En provenance d’Allemagne, la table de mixage vidéo VM5000 permet de réaliser tout un ensemble de transitions et d’effets spéciaux d’un matériel de post-production vivanco : volets d’effacement, de recouvrement, arrêt sur image, stroboscope, zoom, effet miroir, Pin P, compression d’images (allongements), Chroma Key, Luma Key, inversion de couleurs, négatif. Elle préserve remarquablement la qualité d’images et laisse passer 430 lignes. Elle accepte tous les formats : S-VHS, S-VHS-C, Hi-8, VHS, VHS-C et Vidéo 8 au standard Pal à partir de deux sources vidéo.
Longtemps invisible, bien que très attendue, l’arlésienne des mélangeurs se montre enfin, et dévoile ses « batteries » de combinaisons d’effets numériques à volonté.
Philippe Masson – janvier 1997
Les raccordements sont simples et visibles en permanence, puisque situés à l’horizontale à l’arrière du mélangeur. On raccorde d’abord les deux entrées vidéo (Cinch ou Ushiden), et les entrées audio correspondantes, puis le magnétoscope en sortie pour l’enregistrement, et en entrée pour le contrôle sur écran de l’effet sans affichage du menu. Enfin un cordon Péritel sur le téléviseur réglé sur AV permet l’affichage des menus et des réglages à l’écran (qui n’est jamais enregistré). On peut également intercaler un générateur de titres. Pour le mixage son, on dispose de trois canaux : un pour le son original de la source 1 et/ou de la source 2 (déjà prémixés entre eux via un régulateur), une deuxième voie pour une source supplémentaire au choix (lecteur CD, cassette…) et enfin une voie microphone pour l’ajout d’éventuels commentaires. Il est possible de brancher un casque pour un mixage de toutes les sources comme on « l’entend ». Dès lors que les raccordements sont effectués et les sources vidéo envoyées, on peut immédiatement et paresseusement se faire une idée intéressante des performances de la machine grâce à une « démo » interne automatique préprogrammée.
En français, complet et précis. De plus l’utilisateur est parfaitement secondé par l’affichage sur l’écran d’un menu simple et clair, et même s’il se perdait en route, la touche Help lui indiquerait la marche à suivre par des indications d’assistance sur l’écran . Le mélangeur VM5000 est donc relativement facile d’accès. Relativement parce qu’il faut tout de même admettre comme postulat de départ qu’il s’agit d’une machine élaborée, qui s’adresse plutôt à l’amateur éclairé, auquel il faudra deux ou trois jours pour en assimiler parfaitement le fonctionnement. Précision d’importance : le distributeur ne dispose pas de Hot Line, et ne dispense aucune aide par téléphone ou par courrier.
Le VM5000 possède deux canaux : un analogique et un numérique. C’est ce dernier qui digitalise l’image pour la traiter ensuite avec les effets sélectionnés. On peut d’ailleurs n’envoyer qu’une seule source sur les deux canaux, ce qui permet de créer des effets originaux, les images d’un lecteur étant alors mixées avec elles-mêmes, après l’addition d’effets spéciaux. Un seul moniteur nous permet de choisir, selon la touche enclenchée dans le bloc TV Monitor, entre quatre choix possibles :
Dès la mise en route (impossible de se tromper : le ventilateur est un peu bruyant) le mélangeur affiche sur le moniteur les paramètres qu’il faut régler et mémoriser grâce aux curseurs de la table : type de connexion (RCA ou Y/C) puis si nécessaire, choix de la couleur de fond, réglage du contraste, du mode d’incrustation pour le Chroma Key ou le Luma Key, activation de l’inversion de couleurs ou du mode Négatif. Hélas, le VM5000 perd tous ces réglages après « l’extinction des feux », sauf si l’on procède à une sauvegarde sur un ordinateur connecté par l’interface prévue à cet effet.
Une fois toutes ces données paramétrées, on peur quitter le menu. Sachant que pour appeler des effets spéciaux, on a cette fois recours aux touches du bloc Select Effects. Quant aux transitions entre les deux sources d’images, elles peuvent s’effectuer en mode manuel ou automatique, avec dans ce dernier cas la possibilité d’un réglage préalable de la durée du fondu souhaité grâce à la molette Time. Le son est mixé dans les mêmes proportions que l’image ou indépendamment.
Les régulateurs de transition sont au nombre de trois : un pour l’image, un pour le son, un pour les effets spéciaux, et cumulent une excellente prise en main et une précision remarquable.
On dispose de deux sortes d’effets : statiques et dynamiques, ces derniers variant avec l’utilisation du curseur Take. Les effets sont réalisés manuellement ou automatiquement (touche Auto Take) avec la possibilité de définir leur durée (molette Time). On peut programmer soi-même jusqu’à cinq effets spéciaux qui seront rappelés à volonté sur les cinq touches Action du bloc d’effets. De même pourra-t-on mémoriser neuf programmes de réglages personnels sur les touches numérotées de 1 à 9 du même bloc.
Le VM5000 permet d’effectuer des incrustations de couleur (Chroma Key) ou de luminance (Luma key). Le choix de la couleur de remplacement est accessible par un curseur du menu, sur une échelle graduée et non en se positionnant sur une couleur de l’image d’origine. Un procédé qui se révèle hélas assez peu précis (on « rame » un peu avant d’obtenir le résultat « presque » escompté).
Ici pas de réglage préalable : il suffit de presser la touche Freeze pour figer immédiatement l’image, même si la bande vidéo continue de défiler. La qualité de la « photo » obtenue est excellente avec un temps de réaction instantané, comme d’ailleurs pour toutes les touches du mélangeur.
Le mouvement saccadé obtenu est entièrement réglable en nombre d’images par seconde grâce à la molette Time. Comme pour tous les autres effets, celui-ci s’interrompt dès que l’on presse à nouveau la touche correspondante.
Une image passant par le canal d’effets est superposée à une autre image (différente ou non) du canal analogique. On pourra déplacer cette image vers le haut, le bas, la gauche ou la droite, en temps réel, en jouant avec les quatre flèches du mode Position, et aussi mémoriser une position particulière. Des modifications de la taille de l’image superposée pourront être effectuées grâce à l’effet Zoom 7, et compresser l’image avant de la placer à différents endroits de l’écran (effets Zoom de 1 à 6).
Il s’agit d’un effet d’inversion de l’image : les personnages filmés se retrouvent la tête en bas, ce qui permet de suivre un film en faisant « le poirier ». Plus intéressant, en associant cet effet à un P in P sur une seule source, on obtient une image dédoublée et inversée très originale, façon « reflet ».
Entre les deux sources vidéo, tels les fondus-enchaînés, elles sont exécutées en mode manuel ou automatique. Elle peuvent être mémorisées selon son goût (9 possibilités), et rappelées à tout moment, avec pour chacune plusieurs formes possibles, sélectionnables à l’aide des touches fléchées.
La scène 1 (source 1) remplace progressivement la scène 2 (source 2).
La scène 2 (source 2) s’agrandit progressivement à partir d’un point de l’image, jusqu’à remplir complètement l’écran en replaçant la scène 1 (source 1).
Cet effet donne l’impression de « dissoudre » littéralement les images issues de la source 1, pour les remplacer par celles de la source 2. C’est en fait une variante habile du Chroma Key, mais ici l’incrustation se fait automatiquement en supprimant les unes après les autres routes les couleurs de la source 1.
Les effets spéciaux et de transition sont combinables pour certains d’entre eux. Par exemple, on peut associer un gel d’image à un Chroma Key, ou une stroboscopie à un effet de P in P voire un enchaînement à un effet miroir. En revanche, pas question de marier un effet de recouvrement à un zoom ou un P in P. Parfois certains cumuls sont réalisables mais offrent un résultat médiocre (même le mode d’emploi fourni les qualifie de « critiques »), tels l’association de l’effet miroir ou de la stroboscopie avec le zoom par exemple. Tout cela est parfaitement clarifié grâce à un tableau fourni avec la machine, qui indique toutes les possibilités de combinaisons, et leur faisabilité. On regrette seulement que ledit tableau n’indique pas les combinaisons possibles de plus de deux effets spéciaux, ce qui pourtant se révèle possible à l’usage.
A ce niveau de performances et de prix, la compétition est rude entre les mélangeurs vidéo. La Videonics MX1 (même tarif au franc près) fait figure de rivale grâce à ses quatre entrées vidéo, sa plus grande variété d’effets, et son excellente réputation, même si la VM 5000 propose un gel d’image supérieur, ainsi qu’un meilleur temps de réaction des touches de sélection.
L’AVE 55 de Panasonic affiche elle aussi quatre sources d’images contre deux pour la Vivanco, et bénéficie d’un correcteur de couleurs. Elle nécessite en revanche l’emploi de deux moniteurs. Il faut citer la toute récente GSE MPE 2000 PRO qui, pour quelques dollars de plus, ajoute à son mélangeur une table de montage et un titreur.
CV 101