrepartie, on ne bénéficie plus de quatre sources, mais de deux. Par ailleurs, impossible de changer soi-même cette carte : il faut passer par le service technique. Ce qui implique qu’un même vidéaste ne pourra pas se servir de sa MX 3000 alternativement pour du montage DV et du tournage à 4 caméras en régie directe (à moins de n’utiliser que 2 sources). C’est bien dommage, mais il serait peut-être bien exigeant d’en demander autant… Le prix de l’option DV n’est pas encore fixé, mais devrait être compris entre 4 000 et 7 000 F. Videonics prévoit d’ici quelques mois de distribuer la MX 3000 équipée d’origine du module DV.
Une double série de boutons sert à valider la source sélectionnée et la suivante parmi les 4 possibles, sans compter le fond coloré. Un simple Cut se réalise ainsi. Pour obtenir des effets de transition, il faut recourir au menu de la MX 3000 qui s’affiche sur le moniteur relié à la sortie Preview. La sélection d’un effet s’effectue en utilisant les flèches directionnelles, ou par appel d’un numéro. Et pour chaque effet il est possible de faire varier sa durée et son sens de défilement.
Les effets peuvent être lancés automatiquement après programmation des différents paramètres. Toutefois, un T-Bar permet la commande manuelle de l’effet, une solution pratique dans certains cas (régie multi-caméra…).
On avait regretté l’absence de tout réglage sur la MX1, Videonics a rectifié le tir en dotant sa MX 3000 d’une table de mixage son. Malheureusement, les différents réglages s’effectuent, via un menu, et il est impossible de mixer simultanément son et image. On aurait vraiment préféré des curseurs mécaniques, bien plus souples à l’usage.
Très créative, la MX 3000 permet d’ajouter de nombreux effets spéciaux 2D. Solarisation, passage en noir et blanc, retournement, le vidéaste peut intervenir à loisir sur ses images, Chaque effet est affecté indifféremment sur les deux sources. Le résultat est immédiatement visible sur l’écran de Preview. Si ces effets paraissent toujours attrayants isolément, mieux vaut ne pas en abuser, sous peine de lasser très vite ses spectateurs !
CV 121